Une moustache passe devant ses yeux, bientôt suivie par une queue noire, qui bouge gracieusement en formant des ondulations.

La jeune fille soupire en observant l'état catastrophique de sa maison. Des poils de tout type traînent un peu partout -sur les fauteuils, sur son lit, sur les tapis, la table, le sol...-, des vases sont brisés sur les tables, des pelotes de laine complètement déroulées envahissent tout son plancher. Ses meubles portent tous des traces de griffes, elle a déjà perdu une chaise à cause des rongeurs qui les mangent -une deuxième est à moitié défoncée, d'ailleurs.

Elle soupire à nouveau : l'état de sa maison la désespère. A un point de non-retour. Elle n'a pas assez de courage pour ranger, et chaque jour qui passe la rend encore pire. C'est un cercle vicieux, un putain de cercle vicieux qui ne se brisera que lorsqu'elle se mettra à ranger ; c'est à dire jamais.

Elle avait dit oui à un animal, un chat, Ficelle. Elle avait dit oui au deuxième, un petit teckel prénommé Bayron. Au troisième aussi, Capitaine, un cochon d'inde. Et au quatrième, sa souris Mouse. Au cinquième également.. Mais, comment a-t-elle fini par en avoir vingt? Vingt! Dans une petite maison de cinq pièces!

Ça la gave, elle n'y peut rien. Et elle utilise plus d'argent pour ses compagnons animaux que pour elle même.

Elle attend patiemment le jour où ils mourront tous. TOUS. Sans exception. Et plus jamais elle n'en aura, JAMAIS.