Chapitre 1
« L'amour aimeimparfaitement. », Jean de Sponde.
Il était une fois une petite ville sinistre. Perdue entre la campagne et le front, la guerre avait détruit la plupart des maisons et des champs : le ciel semblait constamment gris et terne. Tout au bout de cette ville, au fond de la dernière rue et entre deux lanternes, se trouvait une maison close. Une maison des plaisirs pour certains, un bordel pour les autres. Un enfer pour Cassiopée. Lorsque la guerre avait commencé et que son frère était déjà parti au front, ses parents avaient perdu la vie dans un bombardement.
Il avait fait nuit et Cassiopée avait été allongé dans son lit trop petit au matelas trop dur, fixant le plafond de sa chambre minuscule. Un sifflement avait retentit et elle avait fermé les yeux. Elle avait l'habitude d'entendre les bombes tomber. Toutes les nuits, des maisons étaient rasées de la surface terrestre, emportant dans leurs débris leurs habitants avec leurs vies et leurs souvenirs. Cette nuit-là, pourtant, le sifflement avait été plus proche que d'habitude. La jeune femme avait espéré, avec honte devant tant d'égoïsme, que ce ne soit pas sa maison mais celle d'à côté qui soit touchée.
Quelques secondes plus tard, sans même qu'elle n'ait réellement le temps de comprendre ce qui était en train de lui arriver, une explosion fracassante avait retentit et murs et sols de la maison de famille ridiculement insignifiante avaient volé en éclat. Cassiopée avait été projetée au sol tandis que tout autour semblait vibrer, trembler et se briser en des milliers de morceau. Elle n'avait même pas eu le temps de crier : un pan de mur l'avait assommé tandis qu'un morceau métallique lui avait transpercé la chair. Son ventre en portait encore la cicatrice.
Lorsque le soleil s'était à nouveau levé derrière l'océan de grisaille, Cassiopée avait été retrouvée vivante. Blessée, mais vivante. Ses parents n'avaient pas eu cette chance. Le père de Cassiopée était allongé sur sa mère, comme s'il avait vainement tenté de protéger le corps frêle de sa femme avec son propre corps trop faible. Les deux visages inertes et les yeux vitreux s'étaient encrés dans la mémoire de la jeune femme.
Ils avaient été enterrés avec d'autres corps, l'après-midi même, sans réel cérémonie et sans réels adieux. Cassiopée n'avait même pas eu le temps de pleurer que déjà on était venu la chercher pour lui annoncer qu'elle devait rembourser les dettes de ses parents décédés.
Elle ne venait pas d'une famille riche : déjà avant la guerre, il avait fallu emprunter de l'argent pour survivre les hivers où la famine rôdait à chaque coin de rue. Cassiopée avait été désespéré. Elle n'avait plus de maison ni biens. Son frère était au front, ses parents sous terre. Elle n'avait pas de diplôme, comme certaines grandes dames de la ville. Les créanciers avaient été de plus en plus menaçants et, désespérée, elle avait fini par se rendre à la maison close, appelait ironiquement L'innocent. Madame Christophe l'avait fait entrer. Sa blessure au ventre avait été soignée et on lui avait donné une chambre. Madame Christophe lui avait dit qu'avec la guerre, elle avait perdu pas mal de filles et que Cassiopée pourrait travailler dès que possible.
Elle avait commencé trois semaines plus tard.
Voilant son ventre déformé, le visage rouge et les mains maladroites.
Maintenant, elle avait l'habitude. Les clients sortaient et rentraient, elle écartait ses jambes, elle parlait quand il fallait parler, elle gémissait lorsqu'il fallait gémir. Jusqu'à ce que le dernier homme ne parte et qu'elle puisse se nettoyer, essuyer la saleté de son corps et compter l'argent qu'elle avait récolté. Elle n'avait jamais assez – l'argent suffisait à peine pour payer les créanciers, le médecin, le loyer et la nourriture. Quand il y avait de la nourriture. De plus, la guerre continuait de faire rage et parmi les autres prostituées à L'innocent, les maladies en tous genres se multiplier.
Et puis un jour, ça avait été fini.
L'armistice signé, les drapeaux levés.
Pourtant, la vie de Cassiopée n'avait pas changé. La misère restait constante : son seul espoir était le retour de son frère. Valentin lui avait promis de revenir dans les nombreuses lettres qu'il lui écrivait. Lorsqu'elle pensait à lui, un joli sourire enfantin éclairait le visage de la jeune femme. Elle gardait précieusement chacun de ses courriers dans sa table de nuit bancale.
Mais Valentin ne revenait pas.
Il n'était toujours pas revenu lorsque l'automne céda peu à peu sa place à l'hiver. Cassiopée était assise sur son lit et contemplait ses cuisses dénudées. Sa lourde tresse noire avait glissé par-dessus son épaule et elle sentait le désespoir la consumer. Une main caressa sa chevelure. La jeune femme avait les cheveux si longs qu'on lui avait donné le surnom de Raiponce. Une Raiponce sans le sou condamnée à rester travailler dans un bordel jusqu'à ce qu'elle est remboursée la totalité de la dette de ses parents.
Quelqu'un toqua à la porte en bois de la jeune femme et elle releva subitement la tête, surprise. Il était tard et elle n'attendait plus personne : le dernier client était parti une heure auparavant.
« Cassiopée ? » La voix aiguë de Madame Christophe résonna dans la petite pièce et la jeune femme se leva du lit en soupirant. Elle avança jusqu'à une chaise et se vêtit rapidement d'une robe de chambre blanche avant d'ouvrir la porte. La propriétaire de la maison close l'observa de bas en haut. La jeune femme baissa les yeux, un peu mal à l'aise.
« Oui ? »
Madame Christophe marmonna quelques mots incompréhensibles puis dit, en ignorant la question de Cassiopée :
« Tu feras l'affaire. »
Elle prit la jeune femme par la main sans dire un mot de plus et la tira derrière elle. Elles descendirent les escaliers pour se rendre dans le hall d'entrée. Cassiopée tenta de se défaire de la femme plus âgée. Madame Christophe se retourna et la foudroya du regard.
« Cesse donc de gigoter, Raiponce. Il y a un client en bas et tu es la seule qui ne soit pas en train de roupiller ! En plus, tu as à peu près son âge. »
Cassiopée grogna intérieurement mais ne dit rien. Lorsqu'elles arrivèrent dans l'entrée, Madame Christophe fit assoir la jeune femme sur un des fauteuils. Elle lui fit signe de patienter puis pénétra dans la salle d'attente. Cassiopée entendit la voix aiguë de la patronne à laquelle répondit une vox masculine : bientôt, des bruits de pas résonnèrent et Madame Christophe revint vers elle, un jeune homme sur ses pas.
« C'est elle, Monsieur. », susurra la femme âgée, « J'espère qu'elle vous conviendra. »
Elle s'approcha de Cassiopée et se pencha à son oreille.
« Prends la chambre 26. », murmura-t-elle avant de s'éloigner, lançant encore un dernier regard plein d'avertissements à Cassiopée. Celle-ci se leva du fauteuil. Elle avança vers le jeune homme sans vraiment le regarder, bougeant automatiquement ses hanches de manière sensuelle. Elle tendit une main et caressa doucement le bras du jeune homme avant de prendre sa main dans la sienne. Elle le tira derrière elle et avança jusqu'aux chambres destinées aux clients.
La 26 était la plus luxueuse.
Baignée dans une lumière douce, un large lit aux draps rosés et aux coussins assortis était positionné au sol, en-dessous d'une fresque ornant le plafond. Sur la peinture exubérante, des nymphes dénudées s'adonnaient à des plaisirs au bord de l'eau. A côté du lit, deux fauteuils dans les mêmes coloris : des dorures ornaient les murs et encadraient la tapisserie et les lourds rideaux en velours. Cassiopée ferma doucement la porte et commença paisiblement à défaire sa robe d'une main habituée. Elle était nue en-dessous, hormis le voile qui commençait sous ses seins et finissait au-dessus de ses cuisses et qui cachait subtilement l'hideuse cicatrice que lui avait infligé la guerre. La robe de chambre glissa doucement au sol et la jeune femme se retourna pour regarder son client.
Il avait les dents serrés et le visage tendu.
Un joli visage, un petit peu étrange. Jeune, avec des yeux trop vieux et des traits trop durs. Des iris bleus comme le ciel, des lèvres délicatement rouges. Des traits à moitié aristocratiques, à moitié sauvages.
Cassiopée s'était soudainement sentie mal à l'aise sous son regard qui semblait la dénuder jusqu'à l'âme. Ravalant sa gêne, elle croisa ses mains devant sa poitrine nue.
« Monsieur ? », souffla-t-elle, se rapprochant de lui d'un pas hésitant. Le visage du jeune homme sembla se durcir un peu plus et il secoua la tête.
« Sirius. Je t'en prie, ne m'appelle pas Monsieur. », dit-il. Sa voix était rauque, presque silencieuse, comme s'il l'utilisait peu. Cassiopée l'observa d'un air décontenancé, observa ses habits. Malgré le fait qu'ils étaient dans la chambre la plus chère du bordel, il n'avait pas l'air d'être riche. Un simple pantalon, une chemise blanche un peu fripée et des bottes un peu poussiéreuses recouvraient son corps.
« Pardon ? », demanda-t-elle.
« Pas Monsieur. Sirius. Seulement Sirius.»
La jeune femme hocha lentement la tête avant de sourire doucement, comme elle avait appris à le faire. Un sourire éternellement calme, presque mélancolique et aimant, son sourire pour les clients dont elle pouvait voir le malheur dans les creux du visage.
« Très bien alors, Sirius. » Elle tendit une main d'un geste languissant, « Raiponce. »
Cassiopée ne donnait jamais son vrai prénom aux clients. Il était la seule chose personnelle qu'il lui restait, le seul souvenir de ses parents qui le lui avaient donné et le seul souvenir de temps passés où elle ne laissait pas toucher son corps pour survivre. Elle vit un sourire illuminer le visage de Sirius. Un petit sourire en coin, presque imperceptible. Il ne répondit rien et la jeune femme fut persuadée qu'il voyait à travers son masque. Elle déglutit et pencha un peu ses hanches.
« Dites-moi, Sirius », souffla-t-elle, « qu'est-ce que je peux faire pour vous ? »
Le jeune homme sembla hésiter un moment. Puis il s'approcha d'elle. Il défit ses poings serrés et prit la main de Cassiopée dans la sienne, entrelaçant leurs doigts, les contemplant un instant. Il la tira vers le large lit luxueux et s'assit. La jeune femme resta debout devant lui et il pencha la tête en arrière pour la regarder dans les yeux.
« Je... », commença-t-il avant de se racler la gorge, « Je veux seulement que tu fasses semblant de m'aimer. Pour une seule nuit. » Sa voix était maladroite, presque tendre. Cassiopée écarquilla presque imperceptiblement les yeux. Jamais les clients ne demandaient d'amour. Non, lorsqu'elle demandait, les réponses étaient la plupart du temps bien plus crues, des fois mêmes répugnantes. Elle n'était pas certaine si elle était capable de faire l'amour. Son sourire si parfait craquela un peu. Elle en eut presque envie de rire mais elle hocha seulement la tête silencieusement. Un soupir passa les lèvres de Sirius. La jeune femme resta figée un instant, incertaine de ce que Sirius entendait sous amour.
Interrompant ses pensées, Sirius tira Cassiopée vers lui, jusqu'à ce qu'elle soit assise à ses côtés sur le lit. Elle se laissa faire, comme hypnotisée. Le jeune homme semblait incertain lui aussi, comme s'il ménageait chacun de ses gestes. Il caressa doucement sa joue puis enleva le nœud maintenant la lourde natte sombre en place. Sans quitter son visage du regard, il défit la coiffure, jusqu'à ce que des ondulations noires encadrent voluptueusement le visage singulier de Cassiopée. La jeune femme passa doucement sa langue sur ses lèvres puis se pencha en avant. Un instant d'hésitation, puis elle posa ses lèvres sur les siennes, d'abord très délicatement, comme une caresse imperceptible.
Un bruit rauque émana de la gorge de Sirius et elle sentit ses doigts s'enrouler dans ses cheveux, attirant son visage plus près du sien. Les lèvres du jeune homme devinrent plus passionnées et Cassiopée sentit son cœur accélérer tandis que la chaleur du désir traversa ses veines. Elle poussa Sirius en arrière et s'allongea sur lui, ses mains caressant son corps. Elle commença à déboutonner sa chemise, maintenant plus à l'aise. Elle n'avait pas l'habitude d'aimer au sens propre : mais l'amour physique était une chose qu'elle maîtrisait.
Brusquement, Sirius s'écarta d'elle et maintint ses mains en place. Essoufflé, il secoua la tête.
« Pas...comme ça. », souffla-t-il. Il cligna violemment des yeux, serra et desserra les dents. Le jeune homme inspira profondément puis, sans prévenir, se rassit, Cassiopée serrée contre son torse et sa chemise à moitié ouverte. Il l'assit confortablement sur ses genoux et enroula ses bras autour de sa taille avant d'enfouir son visage au creux du cou de la jeune femme. Cassiopée se figea un instant. Elle ne savait pas réellement comment réagir.
Elle ne comprenait pas ce que le jeune homme voulait.
Pourquoi était-il venu dans un bordel si ce n'était que pour la tenir dans ses bras, avec autant de précaution que si elle était une poupée en porcelaine qu'il pouvait briser d'un seul geste ?
Avec son visage angélique et ses grands yeux tristes, elle était certaine que nombreuses femmes avec plus de moral qu'elle serait prête à se laisser faire même avant qu'il n'est mis une bague à leur doigt.
Le cœur de la jeune femme battait encore rapidement dans le creux de sa poitrine. Elle sentit Sirius inspirer profondément.
« Tu sens bon. », murmura-t-il, la voix presque enfantine, rêveur. Un tremblement parcourut le corps de Cassiopée. Elle sentit comme un élan de tendresse secouer son corps. Il était le premier à lui parler ainsi. A la tenir ainsi. Comme si elle était humaine, comme s'il était venu pour elle et non pas pour utiliser son corps comme un jouet.
« Merci. », répondit la jeune femme dans un souffle. Elle ferma les yeux et laissa sa tête retomber en arrière, contre l'épaule chaude de Sirius qui la serra un peu plus contre lui. Elle le sentit rire dans son cou et le mouvement chatouilla un peu sa peau sensible. Il secoua un peu la tête.
« Tu dois te demander ce que je fais ici. A payer pour la chambre la plus cher, à demander de l'amour et à seulement te tenir. Je... » Il s'interrompit, embrassant la nuque de Cassiopée. Il n'ajouta rien et ne finit pas sa phrase. La jeune femme ne posa pas de question. Il devait avoir ses raisons et elle se sentait à l'aise dans ses bras. Sirius cligna des yeux puis l'assit à côté d'elle. Cassiopée fronça les sourcils et le regarda faire, se demandant ce qu'il avait en tête. Il s'écarta un instant puis s'allongea sur le lit, posant silencieusement sa tête sur ses cuisses nues. Sa respiration irrégulière caressait sa peau dévoilée et la jeune femme leva une main qu'elle posa doucement sur la tête de Sirius. Elle caressa lentement ses cheveux bruns clairs et laissa filer ses doigts entre les mèches douces.
Sirius poussa un bruit de contentement et ferma les yeux.
« Parle-moi. », demanda-t-il de sa voix rauque.
Elle rit. Le bruit résonna comme un murmure contre les murs tapissés et élégamment ornés.
« Je peux vous poser des questions ? », répondit-elle et Sirius sembla réfléchir un instant avant d'hocher la tête.
Cassiopée leva les yeux vers la fresque au plafond.
« Quel âge avez-vous ? »
Elle sentit Sirius sourire. Les doigts du jeune homme caressèrent d'un geste absent la jambe de Cassiopée.
« 24 ans. », répondit-il.
« Vous avez fait la guerre ? », demanda-t-elle, sans avoir le temps d'empêcher la question de sortir de sa bouche. La guerre était un sujet sensible dont personne ne voulait parler et encore moins les soldats. Pourtant, elle était sûre que le jeune homme allongé sur ses genoux comme un enfant perdu l'avait faite. Elle les connaissait, les yeux des soldats, ces yeux hantés, torturés par le passé et les images trop violentes que personne ne mérite de voir. Elle sentit le corps de Sirius se tendre et sa main se figer avant qu'il ne parle.
« Oui. » Sa voix n'était qu'un souffle brisé et Cassiopée sentit son cœur se resserrer. Elle se pencha doucement et embrassa la tempe du jeune homme. Elle sentit quelque chose d'humide passer sur sa peau et elle tendit un doigt. Une larme se recueillit sur sa coupole, une seule larme solitaire et salée qui avait coulé, sans qu'il ne puisse l'empêcher, de l'œil de Sirius.
« Je suis désolée. », murmura-t-elle et un tremblement parcourut le corps allongé du jeune homme, « Heureusement que c'est fini maintenant. »Sa dernière phrase sonnait presque amer et Cassiopée se mordit la langue intérieurement. Elle était au travail. Elle était là pour que le jeune homme se sente bien et elle ne faisait que poser les mauvaises questions ou dire les mauvaises phrases. Sirius tourna un peu la tête.
« Pour moi, ce ne sera jamais fini. », rétorqua-t-il. « Je ne pourrai jamais oublier. »
Cassiopée ne répondit pas. Continua seulement de caresser ses cheveux. Sirius cessa de parler à son tour. Sa respiration finit par devenir plus régulière : son corps se détendit peu à peu jusqu'à ce qu'il s'endormît sans un son. La jeune femme attendit un instant. Finalement, elle l'allongea doucement sur le lit, se couchant derrière lui, un bras autour de son torse, son corps pressé contre son dos.
A son tour, elle ferma les yeux.
Lorsque le soleil se leva le lendemain, Sirius était parti.
Bonjour, bonsoir les cocos!
Je ne sais pas si ça vous fait le même effet, mais je ne sais pas, à chaque ligne que j'écris , je me retrouve dans un état de tristesse absolue. Sirius et Cassiopée sont deux personnages très émotionnels et surtout très blessés par la vie, chacun à leur manière.
Je n'avais juste pas prévu que ce serait aussi triste dès le début.
J'espère que ça vous plaît malgré tout et qu'on se retrouve pour la suite - je sais que le style n'est pas exactement celui d'un conte de fée et qu'il n'est peut-être pas tout de suite visible comment le conte de Raiponce va s'y intégrer. Cette histoire est compliquée à écrire dans le sens qu'ils se sont passés tellement de choses avant l'histoire même qu'il faut essayer d'écrire tout ça sans créer un énorme désordre.
Bref, des bisous!♥
Blondie
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top