Chapitre 48 : Des murs couleur vert arsenic

Et ainsi, les mois passèrent, l'automne remplaça l'été

Jour du résultat de l'audience, sur le banc de l'attaque

Quelque part au plus profond de moi, quelque chose me maintient dans le rêve de la vie que j'aurais voulu avoir. Dans mes rêves, je tiens toujours le même pinceau vieilli et le sol autour de moi est plus sombre que les abîmes de l'océan. Il n'y a que moi et cette toile pour l'instant nue de tous états d'âme. Les murs sont d'un blanc pur, un blanc de titane, une toile vierge. Je prends souvent du temps à observer le paysage de calme autour de moi, même s'il reste toujours le même finalement ; à côté de moi, il n'y a qu'un pot de peinture fraîche. Dessus il y a écrit « vert arsenic », arsenic... Roi des poisons et poison des rois. Il n'y a que moi, les murs, le sol et la couleur. Rien de plus, rien de moins. Ici je suis libre de recouvrir chaque particule de cet espace. Ici je suis de nouveau libre de devenir qui je suis, qui je voudrais être. Ni le temps, ni même l'espace et encore moins mon propre poison familial ne pourra me faire revenir à la réalité. Il ne me reste donc qu'une chose à faire : plonger le bout du pinceau dans le liquide et transformer ce lieu où bien et mal résident égaux. L'un ne peut sans l'autre pourtant.

J'essaie de peindre depuis des années, dans la nuit quand personne ne peut regarder ou bien juger de quoique se soit. Mais pourtant chaque soir, alors que je suis à deux doigts de poser le premier geste, la première empreinte, une force invisible m'en retient. Je reste des heures à me battre contre moi-même, essayant de comprendre pourquoi je m'inflige ça, pourquoi le monde semble vouloir s'écrouler autour de moi si je ne le peins pas. Rien ne semble m'empêcher de quoi que ce soit pourtant. Je suis ce roi dont rêvait mon père de toutes ses forces. Avec le temps, j'ai toujours cette vilaine impression que le vert arsenic m'observe d'un air mutin. Il me nargue en jubilant malicieusement sur les souvenirs de tous ces rêves qu'il a lui-même tués dans l'œuf. Et chaque réveil ne me parait pas comme une libération de cette prison faite de noir et de blanc, car l'étau sur mon coeur dure encore jusqu'à tard dans la journée. Il y a cette sensation de non fini, d'infini, d'inachevé sur chaque chose que je regarde avec un tant soit peu d'attention.

   " Que le prévenu se lève !"

Mon père est debout, le visage ferme, pas le moindre du monde inquiet. Il en est presque nonchalant tandis que je me tiens droit comme un i, immobile. Je sais qu'il s'attend à être relaxé pour l'assassinat de mon frère. Tout ça car toute la vérité qui a été dite dans ce tribunal durant de longues semaines va être réduite à néant, il en a toujours eu les moyens. Qu'il gagnera, encore. Il est convaincu que le monde ne pourrait tourner sans lui. Que le monde, c'est lui.

Le juré qui va prendre la parole est debout, un papier à la main. Trop guindé à mon goût, comme toute personne dans ce tribunal. Mes poumons semblent se vider peu à peu de leur air, et le nœud de ma cravate me bloque la gorge. L'attente en est insupportable.

   " Les jurés ont-ils pris une décision ?

   - Oui votre honneur, fait la femme qui place ses lunettes pendues à une chaînette sur son nez.

   - Nous vous écoutons."

Les secondes qui suivent me parviennent par bride.

   " Pour le chef d'accusation suivant, détournement de fonds, l'accusé est reconnu coupable."

Je reste immobile, les mâchoires serrées, le menton haut. Je me dois d'être inflexible malgré la première vague de soulagement qui frappe mes côtes de plein fouet. Ces derniers mois, non excusez-moi, ces dernières années ont été un calvaire. Un étau qui se refermait de jours en jours un peu plus sur moi. Je dirais même plus, une cage de fer qui me compressait l'âme. Plus douloureuses que n'importe qui ne devrait supporter. Ne me méprenez pas, je sais qu'il y a pire, comme il y a la faim dans le monde, que je n'ai pas connu la maladie mais pourtant je le ressens ainsi. Tout ce que j'ai toujours connu s'est transformé en un monstre boueux, qui laisse une trace indélébile sur chaque personne qu'il touche. Je l'imagine être vert arsenic. Lorsque la nuit tombe et que les lumières s'éteignent, je n'ai qu'une seule peur c'est de devenir comme lui.

Je baisse la tête vers le dossier fermé qui est installé bien droit sur la table. Maître Moore est tendu, il déglutit. Je crois que c'est la première fois en des semaines que je le vois dans cet état. Il y a quelque chose de profondément humain derrière sa carapace de maître du barreau. C'est sans doute la raison pour laquelle il a accepté ce dossier alors que tant d'autres n'ont même pas pris la peine de prendre connaissance des faits.

   " Pour le chef d'accusation de falsifications de documents officiels, l'accusé est reconnu coupable."

Je me permets de fermer les yeux cette fois, une nouvelle vague me traverse le corps. Une nouvelle libération. Encore un de plus, le plus important de tous, le seul qui compte réellement et la lumière brillera au bout du tunnel. Je sais ce qui arrive ensuite. La résolution à toute cette histoire, les derniers mots du chapitre qui s'apprête à se fermer. Je retiens ma respiration malgré moi, comme en apnée. N'y croyant pas moi-même.

   " Pour le chef d'accusation suivant, préméditation d'homicide volontaire de premier degré, l'accusé est reconnu..."

Je sens l'ultime vague monter en moi, l'impression que la libération qui n'a jamais cessé de s'éloigner de moi peut enfin être à portée de doigts. C'est un souffle qui se bloque dans mes entrailles. Mon cœur bat à la chamade, des picotements me frictionnent les doigts. Mon pouce s'affole malgré moi mais je ne le cache plus maintenant. C'est une force qui me rappelle qu'un jour, lorsque l'on s'y attend le moins, ce qui a pu vouloir vous briser, vous détruire, peut se prendre un méchant revers de narration. C'est maintenant, je peux la sentir dans ma main, cette sensation encore inconnue, ce soulagement qui a mis une trentaine d'années à arriver. Cette liberté de vivre. Ces nouveaux départs, ces nouveaux espoirs, ces moments difficiles qui vont prendre fin. Ils doivent prendre fin ! Pour Meghan, pour Olivia, pour Riley, pour Liam, pour moi !

J'en ai besoin comme de l'air qui semble toujours vouloir s'échapper à toute vitesse de moi. Je me retourne immédiatement en direction d'Olivia pour sentir la douceur de sa main contre la mienne. À côté d'elle, ma sœur triture la peau de ses ongles, regardant droit devant elle. Elle est immobile et son regard semble perdu dans le flou, hors du temps. Au loin, je perçois Elie et Luke, ce dernier tête baissée, les yeux fermés, un bras sur les épaules de sa collègue qui caresse doucement les phalanges masculines échouées sur elle. Et enfin au bout de la salle, je perçois Riley, qui semble prier dans son coin, elle serre quelque chose contre ces lèvres mais il est impossible de savoir ce qu'il s'agit d'ici.

Mais ce qui me brusque le plus est la figure fantomatique de mon frère assis à côté d'elle, attentif. Nos deux regards se rencontrent alors qu'il passe son bras derrière le dossier de la femme qui a été sa libération. Je clique des yeux en dévisageant mon unique repère. Sa présence durant mon enfance, sa manière désagréable de claquer sa langue dans le fond de son palais en permanence, son tic de s'arracher la peau autour de ses ongles, jusqu'à s'en faire mal. Mais aussi les sourires effrontés qu'il nous servait en passant devant Anabella trois cookies volés dans son dos. Je me rappelle tout de lui, le moindre détail de mon frère, de mon héros, reste ancré dans ma mémoire à jamais. C'était lui mon phare dans la nuit, l'épaule réconfortante quand je m'effondrais en larmes après un dîner qui dérapait. La seule personne à laquelle je pensais pour partager mes joies et mes peines.

Depuis ma place, sur le banc d'accusation, j'aimerais que mon frère se matérialise et me secoue les cheveux une dernière fois. J'aimerais avoir eu la chance de m'excuser une fois de trop. Pour toutes ces fois où j'ai été un parfait connard notamment mais aussi pour les fois où j'oubliais ô combien Liam était la meilleure part de cette famille. Je regrette notre dernière conversion - plus proche d'une dispute que d'une discussion d'ailleurs-, occasionnée lors un repas de famille avec quelques amis de papa. C'était quelques jours avant son départ. Il hurlait qu'il avait découvert le poteau rose, qu'il n'allait pas se laisser faire. Je ne l'ai pas cru. De mon côté de l'histoire, ce qu'il racontait n'avait ni queue ni tête. Je ne l'ai pas cru et je le lui ai bien fait comprendre. Nous nous sommes quittés en chiens de faïence, j'espérais à ce moment que nous nous retrouverons un jour, que je serais pardonné. J'espère toujours. Je pousse un soupir en fermant les yeux un peu plus fort, en serrant la main de mon Olivia. Lorsque je les réouvre, sa présence n'est plus là. Il n'est plus là. C'est comme le perdre une seconde fois. C'est douloureux.

C'est la fatigue qui doit me faire halluciner. Ces dernières nuits, ces dernières semaines même, je n'ai pas réussi à fermer l'œil. Il y avait une excitation malsaine et une peur terrible qui me rongeaient de l'intérieur. J'étais là, allongé à côté de l'amour de ma vie, je n'ai pas peur de le dire, et je ne pouvais m'empêcher de regarder le plafond.

Il y a deux nuits de cela, je suis sorti de chez nous et j'ai décidé que marcher ne pouvait me faire que du bien. Il était trois heures passées et je déambulais comme une âme en peine dans l'Upper East Side. Mes yeux me brûlaient, la fatigue, mes jambes me tiraient, mon cou était raide. Ça faisait déjà quatre jours que je ne dormais plus qu'en pointillés. Et pourtant, ce même je-ne-sais-quoi qui m'empêchait de peindre ces foutus murs en vert dans mes rêves était en train de me pousser dans mes retranchements.

À cette heure-ci, même si New York est surnommée à juste titre "la ville qui ne dort jamais", les rues étaient vides et calmes. Quelques récalcitrants à Morphée étaient bien là mais c'était comme si la ville, dans toutes ses couleurs les plus sombres, s'offrait à moi. C'était comme une transe, une vraie communion entre la vie nocturne et celle du noctambule.

Quand je suis revenu à la maison, toutes les pièces me paraissaient de trop. Cet « hôtel particulier/appartement » est pourtant mon dernier rempart, le dernier lieu de mon enfance à New York que j'ai voulu garder mais maintenant, il semble sali lui aussi par le même monstre boueux. Peut-être qu'il faut apprendre à se délester de tout pour réussir à avancer ne serait-ce qu'un petit peu. Je crois qu'il est temps de se lancer dans une réelle nouvelle aventure en laissant le passé où il est. Il faut avancer. Dans quelques minutes, lorsque tout sera acté, en partant du tribunal, je finirais par demander à Olivia ce qu'elle pense d'une vie upstate, entre la nature et la ville. Sans doute en la prenant au dépourvu comme d'habitude. Tout comme le jour où je lui ai proposé de venir vivre à mes côtés. Ou bien juste dans un nouveau quartier... C'est à elle que revient la décision, c'est à elle d'écrire son histoire avec moi. Car, c'est elle que je choisis pour avancer, parce que je la suivrais où qu'elle aille. À défaut d'être certain de grand chose, l'amour que je porte à cette femme, à cette héroïne, est plus que certain.

Je veux enfin une vie à moi, à nous, avec les bonheurs futurs malgré les douleurs passées.

Les secondes qui séparent la phrase de la juré et ma libération semble durer une éternité. Je jette un coup d'œil à mon père à l'autre bout de la pièce. Un frisson me parcourt l'échine lorsque je constate qu'il me dévisage aussi. Soudainement, je ne vois plus le démon qui l'habite. Je ne vois plus les horreurs qu'il nous a fait subir. Je ne vois plus la fierté cruelle ni même son excès de confiance. Je vois un homme qui a peur, qui se rend compte qu'à trop avoir joué, il s'est brûlé les ailes. Il est enfin acculé comme je l'espérais. Même si nous ne gagnons pas aujourd'hui, je pourrais me féliciter toute ma vie d'avoir vu cette frayeur sur son visage morne.

Après tout ce temps, je crois que j'ai enfin eu ma revanche sur lui, même si finalement, il n'est pas prononcé...

   " Coupable !"

Quelque chose en moi se brise pour mieux se reconstruire en une fraction de seconde. L'air qui me manquait me revient comme une tornade. Olivia a poussé un cri et m'attire dans ses bras. Je l'enlace, un peu absent. Mes yeux se brouillent, non pas de larmes, elles viendront plus tard lorsque toutes les lumières seront éteintes, mais d'une sensation qui me donne le tournis. Ça y est, c'est fait, le chapitre se clôt. Ça y est, l'histoire se termine.

Je crois bien que, ce soir, mes murs vont enfin pouvoir accueillir une fresque multicolore. Et cette fois, ce ne sera pas que du vert arsenic qui m'attendra, j'en suis persuadé. Simplement la promesse de nouveaux songes portée autour d'une nouvelle vie à conduire de mes mains.

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Je serais bien incapable de vous dire comment je me suis retrouvée ici. Assise dans cette gigantesque salle de réunion vide, dans les locaux de Mediatics je fixe la page blanche ouverte spontanément sur mon ordinateur. La télévision, et plus précisément les informations défilent, diffuse un fond tant visuel que sonore. Les scandales de la cour d'appel rejetés, des images en gros plan de chacun des membres de la famille des Barnes, tour à tour exposés tout comme on expose aujourd'hui les animaux dans les zoos. Des animaux dans la ville de New-York, qui malgré son panorama mirifique et son rêve américain reste ce qu'elle est. Un lieu de bataille pour les grands de ce monde.

Ce n'est pas ce que je regarde, non. Je ne peux détacher pensivement mes yeux de cette page blanche. Finalement j'ai réussi. Pour la première fois depuis très longtemps je peux affirmer que je suis une vraie journaliste. L'engouement autour de notre article, à Luke et moi, qui je précise, fut réécrit une bonne dizaine de fois pour une publication dans les plus grands journaux ; m'a redonné confiance en mes capacités. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule Olivia et moi avons obtenu les bons financements pour créer convenablement l'entreprise à laquelle nous pensions. J'ai été journaliste... Je suis journaliste ? Au final, le nom du métier que je fais ne regarde que moi. Car à présent je sais, que je suis faite pour transmettre la vérité. Alors pourquoi cette page blanche ? À vrai dire je ne sais pas trop. Je n'ai jamais été trop porté sur les symboles pourtant, alors prenez ça comme une métaphore ou un geste spontané d'écrivain qui aime trop son boulot, cela n'a pas vraiment d'importance.

Impossible de déterminer depuis combien de temps je suis assise sur cette chaise de bureau. Après mon rendez-vous auprès de ma nouvelle collaboratrice, j'ai marché sans trop savoir où j'allais. Ce n'est pas le travail qui me manque pourtant. Peut-être avais-je simplement besoin d'un moment seule. Une mise à jour avec moi-même probablement. Mon téléphone vibre plusieurs fois ; des messages ; toutefois je ne prends pas la peine de répondre. Trop concentrée sur cette sensation un peu particulière de vide et de calme après un travail terminé. Je me sens tellement plus légère à présent. Le calme après la tempête. Toutefois je sais que cette émotion ne sera pas éternelle, parce que le calme n'a jamais été fait pour moi. Ou alors jamais trop longtemps. Après une aventure pareille, mon cœur n'attend qu'une chose, retourner au combat. Après une aventure pareille, je suis d'autant plus certaine que jamais je ne rêverai d'une vie normale bien rangée. Une vie comme tout le monde. Non. Encore moins. Les illusions que je me faisais sur le monde, les peurs que j'avais concernant mes attentes de vie sont toutes tombées définitivement. Non pas non plus comme je m'attendais non plus. J'avais toujours vu les choses soit toutes noires, soit toutes blanches. L'affaire Barnes m'a appris qu'il n'en était pas toujours ainsi. Le monde est en fait une palette de nuances grises.

   " Cobb ? M'interpelle une voix depuis l'entrée de la salle, soit dans mon dos. Qu'est ce que tu fais là ?"

La voix sortie de nulle part me fait sortir de ma rêverie momentanée en un sursaut. Qu'est ce que lui fait là surtout ?

   " Des papiers à régler avec la grande patronne, j'ai fini ici pour constater du plaisir de s'asseoir dans le fauteuil du big boss, j'ironise en faisant tourner la chaise tel un maître du monde."

Luke esquisse un petit sourire en levant les yeux au ciel, puis s'avance pensivement vers les écrans lumineux. De mon côté, j'observe son dos comme pour la première fois. Ces cheveux sont en bataille comme d'ordinaire, et il ne porte qu'une tenue inhabituellement simple.

   " Tu sais, tu vas devoir abandonner les tee-shirts si tu deviens journaliste politique. Ils ne sont pas très portés jean non plus il paraît à Washington. Quoique si tu vois le président en coup de vent, je veux une photo comme preuve !

   - Je serais trop surpris moi-même pour prendre quoique ce soit, il se tourne vers moi. Et ne t'en fais pas pour ma garde robe Cobb, elle va s'en sortir.

   - Tu pars quand ? Je demande en me levant de mon trône pour m'avancer vers lui

  - Dans deux jours, il me répond en haussant les épaules, et toi tu restes ?

   - Oui, outre ma hantise de la paperasse administrative et de la conception d'une entreprise, je grimace en repensant aux déboires de notre rendez-vous, le projet de Liv' a de l'avenir et je peux y contribuer.

   - Emploie le bon terme Cobb, tu veux y contribuer.

   - Quel tatillon ! Oui je veux y contribuer. Puis même de manière générale, j'ai trouvé dans cette ville une dynamique, un quelque chose que je n'ai jamais vu ailleurs... "

On reste tout deux silencieux un long moment à se regarder dans le blanc des yeux. Les mots ne viennent pas. Je pense que tout a déjà été dit. Nous ne retravaillons certainement plus jamais ensemble. Il va accomplir son rêve tandis que de mon côté, je m'en vais poursuivre le mien. Tout ce qui a pu se passer restera dans la nostalgie et les souvenirs. Ainsi va la vie. Je piétine d'un pied sur l'autre en me tordant les doigts, dans le coin de mon champ de vision, cette page blanche qui n'attend que moi.

On est plus des enfants merde. Quoi que je ressente son contrat est signé et il va partir. D'un air que je veux stoïque, je tend la main vers lui :

   " Amuse toi bien à D.C."

Luke regarde ma main tendue avec des yeux amusés, et tend la sienne. Notre poignée de main est ferme, professionnelle.

   " Et toi, amuse-toi bien à New-York..."

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