Chapitre 3 : Os brisés
La devanture du bar luit lentement dans la nuit, éclairant le trottoir d'une couleur rougeâtre. Sur celui-ci, accoudé à un rebord de fenêtre, un duo d'hommes fument en discutant de quelques banalités sans intérêt. Lorsque je les frôle nonchalamment, l'un d'eux grogne dans ma direction sans raison apparente, expulsant une haleine, proche de l'odeur d'une décharge pleine sous le soleil brûlant, qui me pique le nez. Ses dents semblent avoir prises une couleur bordeaux avec les néons rouges. Certains n'abusent pas vraiment de la brosse à dent et du dentifrice visiblement. En recevant cet affront buccal, je le rends une espèce de moue hypocrite puis pousse la porte d'entrée du bâtiment avec force, elle s'abîme de plus en plus, en prononçant ces mots assez fortement pour qu'il entende:
" Certains devraient se cotiser pour du hygiène bucco-dentaire correcte ! L'homme, qui semble avoir une partie de ses dents noires, commence à vouloir me rejoindre mais son camarade attrape sa chemise et le pousse en arrière, me foudroyant du regard. Bonne soirée messieurs !"
Je pénètre dans les locaux avec un regain de fierté qui ne ferait de mal à personne. Une observation expéditive me donne une vue de la pièce. Trois compagnons de beuverie dans un coin papotent bruyamment, de l'autre, une fille pianote tout sourire sur son clavier d'ordinateur. Elle ne semble plus entendre les bruits des autres, elle est dans sa bulle. Au mur, une télé écran-plat diffuse les commentaires d'un match d'NBA qui remonte à quelques temps déjà mais le son est carrément inaudible. Un dernier coup d'œil vers le bar, un homme caché par l'obscurité et une demoiselle avec une sacrée carrure semblent avoir une conversation houleuse, sous les yeux du barman qui ne tente même pas de les calmer, préférant nettoyer ses verres avec un chiffon. Au vue de son apparence, petites épaules rentrées en avant et dos voûté quoi qu'un peu large, et de sa position de retrait, il n'a pas content d'être ici. Très rapidement, je le rejoins et me penche vers lui.
" Vous êtes le patron ? Interrogé-je avec ma moue des mauvais jours. J'aimerais que l'affaire se règle rapidement, se serait con que Allen se réveille en constatant que je ne suis plus là.
- Pas de réponse si vous ne commandez pas petite. Sa voix est caverneuse et ses yeux s'animent en me voyant."
Un rictus m'agite le visage et j'estime mes chances pour attraper son col sans s'abîmer un muscle ou un os. Il est assez proche pour tenter le coup, les autres clients ne doivent pas être intéressés, j'ai champ-libre.
Avec une vitesse qui me sidère, ma main accroche sa proie et mon bras se plie pour le tirer vers moi. Dans un coin de ma tête, j'entends vaguement une exclamation de surprise du concerné, son abdomen se presser contre le bord de son bar et le verre qu'il tenait de sa main atterrir par terre dans un grand fracas. Son visage est assez proche du mien pour que je n'ai plus qu'à chuchoter:
" Je réitère ma question vu que vous n'avez pas l'air d'avoir très bien compris. Est-ce que vous êtes le patron de ce bar de merde ? Il tente de tirer dans le sens contraire mais je maintiens ma prise le plus possible, même si je commence à perdre de la force, tout mon bras est contracté et je commence à sentir des fourmis parcourir mes muscles. Je m'impatiente. Alors ?"
J'aperçois la pomme d'Adam du petit barman jouer au yo-yo dans sa gorge et devine qu'il déglutit. Ses yeux papillonnent dans tous les sens alors que je perçois le bruit des trois camarades qui m'acclament au loin. Peut-être ont-ils l'impression d'assister à un match de catch ? La voix du jeune homme, autrefois très langoureuse, se fait fluette, presque ridicule.
" Lâchez-moi, je ne suis pas le chef ici, on vient de m'embaucher, je fais mon premier service aujourd'hui en tant que barman-serveur. Débite-il, sans reprendre sa respiration, les bras semi-levés en l'air. Je desserre ma prise et le permet de reculer, haletant.
- Bah tu vois, ce n'est pas bien compliqué de me répondre, je suis gentille avec ceux qui le sont pour moi. J'écrase mon poing sur le comptoir et poursuis. Maintenant, peux-tu me dire où se trouve ton "boss" ? J'ai quelques mots à lui dire, je marmonne pour moi, enfin pour les "mots", reste à voir. Son visage perd toutes ses couleurs, il a peur de moi. Mots amicaux évidemment, ne fais pas cette tête, je ne suis pas le diable non plus.
- Il... Il n'est pas là ce soir, une affaire qu'il doit régler...Il ne m'a rien dit d'autre. Bafouille le garçon qui pâlit, il doit avoir une vingtaine d'années à tout casser.
- Quand va-t-il revenir ?
- Dans quelques minutes sans doute..."
Je regarde l'horloge du mur, et approche une chaise de bar pour m'installer confortablement. Le cuir et le rembourrage sont presque aussi détruit l'un de l'autre, je grimace de douleur en m'asseyant dessus. Le jeune barman tremblote et je me sens un peu mal de l'avoir agressé de la sorte. Ma conscience m'incite de le lancer un sourire gentil et une excuse.
" Hey, je n'ai rien contre toi, ne t'inquiètes pas, excuses moi d'avoir été brutale sur le coup. Je lui tends ma main qui considère dans le vide quelques secondes avant de la serrer à contre cœur. J'en ai plus après le dirigeant de ce bar.
- Je vous crois mademoiselle... Il reprend ses esprits doucement et demande, retrouvant son professionnalisme. Un verre ? Offert par la maison.
- Pourquoi pas, quelque chose sans alcool si possible. Vous savez pour garder les idées claires, je lui fais un petit sourire suivit d'un clin d'oeil furtif.
- Très bien, je vous prépare ça. Ses sourcils se froncent légèrement et il dissimule un vague sourire."
Lorsqu'il se retourne pour préparer ma commande, je me permets de reprendre ma respiration, ce petit coup d'adrénaline m'a enlacé toute entière. Mes doigts tremblent encore un peu. Mon souffle est quelque peu saccadé et ma main presse mon thorax alors que je m'accoude sur le comptoir. À ma gauche, toujours le couple avec l'homme qui semble se faire laminer par sa copine qui serre assez fort son verre pour se contenir. Je sens qu'il va y avoir du mouvement dans pas très longtemps dans cette zone. À ma droite, le trio est hilare et pas vraiment frais. L'un d'eux vient de se lever et il titube dans ma direction. Blasée, je plisse les yeux et regarde dans une autre direction, vers la fille au pc portable. Elle a perdu son sourire et boit comme du petit lait son verre en scrutant son écran. Mon cœur se serre quand je la vois bondir de son siège, fermer brutalement l'ordinateur et avalé le reste du liquide rapidement. La fille fonce en dehors du bâtiment après avoir recueilli ses affaires et, au moment de passer derrière moi, elle fait, amère:
" Occupes-toi de ton cul au lieu d'espionner les gens à leur insu."
Puis elle ouvre en grand la porte sans je ne puisse lui donner de réponse. Ça se voit comme nez au milieu de la figure qu'elle souffre maintenant. Je me permets de supposer qu'elle vient de se faire lâchement larguée. Brusquement, on dépose mon verre sous le nez, un espèce de cocktail orange avec une ombrelle bleue décolorée et une rondelle de citron. Je jette un coup d'œil vers le barman qui s'éloigne de plus possible de moi, me fuyant comme la peste. J'hoche la tête de gauche à droite et attrape ma boisson gratuite, pourtant l'happy-hour est passé depuis longtemps, pour la déguster en attendant. Au moins, ce lieu a le mérite de proposer un service irréprochable. Je rigole, bien évidemment.
Alors que j'engloutis mon verre, le son d'un liquide que l'on asperge sur quelqu'un me parvient. Pas besoin de chercher très longtemps, c'est le couple à ma gauche, la nana a explosé et vient de balancer sa, je suppose, vodka tonic, ou peut-être bien son cosmo, sur le visage de l'homme que je n'arrive toujours pas à voir depuis ma place. La femme aux épaules larges se lève de son tabouret, tête haute et rejoint le groupe des bourrés pour embrasser passionnément et à pleine bouche l'un d'eux. C'est celui qui a tenté de venir vers moi tout à l'heure, sous le regard médusé de son ex-compagnon qui vient de se dresser sur ses jambes aussi médusé que toute l'assemblée de spectateurs.
Il passe une bonne soirée celui-là.
La fille prend la main de l'homme à qui elle vient de fourrer sa langue jusqu'au fond de sa gorge et, après quelques tours de manège fantastiques, le tire vers la sortie, fière de son coup. Je tourne ma tête vers son ancien petit ami qui semble revenir du Titanic. Il est complètement mouillé par l'alcool, ses vêtements sont souillés. Il passe une bonne soirée lui aussi, dis donc. Soudain, il se rassoit sur sa chaise, coudes sur le bois et regard dans le vide, complètement démoralisé. Il a l'air d'être vraiment mal alors, je me déplace de quelques tabourets pour venir le réconforter.
En arrivant à sa droite, je n'arrive toujours pas à voir son visage qu'il cache à présent de ses poings rageusement fermés. Je tapote son épaule gentiment, en espérant que je ne lui fais pas mal ou que je ne vais pas me retrouver dans une situation inconfortable.
" Je suis désolée, cette fille n'était pas faite pour vous, mieux vaut que cela soit fini si vous voulez mon avis.
- Votre avis, vous pourrez vous le carrer là où je pense. Gronde-il sans me regarder. Vous ne me connaissez pas, je ne vous connais pas, laissez-moi tranquille.
- He, j'essaie d'être gentille ! Franchement, lorsque je vous parle, j'aimerais plus d'adresser à un visage avec des yeux et une bouche qu'à une coupe de cheveux qui goutte et une oreille. Je croise les bras en attendant qu'il se tourne vers moi.
- Vous ne pouvez pas partir, vous me pompez l'air là. Dit-il.
- Je ne partirais pas avant d'avoir vu votre visage.
- Parce que ma tête vous intéresse maintenant ? Vous ne serez pas un peu bizarre ?
- Déformation de métier, j'aime savoir à qui je m'adresse, visuellement et oralement.
- Votre métier ? Il commence à retirer ses mains, sans que je ne puisse lire ses traits cependant.
- Je suis journaliste. C'est faux, mais ça vous le savez.
- Argh, une journaliste, je déteste ces vermines... Je hausse le sourcil, interloquée, mais ne réponds pas. Vous me laisserez tranquille dès que vous m'aurez vu, c'est ça ? Me questionne-il.
- Exactement, je vous le promets, et je ne me briserais pas cette promesse.
- Journaliste et femme de parole ? Quel étrange mélange... Je roule des yeux tandis qu'il se redresse et se tourne vers moi, le regard éteint."
Je retiens un cri de surprise en l'apercevant enfin, m'en empêchant en posant ma main sur ma bouche. Lui aussi semble m'avoir reconnu et à les yeux bien grands ouverts. Nous restons muets quelques secondes, un ange passe. Je suis la première à reprendre mes esprits.
" Monseigneur Papier-Toilettes/Savon ? Ici ? Quelle coïncidence ! Vous venez de vous faire largué méchamment ! Je n'aurais pas aimé être à votre place."
Lui prendre quelques instants avant de me répondre, perplexe.
" Mais qu'est-ce vous foutez ici ?
- Je viens parler avec le patron, et par extension, lui refaire le nez ou les dents, s'il se trouve être d'humeur joueuse. Déclare-je, presque comme si tout était normal.
- Vous êtes sérieuse quand vous parlez ? Sa voix se fragilise, il a du trop crier. Et puis, vous m'avez menti, vous n'êtes pas plus journaliste que moi je ne suis milliardaire ! Vous êtes qu'une piètre petite employée de supérette !
- Piètre, non, supérette, oui j'admets mais le journaliste en devenir compte bel et bien. Donc je ne vous ai pas vraiment menti.
- Ne jouez pas sur les mots... Sa fin de phrase est en suspens comme cherchant à se rappeler du nom de "la piètre employée de bas étage".
- Élie. Il roule des yeux.
- Merci, ne jouez pas sur les mots Élie."
Il hausse des épaules et se replace dans sa position initiale, attrapant son verre au passage. Je pressens qu'il va oublier mon prénom d'ici la fin de conversation, à la façon qu'il s'y implique. Je baille, la fatigue commence à pointer le bout de son nez puis dépose les lèvres contre le bord de mon cocktail. De son côté, le garçon du bar s'agite dans tous les sens et s'approche comme Chris Pratt et ses dinosaures dans Jurassic World, tentant de dompter la bête. En l'occurrence, moi. Je roule des yeux tandis qu'il ouvre la bouche.
" Le boss arrive mademoiselle... Il commence à retourner à ses activités mais revient sur ses pas, dans un élan de courage. Avant qu'il ne soit là, s'il vous plaît, ne retournez pas l'endroit, c'est moi qui doit ranger après et je n'ai pas envie de ramasser l'équivalent d'un cyclone toute la nuit. Explique-il. Ou alors essayez d'aller dehors? Tente-t-il encore."
Mais quel homme ! Je serais presque impressionnée par un tel courage.
" Je ne sais pas comment je dois le prendre mais on va dire que je n'ai rien entendu d'accord ? Le cyclone, je le fais si je veux et c'est tout."
Monseigneur Mouillé pouffe à ma gauche et je réplique par un regard foudroyant qui l'arrête immédiatement. L'autre recule, tout pâle, et part dans la direction inverse sans demander son reste. Je me pose une question tout haut:
" Je fais si peur que ça ?
- Je ne ferais pas de commentaires mais apparemment, vous allez devenir le nouveau cauchemar de ce mec. Il l'indique du doigt et je regarde instinctivement vers sa direction.
- Je ne voulais pas l'effrayer plus que ça pourtant ! Mes sourcils se froncent et je perds mon sourire.
- Vous avez une technique d'approche pas vraiment conventionnelle à vrai dire. Je vous ai vu le prendre par le col tout à l'heure, c'était assez surprenant pour une fille de votre carrure. Il m'examine d'un œil un instant avant de boire et finir. Enfin, tout ça pour dire, que si vous voulez vraiment devenir journaliste, mieux vaut vous adoucir. Les journalistes doivent savoir travailler dans la subtilité."
Je n'ai pas le temps non plus de répliquer à son court discours car un homme pénètre dans l'endroit, grand et épais comme un colosse, en baissant la tête pour passer dans l'encadrement de la porte. Je déglutis en comprenant que c'est cet homme le chef des lieux. Il est assez effrayant. Sa voix porte dans toute la pièce sans qu'il ait à hausser la voix.
" Qui est la mauviette qui veut m'en coller une que je la brise en deux comme mes cotons-tiges ?"
La peur qui me tiraillait le ventre s'éteint légèrement en l'entendant. Il est assez vieux jeu lui. C'est presque pathétique. Je commence à me lever de mon tabouret quand, derrière moi, la voix de Monseigneur lui répond assez clairement.
" C'est moi. J'ai besoin de me défouler, mauvaise soirée."
Surprise, j'attrape sa manche alors qu'il se lève pour le rejoindre et me penche assez près de son oreille.
" Mais qu'est-ce que vous foutez ?
- Je vous sauve la vie, aussi surprenant que cela puisse paraître. J'espère que ça me vaudra un verre après tout ça. Il s'arrête puis reprend. Voire, après réflection, même deux."
Pas le temps de répondre, c'est l'adversaire de deux mètres qui le fait, mon "sauveur" se débarrassant de mon emprise.
" Tu es complètement barge mon pote. Tu ne devrais pas faire ça, je vais te ratatiner comme une crêpe suzette. Conseille l'homme de deux mètres en craquant les poings.
- Une crêpe quoi ? S'écrie l'autre qui me devance en lui faisant face. Ils sont si ridicules tous les deux que je prends presque pitié."
Le colosse lève le poing pour frapper son adversaire et mon nouvel ami commence à parer, enfin plutôt essaie, en se recroquevillant. Je me retrouve sur mes jambes et les rejoins, nonchalamment. Je croise les bras tandis que le premier coup du plus grand atterri dans le nez du plus petit qui crie. Ils poursuivent alors que tout le monde applaudit. Quelques coups sont donnés mais la grande majorité atterri sur le second qui est dans un sacré état.
Belle fin de soirée pourrie. Je prends les devants avant qu'il n'y ait un drame en hurlant.
" Vous pouvez arrêter ? Sérieusement, vous faites vraiment pitié à vous battre ainsi ! Lâchez-vous merde !"
Le patron est le premier à réagir, l'autre est à moitié K.O.
" Qu'est-ce qu'elle a ta copine là? T'as tes règles ? C'est une conversation d'hommes là alors ferme-la comme tout le monde."
Je siffle entre mes doigts sans perdre mon sang froid, préparant ma réplique.
" Et dire que tu étais le patron de mon petit-copain, je suis bien contente qu'il soit parti. J'avais très envie de t'en coller une en effet mais finalement, ça ne sert à rien, tu te punis toi-même en étant un con de bas étage. Je donne un petit salut de la main à mon pote terrifié derrière son comptoir et attrape l'autre en sang sous le bras. Il pèse son poids ! Allez je me casse, et quand à vous, en m'adressant à l'oreille du type que je traîne, j'espère que vous avez un voiture, parce que je vous emmène à l'hôpital sur le champ."
Je me presse pour rejoindre la sortie alors que le mastodonte semble vouloir régler notre compte. L'adrénaline me chatouille la poitrine alors que mon compagnon de bras traîne du pied. Il indique vaguement du doigt sa voiture qui est garée dans un coin. Au loin, j'entends les pas de monsieur gros muscles, petit cerveau alors j'accélère et ouvre la voiture en prenant des mains les clefs que le propriétaire me tend. Il rentre dans l'habitacle et je m'assois à la place du conducteur. La voiture est très chic et semble assez chère, je ne peux m'empêcher de siffler d'admiration.
" Mais c'est un sacré tacot que vous avez là !
- Fermez la et conduisez sans l'abîmer. Exige l'homme qui a l'arcade en sang.
- He ! Vous pouvez me faire confiance, je suis la meilleure conductrice de la ville."
De son œil à moitié gonflé par l'ecchymose, il me juge du regard.
" La meilleure diplomate aussi tant que nous y sommes.
- Vous êtes médisant et vous allez être surpris Monseigneur Mouillé. Je démarre et cale. Mon copilote pousse un immense soupir d'exaspération. Bon, on oublie, c'est un mauvais départ.
- Dépêchez vous ou Hulk va nous laminer, et ma voiture avec ! Hurle-il alors que j'appuie sur l'accélérateur pour sortir.
- J'ai compris, c'est bon ! Je commence à marmonner en me concentrant sur la sortie d'un rond point : Un jour il faudra que l'on m'explique d'où vient cette adoration des hommes pour leurs voitures "
Nous nous éloignons extrêmement rapidement du bar. Sur la route, les lumières du centre-ville illumine le ciel et je ne peux m'empêcher de les admirer une seconde avant de me faire rappeler à l'ordre. C'est si romantique pourtant... Au cours du trajet, yeux vissés sur la route, je fais:
" Je ne vous ai pas... Pour ce que vous avez fait tout à l'heure mais quand j'y repense, j'aurais pu me retrouver dans de beaux draps si...
- Ce n'est rien, j'avais aussi besoin de me défouler un peu... Et puis, vous ne m'avez pas abandonné non plus là-bas alors que vous auriez pu. On ne se connaît qu'à peine. Il touche l'arête de son nez et grimace. Et serre les dents.
- Je ne pouvais pas vous laisser comme ça non plus, je ne suis pas un monstre. Mais c'est bien connu les hommes sont des bébés."
Il pose sa tête contre la vitre et avant qu'il n'ai pu répliquer je freine brusquement ce qui le fait sursauter.
" Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Rien de spécial, vous foutez juste du sang dans votre voiture. Bon ça à la limite, je m'en fou royalement mais vous commencez à vous endormir et c'est déconseillé après un potentiel trauma crânien. Au moins avec ça, je suis sûre de vous maintenir droit et éveillé. Je lui lance un sourire victorieux.
- Vous êtes folle.
- Folle n'est pas le bon terme, préventive ou attentionné le serait plus. Après si vous le souhaitez vous pouvez dire exceptionnelle voire même sensationnelle. Mais faites attention à vos adjectifs, car je vous le rappelle, c'est moi qui ai votre voiture en main"
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