Chapitre Huitième

« Hé Magda ! »

    L'interpellée se retourna à l'entente de son prénom. Elle aperçut Niels arriver en courant dans sa direction.

« Ja ?

-Euh... avec les filles, on... On reste à la bibliothèque cet après-midi. On se demandait si tu voulais venir avec nous ? C'est un peu bête que tu passes toute la fin de la journée seule parce qu'on n'a pas cours et du coup... bah... on s'est dit que t'aurais pu venir avec nous, et Rika t'a gardé une place à côté d'elle sur notre table.

-Oh c'est gentil d'avoir pensé à moi, sourit Magda.

-Tu remets ton vélo et tu viens alors ?

-Ouais, ok. »

    Magda rattacha son vélo et suivit Niels dans les allées du campus de l'université. Elle n'était encore jamais aller travailler à la bibliothèque, et elle devait bien admettre qu'elle n'était pas certaine de pouvoir y aller toute seule. Elle n'aimait pas vraiment aller travailler dans ce genre d'endroit, comme elle l'avait dit à Maxima, c'était en général beaucoup trop calme pour elle. Elle avait besoin de sa dose de mouvement et de vie autour d'elle quand elle travaillait. A l'époque où elle vivait encore à New York, sa mère lui faisait faire ses devoirs sur la table de la salle à manger afin de mieux la surveiller  ; et inévitablement, au même moment, Baptiste faisait du piano de l'autre côté du mur, Charlie récitait ses leçons à mi-voix en faisant les cent pas entre le salon et la salle à manger. Et quand Primaël rentrait de son entrainement de basket avec des amis, ils leur arrivaient de terminer le match à la maison. Ils traversaient alors la maison en faisant rebondir le lourd ballon sur le sol, avant d'aller dans le petit jardin de derrière. Magdalena pouvait les entendre rire et crier de là où elle était. Agnès avait rapidement arrêté de demander à tout le monde de ne faire aucun bruit, parce que c'était tout simplement impossible. Mais Magda s'était adaptée à ça, et depuis cette époque, elle n'arrive plus à travailler dans le silence. Ce qu'elle préférait c'est travailler dans un café : il y a toujours du mouvement et, avec une paire de boules Quies, le bruit qui peut régner dans ce genre d'endroit devient rapidement un léger brouhaha rassurant. Du coup, elle ne sût pas trop pourquoi elle avait dit oui  pour cette après-midi de travail, peut-être était-ce le fait qu'ils aient pensé à elle ou peut-être était-ce juste le sourire de Niels.

X+X+X+X+X

    Magda avait tout de même réussi à travailler à la bibliothèque mais pas aussi bien qu'elle l'aurait souhaité. Pas assez même. Mais tant pis. Elle était partie avec Erda un quart d'heure avant la fermeture. En sortant, elles étaient allées prendre un café à la machine de l'entrée avant de prendre la direction du parc à vélo.

« C'est sympa que tu sois venue avec nous cet après-midi, confia Erda en allumant une cigarette. Et puis si tu ne comprends pas les cours tu peux nous poser des questions. Mais tu as l'air de bien te débrouiller en anglais, donc j'imagine que ça peut te suffire.

-Oui, j'ai grandi à New York avant de vivre en France. Donc l'anglais c'est plutôt mon truc, admit Magdalena.

-New York ?! Mais c'est vraiment trop cool !

-J'avoue que c'est pas mal. Mais je suis partie à treize ans, donc autant te dire que les soirées new-yorkaises n'étaient pas trop pour moi, rit Magda.

-Effectivement, rit Erda à son tour. T'as l'occasion d'y retourner de temps en temps ?

-Oui parfois. Deux de mes frères vivent encore là-bas.

-Ta vie à vraiment l'air trop cool. Faut que tu viennes plus souvent avec nous pour nous raconter ça !

-Je suis pas sûre de revenir trop avec vous. Je suis pas très à l'aise pour travailler dans ce genre d'endroits : c'est trop calme pour moi.

-Trop calme ? »

    Magda se mit à lui raconter ses soirées en famille. Et sans vraiment savoir pourquoi, ni comment, Magda se mit à lui parler de sa famille, de ses frères. Elle n'avait pas pour habitude de se livrer autant en une fois à ses amies, alors à une fille qu'elle connaissait depuis moins d'un mois encore moins. Mais Erda avait ce petit truc qui rend les gens à l'aise. Avec ses cheveux noirs coupés court et ce sourire qui ne la quittait jamais, elle rayonnait. Erda était le genre de personne qu'on avait envie d'apprendre à connaitre.

« J'imaginais pas que tu venais d'une famille nombreuse. Je te voyais plutôt l'aîné, mais avec une petite sœur. Ou alors juste avec un grand frère.

-Ou en fait, t'en savais rien, rit Magda en avalant une gorgé de café.

-Ouais c'est ça, avoua Erda en riant également. Mais si tu restes chez toi ça sera encore plus calme que la bibliothèque. Parce que je dois t'avouer que parfois la bibliothèque ça bouge !

-Ah ouais ?

-Une fois une fille s'est pris les pieds dans des fils d'ordinateur et elle est tombée de tout son poids, la pauvre. Ah et une fois, un mec a fait le tour du sixième étage. A poil.

-Pardon ?!

-C'était un pote de Niels et ils avaient fait un pari sur un match de foot, je crois. Bon bah je te laisse deviner qui a gagné...

-Il lui a vraiment demandé de faire ça ?

-C'est Niels... T'as pas fini d'en découvrir sur lui. Crois-moi. Et ça ne te convint pas de rester avec nous ?

-Alors non, je ne suis pas convaincue. Mais j'avoue que c'est très drôle.

-Ça t'aurait convaincu si je t'avais dit que c'était Niels qui a demandé à ce que tu restes avec nous ?

-Non. Du tout. Je suis pas venue pour ça, répondit Magda plus froidement qu'elle ne l'aurais voulu. »

    Erda la regarda en levant les sourcils. Elle porta sa cigarette à sa bouche puis souffla lentement la fumée dans la direction opposée de Magdalena.

« D'accord... T'es pas obligée de tout me raconter Magda. C'est complètement normal de garder des secrets, surtout qu'on ne se connait que depuis quelques semaines. Mais je pense que tu dois savoir que Niels n'est pas le genre de garçon très... comment dire... stable émotionnellement ? En gros si tu veux un truc sans sérieux: c'est ton homme. Sinon oublie. Il te fera juste du mal.

-Lui ?

-Niels, c'est un super pote. Tu pourras toujours compter sur lui, surtout pour une soirée bien arrosée. Mais les relations sur le long terme c'est pas pour lui. Je suis persuadée qu'il n'a pas été programmé génétiquement pour ça. Il va sortir avec toi pendant deux semaines, trois si t'as de la chance. Et après, terminé. Donc fais attention à toi, ne t'attache pas trop. Mais bon, vu que t'es pas venue pour ça, y a pas de soucis.

-Aucun souci, fit Magda en détachant son vélo. Je vais rentrer avant qu'il fasse nuit. On se voit demain en amphi ?

-Yep ! Je vais y aller moi aussi, dit Erda en jetant sa cigarette dans un cendrier public. A demain !

    Magda enfourcha son vélo et s'éloigna en faisant un petit signe de main à Erda. Arrivé chez Max, elle fila directement dans sa chambre et se jeta de tout son long dans son lit. Elle sorti son téléphone de sa poche et commença un nouveau message.

De MAGDALENA:
Merci.

De ERDA:
De ?

De MAGDALENA: 
De m'avoir prévenue.

De ERDA:
T'es une fille bien, Magda. Et tu mérites bien mieux que Niels, crois moi. Dieu sait pourtant que je l'adore.

     Magda sourit doucement devant le message qu'elle venait de recevoir. Elle posa son téléphone sur le matelas et laissa échapper un long soupir. Elle avait besoin de parler à Erika. Elle se contorsionna sur le lit pour attraper son sac, qui était près de la porte de la chambre, et en sortit son ordinateur pour se connecter à Skype.

« Coucou mon espagnole préférée ! dit Magda avec un sourire qu'elle espérait naturel.

-Houla, fit Erika en apercevant le visage de son amie. Ça va pas trop, toi.

-Je crois que j'ai le mal du pays.

-C'est normal, ma Magda. Tu as le droit d'être triste, tu sais ? »

    Magda sentit ses larmes rouler sur ses joues et se contenta de secouer sa tête.

« Ça se passe toujours bien avec tes amis ?

-Oui. Oui, ils sont supers... »

    Erika ne rajouta rien, elle sentait que Magda n'avait pas fini sa phrase. Elle se contenta de pencher légèrement sa tête sur la droite.

« Me regarde pas comme ça, Erika.

-T'as rien d'autre à me dire ? »

    Magda se mit à regarder par la petite fenêtre de sa chambre. A vrai dire, elle aurait pu regarder n'importe où dans sa chambre du moment que ce n'était pas son écran d'ordinateur.

« Erika, repris-t-elle soudainement. Est-ce qu'un jour je vais avoir le droit de retomber amoureuse ? Amoureuse de quelqu'un de bien.

-Ma Magda... »

--- NDA ---

Bonjour jeunes gens !!

Alors ce petit chapitre marque la fin de la première grande "partie" de l'histoire. J'espère que je ne vous ai pas perdu jusqu'ici ; et si, jusqu'ici ça vous as plus, la suite devrait toujours vous plaire (peut-être que je m'emballe un peu mais c'est pas grave ^^)

N'hésitez toujours pas à laisser un petit commentaire ou un vote sur les chapitres et puis on se retrouve... mardi (surement en fin de journée, car je commence le boulot d'été) pour le chapitre 9 !!!

Bisous bisous :)