Le son du froid entre nos deux corps
Corps décor vide
Tes mains caressent mes joues –parchemin
impriment leur empreinte, souvenir
crevassé et rugueux –palimpseste
Nous sommes des âmes qui soufflent quand elles souffrent
Bise d'hiver mordante : vague à lame
Je te regarde – je regarde ton corps
et je pense te laisser éternellement au passé
Je détourne le regard vers l'extérieur :
Les étoiles dérivent et déchirent le ciel
Plus bas, une mer de nuage où je nous noie
La nuit est noire comme ces mots vides
qu'on s'échange encore pour croire
qu'on se comprend
Tu pleures – il pleure comme vache qui pisse
Nos souvenirs communs, nos années communes sont
mortes au combat
Leur corps en putréfaction jonche notre appartement
On ne peut plus ignorer ces cadavres couchées dans le sens du vent
qui souffle entre nous deux
Il y a un froid intangible mais insurmontable entre toi et moi
Je me détourne et tout se stoppe enfin