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-Salut. Café ?

Lando hausse un sourcil en regardant George, qui vient de se faufiler à côté de lui avec un Thermos dans les mains.

-Merci. Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Je travaille, répond George avec un sourire moqueur aux lèvres, et Lando lève les yeux au ciel.

-Je veux dire, aussi près de moi.

-Je peux m'éloigner si je te fais tant d'effet que ça, Norris. Je pense que je vais aller voir Esteban ce soir.

Lando ouvre la bouche pour rétorquer quelque chose, mais il reçoit un coup de coude dans la côte avant d'avoir pu le faire.

-Prends-moi au sérieux, ne réponds pas une blague, s'il-te-plaît.

Le pilote Mclaren est étonné du ton sérieux employé, et George continue.

-Si je lui dis... c'est ok pour toi ?

Lando prend quelques secondes pour y réfléchir, mais il a déjà choisi sa réponse.

-Oui. C'est ok. Il faut qu'il sache. Pour lui, pour Théa, pour toi, pour nous quatre.

George hoche la tête.

-T'es sûr, hein ?

Lando soupire et se place devant George, le coupant dans sa marche.

-Je sais que j'ai eu des réactions foireuses dans le passé mais je sais à peu près où je vais, maintenant. Esteban, mes parents... je suis sûr, Georgie.

Ce dernier sourit.

-Très bien. Je te laisse le café, je dois filer.

-Mais, c'est aussi ton Thermos !

-On se reverra, répond George, et Lando rit parce qu'il sait très bien que s'il n'était pas aussi entouré, il aurait fait un clin d'œil.

Pour la première fois depuis que quelqu'un allait connaître son secret, Lando était anxieux de sa réaction. Pour Théa, il avait surtout eu peur qu'elle le raconte à tout le monde. Pour Carlos, il savait qu'il n'aurait aucun jugement, et c'était la même chose pour Daniel. C'était des pilotes qu'il connaissait vraiment. Il avait déjà parlé à Esteban, mais il ne pouvait pas dire grand-chose sur lui qu'il avait appris de sa bouche. Et il ne pouvait définitivement pas dire s'il allait être tolérant ou non. Ni envers lui, ni envers Théa, si elle finissait par lui en parler–ce qu'il espérait vivement.

Et puis, il y avait ses parents. Ses parents qui ne savaient toujours pas non plus qu'il était tombé amoureux de George. Ses parents qui ne posaient jamais de questions sur ses potentielles relations amoureuses, préférant toujours attendre que ce soit lui qui mette le sujet sur le tapis. Qu'allaient-il en penser ? Allait-il les décevoir ? Il ne pouvait pas changer. S'il y avait quelque chose qu'il avait appris durant ces longs mois de réflexions sur lui-même, c'est que ça ne servait à rien de lutter : il était comme ça. Il était tombé amoureux de George, et finalement, avec du recul, ce n'était pas si grave que ça.

Même si l'annoncer à qui que ce soit restait effrayant, tout comme accepter qu'ils allaient donc le voir comme un homme qui aime un homme. Ce qu'il est, mais Lando n'est pas encore prêt pour ce débat.

Il essaie d'imaginer comment il pourrait l'annoncer à ses parents, mais il sait que cet acte va lui demander tellement de courage qu'il ne peut pas préparer ses mots à l'avance.

Lando n'espère qu'une seule chose : qu'ils comprennent. Il est prêt à leur laisser autant de temps qu'il a lui-même pris pour en arriver à cette étape.

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