Tout allait mal. C'était définitivement le cas de le dire.

Enola, la chef de l'opération du sauvetage des Dispa, la détective de haut niveau a été enlevée.

E.A a disparu.

Les Fugi n'étaient plus en sécurité : ils devaient partir. 

C'est l'espion qui rôdait autour de l'entrepôt qui a kidnappé la jeune femme. Elle avait raison : Lotus avait retrouvé leur emplacement. Il était évident que Kidna avait enlevé Enola.

Tess, elle, voulait vraiment disparaître. Elle pensait qu'elle serait plus en sécurité avec Enola, elle pensait qu'ils retrouveraient les Dispa. Malheureusement, le kidnapping d'E.A avait tout chamboulé.

Les Fugi étaient inquiets. Même si Peter leur avait indiqué qu'ils devaient tous aller chez Historia et la future Ymir Reiss (elles comptaient se marier bientôt), ils savaient que c'était dangereux pour les deux femmes. Mais Historia avait insisté : elle savait que cela représentait un danger pour elles. Mais elles n'avaient pas hésité une seconde avant de préparer tout le nécessaire pour accueillir les Fugi. C'est à dire sacs de couchage, maison bien rangée, courses faites..

Elles avaient pensé aux cookies d'Anne, à l'espace peluches de Luna, à l'espace mannequinat de Juleka, à l'espace dessin d'Olive et même à l'espace DnD de Will.

Leur maison était suffisamment grande pour que les Fugi soient dans un environnemment confortable. La raison de leur habitat si parfait était les enfants : elles voulaient adopter.

Elles avaient déjà visité le centre d'adoption et Historia avait craqué pour une petite fille nommée Haea. Son prénom signifiait "déchirée" en Maori, la langue de l'Indonésie ou de la Nouvelle-Zélande. La choupette avait de courts cheveux blonds et de grands yeux bleus. On eut dit que c'était la vraie fille de Historia. Ymir,elle, avait flashé sur une petite fille du nom de Rakau. Nom qui signifiait "arbre" dans la même langue que Haea. Niveau apparence, elle était complétement différente de la blonde : peau mate, cheveux ondulés châtains foncés, yeux noirs.

"Ce sont leurs différences qui feront leur force.", avait tranché Historia.

Bientôt, donc, deux petites filles rejoindraient la maison. Leurs mamans étaient inquiètes : et si Kidna les enlevait ? Ymir avait déclaré très fermement qu'elle les protégerait.

Du côté de June et son amie Heather, rien ne s'améliorait. La rousse avait attrapée la grippe et Heather restait à son chevet. Son amie était souffrante, elle ne pouvait l'abandonner.

Les Soli, eux, ne lâchaient rien : ils continuaient leurs recherches mais beaucoup plus discrètement. L'enlèvement de Jack les avait vaccinés, surtout Sally qui aimait le squelette.

En fin de compte, la situation n'avait peut-être jamais été pire.

[Chez Ymir et Historia]

[8:45]

Ymir était affalée sur son bureau, une tonne de papiers en pile à côté d'elle. Historia était partie au centre d'adoption pour confirmer qu'elles adopteraient Haea et Rakau. Peut-être les autres leur diraient que c'est de la folie d'adopter dans des circonstances pareilles ? Elles s'en fichaient.

Ymir pensait aussi au mariage : elle était certaine qu'elle voulait épouser Historia. Les deux femmes s'aimaient, il était évident qu'elles ne se sépareraient jamais. "Mais se marier alors que deux adoptions sont en cours et qu'un kidnappeur rôde autour d'Olive et donc, de ses proches, est-ce une bonne idée ?", songea la châtaine, une boule d'inquiétude lui dévorant l'estomac.

Ymir s'étira et décida d'aller se faire un café. Elle travaillait depuis déjà trop longtemps : elle gérait une salle de sport et un de ses clients avait cassé une vitre par rage. Il devait repayer son erreur mais il ne voulait pas. Ymir devait donc contacter les autorités. L'homme en question : Light Yagami.

La châtaine n'était pas stupide : Light était enragé pare qu'il avait perdu toute trace des Fugi et des Soli. Il devait songer à sa situation, ce qui a provoqué une crise de stress de rage (oui, ça existe peut-être).

- Bonjour Ymir !, s'exclama une voix familière et joyeuse.

- Hello Blondie !

La blonde déposa un baiser sur les lèvres de sa fiancée. Elle semblait heureuse.

- Alors ?, fit Ymir, curieuse.

Historia bondit de joie.

- On peut adopter les choupettes !!

Ymir sourit, folle de bonheur. Elle prit Historia dans ses bras et la serra contre elle.

- Heureusement que l'on est en âge d'adopter !

(Dans l'histoire, les personnages de Snk, except Livaï, ont tous 26 ans.)

Ymir sourit et Historia se blottit contre sa fiancée, contente.

- Quand est-ce qu'on pourra aller chercher les filles ?, s'enquit Ymir, impatiente.

Historia rit et lui tapota la tête.

- Sois patiente ! Dans pas très longtemps, il faut que le centre d'adoption prévienne Haea et Rakau ! 

- De beaux prénoms pour de magnifiques louloutes, murmura Ymir doucement.

Historia l'enlaça en sentant le parfum de sa fiancée : il sentait la vanille.

- Tu sais où est L ?, fit la blonde, un peu surprise de ne pas avoir vu l'homme.

Ymir grogna.

- Je sais pas, et j'en ai rien à foutre. Si ce panda cerné s'approche de mes filles, je lui fais bouffer ses sucreries par les narines.

- Awww, c'est mignon, maman Ymir !, s'attendrit Historia.

Les deux femmes s'embrassèrent tendrement.

[Métro]

[9:11]

Qui aime prendre le métro à 9h du matin ? En tout cas, sûrement pas les Fugi. Ils avaient quitté la E-House vers 3h du matin. Le métro le plus proche était à des heures de route. Ils avaient eu le temps d'acheter des billets en ligne et de les imprimer, mais ils avaient dû courir.

Ils étaient épuisés. Luna somnolait sur l'épaule d'Anne qui luttait pour rester éveillée, Tess était entre le sommeil profond et la réalité : elle dormait les yeux ouverts. Olive se tenait fermement à une barre verticale, Will était adossé à la porte du métro, Peter assis lisait un livre calmement tandis que Juleka s'était endormie sur l'épaule de Camilo qui ne tenait pas de la réveiller, mi-éveillé. Oui, ils étaient vraiment crevés.

- Hm, excusez-moi, fit un vieil homme en s'adressant à Camilo, j'ai fait tomber mon stylo sous le siège où vous êtes assis, pouvez-vous me le passer, s'il vous plaît ?

Le vieillard parlait avec gentillesse et Camilo ne refusa pas. Il confia Juleka à Peter qui reposa la tête de la gothique sur ses genoux. Le bronzé ramassa le stylo du vieil homme et lui tendit, souriant. L'homme âgé fit un adorable sourire de reconnaissance.

- Vous êtes très aimable.

- Merci mais ce n'est rien, répondit Camilo.

Il y eut un silence puis le Madrigal se leva.

- Asseyez-vous, je vous en prie.

- Merci !

Le vieil homme s'assit avec difficulté et Camilo se tint à la même barre qu'une Olive qui tentait de ne pas céder au sommeil. Le bronzé lui pinça le bras pour la maintenir éveillée. La châtaine ne riposta même pas, morte de fatigue.

- On descend à quel arrêt ?, lui demanda Camilo.

Olive regarda la bande qui indiquait le trajet du métro et lentement elle pointa son doigt sur un arrêt.

- Là.

Le bronzé hocha la tête sans rien ajouter : c'était inutile de parler alors qu'Olive dormait à moitié sur place. Le Madrigal la trouvait incroyablement courageuse : elle gardait son sang-froid malgré tous les malheurs qui lui arrivait. Elle n'avait même pas pleuré à la disparition de Livaï.

- Tu as le droit d'être triste, lui rappela Camilo en lui tapotant amicalement l'épaule.

Olive le toisa avec une mine renfrognée et fatiguée.

- Pourquoi je le serais ?

Son ton était sec et froid. Le bronzé ne préféra pas répliquer.

- Hein, pourquoi ?, répéta Olive en le transperçant d'un regard assassin qui faisait briller ses iris bleues.

Le métro s'arrêta brusquement et les deux châtains se dévisagèrent, surpris, sourcils froncés.

- C'est quoi ce bordel ?, gronda Olive en lâchant la barre et en s'éloignant dans le 

- Le comportement de Livaï l'a affectée, constata tristement Anne.

- Quel intêret a t-elle à espérer ainsi ?, fit Tess, toujours mi-éveillée.

On eut dit une veuve (et ce n'était pas totalement faux). Elle était vêtue d'une robe noire, comme celles qu'on met à l'enterrement d'un proche.

- Hé toi ! Je te rappelle que toi, t'as pleuré pendant des jours entiers pour ton Thranduil à la con !, s'énerva Camilo en serrant les dents.

Tess se releva brusquement, une lueur de folie dans ses yeux.

- Qu'est-ce que tu as dit ?

Camilo ne broncha pas et conserva son air agacé.

- J'ai dit que tu as chialé pendant des jours sans t'arrêter parce que ton Thranduil à la con a disparu-

Il n'eut pas le temps de terminer que Tess le soulevait du sol en serrant sa poigne sur le cou du bronzé qui toussa.

- Lâche le !, s'horrifia Will en tentant d'intervenir mais le regard que Tess lui lançait le pétrifia sur place.

Tess étrangla de plus belle le bronzé qui n'arrivait plus à respirer. Camilo se débattait et finit par coller un coup de poing dans le ventre de la jeune femme qui le lâcha sous la douleur.

Une bagarre éclata entre les deux. Tous deux pour sauver un honneur. Camilo, le sien. Tess, celui de Thranduil.

- Oï, c'est quoi ce bordel !, grogna Olive en arrivant, traînant le conducteur du train par le col.

Il y eut un instant de silence, mis à part les cris de rage de Tess et Camilo.

Olive serra les dents et lâcha le conducteur. Elle attrapa Tess par les poignets et Camilo par son pancho et les envoya valser dans deux directions opposées, sous les regards sévères et étonnés des autres personnes présents dans le wagon.

- Ca suffit, vos conneries !, gronda la châtaine en croisant les bras, c'est un métro, pas un match de boxe !

- C'est toi qui dit ça alors que tu tenais le conducteur du métro par le col !, s'indigna Camilo en se frottant la nuque en grimaçant.

- Il m'a fait des avances ET il voulait pas redémarrer le train !, rétorqua Olive d'une voix froide.

L'homme en question geignit et la châtaine lui colla un coup de pied dans sa colonne vertébrale.

- Ta gueule toi !

- Les gars, intervint Peter d'une voix tremblante.

- Quoi !, s'énerva Tess en se relevant.

- Cameron a disparu.

- C'est qui lui déjà ?, fit Anne.

- Un des membres de Neffex, répondit Peter.

- Il habitait pas avec Lotus ?, hésita Camilo.

Tous s'horrifièrent en constatant la chose.

- JUNE ET HEATHER SONT EN DANGER !!!, hurla Olive d'une voix stridente.