Chapitre 57.1 - Grandes Annonces
Chapitre Cinquante-Spetième - Partie I
Après être rentrée de la plage, Magda avait imaginé sa soirée soit devant la télé à regarder pour la énième fois Nos jours heureux soit dans le jardin avec sa famille, une ou deux guitares et son violon, voir son violoncelle. Bref, une soirée d'été comme elle les aimait tant. Le seul bémol dans son plan, c'était Primaël. Primaël était soudain extrêmement déterminé à aller au restaurant, plus précisément dans leur pizzeria préférée sur le port. Au mot « pizzeria », il avait rameuté Martijn dans son équipe, Annabeth semblait également très insistante sur cette sortie resto sans que Magdalena ne comprenne vraiment pourquoi. Il leur manquait une personne pour avoir la majorité absolue de la maison, alors Primaël avait dit qu'il les invitait tous. Charlie avait eu soudainement, lui aussi, très envie d'une pizza ce soir.
Les Valencourt avaient l'habitude d'aller dans ce petit restaurant place de l'Eglise, aussi quand ils arrivèrent à neuf plus un chien, et qu'ils demandèrent une petite table tranquille dans un coin, le patron de l'établissement les installa, avec le sourire, sur la plus grande table de la salle.
« Bon pourquoi vous nous invitez ce soir ?, finit par demander Magda à son frère.
-On n'a pas le droit d'inviter notre famille parce qu'on en a envie ?
-C'est pas comme si c'était notre première soirée ici, tous ensemble.
-Ouais mais avant, il y avait les cousins. C'était pas juste une soirée entre nous.
-Justement, pour cette première soirée entre nous, on aurait pu rester à la maison, fit remarquer Magda.
-Arrête de râler, souffla Charlie.
-Je peux pas arrêter de râler. Je te rappelle que râler, c'est mon super pouvoir. C'est écrit sur le sweat que tu m'as offert à Noël.
-Pas faux, sourit Charlie. Alors Prim' c'est quoi le truc ?
-Y a pas de truc. J'ai pas une idée derrière la tête à chaque fois que je fais un truc gentil.
-Prim'... Ça fait vingt-cinq ans qu'on se connait alors... A d'autres, mais pas à moi. S'il te plait...
-On a deux trucs à vous dire, finit par confesser Annabeth alors que le serveur apportait leur commande pour l'apéritif. Mais on va peut-être attendre encore un peu.
-Oh allez Annabeth... Tu peux me le dire, demanda Magda. C'est grâce à moi que t'as gagné à MarioKart. »
Annabeth regarda Primaël et les deux commencèrent à discuter de qui allait annoncer quoi. Charlie coupa court à ce débat en obligeant Primaël à faire la première annonce.
« Ok... Alors... J'ai demandé à Annabeth de m'épouser.
-Quoi ?! Mais c'est génial !, s'exclama Camille.
-Avant que tout le monde s'emballe, t'as dit oui ?
-Oui, bien sûr que j'ai dit oui, répondit Annabeth à Charlie en levant les yeux au ciel. »
Magda regarda son frère, elle était tellement heureuse pour lui. Parce qu'il n'y avait pas de meilleure personne pour partager sa vie qu'Annabeth. De l'autre côté de la table, Agnès avait commencé à pleurer alors que tout le reste de la table les félicitait chaleureusement.
« Et c'est quoi la deuxième nouvelle ?, finit par demander Magda une fois que tout le monde était retourné à sa place.
-Et bien..., commença Annabeth. Je suis enceinte.
-Ok, fit Charlie en se laissant tomber dans sa chaise. Là c'est bon, on va perdre maman... »
X+X+X+X+X
« Ça vous dit pas qu'on aille prendre un dessert sur la promenade du port ?, proposa Magda avant que le serveur n'apporte la carte des desserts. »
Mais à son grand regret personne ne la suivit. Pourtant Magda avait vraiment envie d'une glace. Enfin, un tout petit peu de glace dans un très grand cornet pour mettre beaucoup de chantilly. Annabeth avait proposé qu'elle y aille seule et qu'ils iraient la rejoindre une fois le repas terminé. De toute façon, Agnès n'était pas en état de quitter la table pour le moment: elle pleurait encore. Magda leur avait demandé, encore une fois, si ça ne les dérangeait pas ; et quand toute sa famille lui avait assuré que ça ne posait aucun problème et que ça permettrait à Broadway de bouger un peu, elle était sortie du restaurant avec son chien. Martijn les avait rejoints en courant peu de temps après.
« En fait, il n'y avait pas de dessert qui me plaisait non plus, expliqua-t-il en passant son bras sur les épaules de Magda. Je suis trop content pour ton frère et Annabeth.
-Ouais. Moi aussi, sourit Magda au rappel de ce que venait de leur annoncer son frère.
-Ils se connaissent depuis longtemps ?
-Prim' et Annabeth ? Houla ! Oui. Ils se sont rencontrés dans leur club de basket à New York, ils avaient dix ou onze ans. Annabeth faisait des stages quand elle venait pendant les vacances. Mais, d'après ce que Baptiste m'a dit, au début, ils ne pouvaient pas se voir. Prim' la trouvait trop prétentieuse et Annabeth le trouvait trop débile.
-C'est vrai ?, rit Martijn. A les voir comme ça, on dirait pas.
-Non, et puis ça a duré longtemps cette histoire. Ils n'ont commencé à sortir ensemble que vers leurs seize ans. Quand Annabeth s'est installée chez sa tante à New York.
-Et Baptiste et Camille ?
-C'est moins vieux ça... Je dirais trois ou quatre ans.
-Ils se sont rencontrés avec le boulot de Camille ?, demanda Martijn. Un truc du genre, Camille qui devait faire un article sur un spectacle de Baptiste ?
-Pas du tout. C'est beaucoup plus compliqué que ça. Tu veux vraiment connaitre l'histoire ?
-Oui !
-Ok, alors mon frère était en couple avec un autre mec, qui s'appelait Zac. Un soir, ils sont allés voir une pièce de théâtre. Un truc très chiant, tellement chiant que Baptiste s'est barré pendant la représentation. Et Baptiste ne se barre jamais pendant les représentations.
-Et son ex est resté ?
-Ouais. Zac était chiant. Sympa, très beau, mais très chiant. Franchement personne a jamais compris ce qu'il foutait avec Baptiste. Bref, mon frère est sorti et pendant qu'il attendait la fin du spectacle pour rentrer avec Zac, y a quelqu'un d'autre qui est sorti du théâtre. C'était Camille. Ils ont commencé à parler et se sont vite rendu compte qu'ils avaient beaucoup de points communs, notamment le fait qu'ils étaient français tous les deux. Ils se sont échangés leurs numéros et puis deux semaines après, mon frère a quitté Zac. Il nous a présenté Camille plusieurs mois après. Tu veux que je te parle de Charlie aussi ?
-Oh... Non, je crois que ça va aller.
-Ça m'arrange parce qu'il n'y a pas grand-chose à dire... Tu vois la vie sentimentale de Louis ? Bah, Charlie c'est pareil en pire, je pense. »
Tout en discutant le jeune couple était arrivé près du vendeur de glace.
« Tu vas prendre quoi ?, demanda Magda passant son regard de parfum de glace en parfum de glace.
-Mmh... Oréo et... Mojito.
-Tu va mélanger les deux ? Ça va être dégueu...
-Mais non. Un Oréo, c'est bon. Un mojito, c'est bon. Les deux ensemble, ça va être bon.
-T'as vu qu'ils avaient cerise ?
-Ah ouais ?! Bah cerise en plus alors.
-Oh mon dieu..., sourit Magda. Si t'es malade cette nuit, tu te débrouilles.
-Je serais pas malade, assura Martijn.
-Je dis ça au cas où... Tu peux garder le chien ?
-Yep. Allez viens me voir mon Broadway.
-Tu sais qu'il ne comprend pas le néerlandais ?
-Ton chien est beaucoup plus intelligent que ce que tu penses. Va donc nous chercher des glaces, au lieu de dire des bêtises. Hein, elle dit des bêtises, mon grand ? Tu comprends ce que je te dis ? »
Broadway s'était assis face à Martijn. Il le regardait attentivement en penchant la tête. Magda le suspectait de chercher à l'amadouer pour avoir plus à manger ce soir. Elle les laissa ensemble et s'éloigna en souriant pour aller faire la queue chez le glacier.
« Bonsoir, la salua le vendeur quand se fut à son tour. Qu'est-ce que je peux faire pour la jolie demoiselle ? »
Magda ne releva pas la remarque un peu déplacée et passa la commande de Martijn.
« Ça sera tout ?
-Non, une petite boule fraise avec de la chantilly.
-Tout ce que vous voudrez. »
Pendant que le vendeur s'occupait de la seconde commande, elle prépara le compte pour payer les deux glaces.
« Ça fera quatre euros.
-Pour les deux ? Vous êtes sûr ?
-La seconde est pour moi.
-Oh non, non. C'est pas la peine.
-J'insiste.
-Ouais, moi aussi. J'insiste. C'est pas la peine, rajouta Magda d'un ton ferme en tendant le billet au jeune vendeur.
-Y a un problème, mon amour ?, dit Martijn en français en arrivant à côté d'elle.
-Aucun. J'offre sa glace à la demoiselle.
-Ah... Mais laisse, je vais payer pour elle.
-Non, c'est bon mec.
-Non. C'est pas bon. Je vais payer pour elle.
-Marty, laisse tomber. On y va.
-Mais...
-On y va, répéta Magda en tirant son copain par le bras après avoir laissé le compte sur le comptoir.
-Il est sérieux, lui ?, demanda Martijn en se retournant une dernière fois.
-On s'en fout. Prend ta glace et rend moi le chien.
-Comment ça « on s'en fout » ? Je garde le chien, file la glace. On s'en fout pas du tout. Le mec il te drague juste devant moi et toi tu dis rien ?
-Martijn, qu'est ce que tu veux que je dise ? C'est juste un mec très lourd qu'on ne reverra jamais parce qu'il est saisonnier. Sérieux, t'arrête pas là-dessus.
-Bah quand même... Lui, il peut crever avant que je retourne lui acheter une glace.
-T'as quand même fait l'effort de parler en français et ça, c'était adorable.
-Et j'ai même pas hésité. Sur aucun mot, fit remarquer Martijn avec un petit air supérieur qui fit bien rire Magda.
-Il est quelle heure ?
-Vingt et une heure.
-On va manger ça sur la plage. On peut y aller avec Broadway à cette heure. »
Martijn avait acquiescé en prenant une large bouchée de glace.
« Ah ! C'est froid !
-C'est une glace, Marty...
-Ah ouais... Mais c'est vraiment froid. Ça fait mal aux... Putain ! Broadway ! »
La phrase de Martijn fut coupée par Broadway qui s'était mis à courir vers la plage au moment où il l'avait aperçue. Le jeune homme à l'autre bout de la laisse n'avait pas eu d'autre choix que de suivre le mouvement. Ce qui fit beaucoup rire Magda qui eu, comme premier réflexe, de sortir son téléphone pour immortaliser la scène. Ça pourrait toujours servir. Broadway avait trainé Martijn jusqu'au bord de l'eau. Magda avait couru pour les rattraper, en arrivant elle avait détaché son chien qui était tout de suite allé jouer avec les vagues.
« Je vais me faire tuer par ma mère..., fit Magda en pensant au fait qu'elle allait devoir faire rentrer Broadway dans la voiture. Je sens que demain, c'est moi qui vais devoir lui faire prendre son bain...
-Je t'aiderai, lui assura Martijn.
-Tu dis ça parce que t'as jamais douché ce chien. Et je t'avais dit qu'un jour tu te ferais avoir. Tu lui fais beaucoup trop confiance.
-Mais jusqu'ici ça s'était toujours très bien passé, les promenades. On était potes. N'est-ce pas Broadway ? On était potes ? Bon tant pis... On va s'assoir ? »
Magda et Martijn étaient remontés sur la plage et s'étaient assis directement dans le sable. Quand Broadway avait remarqué qu'il était seul, il était revenu en courant vers eux. Magda avait crié « Non ! » dès qu'elle l'avait vu revenir et une fois qu'il était à leur niveau, elle s'était caché derrière Martijn tandis que son chien s'ébrouait.
« Ma glace ! Putain, Broadway t'abuses là ! J'avais pas demandé supplément sable... Et ça te fait rire ?
-Un peu ouais, avoua Magda en sortant son téléphone de son sac. »
De BATOU:
Finalement, on va rentrer directement. T'as les clefs de la voiture de maman ?
De MAGDA:
Yep
On finit notre glace et on rentre.
« Comment je suis censé l'engueuler quand il me regarde comme ça ? Regarde-le. Avec sa petite bouille toute mignonne. Il est presque aussi mignon que toi.
-Dis-moi encore une fois que je ressemble à mon chien et je finis la soirée avec le vendeur de glace. »
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