Chapitre 44 - Déménagement ?

Chapitre Quarante-Quatrième

Magdalena passait d'annonces d'appartement en annonces d'appartement en attendant Martijn. Elle en avait déjà remarqué plusieurs, mais la plupart de ceux qui auraient pu lui plaire étaient bien au-dessus de son budget ou alors elle leur trouvait quelque chose qui n'allait pas. Pourquoi Maxima voulait-elle absolument déménager ? Sérieusement ? Alors que Magdalena abandonnait une énième annonce, une tasse de café vint se poser à côté de son ordinateur et elle sentit une bouche se poser sur sa joue.

« Bonjour mon amour, murmura la voix de Martijn. Qu'est-ce que tu fais ?

-Salut, répondit Magda en l'embrassant. Je regarde des appartements.

-Je vois ça, dit Martijn en gardant sa tête par-dessus l'épaule de Magda. Mais pourquoi, tu regardes ça ?

-Max déménage.

-C'est vrai ? C'est pour te dire ça, qu'elle voulait déjeuner avec toi hier ?

-Ouais, c'est pour ça. Elle part à Rotterdam pendant l'été. Elle veut se rapprocher de sa famille. Je la comprends, mais je t'avoue que ça ne m'arrange pas du tout.

-J'imagine. T'as appelé tes parents pour leur dire ?

-Oui, je les ai eus hier soir. C'est pour ça que j'ai pas pu t'appeler, on est resté longtemps à discuter.

-Je comprends, c'est pas grave. Et alors, ils ont dit quoi ?

-Ça change rien pour la fac. Tu peux respirer, sourit Magda. Si c'était une question sous-entendue. D'ailleurs, j'ai été poster le dossier ce matin. Mais je dois t'avouer que ma maman a toujours cette toute petite voix dès qu'elle évoque le fait que je ne reviendrai pas. Ça me fait un peu mal au cœur...

-Tu sais ce que j'en pense Magda...

-Oui, mais... Je ne peux pas lui dire pourquoi je ne veux pas revenir.

-Elle ne va pas te juger. C'est ta maman.

-Ce n'est pas aussi simple que ça Martijn. Je ne suis pas prête à lui raconter. En parlant de ma maman, éluda Magdalena. Elle m'a demandée si tu venais avec moi pour l'Ascension ?

-Ça me gêne un peu qu'ils me payent le billet d'avion... Vu comment ça s'est passé la dernière fois... Et puis ils ne me connaissent pas vraiment et y aura tes frères.

-De un, ils ne t'en veulent pas du tout. De deux, y aura pas Charlie. Juste Baptiste. Je sais qu'il a très envie de te rencontrer, Prim' lui a parlé de toi. Je te jure que c'est vrai ! se défendit Magda devant l'air sceptique de Martijn. De trois... Viens avec moi, s'il te plaît.

-Je vais voir. Vous avez parlé de quoi d'autre avec tes parents ? demanda Martijn pour éviter que Magda le tanne jusqu'à ce qu'il cède.

-Du logement que j'allais devoir prendre l'année prochaine. Je pense prendre un appartement et ils m'ont dit qu'ils payeraient une partie du loyer, mais... Ma mère a été très précise sur le montant. C'est là qu'on reconnaît la comptable. Bref, c'est pas avec cinq cents et quelques euros que je vais me trouver un appartement digne de ce nom à Amsterdam.

-Non...

-Et là, je sais pas si je trouve un boulot d'été et pendant les autres vacances ou si je trouve un boulot d'étudiant, pour pouvoir compléter le loyer.

-C'est un peu tard pour te trouver un boulot ici pour cet été.

-Mais je peux toujours me trouver un truc en France. Je ne m'en fais pas pour ça : j'ai le club de voile.

-En France ?

-Pourquoi pas ?

-Parce que je bosse ici de mi-juillet à mi-aout. Donc si tu bosses en France, on ne va pas se voir pendant un mois... Et puis tu pars deux semaines en Espagne.

-Mais t'es pas ici non plus pendant que je suis à Madrid, si ?

-Non. Enfin, je ne pars qu'une semaine avec mes parents. Mais au final, à l'allure où ça va, on ne va quasiment pas se voir des vacances.

-Mais si. Y a une semaine en juillet où je suis là et...

-Et c'est tout. Après, tu pars et moi, je reste ici.

-Pourquoi tu ne viens pas me rejoindre à la fin des vacances ? Les deux semaines avant la rentrée. Faut que tu améliores ton français.

-Il est très bien mon français, sourit Martijn. J'ai la meilleure des profs.

-Ça c'est pas dit, rit Magda. Allez viens s'il te plaît. À l'Ascension et cet été.

-Peut-être que tu rentreras avant la rentrée, si tu dois finir de t'installer. Mais de toute façon, tu ne crois pas qu'avant de penser à comment payer ton appart' il faut d'abord trouver cet appart' ?

-C'est pas faux. Mais je ne sais pas trop par quel quartier commencer...

-Est-ce que tu veux que je demande à mon père ?

-Il ferait ça ?

-Bien sûr. Je lui en parle ce soir.

-Dans l'idéal, il faudrait que je trouve un truc avant de partir à Madrid en juin. Même si je suis pas installée, mais au moins ce sera fait.

-Tu pars tout début juin, c'est ça ?

-Ouais, c'est ça.

-Je vais en parler à mon père ce soir. Ça te laisse un mois pour trouver, c'est faisable.

-Non, mais préviens le... Je vais être infernale, je le sais. J'ai même réussi à soûler Garance quand il a fallu trouver un logement ici, alors... Il va me détester, je vais être la pire cliente qu'il ait pu avoir.

-Il ne va pas te détester. Il a déjà eu des clients difficiles et ça m'étonnerait que tu sois la pire, rit Martijn devant l'air désespéré de Magda. »

X+X+X+X+X

Les Gelderman étaient tous les quatre assis autour de la table de la salle à manger pour le dîner. Anouk leur expliquait en long en large et en travers le déjeuner qu'elle avait prévu pour l'anniversaire de Martijn. Alors qu'elle partait pour une troisième explication de la recette du gâteau, Gregor la coupa dans son élan :

« Au fait, j'ai présenté un appartement à Magdalena cet après-midi.

- Et alors ? demanda Martijn qui trouvait soudain un intérêt à la conversation.

-Et bien comme les six autres que je lui ai présentés cette semaine : il est bien, mais ça ne va pas.

-Je suis désolé, papa. Elle m'avait dit qu'elle serait infernale... Je vais lui parler. Je vais lui demander de faire des efforts.

-Je ne pense pas que ça suffira, sourit Gregor. Tu sais Martijn, dans ceux qui n'arrivent pas à trouver ce qui leur plaît, y a plusieurs cas différents. Alors, bien sûr, il y a ceux qui veulent seulement ce qui correspond précisément à ce qu'ils demandent ; il y a ceux qui demandent l'impossible ; il y a aussi ceux qui ont envie, mais qui ne sont pas prêts à changer de vie : et puis, il y a ceux qui n'ont pas envie de changer de vie. Et je pense que Magda est dans la dernière catégorie. Je vois bien qu'elle fait des efforts. Elle remarque tous les points positifs, elle minimise les points négatifs, mais à la fin, ça ne va pas parce qu'elle ne veut pas vivre seule dans cet appartement.

-Mais elle n'a pas vraiment le choix. À moins qu'elle veuille suivre sa propriétaire à Rotterdam. Elle a pas le choix : il faut qu'elle trouve un appart'.

-Mais qu'il est con, murmura Suzanne en levant les yeux au ciel.

-Qu'est-ce que t'as encore ?

-Papa vient de te dire que Magda ne veut pas vivre seule. Ce qui veut dire qu'elle veut peut-être ne pas vivre seule.

-Ouais, merci. J'avais compris.

-Non, t'as pas compris... Comment te dire ? ... Ce que papa essaye diplomatiquement de te dire, c'est que tu pourrais peut-être... Te barrer d'ici.

-Quoi ?!

-Je n'ai pas dit ça, Suzanne.

-Ce qu'on essaye de te dire, Marty, commença Anouk. C'est que tu vas avoir vingt-et-un ans dimanche, tu vas avoir ton diplôme dans quelques semaines, tu vas bientôt entrer dans la vie active, et qu'il serait peut-être temps que... que...

-Que tu prennes ton envol, compléta Gregor. Et puis, il se trouve que Magdalena cherche un appartement, que tout va bien entre vous... Tout va bien ?

-Oui, mais...

-Et bien ce serait peut-être une option à considérer, proposa Anouk.

-Voilà.

-Vous voulez que je me casse, résuma Martijn.

-D'un autre côté à l'allure où on va, dans trente ans, t'habiteras toujours ici, compléta Suzanne.

-J'arrive pas à croire que vous me dîtes ça... Vous savez que normalement, les parents veulent pas que les enfants partent. La mère de Magda, elle a pleuré quand elle lui a dit qu'elle avait trouvé une université pour la rentrée et que c'était décidé, elle restait à Amsterdam. Elle a pleuré. Moi, j'ai des parents qui me mettent à la porte.

-Marty, on ne te met pas à la porte. On fait une remarque. Mais si tu ne veux pas, bien sûr que tu peux rester ici. Je te préparerais ton petit-déjeuner tous les matins si tu veux.

-Avant de faire ça, ressers-moi de la purée. S'il te plaît, maman, grommela Martijn en tendant son assiette. J'arrive pas à y croire... »

Martijn avait fait la tête tout le reste du repas, enfin jusqu'au dessert. Parce pour le dessert, sa mère avait eu le temps de préparer une tarte au chocolat. Et Martijn adorait la tarte au chocolat ; même s'il avait eu le culot de rajouter qu'il trouvait celle de Magda bien meilleure. À la fin du repas, comme à l'habitude, il avait aidé sa mère à débarrasser la table.

« C'est bon, tout est rangé. Je vais me coucher, lança Martijn en quittant la cuisine.

-Marty ! Attends, reviens deux minutes. Tu veux un thé ? demanda Anouk en mettant l'eau à chauffer.

-Non, mam. Je ne veux pas de thé, non. Qu'est-ce qu'il y a ?

-Assis-toi, demanda doucement Anouk à son fils.

-Quoi ?

-Pour cette histoire d'appartement...

-Mam...

-Non, Marty. Écoutes... Tu es grand maintenant et... je pense que... c'est mieux pour toi si tu prends plus d'indépendance. Ce n'est pas parce qu'on te propose de déménager que tu ne seras plus ici, chez toi. Ce sera toujours chez toi, il y aura toujours ta chambre, il y aura toujours ton atelier. Mais quand tu nous as dit, à ton père et à moi, que Magdalena cherchait un appartement, on pensait que vous cherchiez un appartement à deux et que tu ne savais simplement pas comment nous le dire.

-Mam, ça ne fait que cinq mois qu'on est ensemble et je ne suis pas sûr qu'on soit prêt. Et puis, on n'en a pas parlé du tout. Magda n'a pas l'air d'y avoir pensé. C'est peut-être juste trop tôt.

-Et toi ? Toi, tu y as pensé ? questionna Anouk en versant l'eau bouillante dans une tasse.

-Pas avant que vous m'en parliez, non.

-Peut-être que tu devrais demander à Magdalena ce qu'elle en pense.

-Ou peut-être pas. Je ne sais pas comment elle va réagir, et... je ne veux pas lui faire peur à vouloir aller trop vite. C'est tout.

-Dans tous les cas, sache que ton père et moi, nous pensons que c'est une bonne idée. Tu ne t'en rends peut-être pas compte Marty, mais tu as beaucoup grandi avec Magdalena. Tu es devenu plus responsable, plus mature aussi, plus posé, plus réfléchi. Tu as changé dans le bon sens avec elle. Tu es adulte maintenant. Et on pense qu'il est temps...

-De me barrer. Ouais, j'ai saisi.

-Marty... Le centre d'Amsterdam est à dix minutes d'ici.

-Je sais.

-Tu devrais en parler avec Magdalena. Dans un couple, il vaut mieux pouvoir parler de tout. Même des sujets qui fâchent un peu.

-Super. Merci des conseils. C'est bon ? Je peux y aller ? demanda Martijn sans attendre la réponse de sa mère pour quitter la cuisine. Bonne nuit !

-Martijn... »

En montant les escaliers, il envoya un message à Magda. Peut-être que sa mère avait raison, peut-être qu'il pourrait quand même lui en parler.

De MARTIJN:


Mon père m'a dit que l'appartement de cet après-midi n'allait pas non plus.

De MAGDA <3:


Je suis vraiment désolée... J'arrive pas à lui dire ce qui ne va pas dans les appartements qu'il me présente et pourtant ils sont très bien, mais... Je sais pas... Ça va pas.
Peut-être que je devrais revoir mon budget loyer à la hausse, non ?

De MARTIJN:


Pourquoi on ne s'installe pas ensemble ?

De MAGDA <3:


Quoi ?

De MARTIJN:


Non, c'est con, laisse tomber.


Mes parents m'ont fait tout un discours au dîner pour m'expliquer qu'il est temps que « je prenne mon envol ». Que je me barre quoi. Et comme tu cherches un appart', ils se sont dit que c'était une occasion. Mais c'est débile, vraiment, laisse tomber.

De MAGDA <3:


Ok.

De MARTIJN:


C'est quoi ce « ok. » ?

Tu ne trouves pas ça débile ?


Magda ?

Pourquoi tu réponds plus ?


Magdalena ?




--- NDA ---

Chapitre surprise parce que:

• On a passé les 5k vues cette semaine (je vous l'ai déjà dit mais j'arrive pas encore a bien assimiler le truc)

• On est dimanche

• Demain c'est la rentrée pour certain(e)s, dont moi.

• J'avais oublié que j'aimais bien aussi le 45 et du coup je suis pressée de vous le publier ^^ (vendredi promis !!)


Voilà c'est à peu près tout, je trouve que quatre bonnes raisons c'est suffisant pour publier. 


Je vous souhaite tout le courage du monde pour demain (parce que rentrée ou non, demain c'est lundi).


Uthopie. 🐥❤️



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