Chapitre 54.1 - Oedezijds Voorburgwal

Chapitre Cinquante-Quatrième - Partie I

De RIKA:


Hello ! :) Bien arrivés ?

De MAGDA:


On est en transit à Londres, là. On arrive d'ici une bonne heure. 
J'espère pas plus parce que Martijn n'en peut plus de l'avion...

De RIKA:


Je le comprends :p


J'ai pas voulu te déranger pendant votre voyage, pour que tu profites à fond. Donc je voulais simplement te dire que j'ai réussi à t'avoir un rendez vous pour mercredi après-midi.

De MAGDA:


Merci beaucoup <3

De RIKA:


Tu veux que je t'emmènes ou ça va aller ?

De MAGDA:


Oh non, non. Ça va aller, ne t'en fais pas.


T'as déjà beaucoup fait. Merci encore.

De RIKA:


Comme tu veux.


En tout cas, si t'as besoin, je ne fais rien mercredi :)

De MAGDA:


Ok, je note ;) 


Je te laisse, on monte dans l'avion là. Je te rappel quand on atterri.

X+X+X+X+X

Magda jouait distraitement avec les pâtes qui étaient dans son assiettes. Elle n'avait pas faim. Pas faim du tout. Martijn la regardait sans rien dire. Il y avait quelque chose qui n'allait pas depuis leur retour de New York mais dès qu'il posait une seule question, soit Magda lui assurait que tout allait bien, soit elle ne répondait même pas. Le truc c'est que ce midi, c'était pire que tous les autres jours. Alors qu'il s'apprêtait à demander pour la quatrième fois de la journée si Magda était vraiment sûre que tout allait bien, la jeune fille se leva et alla reposer son assiette, encore pleine, dans la cuisine.

« Je suis fatiguée, je vais me reposer un peu, avait-elle dit en partant vers la chambre. »

Martijn posa lui aussi ses couverts sur la table et se laissa tomber contre le dossier de sa chaise. Il ébouriffa ses cheveux en laissant échapper un long soupir. Il ne savait plus quoi faire avec elle. Il se décida à aller la voir, et tant pis si elle l'envoyait bouler ; il voulait essayer de comprendre ce qui se passait. Quand il entra à son tour dans la chambre, le corps de Magda était recouvert de son plaid préféré malgré le fait que l'on soit le douze juillet et qu'il faisait plus de vingt degrés.

« Magda qu'est-ce qui va pas ?, demanda-t-il en s'agenouillant prêt de la tête de lit.

-Rien. Ça va. J'ai juste mal au ventre. J'ai mon chromosome X qui s'exprime.

-T'as jamais mal au ventre d'habitude. T'es sûre qu'il n'y a que ça ?

-Oui, oui, répondit Magda en se retournant dans le lit pour faire dos à Martijn.

-Magda...

-Arrête.

-Je ne bougerais pas tant que tu ne m'auras pas expliqué.

-Tu m'énerves.

-Toi aussi, tu m'énerves à ne rien me dire. Qu'est-ce qu'il y a ?

-Rien. Tu veux bien sortir s'il te plait.

-Magdalena, je...

-Sors, répéta-t-elle d'une voix qui n'appelait aucune discussion. S'il te plait. »

Martijn finit par céder face au ton glacial utilisé par la jeune femme, et ressortit de la pièce. Au final, il n'avait plus faim non plus. Il débarrassa la table et commença la vaisselle. Il s'occupait de rincer l'évier quand il sentit deux bras s'enrouler autour de sa taille.

« Sorry, murmura Magdalena en posant sa tête contre le dos de Martijn.

-Tu veux bien me parler maintenant ?

-J'ai un rendez-vous cet après-midi.

-Rendez-vous pour ?

-Chez une psy. J'ai demandé à Rika des coordonnés et elle a pris rendez-vous pour moi pendant qu'on était à New York.

-C'est ça qui te met dans cet état ?

-J'ai peur, Martijn.

-Peur de quoi ?

-De ressasser tout ça.

-Si tu ne veux pas en parler à la première séance, tu peux attendre une autre séance. Tu peux peut-être lui parler de tout ça une autre fois, non ?

-Ouais... Je sais pas trop... Ça me fait vraiment flipper et je me demande si c'est vraiment une bonne idée.

-C'est une bonne idée. Est-ce que tu veux que je t'accompagne ?

-Oui, répondit Magda sans hésiter.

-Ok, rajouta Martijn en se retournant dans les bras de Magda. Je viendrais avec toi. »

X+X+X+X+X

Le cabinet de la psychologue se trouvait dans une des plus vieilles maisons d'Amsterdam. Comme promis, Martijn avait accompagné Magda jusqu'au cabinet, mais il ne voulait pas monter avec elle.

« Non, tu dois y aller seule.

-J'ai pas le courage Martijn... Je vais pas y arriver.

-Bien sûr que si tu vas y arriver. Et bien sûr que si, tu as le courage.

-Mais..., commença Magda avant d'être coupée par les mains de Martijn qui entouraient son visage.

-Magdalena. On est arrivé au moment de l'histoire où je ne peux plus y aller avec toi. On est arrivé au moment où tu dois faire un bout du chemin toute seule. Je te promets que je ne suis pas loin, mais je ne peux pas y aller avec toi ou même à ta place. Magda, tu es capable d'y aller seule. Si tu n'en n'es pas sûre, fie-toi à moi. Moi, je sais que tu peux le faire.

-Je peux le faire ?

-Tu peux le faire. Et je t'attends là, à la sortie.

-Tu m'attends ? Tu rentres pas tout seul ? Tu ne me laisse pas toute seule ?

-Non, promis. Je t'attends. Vas-y.

-Je t'aime Martijn, ajouta Magda avant de l'embrasser.

-Moi aussi, je t'aime, répondit-il en lâchant son visage. »

Magda s'éloigna sur quelques pas en marche arrière avant de définitivement se retourner et traverser la rue. Elle sonna à l'interphone de la maison et jeta un regard à Martijn qui était resté contre le banc au bord du canal. Il lui adressa un sourire qu'il voulait rassurant puis la porte se débloqua et Magda s'engouffra dans l'ouverture. La porte n'était même pas encore fermée qu'il avait déjà sorti son téléphone.

« Yep ?, fit la voix de Louis de l'autre côté du combiné.

-Tu fais quoi là ?

-Bah rien. Quelle question... Pourquoi ?

-On peut se voir ? »

Louis dû sentir que quelque chose n'allait pas juste en entendant la voix de son ami car il ne mit même pas une seconde à répondre.

« T'es où là ?

-Oedezijds Voorburgwal, indiqua Martijn en lisant la plaque au coin de la rue.

-Bouge pas, je suis là dans cinq minutes. »

Martijn ne bougea pas. Aussi, quand Louis arriva, dix minutes plus tard, Martijn était toujours debout contre le même banc que lorsque Magda l'avait quitté.

« Qu'est-ce que tu fais là ?

-Magda est là-bas, dit Martijn en désigna la maison d'en face d'un mouvement de tête. Elle a un rendez-vous.

-Tu ne veux pas en parler ?

-Non.

-Tu veux qu'on aille boire un truc en l'attendant ?

-Ouais, je veux bien.

-Allez ! Ramène-toi, Gelderman. »

Louis tapa amicalement l'épaule de Martijn et les deux garçons se dirigèrent vers une rue animée où ils étaient quasiment certains de trouver un bar où se poser. Le rendez-vous de Magda avait duré une heure. Et pendant une heure, Louis et Martijn n'avaient pas lâché un seul mot. Ils avaient attendu ensemble, assis face à face. Martijn savait à quel point il était difficile pour Louis de ne rien dire pendant ne serait-ce que cinq minutes, alors pendant une heure... En tout cas, il appréciait l'attention.

De MAGDA <3:


T'es où ?

De MARTIJN:


Je suis allé prendre un truc avec Louis en t'attendant. 

Tu veux que je te rejoigne ou tu veux venir avec nous ?

De MAGDA <3:


Non, bougez pas. J'arrive.


Vous vous êtes mis où ?

De MARTIJN:


Tu tournes à droite quand tu sors, puis la première rue à droite et c'est le premier bar que tu vois. On est à côté de la fenêtre.


T'es sûre que tu veux pas que je vienne ?

De MAGDA <3:


Martijn. Ça va. 


Promis, je vais bien.

De MARTIJN:


Ok, comme tu veux. 


On t'attend.

Magda était arrivée quelques minutes plus tard avec son sac à main bleu préféré et ses cheveux longs libérés, exceptionnellement. Elle arborait un large sourire que Martijn était heureux de voir. Il la trouvait rayonnante et encore plus belle qu'à l'habitude. Elle aperçut immédiatement les deux garçons par la fenêtre et leur fit un signe de la main avant de rentrer elle-même dans le bar. À leur table, elle avait tiré la chaise à côté de Louis pour s'y installer.

« Je suis contente de te voir Loulou.

-Arrête de m'appeler Loulou, répliqua Louis en souriant.

-Tu sais que je n'arrêterais pas ?

-Un jour. Tu verras.

-Ça va ?, demanda soudainement Martijn en fixant Magdalena.

-Oui. Ça va. Je te promets, Marty. Ça va.

-Ok..., répondit-il pas convaincu.

-Vous savez ce dont j'ai envie ?, questionna la jeune femme.

-Dis-nous.

-J'ai envie d'un barbecue.

-Là ? Comme ça ? Soudainement ?, sourit Louis.

-Ouais.

-Chez moi, on peut pas. Mes parents ont des invités ce soir.

-On peut se faire ça au Vondelpark. Et on dit à tout ceux qui veulent de nous rejoindre qu'ils peuvent venir. A moins que vous ayez une meilleure idée. Mais là, sincèrement, je ne pense pas.

-Louis ?

-J'envoie un message aux gars.

-Donc ça te va ?

-Ouais ! Carrément !

-Je t'adore Louis.

-Moi aussi Magda.

-Et dis à Sarah de venir aussi.

-Ha oui, t'es vraiment d'une humeur de dingue. »

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