Chapitre 63 - La Plage de San Francisco

Chapitre Soixante-Troisième

Le mariage d'Annabeth et Primaël avait été magnifique. Simple mais très beau. Magdalena avait adoré la robe d'Annabeth. C'était une robe blanche avec des manches mi-longues toutes en dentelle. Le haut de la robe était également en dentelle et était légèrement fendu jusqu'au-dessus du nombril. La taille de la mariée était soulignée par une bande de tissu blanc qui marquait également le début de la traine. Annabeth n'avait pas choisi une longue traine ; au contraire, le bas de la robe effleurait à peine le sol. Elle n'avait pas choisi beaucoup de bijoux non plus, uniquement de simples perles blanches à ses oreilles. Pas de bracelet, ni de collier. Les cheveux blonds d'Annabeth avaient été coiffés dans un chignon et agrémenté de toutes petites perles blanches. C'était d'une belle simplicité.

Il y avait eu une cérémonie religieuse qu'Annabeth avait souhaitée, puis la réception s'était faite en plein centre-ville de San Francisco, dans une très grande salle aménagée dans un des vieux bâtiments de la ville dont les murs en brique avaient été conservés. Il y avait une petite centaine d'invités et une très belle ambiance. Au moment de s'installer, Charlie était venu voir Martijn de lui-même et lui avait demandé s'ils pouvaient discuter un peu à l'écart. Les garçons étaient partis à l'extérieur de la salle.

« C'est toi qui as demandé à Annabeth de mettre Magda à côté de toi ?

-Non. Charles, tu penses vraiment que c'est le moment de parler de ça. On célèbre le mariage de ton frère, on a peut-être mieux à faire.

-Alors pourquoi vous êtes aussi loin de mes parents et nous ?

-Parce qu'Annabeth ne nous a pas mis côte à côte. Et je sais que Magda l'a appelée. Je ne sais pas ce qu'elles se sont dit. »

Charlie reporta son attention sur la salle où chacun trouvait sa place petit à petit. Il regardait Magda qui parlait avec le cousin d'Annabeth, Silena dans les bras. A le voir ainsi, Martijn eut un peu mal au cœur. Dans le fond, Charlie n'était pas méchant ; il était juste inquiet pour sa sœur.

« Tu sais Charles. Je compte pas lui faire de mal, il serait temps que tu t'en rendes compte. Parce qu'à force de te braquer contre moi, tu prends le risque de perdre ta sœur.

-Tu me dis qu'elle te préfère à moi ?

-Je dis juste qu'elle veut être heureuse. Elle ne veut plus se prendre la tête avec des histoires. Et qu'on pourrait peut-être faire des efforts. Pour elle.

-Tous les deux ?

-Bah ouais, ça serait pas mal. Peut-être. »

Charlie haussa les épaules et se mit à fixer les carreaux sur le sol.

« Fais comme tu veux Charles. En tout cas, si un jour tu changes d'avis et que tu te décides à faire des efforts, et bien... tu sais où trouver mon numéro. »

Martijn repartit vers la salle de réception sans un regard pour Charlie. Il alla rejoindre Magda qui lui confia la petite Silena. Cette dernière se mit à jouer avec son nœud papillon qu'elle avait l'air de trouver très drôle.

Avant le repas, il y avait eu des discours. Un discours du père d'Annabeth, tout en émotion. Leur relation n'a pas toujours été facile, même si depuis quelques années les deux faisaient des efforts. Mais la naissance de Silena avait permis un réel rapprochement entre le père et la fille, au grand bonheur de tous leurs proches. Après ce premier discours, ce fut à Annabeth de parler:

« Je crois que c'est à mon tour... Je savais que ça n'allait pas être simple de parler devant vous tous aujourd'hui mais je ne pensais pas que ce serait si compliqué. Je suis vraiment heureuse de vous avoir tous autour de nous, autour de Primaël et moi, mais je suis aussi très émue. Alors je vais commencer par vous remercier d'être venus. On ne choisit pas sa famille, mais quand je vous vois tous là, je me dis que si j'avais pu choisir et bien, j'aurais voulu vous avoir vous. Même si tout n'as pas toujours été très simple. Je tiens aussi à remercier mon papa et ma tante. Aujourd'hui, si je suis celle que Primaël a choisi pour femme c'est grâce à vous. Si je suis cette Annabeth Clark c'est grâce à vous.

-Valencourt !, cria un invité du fond de la salle.

-Bien vu, Thomas. Annabeth Valencourt. J'ai encore un peu de mal à me dire que tout ça est bien réel, rit la mariée. Primaël, je souhaite à toi aussi, te dire merci pour plein de raison différentes. Merci de me permettre de faire partie de cette belle et grande famille, qui m'a toujours accueillie les bras ouverts. Je sais que cette famille continuera de grandir. »

En disant cela, Annabeth porta son regard vers la table où étaient installés les membres des Valencourt qui avaient fait le déplacement.

« C'est un message plus ou moins subtile pour Martijn et moi ?, demanda Camille.

-Prends cette phrase comme tu veux, sourit Annabeth. Je reviens à toi, mon Prim'. Je veux aussi te dire merci de me faire l'honneur d'être ta femme. Et merci pour ton amour. Tu es mon bonheur, ma force et mon courage. Je vais essayer de mériter cette place auprès de toi. Il nous reste beaucoup à construire ensemble, et Silena est le plus beau des départs. Je t'aime et avec toi à mes côtés, rien ne me semble impossible. Alors, en ton honneur, mon Prim', et à la santé de tous nos invités, que je demande à tous de bien vouloir lever vos verres. A vous et à mon mari. »

Prim' n'avait pas fait de discours, il avait préféré demander que le déjeuné commence. Toutes les émotions de la matinée lui avaient donné faim.

Vers la fin d'après-midi, Martijn avait demandé à Magda si elle voulait venir avec lui voir le pont du Golden Gate. Avant de partir, Annabeth leur parla d'une plage qui offrait une belle vue sur le pont, elle n'était qu'à une petite demi-heure à pied. Martijn et Magda la remercièrent et partirent ensemble vers cette plage. Ils la trouvèrent facilement et s'assirent dans le sable blanc pour profiter des couleurs que leur offrait la fin de cette journée de juin sur la baie. Martijn avait les yeux rivés sur le pont qu'on voyait clairement, sa couleur rouge détonnait avec le bleu du ciel et le rendu était magnifique. Mais Magda sentait que quelque chose n'allait pas comme il fallait. Elle sentait Martijn stressé mais elle ne comprenait pas pourquoi. Ils passaient une superbe journée, dans l'un des plus beaux état des Etats-Unis. Et pourtant, rien ne semblait pouvoir détendre son Martijn si anxieux.

« Tout va bien ?, finit par s'enquérir Magda en passant sa main dans le dos de Martijn. Si c'est par rapport à ce que t'as dit ma grand-mère... Je suis désolée.

-C'est pas grave.

-Elle t'a quand même dit « Bonjour Augustin. ». Je trouve que ça craint un peu quand même...

-Non, franchement. C'est pas grave.

-Sûr ?

-Oui.

-Ok... »

Magda se mit à observer de nouveau les vagues qui s'échouaient sur le sable et elle en profita pour enfouir ses pieds dans le sable chaud. C'est Martijn qui fut le premier à casser le silence entre eux:

« Tu es très belle dans cette robe. Et j'aime quand tu laisses tes cheveux libres et qu'ils tombent sur ton épaule, comme ça. Je te trouve superbe.

-Merci Martijn.

-Tu te souviens de la première fois où tu m'as dit que tu m'aimais ? On était sur la plage en face de chez tes parents.

-Oui, je m'en souviens. Tu rentrais du sport, t'étais tout transpirant et un peu dégueulasse, sourit Magda.

-Mais tu m'as quand même dit que tu m'aimais.

-Parce que je t'aimais, et que je t'aime toujours.

-Et est-ce que tu te souviens de notre premier baiser, aussi ? Moi, je m'en souviens. Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était la veille de Noël, chez mes parents, dans le vieux canapé qu'ils ont jeté l'année dernière. J'ai eu un petit pincement au cœur quand on l'a emmené à la déchetterie avec mon père. Parce que, je crois que c'est quand je t'ai embrassée, sur ce canapé, que je me suis rendu compte à quel point j'étais tombé amoureux de toi. Il y avait quelque chose dans ce baiser que je n'avais jamais ressenti en embrassant quelqu'un. Sur le coup, je me suis dit que c'était parce que c'était nouveau. Sauf que ce sentiment, il n'est jamais parti. Je l'ai toujours quand tu m'embrasses.

-Tu me fais quoi là, Marty ?

-Je suis en train de te dire que je t'aime et que je sais que je n'aimerais jamais personne de cette façon. Magda, je sais que tu es tout ce dont j'ai besoin dans ma vie. Que tu es assez pour moi.

-Toi aussi, Martijn. Toi aussi, tu es assez pour moi. »

Martijn cessa de regarder Magda et reporta son attention sur le pont du Golden Gate.

« Tu sais... Quand on sera vieux, que je raconterai pour la énième fois comment je suis tombé amoureux de toi dans ce café à nos petits-enfants et que toi, tu me demanderas de me taire parce que la redif' de The Flash va bientôt commencer ; quand on sera aussi vieux que ça, je te dirai que tu as été l'amour de ma vie. Parce que tu es l'amour de ma vie, Magda. Celui qu'on ne connait qu'une seule fois dans son existence. Ça fait plusieurs semaines que je pense à tout ça, continua Martijn en mettant sa main dans la poche de son costume. Et plus j'y pensais, plus je me demandais ce que j'attendais pour le dire au monde entier. Et j'ai pas trouvé de réponse à cette question, alors je me suis dit que c'était le moment.

-Le moment pour quoi Martijn ?

-Magdalena, est-ce que tu veux m'épouser ? »

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