Chapitre 49 - L'anniversaire de Magdalena

Chapitre Quarante-Neuvième

Magdalena était arrivée à Amsterdam depuis à peine une demi-heure et le soleil madrilène lui manquait déjà. Elle avait aperçu les gros nuages gris par le hublot de l'avion et elle avait commencé à râler. Est-ce que, pour son anniversaire, c'était trop demander d'avoir du beau temps ? Visiblement, oui.

Quand elle entra dans le hall des arrivées, elle était au téléphone avec Charlie. Elle aperçut Martijn qui lui faisait un petit signe de la main.

« Charlie, faut que je te laisse.

-Tu vas faire la fête, j'espère.

-Je sais pas encore. Surement oui.

-Dans tous les cas, on la fera quand tu rentreras en France.

-Je te fais confiance. Faut vraiment que je te laisse Charlie.

-Il est là ?

-Qui ?

-Ton... Copain.

-Ouais.

-Bon bah bonne soirée.

-T'es con. Tu le sais ça ?

-Salut ! »

Charlie avait raccroché avant que Magda ne puisse répondre. Elle laissa échapper un soupire d'exaspération avant de ranger son téléphone dans son sac, puis s'avança vers Martijn. Ils se prirent dans les bras sans rien dire. Magda profita simplement de cette odeur qui lui avait tant manquée ces deux dernières semaines.

« Joyeux anniversaire, finit par murmurer Martijn à son oreille.

-Merci !, répondit Magda en se détachant enfin de lui.

-Tiens. C'est mon cadeau. Je pouvais pas attendre pour te le donner, donc le voilà. »

Magda attrapa le petit paquet cadeau rouge que lui tendait Martijn. Elle le décacheta rapidement en se demandant ce qu'il avait bien pu lui offrir. Elle en sortit une petite figurine qui, sans mentir, la déçut beaucoup.

« Qu'est-ce que c'est ?

-Une reproduction de la Perle d'Orient. C'est l'une des tours les plus célèbres de Shanghai.

-Super. Donc... c'est mon cadeau. Pour mon anniversaire.

-Oui ! Il ne te plaît pas ?

-Si, si. C'est... pas trop ce à quoi je m'attendais. Mais c'est bien.

-Non, t'es déçue. Je le vois. Ça te plait pas.

-Mais si. C'est super. On rentre chez Max ? Je voudrais bien me changer, j'ai un peu froid.

-Ouais... Je suis désolé, je pensais que ça allait te plaire... J'ai tout foiré là ? J'aurais dû suivre les conseils Louis. Il m'a dit que ça n'allait pas te plaire...

-Non, mais arrête. C'est cool. Tu sais quoi, on va aller chez Max. On va appeler tout le monde et on va sortir ce soir. On va se coucher à huit heures du mat' et ça va être trop cool. Allez viens. »

Sans attendre de réponse, Magdalena attrapa la main de Martijn et le guida vers la sortie. Elle se dirigea sans hésitation vers le panneau de taxi et en interpella un. Le chauffeur prit sa valise et la hissa dans le coffre. Elle alla s'asseoir à l'arrière du véhicule alors que Martijn s'asseyait à côté d'elle après avoir donné l'adresse au conducteur. Alors que la voiture partait vers le centre d'Amsterdam, Magda se mit à raconter à Martijn ses dernières aventures avec Erika à Madrid.

« Et toi ? Ta semaine ici ? Tu me racontais rien au téléphone.

-Bah y avait pas grand-chose à dire. J'ai trainé avec les gars toute la semaine, donc c'est pas ce qu'on a fait de plus palpitant. Si, on a fait un foot au Vondelpark et Sam s'est fait une entorse du genou.

-Sérieux ?! Juste avant l'été, le pauvre...

-Ça va. Il a l'air de bien le vivre.

-Le pauvre quand même. Et toi, t'as peint un peu ?

-Ouais... Rapidement.

-La Chine, ça t'a rien inspiré ?

-Pas encore, non. Je verrai.

-Et la galerie ?

-Ça va. Tranquille.

-Y a un truc qui va pas ? Tu dis rien du tout là...

-Bah j'ai pas grand-chose à dire.

-Tu me caches un truc ?

-Non. Pourquoi tu crois ça ?

-T'es bizarre, Martijn.

-Mais non, je suis pas bizarre. Je suis normal. C'est toi, t'es stressante avec toutes tes questions.

-Je me tais alors.

-Non, mais boude pas. C'est mignon, tes questions.

-Y a deux secondes, elles étaient stressantes, mes questions.

-Ouais, mais maintenant, elles sont mignonnes.

-T'es vraiment bizarre. Et t'es sûr que t'as donné la bonne adresse ? Parce qu'il fallait tourner à gauche et pas à droite, là.

-Mais y a dû avoir des travaux et du coup, il fait un détour.

-Mouais... »

Magda n'était pas convaincue des explications de Martijn. Pas convaincue du tout. Il lui cachait un truc, ça crevait les yeux ; et elle détestait ça.

« On va pas chez Max, là. C'est quoi l'embrouille ?

-Mets ça, lui demanda Martijn en lui tendant un foulard. Sur tes yeux.

-Martijn... Je déteste les surprises.

-Je sais. Mais je te promets que celle-ci, elle va te plaire. Enfile-le. S'il te plaît. »

Magda attrapa le tissu que lui tendait Martijn. Elle réussit à le nouer derrière sa tête quelques minutes avant que la voiture ne s'arrête.

« Ne bouge pas. J'arrive, fit la voix de Martijn à sa droite. »

Magda entendit la porte s'ouvrir puis se refermer. Puis plus aucun bruit dans l'habitacle pendant un temps qui lui parut être une éternité. Elle mourait d'envie d'enlever ce satané foulard parce qu'elle voulait savoir où Martijn l'avait emmenée. Mais elle n'eut pas le temps, car sa portière s'ouvrit. Elle sentit une main saisir la sienne et la guider vers l'extérieur.

« Attends... Le taxi...

-Payé. Et ta valise n'est plus dans le coffre. Panique pas. Suis moi. Fais attention, y a onze marches.

-Martijn... On est où là ?

-Tu verras. Maintenant, c'est un escalier. Monte, je suis derrière toi.

-Et on monte jusqu'où ?

-Monte. Je te dirais quand t'arrêter.

-J'arrive pas à croire que je fasse ça... »

Magda monta les marches en se tenant fermement à la rampe. Elle ne sut pas combien elle en avait monté précisément ; elle avait perdu le compte à la trente-neuvième.

« C'est là.

-Je peux enlever ce truc ?

-Non, encore quelques petites minutes. Continue tout droit... Encore quelques pas... Stop. Tourne-toi un peu sur ta gauche. Ok. Bouge plus.

-C'est bon ?

-Non. »

Le bruit d'une clef qu'on tourne dans une serrure et d'une porte qui s'ouvre parvint aux oreilles de Magda. Puis elle sentit ses mains être tirées vers l'avant.

« Avance un peu... Ok... Alors... »

Magda sentit le nœud derrière sa tête se desserrer et le foulard commencer à tomber.

« Bienvenue chez nous. »

La jeune femme cligna plusieurs fois des yeux pour s'habituer à la luminosité de la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle ne mit que quelques secondes à comprendre où elle se trouvait. C'était cet appartement dont elle rêvait depuis des semaines. Les mots de Martijn lui revinrent alors en tête.

« Chez qui ?

-Chez nous. Enfin si t'es toujours d'accord.

-Si je suis toujours d'accord ? Bien sûr que je suis toujours d'accord ! Mais toi ? T'es sûre ?

-Oui. Oui, je suis sûr de moi. À un moment faut que je me lance, alors... J'ai appelé tes parents et ils m'ont donné tout ce qu'il fallait pour le dossier. Tout est prêt. Il ne manque plus que ta signature en bas des petites pages qui sont là-bas.

-T'as un crayon ?

-Tu réfléchis pas plus que ça ?

-Non, répondit Magda avec assurance.

-Y en a un à côté des papiers, je crois. »

Magda se dirigea vers la cuisine où se trouvait les quelques feuilles dont Martijn lui parlait. Effectivement, elle trouva un stylo. Elle jeta un dernier regard à Martijn et parapha chacune des pages du dossier.

« On emménage quand ?

-Quand tu veux. On peut même dormir ici, ce soir.

-Mais y a pas de lit..., fit remarquer Magda.

-Sûre ? »

Magda ne répondit pas. Non, elle n'en était pas sûre. Elle se dit alors que Martijn avait dû prévoir ça aussi et elle se dirigea vers le fond de l'appartement où se trouvait la chambre.

« T'as monté ce matelas tout seul ?

-Non. Avec Louis. D'ailleurs, si tu pouvais lui préciser que tu as été d'accord tout de suite ça m'arrangerait. Il était sûr que j'allais me prendre un vent.

-Je lui dirai, rit Magda. Et le drap sur le mur, c'est de la déco ?

-Ah oui... Alors, j'ai un peu peint cette semaine, avoua Martijn en se dirigeant vers le mur. J'ai un peu menti.

-Qu'est-ce que tu as fait ?

-J'aime bien cette photo et du coup, je trouvais sympa de l'avoir ici aussi... »

Tout en s'expliquant, Martijn s'appliquait à détacher le grand drap blanc qui couvrait le mur. Plus il le détachait, plus Magda voyait apparaitre une image qu'elle connaissait déjà. Le fond bleu-vert, les écritures blanches plus ou moins compréhensibles, et eux. Eux qui s'embrassaient. À Paris.

« T'as refait cette photo ? Sur un mur ?

-Oui.

-Tu nous as peints ?

-Oui.

-Sur deux mètres cinquante de haut ?

-Trois de haut, corrigea Martijn. Et deux quatre-vingt sept de large. Oui.

-T'es complètement taré.

-Oui. Aussi.

-Je t'aime. Là, en ce moment, je t'aime de fou même.

-Joyeux anniversaire, répéta Martijn en s'approchant de Magda pour l'embrasser.

-T'avais vraiment eu peur de faire moins bien que moi ?

-Un peu, ouais.

-T'as fait mieux. Carrément mieux, lui assura Magda. C'est ton téléphone qui vient de sonner ?

-Ouais, répondit Martijn en la gardant dans ses bras et en commençant à embrasser son cou.

-C'est peut-être important, fit Magda en prenant elle-même le téléphone dans la poche du jean de Martijn.

-Si c'est important, ils rappelleront.

-C'est Louis. Il veut savoir si on sort pour mon anniversaire ?

-Non.

-Allez...

-Demain. Mais là, je veux rester avec toi. Ici. Toi et des pizzas.

-Et des pizzas ? Juste pour savoir, tu restes pour les pizzas ou pour moi ?

-Joker ?, répondit Martijn en souriant. »



--- NDA ---

Ouais, là encore surprise ! 🐣❤️

J'étais pas sûre de pouvoir le publier ce soir donc je préférais pas m'avancer ^^. 

Alors ? Le cadeau d'anniv' de Martijn il déchire ou pas ? Il a fait mieux qu'un voyage à New York ?

Des avis sur cet emménagement ?


Je traine pas trop, j'ai un train qui va pas m'attendre à prendre. 


Plein de bisous Amstellodamois,


Uthopie. 🐥❤️

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