[Jour 12]

C'est la fin. Dans 12 jours, les cloches du Réveillon allaient sonner pour annonçer la veille de Noël. Et les Dispa était introuvables.

Cela désolait fortement l'équipe des E-Fugi, composée d'Enola et des membres de Fugi, car ils prévoyaient de faire une grande fête. Olive aurait voulu jouer du piano et des séries de chants de Noël auraient déchiré le silence de la nuit. Qu'importe si les voix étaient fausses ou cassées, le plus important était que tout le monde s'amusait. 

Ils faisaient ce genre de fête tous les ans. Et aujourd'hui, au lieu de papoter de la tenue qu'on mettra, du temps qu'un tel tiendra l'alco0l, d'idées de cadeaux à s'acheter, les habitants de la maison devaient résoudre une enquête impliquant tous leurs amis.

Les E-Fugi étaient désormais une entreprise à part entière et avaient même un blason, dessiné par les soins d'Olive l'artistique. Juleka et Peter avaient également imaginé une tenue de groupe, originale et pratique pour les expéditions et sauvetages (le lieu -> la maison de Lotus).

Luna était en train de les coudre et Soul lui prêtait main forte en ajoutant des morceaux de métal indestructible ou encore, quelques accessoires pratiques et utiles par çi, par là pour rendre les tenues non seulement confortables, mais aussi fonctionnelles et stylées.

Lotus, elle, prévoyait d'éliminer les E-Fugi pour pouvoir rester libre.

Les Soli, eux, s'en resteraient à chercher les Dispa et à communiquer des informations à E.A en utilisant un réseau informatique secret et trafiqué par Fléau, très fort dans ce domaine.

[Dortoir des garçons]

[7:20]

- Debout là-dedans !, s'exclama une voix bourrue.

L et Livaï ouvrirent les yeux brusquement et se redressèrent sur leur matelat, les yeux encore bouffis de sommeil. Sur le pas de la porte se tenait June, armée d'une combinaison bien particulière et très moulante. Le tissu dessinait à la perfection ses formes généreuses et les deux hommes s'obligèrent à tourner le regard, très gênés.

La rouquine le remarqua et soupira, exaspérée :

- J'en reviens pas, quels pervers !

Puis elle reprit un air autoritaire et s'approcha des deux bruns pour les tirer hors de leur lit, tout en fermant la porte d'un claquement sec.

- Debout j'ai dit ! Enfdilez ça ! Et ne traînez pas !, leur ordonna t-elle en leur jetant deux combinaisons similaires à la sienne, roulées en boule.

- Merci.., balbutina Livaï en enfilant rapidement l'habit, habitué à mettre ce genre de vêtements pour aller plonger.

Livaï était fan de plongée sous-marine.

June ne répondit pas, trop occupée à regarder L galérer à enfiler la combinaison.

- Pff..

Elle se pencha sur lui et lui indiqua la façon de passer ses jambes dans celles de l'habit.

L réussit et remercia June d'un signe de tête.

La rousse se releva et ouvrit la fenêtre d'un coup de pied.

- On y va.

- Où ?, demanda Livaï en reprenant son air froid.

- Se fairer kidnapper, ironisa June en faisant une grimace de sarcasme.

Les deux hommes levèrent les yeux au ciel.

- Pour de vrai, on va où ?, reprit L avec un air plus détaché que celui de son ami.

- Chez E-Fugi, leur répondit précipitemment June en s'agenouillant sur le rebord de la fenêtre.

- C'est qui ça , marmonna l'Ackerman en croisant les bras.

- Des enquêteurs, répondit simplement la rousse en guettant les alentours.

- Moi je viens pas si Heather ne vient pas, déclara Livaï.

- Elle veut rester ici, soupira la rouquine en se retournant légèrement vers les deux noirauds.

- Et Enola ?, demanda L, brûlant d'impatience et d'envie de revoir la châtaine.

June ne répondit pas et se remit à scruter l'horizon, songeuse.

[_]

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Il la regarda intensément, et même si elle avait les yeux bandés, elle sentait ses yeux dessiner le moindre détail de son corps, la jugeant, lui brûlant la peau, lui lacérant les bras de ses ongles. Elle n'entendait que sa respiration, les autres devaient dormir. Ou alors, il les avait tués. Elle n'en savait rien. Elle ne savait plus rien depuis qu'il était venu la chercher. Elle avait tout oublié.

[Entrepôt abandonné]

[8:59]

Camilo rit. C'était la première fois que quelqu'un riait depuis la disparition d'Armin.

- Fléau ? C'est toi ?

Le micro grésilla désagréablement aux oreilles du bronzé qui grimaça. Il se retourna : il était seul dans la pièce. Vraiment seul.

"Oui, c'est moi."

Le coeur du Madrigal se mit à battre à tout allure.

- Salut..

"Salut, tu veux quelque chose ?"

Le bronzé hésita.

- Nan nan, juste parler.

"Hm ? Pourquoi tu mens ?"

Camilo sentit ses joues prendre feu et il inspira bruyament avant de souffler :

- Mais je mens pas..

"Hmm"

Les papillons du ventre du Madrigal se mirent à remuer à ce simple son rauque.

- Dis Noiraud..

"Ouais ?"

- T'aimes quelqu'un ?

"Milo, tu crois que c'est vraiment le moment d'aimer quelqu'un à l'heure actuelle ?"

- Non, bein sûr, mais..je me demandais, c'est tout..

Le micro grésilla à nouveau puis il y eut un blanc. Camilo compta les secondes. 1..2..3..4

"Ouais, j'aime quelqu'un.."

Le coeur du bronzé explosa et une larme dévala sa joue. Il serra les poings et sentit son esprit s'embrumer. Cette simple phrase avait réduit sa vie à néant.

- Ah...

" Tu pleures ?"

Il avait parlé avec amusement, presque en se moquant. 

- Nan..

Mais un reniflement le trahit et Fléau éclata de rire.

- C'est pas drôle, enfoiré.., marmonna Camilo en retenant ses larmes.

"C'est toi que j'aime, idiot"

Il beugua. Le brun avait-il bien dit ce qu'il pensait ? Avait-il bien dit que c'était sur Camilo qu'il avait des sentiments ?

"Milo ?"

- Moi aussi je t'aime, souffla le châtain.

Il aurait voulu l'embrasser, une, deux,trois fois, ne jamais s'arrêter. Il aurait voulu lui caresser les cheveux, lui embrasser la nuque, parcourir sa peau pour compter ses grains de beauté, dessiner son corps avec son menton..Mais Fléau était trop loin pour ces cajoleries.

- Je t'aime comme un fou..

"N'importe quoi"

Le coeur de Camilo se serra.

- Mais si..

"Personne ne t'aime plus que moi, babay~~"

Le noiraud avait ajouté un accent dragueur à son dernier mot et cela fit rire Camilo.

"J'adore ton rire.."

- Ne change jamais !, murmura le bronzé en faisant un baiser sonore, comme s'il embrassait la joue de son amant.

"Pff, tu crois vraiment que le changement et moi, ça fait un ?"

- Nan, c'est vrai..

"Je dois te laisser, mi amor"

- Reviens vite !

"Oui, promiiss"

Puis il coupa son micro. Et l'appel s'arrêta.

Camilo sentit ses poumons se détendre et il posa son téléphone sur le bureau.

Puis il se leva d'un bond et se mit à danser au milieu de la pièce.

La porte s'ouvrit sur Peter et Soul qui découvrirent Camilo en train de taper son meilleur délire. Ils entrèrent donc dans la pièce, surpris et intrigués.

- POURQUOI TU DANSES ?!, lui cria Soul car Camilo avait mit "Electric Love" de Borns et qu'ils étaient arrivés pile au moment où le chanteur se mettait à chanter plus fort.

- PARCE QUE JE SUIS EN COUPLE AVEC LA PERSONNE DE MES REVES, leur répondit Camilo, en liant son cri à une danse endiablée.

- OH, fit Peter.

Les deux amis joignèrent la chorégraphie de notre ami Camilo et ce fut au tour d'Olive d'apparaître au pas de la porte.

- POURQUOI VOUS DANSEZ ?!, hurla t-elle pour que sa voix se fasse entendre malgré la musique.

- PARCE QUE CAMILO EST EN COUPLE AVEC SON AME SOEUR !, cria Peter sans cesser de danser.

- OH, fit Olive.

Elle se mit à se balançer et joigna les trois fous dans leur délire.

Anne et Tess les joignèrent plus tard puis ce fut au tour de Luna qui vit sa petite amie parmi la foule. Enfin, Will et Juleka furent les derniers à rejoindre la danse des fous.

Lorsqu'Enola ouvrit la porte pour entrer dans son bureau, elle ne se doutait pas qu'elle y trouverait 8 adolescents exténués, allongés au sol, une enceinte, des tables de buffet et d'innombrables paquets de chips au sol. Le filtre bleu, ajouté par Soul, donnait l'impression que la pièce était comme dans un aquarium. Une odeur sucrée baignait le bureau dans une ambiance festive.

- Qu'est ce qu'il s'est passé ici ? Pourquoi vous avez fait la fête ?, souffla t-elle, stupéfaite.

- PARCE QUE CAMILO EST EN COUPLE AVEC SON AME SOEUR !, lui répondirent les 8 fatigués en même temps avant de partir dans un fou rire collectif.

Enola leur ordonna d'aller dormir, complètement exaspérée par la situation.

[Trottoir]

[10:38]

- Tenez, des glaces, déclara June en tendant un sorbet à Livaï et un sorbet à L.

- Merci

- Ouais, merci.

Les deux hommes se mirent à sucer leur bâtonnet sans grande joie.

- Ecoutez, je sais qu'Aizawa a disparu, mais c'est pas une raison pour être comme ça, les gronda doucement la rouquine en s'asseyant à côté du panda.

Aucun des deux bruns ne répondit, occupés à manger leur glace.

- D'ailleurs, je ne peux pas rester avec vous, je dois retourner chez Lotus, ajouta-elle à contrecoeur. 

Malgré leurs caractères de cochon, les deux noirauds étaient dans son coeur et elle les affectionnait comme elle affectionnait deux petits frères.

- Pourquoi ?, fit L calmement.

- T'occupe !, pouffa June en souriant.

- Gnagnagna, gronda Livaï avec une tête d'enfant qui boude.

- Fais pas cette tête, Levi, on va se revoir !

Les trois adultes se firent un câlin et June finit par se séparer d'eux.

- N'oubliez pas de prévenir E-Fugi que Shota Aizawa a disparu le 12 décembre, leur rappela t-elle en se relevant et en se préparant à courir.

- Oui maman, firent les deux en rigolant.

- C'est bien, vous êtes de bons fistons, soupira t-elle en se mettant à courir.

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