Chapitre 39 - Retours de weekend

Chapitre Trente-Neuvième

Le Skype hebdomadaire des Valencourt avait été avancé au mercredi, Magdalena n'avait pas bien compris pourquoi mais elle s'était connectée à l'heure que lui avait donnée sa mère. Assise dans le fauteuil de sa chambre, elle entendait les histoires de ses frères sans vraiment les écouter. Elle attendait que Martijn arrive. Dans le train qui les avait ramener de Paris à Amsterdam, elle lui avait demander s'il voulait venir à Pornichet pendant quelques jours lors de leur semaine de vacances. Elle avait envie de lui montrer d'où elle venait, même si Pornichet ne représentait qu'une partie de son adolescence. Martijn avait accepté. Bien sûr que Martijn avait accepté. Ce qu'il restait maintenant, c'était demander à Agnès et pour le faire, Magda préférait attendre que Martijn soit là. Il avait fini par arriver avec une pochette de photos dans les mains. En voyant que Magda était en pleine conversation avec sa famille, il s'assit sur le bord du lit et se laissa tomber sur le matelas en attendant qu'elle termine.

« ...et Annabeth sera avec moi, je sais plus si je te l'avais dit.

-Non, mais y a pas de soucis. Charlie, tu viens seul ?, s'enquit Agnès au près de son plus jeune fils.

-Bah ouais. Comme d'hab'.

-D'accord. Et Baptiste, vous ne pouvez pas venir, c'est certain ?

-Oui, maman. Cette fois-ci, ça va être vraiment compliqué.

-Très bien. Donc on sera six, Erika à un stage à faire donc elle ne viendra pas, non plus.

-Euh... sept, précisa Magda.

-Sept ? Tu viens avec une amie ?

-Ou un ami..., sourit Primaël devant la gêne évidente de leur soeur.

-Ouais... euh... c'est Martijn. Je... Je m'étais dit qu'il pourrait passer quelques jours avec nous.

-Martijn ?, demanda Baptiste. C'est qui ?

-Son mec, rit Charlie qui semblait être occupé par son téléphone depuis le début de leur Skype.

-Depuis quand t'écoutes ce qu'on dit toi ?, demanda Primaël.

-Depuis le début. C'est pas parce que je dis rien que je n'écoute rien.

-C'est le garçon dont tu nous as parlé à New York ?, se renseigna Agnès sans faire attention à l'échange entre ses deux fils.

-Ouais, voilà, c'est ça, répondit rapidement Magda. C'est oui ?

-Bien sûr. Il n'y a aucun soucis. Mais, il veut venir toute la semaine ?

-Non, il ne peut pas. On s'était dit à partir de... Zondag ?, demanda-t-elle à Martijn. »

Elle vit apparaitre un pouce par dessus son écran, signe que visiblement, Martijn était d'accord avec l'idée d'arriver le dimanche.

« Ouais, c'est ça. Dimanche. Et on repartira ensemble mercredi.

-Il est là ?, demanda Charlie en portant d'un coup beaucoup d'attention à la conversation. On peut le voir ?

-Euh... Ouais, il est là.

-Mais dis lui de venir !, dirent les trois garçons en même temps.

-Ouais... Euh... Marty ?

-Ja ?

-Ze willen je gedag zeggen.

-Ah... Ja... Ja.»

Martijn se leva du lit et alla s'assoir sur l'accoudoir du fauteuil où s'était installée Magdalena.

« Bonjour, dit-il en faisant l'effort de parler en français.

-Bonjour Martijn, dit Agnès avec un grand sourire avant de reprendre en anglais. Nous t'attendons pour dimanche prochain, alors. En train ou en avion ?

-Train, je pense. Mais je ne suis pas encore sûr.

-Je te redirais ça dès qu'on en saura plus. Merci maman. »

Toute la famille resta encore un peu ensemble. Martijn s'éclipsa discrètement dès que les conversations reprirent en français. Matthieu n'arriva que quelques minutes avant la fin de l'appel vidéo, puis les quatre frères et soeurs se déconnectèrent les uns après les autres. Magda fut la dernière des quatre à partir. Elle ferma son ordinateur et alla rejoindre Martijn qui était retourné sur le lit.

« C'est bon. C'est moi qui panique.

-Ça va aller. Y aura mes frères. Enfin juste Primaël et Charlie.

-Ça me rassure pas du tout. Parce que pour eux, je suis juste le gars qui pourrait briser le coeur de leur petite soeur.

-C'est ce que tu compte faire ?

-Non. Du tout. Mais eux, ils ne le savent pas. Et... Ce sont tes grands frères. Moi, en tant que grand frère, je me méfie des copains de ma soeur, au début.

-Ça va aller. Je suis sûre que tu vas bien t'entendre avec eux. Surtout avec Charlie. Tu vas voir.

-Si tu le dis, je te crois, alors. Regarde ce que je t'ai ramené, repris Martijn en prenant la pochette qu'il avait dans les mains en entrant dans la pièce. »

Magda saisit ce que lui tendait Martijn et en ouvrant le rabats, elle découvrit un ensemble de photos. Des photos qu'ils avaient prises à Paris. Les grimaces qu'ils avaient prises en photos pendant leurs voyages en train ; les photos que Magda avait prises de Martijn qui tentait de faire un dîner mangeable, cette soirée était surement la soirée où ils avaient le plus rit. Et puis, à tout ça, il fallait rajouter toutes les photos qu'ils avaient pu prendre pendant leurs visites des musées ou autres monuments parisiens.

« Tu les as déjà imprimées ?

-Triées et imprimées. Tu sais, aujourd'hui, avec toutes ces technologies, ça va à une vitesse...

-Merci Marty. Ce weekend était vraiment génial. J'ai pas eu le temps de te le dire mais, j'ai adoré ces quelques jours avec toi.

-Moi aussi, Magda. Moi aussi. Bon, on les accroches à ta guirlande ?, demanda Martijn en se levant du lit

-T'es venu juste pour ça ?

-Ouais. Ça m'éclate. Elles sont où tes épingles ?

-Deuxième tiroir à droite. »

Martijn ouvrit le tiroir indiqué et en sortit un petite boite en plastique qui contenait encore beaucoup d'épingle en bois. Magda continua le visionnage des photos et choisit celle qu'elle voulait accrocher. Elle les passa à Martijn qui s'appliquait à choisir la meilleure position pour chaque photo.

« Je t'ai pas mis la photo qu'on a prise à la Tour Eiffel ? Celle du soir ?

-Si elle est là. »

Magda sortit du paquet une photo en particulier. C'était une photo d'eux deux aux pieds de la tour avec ses habits de lumière. Martijn avait pris la photo, il regardait fixement l'objectif en souriant alors que Magda était occupée à lui coller un baiser sur la joue.

« Tu la veux ?

-Je l'ai. Enfin, je l'ai mise sur le fond d'écran de mon ordinateur.

-Quand Louis va voir ça, tu vas avoir le droit à des remarques...

-Ouais, je m'y suis préparé, sourit Martijn. Pas de panique.

-En parlant de lui, t'as eu des nouvelles de son weekend en Suède ?

-Non.

-Et ça t'inquiète pas ?

-Si. Beaucoup. Tellement que j'ose pas lui poser de question.

-T'es sérieux ?!

-Mais crie pas. Je saurais pas quoi lui dire, moi, si ça a été la catastrophe...

-Ça a été la catastrophe. C'est sûr. Sinon on en aurait entendu parler. Je t'avais dit de pas le laisser y aller avec elle.

-Sarah y serait pas allée, j'y serais allé. J'y serais allé, on aurait pas été à Paris.

-Mmmh... C'est vrai que dit comme ça... Dis lui quand même de venir avec nous demain.

-Magda ! Je vais pas demander à Louis de venir prendre un café avec nous un jeudi.

-Si. Tu vas le faire, parce qu'il faut lui remonter le moral. Si ça se trouve il est au bord du suicide.

-Non mais ça va pas ? Au pire, pour Louis, ce qui se rapproche le plus du « suicide » c'est ne pas prendre un seul mojito pendant toute une semaine. Donc le mieux, c'est qu'on aille en boîte avec lui. On pourrait y aller vendredi, non ? Je dirais aux gars de venir avec nous.

-Si tu veux. Mais demain, dix-sept heures, tu viens avec lui.

-Non !

-Martijn...

-Okay... Mais c'est bien parce que c'est mon pote... Faudrait pas que ça devienne une habitude. »

X+X+X+X+X

Magda arrivait tout juste au café quand elle reçu un message de Martijn lui demandant de leur monter des cafés. Louis n'avait parait-il pas desserrer un mot depuis leur arrivée et il fallait trouver de quoi s'occuper parce que c'était un peu gênant. Magda avait pris trois cafés et était montée au dernier étage.

« Salut les garçons, je vous ai pris ça.

-Merci Magda, répondit Martijn alors que la jeune femme se penchait vers lui pour l'embrasser.

-T'as demandé à mettre de l'alcool dans le mien ?, demanda Louis sans avoir pris la peine de la saluer.

-Non, mais en même temps, je pense pas que ce soit une bonne idée.

-Ouais...

-Louis.

-Ouais ?

-Peut-être que je vais être un peu franche, mais... il s'est passé quoi à Stockholm ? »

Louis quitta des yeux sa tasse de café pour relever le regard vers les yeux verts de Magdalena qui le fixait.

« C'était horrible.

-T'as pas osé lui demander ?, s'inquiéta Martin.

-Si.

-Bah alors ?

-Elle a dit non ?, tenta d'imaginer Magda.

-Non, et c'est le plus gros problème.

-Quoi ? Mais c'est ce que tu voulais.

-Ouais. Je croyais aussi. Mais c'était horrible. T'avais raison Magda, j'aurais jamais du y aller. C'était la pire idée de ma vie.

-Mais non, je suis sûre que c'était pas si horrible que ça.

-Explique. Il s'est passé quoi ?

-Vous voulez la version longue ou courte.

-Courte, demanda Magda.

-Longue, demanda Martijn au même moment.

-Décidez vous.

-Bon bah longue, corrigea Magda.

-Bon bah courte, corrigea Martijn toujours au même moment.

-Ok. Longue. Parce que toi, je ne t'écoute plus, Martijn. Tout ça c'est de ta faute.

-Quoi ?! J'ai rien demandé moi. Et puis au début je voulais la version longue.

-Ok, alors je vais faire la version courte. Et si, c'est de ta faute: tu m'as donné ton billet.

-Louis. L'histoire, coupa Magda voyant que Martijn s'apprêtait à répondre.

-Ouais... Bon, on est sorti lors du dernier soir, et on était assis dans l'herbe et on était bien et je l'ai embrassée. Je sais pas pourquoi j'ai fait ça... J'aurais jamais dû l'embrasser d'un coup. Y a que dans les films où ça marche ce genre de truc, en vrai tu te prends une claque et c'est tout.

-C'est pas faux ça.

-C'est ce que t'as fait toi, fit remarquer Magda. Tu m'as embrassé d'un coup et tu t'es pas pris de claque. Ou alors je m'en souviens pas...

-Non, mais nous c'est pas pareil...

-Arrêtez de vous regarder comme ça, s'il vous plait. Pas aujourd'hui. Et est-ce que je peux finir mon histoire ou vous vous en foutez totalement ?

-Non, désolée Louis. Vas-y termine. On t'écoute. Mais elle t'as vraiment mis une claque ?

-Non, pas vraiment. Pire. Donc, je l'ai embrassée. Elle m'a embrassé. On s'est embrassés. On est rentré à l'hôtel et on a couché ensemble.

-Et ?, demandèrent Martijn et Magda d'une même voix.

-Et... Et bah, c'était... comment dire ? C'était horrible. C'était nul. Mais genre vraiment nul. On était pas à l'aise et c'était pas naturel du tout. Et... ouais... C'était horrible. Mais c'est pas le pire. Le pire c'est que le lendemain matin, quand je me suis réveillé, elle était partie. Je ne l'ai revue que quand je l'ai rejointe dans le hall pour aller à l'aéroport. Mais elle n'a pas dit un seul mot. Rien. Et puis, ai-je besoin de préciser que depuis qu'on est rentré je n'ai pas eu un message ?

-Oh... Loulou...

-Je suis en telle dépression que j'ai pas le courage de te demander de ne pas m'appeler Loulou. J'ai besoin d'alcool. Faut que je me bourre la gueule.

-On y va ce soir ?, demanda Martijn.

-Ouais, confirma Louis.

-Non, les garçons. On ne va pas aller boire ce soir.

-Pourquoi ? Magda..., demanda Louis implorant.

-Parce qu'il faut que tu sois sobre pour appeler Sarah.

-Parce que t'as cru que j'allais l'appeler ?

-J'ai pas cru. Tu vas appeler Sarah. Tu vas lui envoyer un message, si l'appeler te stress à ce point.

-Je peux pas faire ça la semaine prochaine ?

-Vous pouvez vous voir la semaine prochaine. Mais tu l'appelles avant samedi. Il faut que vous en parliez. Vous ne pouvez pas rester comme ça.

-Magda...

-Louis. Il faut que vous en parliez. Ça va peut être pas être facile. Surtout pour ton égo mais il va bien falloir le faire et puis plus vous laissez trainer, pire ça va être. C'est comme un pansement, faut que t'y ailles d'un coup.

-On croirait entendre Jan là...

-Jan te dirais qu'il vaut mieux une plaie bien nette qu'une infection longue durée, fit remarquer Magda. Et il aurait raison.

-A mon avis, elle veut surtout avoir la fin de l'histoire avant de partir en France, fit remarquer Martijn qui se prit la serviette en papier roulée en boule dans la tête.

-Tu repars en France ? Tu m'abandonnes...

-Je pars avec elle.

-Vous m'abandonnez...

-Mais on revient le mercredi. Panique pas. Ça va aller. On ne t'abandonne pas.

-Vous serez là pour le jour du Roi ? Je veux faire une fête sans Sarah.

-Oui, on sera là.

-Mais on va pas faire une fête le dimanche, la veille de la rentrée...

-Mais de quoi elle parle ?, demanda Louis.

-C'est jeudi prochain le jour du Roi, Magda, expliqua calmement Martijn. Et de toute façon ça ne tombe jamais un dimanche. Si c'est le cas, on décale.

-Mais ça peut pas être jeudi, puisque jeudi on est le vingt-sept ; et que le jour du Roi c'est le trente.

-D'accoooord, s'exclama Louis. En fait, t'as juste quelques années de retard. Visiblement, tu as zappé le fait qu'on a changé de roi.

-Et vous, quand vous changez de roi, vous changez de fête nationale ?

-Pas tout le temps, mais là oui.

-Sérieusement ?

-Bah ouais. Vous faites pas ça vous ? C'est quand votre fête nationale ?

-Le quatorze juillet. Et non. Non, on ne change pas de date. Tu sais, on fait les choses simplement en France. La Bastille, on ne la prise qu'une fois.

-Je sais absolument pas ce qu'est la Bastille mais ok. Sinon, je viens de percuter là, si vous rentrez mercredi, je la prépare avec qui la soirée ?

-Avec Jan ? Et Sam ? Et Staas ?, tenta Martijn.

-Autant dire tout seul. Super... Je vais tomber en dépression, soupira Louis en se laissant tomber sur la table. Vous savez quoi, je vais m'instaurer des règles. Règle numéro un: ne jamais coucher avec sa meilleure amie. Règle numéro deux: ne jamais laisser son meilleur ami partir la semaine de la fête nationale. »

Magda le regarda avec compassion en avalant une gorgée de café, tandis que Martijn tapota gentiment l'épaule de Louis.

« Ça va aller, Louis. Tu veux venir chez moi ce soir ? Je te laisse jouer à GTA toute la nuit, si tu veux.

-Je sais pas, répondit Louis en attrapant son téléphone qui venait de vibrer. Attend, elle vient de m'envoyer un message !

-Qui ?

-Bah Sarah. Elle me demande si on peut se retrouver chez moi dans une demi-heure. Je lui dis oui ? Oui, je lui dis oui. »

Louis tapota rapidement sur son écran de téléphone avant de prendre sa veste sur sa chaise et se lever.

« Je vous laisse faut que je rentre. On se retrouve demain, du coup ? Ça marche toujours pour la soirée en boîte ?

-Ouais, confirma Martijn. On se retrouve demain.

-Super ! Bonne soirée vous deux. A demain ! »

Et Louis disparut en à peine quelques minutes.

« Attends, elle est sérieuse l'autre là ? Elle crois qu'elle peut l'appeler juste comme ça ? C'est vraiment une conne. Louis mérite mieux.

-Tu veux pas la laisser tranquille, deux secondes ? Elle est pas horrible.

-Et toi, tu la défends en plus. Non, mais je rêve. Elle le prend pour... pour je sais pas trop quoi exactement ; et tout le monde trouve ça normal. Je suis la seule à pas la sentir, ou quoi ?

-Un peu.

-Marty !

-Non, mais tu sais quoi, on va pas parler d'elle parce que ça va mal finir. Ça a été ta journée ?

-On ne parle pas d'elle, mais n'empêche que c'est une conne. Une grosse conne. »



--- NDA ---

Saluti les pioupious !! :)

Alors pour Sarah ? Vous êtes plutôt du côté de Magda ou de Marty ? J'ai une petite idée ;)


Prochain chapitre vendredi  !! Je suis trop pressée parce qu'il est dans mon top 3 de mes chapitres préférés (comment je vous tease le truc ;) )

Allez je vous en dis pas plus, je vous fait des poutous pour cette nouvelles semaine,

Uthopie.

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