J'attends, accolé à une rambarde. le soleil commence à se coucher sur une mer calme comme de l'huile. La brise caresse ma peau qui laisse les traces de sueur d'un été bien chaud. J'attends mon amoureux d'été, une amourette d'été que j'espère qu'elle fleurira. Nous nous sommes rencontrés sur la plage, il était beau comme un dieu, ces muscles saillants ruisselaient les gouttes d'eau de mer encore accroché. Ils venaient de sortir de l'eau, je venais de sortir d'une baraque à frite pour prendre une glace. Ma crème glacée rencontra son pectoral droit, mon sourire gêné fut observé par ces profonds yeux bleus. Il m'a payé une autre glace, j'ai encore souris niaisement et depuis, nous nous sommes pratiquement pas quitté.

J'y repense en regardant ce soleil couchant, comment ce dieu sorti de l'eau a t'il pu avoir le begin pour une personne comme moi ? Qu'est ce qu'il aime chez moi ? J'aimerai tellement que cet amour soit sincère, parce que j'ai vécu les trois meilleurs jours de ma vie avec lui. Il m'a tenu la main sur la plage, nous avons couru en maillot sur le sable chaud d'une chaude soirée, il m'a serré contre lui au cinéma, il m'a même autorisé à toucher ces muscles. Il m'a donné rendez-vous ce soir, je ne sais pas ce qu'il a en tête, ou si j'ai bien une idée en tête, mais rien que le fait d'y penser me fait rougir jusqu'aux oreilles. Et si je ne suis pas à la hauteur de ce qu'il espère de moi ? Il aime quand je fais mon timide, il aime me voir gêné, mais si je dois faire ce que je pense qu'il pense que je vais faire avec lui, je ne peux être gêné. Je ne dois pas être la dernière d'ailleurs.

Je regarde mon téléphone. Pas de message, juste le fond d'écran me montre qu'il est en retard d'un quart-d'heure. Je ne me suis même pas aperçu qu'il était en retard, j'étais tellement perdu dans mes pensées. Pourquoi il est en retard ? C'est la première fois en trois jours qu'il est en retard... et s'il m'avait oublié ? Soudaine je sens dans ma nuque un souffle. Je souris bêtement, encore une fois il est venu dans mon dos souffler dans sur ma nuque pour me sortir de ma torpeur et me faire rougir. Je me retourne en commençant à lui dire qu'il est bête de faire cela, même si j'aime qu'il le fasse. Personne... j'ai cru que c'était lui, j'ai pourtant sentis son léger souffle chargé d'air mentholé de son chewing gum, ce n'était qu'un air plus frais que d'habitude.

Le soleil se couche déjà, me laissant seul sur ma rambarde surplombant la ville. Demain, je dois rentré, c'est la fin des vacances. Je ne connais même pas son numéro, je ne peux même pas le prévenir, je lui ai donné mon numéro pourtant... je commence à me sentir trahis. Il savait que demain je devais partir demain, je ne peux pas attendre plus, je n'ai pas envie de marcher la nuit dans la ville. Je savais que je n'étais pas assez bien pour lui. Il est tellement beau, qui pourrait venir vivre avec moi. Les larmes commencent à sortir, je peux pas empêcher de couler sur ma peau séchée par le soleil, je cours rejoindre ma chambre d'hôtel. Moi qui rêvait encore à une belle histoire, un fantasme d'amour, c'est tout simplement un voeux impossible à réaliser. Pourquoi me faire souffrir comme ça, à me donner de aux espoir ?

Ce que je ne suis pas, c'est que mon amoureux n'arrivera jamais. Il venait d'avoir un grave accident de voiture qui lui a ôté la vie. Son dernier souffle fut pour la personne qui l'attendait accolé à sa rambarde, regardant le soleil couchant sur une mer d'huile.