Je me souviens l'exultation, ce puissant courant qui prenait sa source dans mes doigts qui pinçaient les cordes de ma basse pour être amplifiées et harmonisées avec mes ami•e•s, cœur de sons entre nous.

Je me souviens la terreur et l'appréhension et la confiance quand j'ai embrassé ton cou.

Je me souviens aussi de mes organes se tordre quand tu as préféré qu'on rompe.

Je me souviens la déréalisation et ton visage trop réel penché sur moi.

Je me souviens tournoyer, en quête d'oxygène, de stabilité alors que mon existence s'effondrait devant moi.

Je me souviens du mémoire qui me dévorait.

Je me souviens ne pas comprendre que le rêve était fini quand tu as dit préférer t'éloigner.

Je me souviens de ton regard avant que tu ne m'embrasses.

Je me souviens de l'épuisement.
Je me souviens de l'angoisse.
Je me souviens de nuits déchirées.

Je me souviens pleurer d'amour.

Je me souviens des manifestations, de la puissance du groupe et de la peur qui ronge.

Je me souviens de ma respiration laborieuse, de mon souffle brisé par le plaisir, de mes toux et de ces longues expirations parce que c'était trop.

Je me souviens avoir oublié des bribes du passé.

Je me souviens avoir écrit jusqu'à l'épuisement et ne pas avoir écrit à cause de l'épuisement.