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Comme chaque pilote avant un Grand Prix, George a une routine qu'il doit respecter à la minute près. Premièrement, parce qu'il y a des horaires obligatoires à respecter, mais aussi parce que cela l'aide à se concentrer.
À partir du début de cette routine, George ne pense plus à rien d'autre qu'à la course, aux stratégies, aux pneus, à la météo. Le reste disparaît de son esprit.
En se réveillant, le dimanche matin du Grand Prix de Hongrie, George sait que c'est le dernier week-end de travail avant la trêve estivale. Ce qui est une bonne nouvelle, car cela annonce du soleil, la plage et des moments avec sa famille.
Sauf que cela signifie aussi qu'il ne verra pas Lando.
Pas de café ensemble pendant trois semaines. Pas de sourires sur le paddock. Pas de moyen de tenter quelque chose avec lui.
Pas de Lando.
Peut-être qu'après la trêve, ce sera trop tard. Il aurait dû agir plus vite. Lui faire comprendre qu'il lui plaisait plus clairement. Il a peut-être laissé passer sa chance.
Il passe la matinée dans une sorte de brouillard de remords et de déception. Quand sa routine se met en route, il est soulagé, car il sait que pour quelques heures, son esprit sera occupé avec autre chose.
Une fois sur la grille de départ, George ne pense plus du tout à Lando. Il part à la dix-septième place, et Nicholas est juste à côté de lui, à la dix-huitième place. D'ici, il peut pratiquement voir tous les pilotes, ce qui le fait toujours sourire. Il réalise à chaque fois la chance qu'il a d'être là, parmi les vingt meilleurs.
George s'élance sans perdre de temps. Il veut gagner quelques places, si possible, dès maintenant. Lorsqu'il arrive au premier virage, il y a des monoplaces dans tous les sens, et plus beaucoup ne roulent devant lui.
C'est à partir de ce moment-là que George rêve d'être dans les points. Après le drapeau rouge, se fait réprimander pour son dépassement dans la pitlane et rend les places, ce qui n'empêche pas son rêve d'être toujours réalisable.
Il donne tout ce qu'il a. Et lorsqu'il passe le drapeau à damier, il sait qu'il a réussi.
-Tu es P8, George ! Félicitations !
George ne peut pas garder sa joie pour lui. Il est dans les points. Il termine huitième. Et il sait que devant lui, c'est Nick. Qui termine septième.
Ils sont tous les deux dans les points aujourd'hui. Lors d'un Grand Prix. Avec une Williams.
George est sur un petit nuage. Il se met à pleurer aux interviews, dépassé par les émotions. Il a tellement donné, tellement travaillé pour en arriver là. Il est fier. Très fier. De lui, de l'écurie, de l'équipe. Il aurait aimé que Claire soit là aujourd'hui. Elle aurait mérité de fêter ça avec eux.
Dans le motorhome de l'écurie, il retrouve Nick qui se prépare un café.
-Je peux me joindre à toi ? demande George, et le Canadien acquiesce.
George se dépêche de faire son chocolat chaud et choisit une table loin de la fenêtre pour s'installer avec Nick.
-Tu arrives à y croire, toi ? demande ce dernier en souriant, et George secoue la tête.
-Non.
George sent qu'il commence à reprendre ses esprits quand Lando apparaît dans ses pensées. Il ne l'a pas vu ni aux interviews, ni sur le paddock. Il sait qu'il va bien, son ingénieur lui a confirmé que c'était le cas de tout le monde juste avant le drapeau rouge, mais il aurait aimé l'entendre de sa propre bouche. Il sait que le jeune pilote Mclaren doit être déçu de ne pas avoir pu prendre part à la course, et il s'est peut-être isolé le temps de digérer ça.
Lando reste dans un coin de sa tête durant la fin de l'après-midi, jusqu'à son retour dans son motorhome. Il a toujours le numéro dans Lando dans son téléphone, mais il ne l'a pas utilisé depuis très longtemps. La dernière fois que c'est arrivé, il ne lui plaisait même pas. Il n'est pas sûr de vouloir lui envoyer un message, et de toute manière, il ne saurait pas quoi dire.
George secoue la tête. C'est une mauvaise idée. Il va plutôt regarder un film à la place.
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