Chapitre 38 - Paris

Chapitre Trente-Huitième

Il était quinze heures trente, on était jeudi, et le dernier cours de la journée venait de se terminer, Magda était donc en weekend. Elle avait appris en début de semaine, que ici, aux Pays-Bas, le vendredi de Pâques était aussi férié. Donc elle avait le droit à un long weekend. Un très long weekend de quatre jours et l'idée lui plaisait décidément beaucoup.

« Demain, tu viens me chercher à quelle heure ?, demanda Magda à Erda alors qu'elles marchaient dans un des couloirs de la faculté.

-Ah oui... euh... disons, vingt heure ?

-T'avais oublié ?

-Non, non. J'en ai parlé avec Niels tout à l'heure.

-Donc t'avais juste oublié que moi, je venais...

-Non !

-C'est pas grave, si vous voulez pas que je vienne, tu me le dis, sourit Magda.

-Arrête. C'est que... Non, rien en fait.

-Tu sais un truc que je ne sais pas ?

-Ah non. Moi, je sais rien.

-C'est quoi l'embrouille ?, demanda Magda en poussant la porte en verre qui donnait sur l'extérieur.

-C'est ça l'embrouille, comme tu dis, fit Erda en désignant quelque chose dans le dos de son amie. »

    Magda se retourna et elle aperçut Martijn qui l'attendais avec un grand sac de sport dans les main.

« Mais qu'est-ce qu'il fait là ?, se demanda Magdalena et s'approchant de lui. Salut...

-Salut, dit-il en se penchant vers elle pour l'embrasser. Bonne journée ?

-Oui, oui. Ça a été. Qu'est-ce que tu fais là ? C'est quoi ce sac ?

-Je t'embarque avec moi pour le weekend.

-Quoi ? Mais non, je devais aller au théâtre avec Max ce soir, et demain, on va en soirée avec Erda. Et puis samedi, tu m'as dit qu'on déjeunait chez tes parents.

-Max est au courant et elle y va avec quelqu'un d'autre. Erda aussi, est au courant et je pense qu'elle ne t'en veut pas trop ?

-Du tout. Je vais y aller avec Niels et on te prendra des photos. Ça va être cool.

-Voilà. Et y a jamais eu de déjeuner chez mes parents.

-Tu m'as mentie ?

-A mon avis, vu ce qu'il t'a préparé, tu ne vas pas lui en vouloir pendant très longtemps, fit Erda en embrassant son amie. Je vous laisse tous les deux. Bon weekend !

-Salut Erda, bon weekend à toi aussi, la salua Martijn. Et toi, tu me suis, sinon on va louper notre train et puis on a un Uber qui nous attend. Dépêche.

-Notre train ? On va où ?

-Ça c'est une surprise pour l'instant, répondit Martijn en attrapant sa main. Allez viens.

-Non mais attend, j'ai aucune affaire.

-J'ai tout dans ce sac. Arrête de poser des questions je peux rien te dire.

-Tu ne peux rien ou te ne veux rien me dire.

-C'est un peu pareil non ? »

    Comme l'avait dit Martijn, une voiture les attendait. Elle les conduisit jusqu'à la gare centrale d'Amsterdam. Magda ne réussit pas à lui faire dire où ils allaient, elle ne réussit même pas à lui extorquer le moindre indice. Une fois dans la gare, Martijn jeta un regard à l'immense tableau d'affichage des trains et, sans lâcher la main de Magda, il se dirigea vers le quai du Thalys.

« On part où ?

-Tu verras...

-Non, dit Magda en refusant de faire un pas de plus. Martijn, dis moi où on va.

-T'es sérieuse là ? Tu me fais un caprice en pleine gare ?

-Oui. On va où ?

-Pourquoi tu veux absolument tout savoir ? Laisse toi aller. Tu me fais confiance ?

-Oui. Bien sûr que je te fais confiance, mais...

-Mais rien du tout. Prend ma main, et suis moi. Et arrête de trainer des pieds, je vais pas te tirer par la main, jusqu'au train, comme une enfant de cinq ans, rit Martijn devant la gaminerie de Magdalena. »

    Ils marchèrent encore quelques minutes vers le quai et Magda aperçu enfin les wagon gris et rouge spécifiques de cette ligne.

« Ah je sais ! Bruxelles ?

-Voilà c'est ça.

-C'est vrai ?

-Non. Allez monte.

-C'est la bonne voiture ?

-Oui, voiture cinq. Places trente-et-une et trente-deux. »

    Martijn alla ranger leur sac dans le porte bagage pendant que Magda allait s'installer à leurs places. Il vint la rejoindre quelques secondes plus tard.

« Je peux rester côté fenêtre ?

-Ouais, bien sûr. Passe ton sac, je vais le mettre la haut. T'as tout ce qui te faut, pas besoin de le redescendre ?

-Non, c'est bon. Martijn, dis moi, où on va. J'ai l'impression de faire Rendez-Vous en Terre Inconnue, et j'aime pas ça.

-Paris, finit par répondre Martijn en s'installant à son tour sur le siège.

-Quoi ?

-On va passer le weekend à Paris.

-Tous les deux ?

-Sauf si tu veux inviter quelqu'un d'autre. Mais je sais pas si y aura assez de place.

-Non, non, non. Tous les deux c'est bien, répondit Magda avec un immense sourire sur le visage. Mais... Pourquoi ?

-Parce qu'on peut se le permettre. Parce que je veux passer du temps avec toi sans qu'il y ait mes parents ou Max dans la même maison que nous. Parce que je ne voulais pas encore squatter chez Louis. Parce que je ne veux voir que toi de tout le weekend. Parce que j'ai jamais visité Paris. Parce que je veux faire mon touriste de base avec toi. Parce que je t'aime et que quand tu me souris comme ça, je me dis que j'ai bien fait.

-Est-ce que je t'ai déjà dit que je te trouvais parfait ?

-Non, jamais. Mais n'hésite pas à le redire, je risquerais d'oublier, rit Martijn avant de sentir les lèvres de Magda se poser sur les siennes. »

X+X+X+X+X

    L'appartement que Martijn avait loué pour les quelques jour se trouvait non loin de la butte Montmartre. C'était un petit appartement, décoré très simplement, et Magda le trouvait parfait. Flore, la propriétaire, les accueilli avec un charmant sourire et expliqua à Magdalena tout ce qu'il fallait savoir sur le fonctionnement de l'appartement. Elle lui montra également un petit cahier qu'elle avait fait avec des idées de sorties et des adresses à connaitre dans le quartier. Flore les avait quitté en leur laissant son numéro de téléphone en cas de problème et   le soir même, ils avaient été dîner dans le restaurant en bas dans la rue. Le serveur les avait installés sur une petite table au fond de la salle.

« Marty, je peux te poser une question ?

-Vas-y.

-Tu t'es mis à vendre de la drogue ? »

    Martijn regarda Magda par dessus la carte du restaurant qu'il avait dans les mains et dont il ne comprenait pas tout les mots.

« Je dis ça parce que... ce weekend ça a dû te couter... cher.

-Non, je ne vends pas de drogue.

-Ok. Je suis rassurée.

-J'ai vendu deux toiles.

-Quoi ?! Mais c'est génial !

-Genre t'étais pas au courant. Au moins pour une...

-Bah non pourquoi ?

-Parce que je pense qu'une des deux a été achetées par ma famille.

-Tu penses ?

-Ouais. Et je finirais par le savoir. Un jour, je reverrais bien ce tableau chez quelqu'un.

-Ça c'est pas dit. Peut-être qu'on va vraiment bien la cacher.

-Je croyais que t'étais au courant de rien ? »

    Magda ne répondit rien et se mordit la lèvre pour se retenir de rire.

X+X+X+X+X

    Le lendemain, pour leur premier jour, Martijn avait proposé d'aller au Musée d'Orsay. Ils s'étaient préparés tranquillement dans la petite salle de bain et avaient pris le métro vers la fin de la mâtinée pour se rendre de l'autre côté de la Seine. Ils avaient pris leur temps pour leur visite du musée, ils l'avaient fait en silence. Comme si être ensemble suffisait. Pour le déjeuner, ils avaient décidé d'aller dans un des passages couverts de la capitale française. Ils passèrent l'après-midi à flâner sur l'Ile de la Cité, ils dînèrent tôt et se rendirent au Louvre pour la visite nocturne que Martijn avait prévue. La vue sur la Pyramide de Pei était magnifique et l'ambiance du musée bien différente de celle du jour. C'était plus intimiste, peut-être plus romantique aussi. Et puis contrairement à leur visite de la mâtinée, Martijn n'arrêtait pas de parler. Il semblait à Magda qu'il avait une anecdote sur chaque tableau ou du moins sur chaque peintre, et Magda le trouvait passionnant.

« Magda, regarde cette toile, demanda Martijn en désignant un tableau qui représentait simplement un bateau sur un mer un peu agitée.

-Ouais ?

-C'est ça, Ghost Ship.

-Mmhmmh.

-Meryon. Le peintre daltonien.

-Haa ! Et ça veut dire qu'il ne voyait pas du tout son tableau avec les mêmes couleurs que nous ?

-Si justement. Il n'a utilisé que des couleurs qui ne lui posaient pas de problème: les bleus et les jaunes. Et si tu regardes bien, tu n'as ni rouges, ni verts.

-T'es sûr ?, demanda Magda en s'approchant un peu plus de la toile.

-Ouais, je suis sûr, rit Martijn. Mais cherche vas-y ; moi je continue.

-Marty ! Attends moi, fit Magda en courant pour rejoindre Martijn. Je reste pas toute seule ici.

-T'as peur ?

-Non, mais un musée comme ça la nuit, c'est pas très rassurant. Enfin, je trouve... »

    Pour leur deuxième journée, le jeune couple alla visiter l'Opéra Garnier avant de passer la suite de la journée à musarder dans le quartier Montmartre. Au détour d'un petit square ils tombèrent devant un mur carrelé d'une trentaine de mètres de long et couvert d'écriture blanche. Ces écritures blanches c'étaient des « je t'aime ». Des « je t'aime » dans toute les langues. Dans le square, il y avais un autre couple qui était venu prendre une photo devant le mur, et quelques habitués qui passaient par là pour la promenade du chien ou tout simplement pour rentrer chez eux.

« Magda, vient on prend une photo comme eux.

-Sérieusement ?

-Très sérieusement, répondit Martijn. Je vais demander à la dame, elle à l'air sympa.

-Arrête, c'est hyper gênant de s'embrasser devant une inconnue... Arrête... Martijn ! »

    Mais il étais trop tard, Martijn était déjà parti voir la veille dame assise sur un banc. Là, Magda regretta les quelques bases de français qu'elle lui avait appris, parce que quelque minutes plus tard il revint avec la femme à qui il venait de parler. Il lui donna son téléphone et alla rejoindre Magda qui n'avait pas bougé de devant dans le mur.

« J'arrive pas à croire que t'aies fais ça... »

    Martijn sourit à Magda en prenant son visage en coupe. Il lui murmura un « Ik hou van jou » avant de poser ses lèvres sur les siennes. En quelques secondes, Magda oublia que quelqu'un les regardait, où elle était et peut être un peu comme elle s'appelait. Martijn avait ce don, quand il l'embrassait, qui lui faisait tout oublier ; mis à part ces petits frissons dans son ventre. Leurs lèvres finirent par se séparer et Magda n'osa pas rouvrir les yeux: peut-être qu'avec un peu de chance, Martijn allait revenir. Mais non, elle l'entendit remercier la dame qui avait accepté de les photographier. Il sembla également à Magda que la femme les félicita, mais elle était trop loin pour bien entendre ce qu'elle lui disait. Martijn finit par revenir pour montrer la photo à Magda.

« Je vais te l'imprimer pour la mettre sur ta guirlande. On va la mettre au beau milieu parce qu'elle est vraiment trop belle, affirma-t-il en brandissant son téléphone devant le visage de Magda.

-Si tu veux, on pourras faire ça, sourit Magda. C'est vrai qu'elle est sympa cette photo.

-Sympa ?

-Elle est belle.

-Je préfère... Bon, tu préfère qu'on rentre ou qu'on traine encore un peu ?

-Je sens plus mes pieds. Je suis pour qu'on rentre.

-Ouais, moi aussi. »

    Pour leur dernière journée, Magda n'avait voulu rien faire. Martijn l'avait tout de même convaincue de sortir pour un pique-nique dans un parc. Il faisait beaucoup trop beau pour rester enfermés dans leur appartement. Alors ils étaient allés manger aux jardins des Tuileries, et Martijn avait tanné Magdalena pour qu'ils aillent voir la Tour Eiffel.

« Non mais on ne peut pas avoir fait trois heures de train jusqu'ici et ne pas être allé voir la Tour Eiffel. C'est comme si à New York, t'allais pas voir la Statue de la Liberté.

-J'ai jamais été visiter la Statue de la Liberté.

-Quoi ?!

-Ouais... Je sais. Mais avec Charlie on a toujours dit qu'on irai ensemble et puis on y est jamais allé. 

-Et bien ne faisons pas la même erreur ici. Debout, on y va.

-Marty...

-Allez, allez. Debout. »

    Magda finit par saisir la main que Martijn pour se mettre debout. Ils avaient alors pris la direction des jardins du Trocadéro. Là-bas, Magda avait eu l'envie soudaine de visiter le musée de l'Homme.

« T'es sûre que ça va être bien ?

-Mais oui ! Allez viens. Ça va être trop cool. Je suis sûre que ça va te plaire et en plus y a une trop belle vue. Viens. »

    Martijn n'était pas convaincu mais il avait suivi le mouvement et il ne l'avait pas regretter parce que Magda avait eu raison: c'était assez sympa à faire. A leur sortie, il était presque l'heure de dîner, alors ils avaient cherché un petit restaurant. Pour leur dernière soirée, ils préféraient quelque chose de tranquille. Après leur dîner et avant de rentrer chez eux, Martijn avait encore insisté pour passer voir la Tour Eiffel. Il voulait aller au pied de la tour la plus célèbre de Paris et pas juste la voir de loin. Il avait fait son regard de chien battu et Magda avait dit oui.

    Pour le jour du départ, cette fois-ci, c'est Magda qui avait convaincu Martijn du programme de la journée. A savoir: ne rien faire. Magda s'était réveillée la première et était descendue chercher des viennoiseries pour le petit déjeuner. Après ça, ils étaient restés traîner dans l'appartement, l'avaient nettoyé pour le rendre en bon état et avait attendu que Flore revienne chercher les clefs. Après le déjeuner Magda s'était endormie sur le canapé, alors Martijn avait refait un tour au quartier Montmartre qu'il adorait. Il était rentré juste pour l'arrivé de la propriétaire. Ils avaient discuté un peu tous les trois avant que les deux amoureux reprennent le chemin de la gare du Nord direction Amsterdam.





--- NDA ---

Non, je ne vous aie pas oublier ! J'ai juste eu une journée... tourmentée. Mais c'est bon, j'ai trouvé le temps pour vous donner à lire cette petite escapade dans la belle Paris (j'aime bien l'idée que Paris soit une fille). Bon, en attendant, vous, ça vous a donné le temps de passer les 4 000 vues ! C'est fou !!

Du coup, pour me faire pardonner mon inadmissible retard de publication et pour vous remercier d'être toujours debout, toujours présent (#Renaud #PayesTaRéférence) [et aussi parce que je suis pressée de vous donner le 40, mais ça, c'est une autre histoire ^^) je vous publierais un chapitre dimanche soir ! :)


Voilà, je ne m'attarde pas plus pour cliquer plus vite sur "publier", je vous fait plein de bisous pour le plus beau des weekend et à dimanche les pioupious 🐥❤️

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