Chapitre 32.1 - Rencontre Surprise

Chapitre Trente-Deuxième - Partie I

Magdalena était rentrée en France depuis une petite semaine avec ses parents et elle avait enfin convaincu sa mère de la laisser partir le samedi après-midi. Ça n'avait pas été facile, Agnès voulait profiter de chaque minute que sa fille, sa petite fille chérie, passait avec eux ; que ce soit à New York ou, ici, à Pornichet. Mais Magda lui avait dit qu'elle avait vraiment envie de rentrer à Amsterdam, que des amis l'attendaient, que Martijn l'attendait.

    Magda n'avait pas eu à expliquer à sa mère sa relation avec Martijn, Charlie s'en était occupé à sa place, pendant le dîner qui avait été organisé après la première du spectacle. C'était lors de leur premier lundi à New York. Charlie était arrivé derrière sa sœur qui discutait avec sa mère et Erika, il avait passé son bras autour de ses épaules et lui avait demandé:

« Alors avec Martin ? Je vais l'appeler Martin parce que Marti-truc, j'y arrive pas. Donc, avec ton Martin, c'est toujours le grand amour ? »

    Magdalena n'avait pas répondu, elle avait donné un coup de coude dans le ventre de son frère et avait regardé sa mère en attendant une remarque qui n'était pas venue. Pendant tout le reste de leur séjour, Magda avait attendu un commentaire de sa mère, mais Agnès n'avait rien dit. Et quand il arrivait à Magda d'évoquer Martijn, elle souriait sans rien demander à sa fille.

    Donc à leur retour de New York, Magda avait demandé à sa mère de bien vouloir la laisser partir plus tôt. Juste une petite journée plus tôt. Parce que Martijn l'attendait. Agnès avait finir par céder à cet argument. Elle avait souri et avait demandé à sa fille si elle préférait le vol de midi, de quinze heures ou de dix-huit heures. Elle avait précisé que le vol de midi était le plus rapide. Magda avait choisi le vol de midi.

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    Martijn avait pris un taxi pour pouvoir être à l'heure à l'arrivée de Magda. Il ne lui avait pas dit qu'il serait là à son retour. Il préférait voir la surprise se peindre sur son visage. Magda passa les portes qui donnaient sur le hall des arrivées de Schiphol, elle était totalement absorbée par son téléphone ; elle continua tout droit vers les portes de sortie sans remarquer Martijn. Le jeune homme se décala légèrement pour se retrouver sur sa trajectoire.

« Je peux vous raccompagner mademoiselle ? »

    Magda daigna enfin relever les yeux de son écran de téléphone et son regard s'illumina quand elle reconnut Martijn face à elle. Elle lâcha sa valise, sans faire attention au fait qu'elle était déséquilibrée et qu'elle allait tomber, et lui sauta au cou. Elle le sera contre elle aussi fort qu'elle le put, comme si elle ne voulait plus jamais quitter ses bras.

« T'avais raison. Deux semaines, c'était long. Horriblement long.

-Je sais..., dit Martijn en resserrant son étreinte autour de la taille de Magda. J'ai trouvé que c'était beaucoup trop long aussi.

-La prochaine fois, je t'emmène avec moi. »

    Martijn prit le visage de Magda dans ses mains pour qu'elle le regarde. Il lui sourit et l'embrassa avant de récupérer la valise sur le sol.

« Tu veux rentrer maintenant ?

-Oui ! J'ai des trucs pour toi, tu vas voir, souris Magda en glissant sa main dans celle de Martijn. Je suis contente d'être rentrée. Ça fait du bien d'être ici.»

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    Quand Magda et Martijn étaient rentrés chez Max, cette dernière n'était pas là. Magda avait oublié qu'on était samedi et que Max reprenait ses cours de soutien aujourd'hui. Elle avait laissé, à l'attention de Magdalena, un petit mot sur un post-it collé sur la porte de sa chambre, pour lui souhaiter un bon retour. Magda avait souri en décollant le papier jaune. Elle avait ouvert la porte et mit sa valise au beau milieu de la pièce. Martijn avait pris place sur le lit pendant qu'elle cherchait quelque chose de bien précis dans sa valise.

« Je sais plus de quel côté je l'ai mis...

-Mais sinon, ça peut attendre que tu aies vidé ta valise en entier, non ?

-Non... J'espère que je l'ai pas oublié chez mes parents... Je l'avais mis à laver pour qu'il soit propre... Ah ! Il est là !, s'exclama Magdalena en sortant un sac en plastique rose. Tiens.

-C'est pour moi ?

-Non. C'est pour Louis. Mais je te le donne à toi.

-Ok, je lui donnerais, sourit Martijn.

-Martijn ! Bien sûr que c'est pour toi. Ouvre, ordonna Magdalena. Je suis allée au MoMA avec ma mère et Camille. Il devait faire un article sur une nouvelle exposition. Bref. On y est allés et j'ai pensé à toi. A la fin, on est passé devant à la boutique et j'ai vu ces t-shirt avec des tableaux de Warhol. Tu m'avais dit que ton t-shirts que tu prenais pour peindre était trop petit et bon pour la poubelle. Et comme t'adores Warhol et bah je t'en ai pris un. Je pense qu'il est un peu grand pour toi, mais pour peindre, je me suis dit que c'était pas très grave. »

    Pendant le récit de Magda, Martijn avait sorti un t-shirt blanc du sac en plastique. Sur le tissu blanc en coton, avait été imprimé la sérigraphie du portrait de Marilyn, réalisée par le célèbre artiste américain.

« Je vais le mettre dès demain. Merci beaucoup, Magda.

-Je suis contente que ça te plaise. J'étais pas sûre que ça soit le cas.

-Tu rigoles ? Je vais avoir une très grande classe avec ça dans mon atelier. Dommage que personne ne me voit quand j'y suis.

-Tu me montreras un jour ce que tu peins ?, demanda Magda d'une petite voix.

-C'est pas extraordinaire non plus, tu sais.

-Dis pas ça. Je suis sûre que c'est très bien.

-T'as toujours le dessin que je t'avais offert ?

-Le premier ? Il est là. »

    Magdalena se pencha un peu en arrière pour ouvrir la porte de son armoire en bois. A l'intérieur, elle avait accroché le premier dessin que Martijn avait fait d'elle ; dessous, elle avait, plus récemment, accroché un second dessin: celui que Martijn avait fait pour la Saint-Valentin. Magda referma doucement la porte de l'armoire après quelques secondes de silence et alla se mettre à genoux sur le lit, face à Martijn.

« Tu m'as vraiment manqué Marty. Je sais que je ne t'ai pas beaucoup appelé pendant les vacances. Surtout la première semaine. Et je suis désolée pour ça.

-C'est pas très grave, mentit Martijn.

-Tu dis toujours que c'est pas très grave. Mais je trouve que c'est quand même important de m'excuser et de te dire que c'est pas parce que je ne t'ai pas appelé que tu ne m'as pas manqué. Bien au contraire. Tu m'as manqué. Beaucoup.

-Toi aussi Magda. Je crois que, de toute façon, tu me manques dès que tu n'es plus dans mes bras. »

    Magda pencha un peu la tête et regarda Martijn avec bienveillance.

« Et j'ai aussi beaucoup pensé à toi. J'ai pensé à nous. Et surtout, j'ai pensé à ce que je voulais. Parce que je n'avais pas encore pris le temps de penser à tout ça. Et à New York, j'ai eu du temps pour réfléchir.

-Magda, est-ce que tu es en train de me larguer ?

-Quoi ?! Non ! Non, non. Bien sûr que non. Non. Ce que je veux te dire, c'est que... maintenant, je sais ce que je veux, Martijn. Je te veux toi. Le seul problème, c'est que, une relation comme la nôtre, je ne sais pas comment ça marche. Je ne sais pas comment faire et j'ai peur de mal faire. Je ne sais pas si j'en fais assez ou pas. J'ai peur d'en faire trop, mais aussi peur de ne pas en faire assez. Je ne suis pas très sûre de moi. A l'aéroport, quand tu m'as dit que tu m'aimais, j'ai eu l'impression que tu étais sûr de notre relation, que tu étais sûr de toi ; alors que moi pas du tout. Et je me suis mise à me demander si c'était moi qui posais problème, parce que j'avais l'impression de n'être sûre de rien contrairement à toi. C'est pour ça que j'ai pris le temps de réfléchir à nous et à ce que je voulais. Et au final, je me suis rendu compte qu'en fait, j'étais sûre d'une chose entre nous: je te veux toi. Par contre, pour le reste, je te demande juste d'être un peu patient. De me laisser le temps d'apprivoiser tout ça, de me laisser le temps d'apprendre comment faire. J'avais pas prévu que tout arrive aussi vite. J'avais pas prévu de te rencontrer et t'as changé pas mal des plans que je m'étais fait. Il me faut juste encore un peu de temps. »

    En disant tout cela, Magda avait fixé ses doigts. Elle n'avait pas réussi à regarder Martijn. Elle ne l'avait donc pas vu se mettre, lui aussi, à genoux face à elle. Il posa un doigt sous le menton de Magda pour l'obliger à relever la tête.

« Un jour, tu m'as dit que tu ne pensais pas retomber amoureuse, jusqu'à ce que tu me rencontres. Eh bien moi, avant de te rencontrer, je détestais les jeudis. C'est con, mais je haïssais cette journée. Aujourd'hui, enfin, depuis ce premier jeudi d'octobre, depuis que je t'ai rencontrée, j'attends les jeudis et je les adore. Voilà, c'est une des raisons pour lesquelles je t'aime Magda. Parce que grâce à toi, quand mon réveil sonne le jeudi matin, je souris, juste en sachant que le soir, on aura notre moment. Un moment rien qu'à nous. J'ai plein d'autres raisons de t'aimer et ça, ça en est juste une toute petite. Je t'aime et s'il y en a un qui risque de trop en faire entre nous, ça sera moi. Si, je te jure, réitéra Martijn devant le petit sourire de Magdalena. Ça sera moi parce que j'ai besoin de te montrer que je t'aime. J'ai besoin de te le montrer parce que j'ai peur que les mots ne suffisent pas pour que tu y croies. Et si comme preuve d'amour, tu me demandes juste te laisser du temps, alors prend le temps qu'il te faut, Magda. On a tout le temps qu'il nous faut. »

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