Chapitre 29.2 - Saint-Valentin

Chapitre Vingt-Neuvième - Partie II


A la fin des cours de sa journée, Magda n'avait pas eu de message de Martijn de la journée. Son dernier message datait de la veille au soir, quand il lui avait demandé à quelle heure elle finissait ce mardi. Suite à ce message, elle s'était imaginé que Martijn viendrait la chercher à l'université pour qu'ils passent une soirée ensemble, mais à la sortie de la fac il n'y avait aucun signe de lui. Quelque peu déçue, Magda partit en direction du parc à vélo et, alors qu'elle s'apprêtait à détacher son vélo et partir, elle remarqua une ligne tracée à la craie sur le sol. Cela partait de son vélo et allait jusqu'au fond du parking. Intriguée, Magda suivit le chemin dessiné et au bout elle trouva une feuille de papier scotchée sur la barrière. Elle arracha le papier et lut les quelques lignes écrites.

Je sais qu'on n'est pas jeudi, mais on pourrait peut-être, tout de même, se retrouver pour un café :)

Je t'attends

Marty <3

Magda sourit à la lecture du message. Elle retourna le papier pour regarder si Martijn avait laissé un autre message au dos mais ce n'était pas le cas. Elle plia la feuille pour la mettre dans son sac puis retourna à son vélo pour prendre la direction du café où elle avait vu Martijn pour la première fois, cinq mois auparavant. Durant tout son trajet, Magda avait un sourire qui n'allait pas la quitter de toute la soirée. Elle ne savait pas bien ce que Martijn lui avait organisé mais elle était persuadée que ça allait lui plaire. Elle arriva au café et, comme à son habitude, elle passa d'abord prendre une boisson chaude. Il faisait beau à Amsterdam ce jour-là ; beau mais froid. Sur son vélo, Magda avait senti l'air gelé mordre son visage et ce dont elle avait envie, c'était un très grand capuccino. Elle attendit à peine quelques minutes dans la file d'attente:

« Bonjour, lança la serveuse toujours occupée avec la caisse.

-Bonjour, un capuccino s'il vous plaît.

-Vous êtes Magdalena ?, demanda soudainement la serveuse qui avait enfin levé son regard vers elle.

-Oui...

-Dire que j'ai passé l'après-midi à vous guetter et que j'ai failli vous louper. Bref... Je m'occupe de vous. »

La serveuse se pencha sous la caisse et sortit un gobelet en carton du meuble.

« Karl, un cappuccino XL, dit-elle à son collègue qui s'occupait de remplir les commandes. »

Le dit Karl attrapa le gobelet et entreprit de réaliser le café demandé.

« J'avais pas précisé un XL...

-Le garçon qui est venu ce matin a dit que vous alliez passer dans l'après-midi et que vous choisiriez ce café. Il a aussi dit que vous ne préciseriez pas XL, mais qu'il fallait vous servir un XL tout de même parce que quand vous arriveriez à la fin de votre café, vous alliez vous dire qu'il avait un goût de trop peu. Il a précisé qu'il fallait mettre un peu de miel dans votre café et pas trop de lait parce que c'était ce que vous préfériez. Vous êtes bien Magdalena ? Et vous connaissez bien Martijn ?, demanda la serveuse inquiète devant le silence de la jeune femme.

-Martijn est passé ici ?

-Ce matin. A l'ouverture. Il vous a écrit un message sur votre gobelet, vous verrez. C'est pour ça qu'il ne fallait pas que je me trompe de personne, expliqua la serveuse en lui tendant son gobelet en carton. Faites attention c'est chaud.

-Merci. Trois euros quatre-vingt, c'est ça ?, demanda Magda en cherchant son portefeuille dans son sac.

-Laissez, il a déjà réglé.

-C'est vrai ?

-Absolument, répondit la serveuse en souriant. Vous avez de la chance, vous savez, je connais plus d'une amie qui aimerait bien être à votre place aujourd'hui. Il faut que je vous laisse, je dois m'occuper des clients suivants. Bonne Saint-Valentin.

-Oui, oui, Bien sûr. Merci beaucoup. »

La serveuse lui adressa un dernier sourire et salua le nouveau client. Magda porta alors un peu plus d'attention au message que Martijn lui avait laissé sur son gobelet.

Je savais que tu allais choisir celui-ci. Je te connais par cœur. Et comme je te connais, je suis persuadé que là, tu as faim. Tu peux toujours aller t'acheter des churros et moi, je t'attends à cette fontaine où l'on aime se moquer des touristes. Marty <3

Magda se mit à se demander si Martijn comptait la faire marcher dans toute la ville de cette manière, puis elle se surprit à remarquer que ça ne la dérangeait pas tellement. Voir pas du tout. Magda n'alla pas s'assoir à une table ce jour-là, elle voulait savoir ce que Martijn lui avait préparé. Elle remonta donc sur son vélo, son gobelet de café à la main. Quelques minutes de trajet et un arrêt pour acheter des friandises plus tard, elle se retrouva devant le Rijksmuseum. Elle marcha jusqu'au plan d'eau où ils avaient l'habitude de finir leur soirée quand le temps le leur permettait. Il n'y avait aucun signe de Martijn. Magdalena tourna sur elle-même en cherchant ce qu'il avait bien pu lui laisser comme indice cette fois-ci mais il n'y avait rien. Elle s'assit alors sur le bord de la fontaine pour terminer son café et ses churros. Peut-être que Martijn allait venir la rejoindre ici. Elle avalait la dernière gorgée de café quand elle remarqua ce vendeur de ballon. Enfin, ce qu'elle remarqua en premier, c'était l'un des ballons que tenait le vendeur. Il y en avait un en forme de crocodile. Magda hésita, si elle allait le voir et que Martijn n'avait pas eu la même idée, elle aurait l'air ridicule ; mais elle était à peu près sûre que Martijn avait pensé comme elle. Elle s'approcha alors de l'homme et lui demanda le ballon en forme de crocodile.

« C'est vous, Magdalena ?

-Oui, c'est moi, sourit la jeune femme.

-J'ai autre chose pour vous alors. »

L'homme lui tendit le ballon qu'elle venait de lui demander et ouvrit sa sacoche pour en sortir une enveloppe.

« Un jeune homme m'a laissé ça pour vous tout à l'heure.

-Merci beaucoup et bonne journée, dit-elle en ouvrant déjà l'enveloppe et en s'éloignant. »

Cette fois-ci, Martijn ne lui avait pas écrit de mot. Il lui avait fait un dessin. Il l'avait dessiné elle, avec une guitare dans les mains. Magdalena retourna le papier pour voir s'il avait rajouté un indice, il n'y avait qu'un PS:

PS: Je ne suis pas sûr que ce ballon ressemble à l'alligator avec lequel je me suis battu, mais c'est ce que j'ai trouvé de plus ressemblant dans le coin.

Magdalena regarda encore une fois le dessin en essayant de deviner où Martijn voulait l'emmener cette fois-ci. La seule idée qui lui venait c'était le Vondelpark. Elle retrouva donc son vélo et parcourut la bonne centaine de mètre jusqu'au parc à pied. Elle passa le portail en fer forgé et tenta de retrouver l'arbre sous lequel ils avaient passé un dimanche après-midi entier. Elle sut qu'elle l'avait trouvé quand elle aperçut une feuille blanche collée sur un arbre. Une flèche était dessinée dessus pour désigner un creux dans le tronc de l'arbre. Magdalena commença par décrocher la feuille et la retourna sans trouver de message de Martijn. Elle plongea alors la main dans le creux de l'arbre et y trouva un iPod. Elle enfila les écouteurs et alluma l'appareil. Elle s'attendait à entendre une de ses musiques préférées, mais ce qu'elle entendit fut mieux que ça:

« Ah, ça marche, fit la voix de Martijn dans ses oreilles. Nickel. Bonjour Magda. Pour commencer, j'espère que ta journée a été extraordinaire. Si tu veux mon avis, toutes tes journées devraient être extraordinaires et j'y travaille. Mais pour l'instant, on va juste s'occuper de rendre celle-ci hors du commun. Alors, ne me cherche pas dans le paysage, je ne suis pas là. Et si tu veux bien me faire un tout petit peu confiance, je ne vais pas te dire tout de suite où je suis. Si tu veux me trouver tu as juste à suivre les indications que je vais te donner. Va reprendre ton vélo pendant que moi, je choisis une musique pour le voyage. »

La voix de Martijn s'arrêta et Magda reconnut la musique dès les premières notes. C'était une chanson des Life of Dillon qu'elle n'arrêtait pas d'écouter en ce moment. Au début, Martijn l'aimait bien aussi, mais elle l'écoutait et la chantait tellement souvent qu'au bout de deux semaines, il ne pouvait plus l'entendre. Magda remonta sur son vélo en gardant un écouteur dans une de ses oreilles et suivit les instructions de Martijn qui ponctuaient la playlist qu'il lui avait préparée. Elle circulait entre les canaux en alternant les virages à gauche et les virages à droite pour finir par arriver sur Prinsengracht.

« C'est le numéro 657. Le code c'est 4113 et c'est la porte du quatrième étage. A tout de suite. »

La voix de Martijn laissa place à une chanson d'EDEN, ce chanteur irlandais qu'il lui avait fait découvrir. Magdalena tapa les quatre chiffres qui lui avaient été donnés, sur le digicode. Elle monta les quatre étages à pieds et arriva essoufflée en haut. Elle décida d'attendre un peu avant d'ouvrir la porte car elle ne voulait pas arriver devant lui à bout de souffle et toute rouge par l'effort qu'elle venait de faire. Une fois sa respiration calmée, elle appuya sur la sonnette. Le bouton était surmonté d'une petite étiquette qui indiquait chez qui elle se rendait: « Louis Van Den Wall ». Elle poussa la porte sans en attendre l'autorisation.

Magda arriva directement dans une petite cuisine. Elle tourna d'abord la tête sur sa gauche où se trouvait un salon où le canapé avait été déplié en lit mais il n'y avait aucun signe de Martijn. Elle tourna alors la tête sur la droite et elle le vit. Il était assis sur le rebord de la fenêtre et la fixait avec un sourire qui donnait à Magda une seule envie: le prendre dans ses bras et l'embrasser. Elle posa l'iPod sur la table et s'approcha de lui pour se placer entre ses jambes, Martijn prit le ballon qu'elle avait toujours dans les mains et l'accrocha à la poignée de la fenêtre.

« Je crois que les gens m'ont pris pour une folle à me balader avec un crocodile attaché à mon vélo, lui confia Magda. »

Cette remarque fit sourire Martijn qui passa ses mains dans les cheveux de Magda pour les faire passer derrière ses épaules. Il observait Magda avec ce profond regard qui aurait pu la faire sentir mal à l'aise mais qui, au contraire, la faisait sentir comme le plus belle personne de la terre.

« Pourquoi tu ne dis rien ?, finit-elle par demander.

-Pourquoi tu veux que je dise quelque chose ?, murmura-t-il.

-Je ne sais pas. »

Martijn passa ses bras autour de la taille de la jeune fille pour la tenir encore plus proche de lui. Magda posa alors ses mains sur les joues de Martijn pour l'embrasser. A la fin de leur baiser, elle laissa ses bras autours des épaules de Martijn et ils restèrent dans les bras l'un de l'autre un long moment. En silence. Sur le bord de la fenêtre, Magda avait une vue sur le canal, en bas de la rue, et le soleil réchauffait son visage. Elle n'aurait échangé sa place pour rien au monde.

« Marty, je peux t'avouer un truc ?

-Oui.

-Avec la préparation de mes oraux, j'ai pas réalisé qu'on était déjà mi-février ; je ne m'en suis rendu compte qu'hier. J'avais rien prévu pour aujourd'hui et j'ai rien trouvé pour toi. Après tout ce que tu as organisé je me sens mal...

-Faut pas. C'est pas grave, t'inquiète pas, la rassura Martijn. Et puis t'es là, c'est déjà un cadeau ça.

-Mouais... Je pense que j'aurai pu trouver mieux.

-Moi, je te dis que tu n'aurais pas pu trouver mieux. »

Magda ne savait si Martijn était sérieux ou pas, parce qu'elle ne pouvait pas voir son visage. Elle ne posa pas de question et se contenta d'embrasser ses cheveux.

« C'est normal qu'on soit chez Louis et qu'on puisse rester comme ça sans qu'il vienne nous déranger ?

-Oui. Louis n'est pas là ce soir. Il fait une soirée avec Sam et Staas. Et il nous a aimablement prêté son appartement pour toute la soirée et même la nuit.

-Sans condition ?

-Si. C'est Louis quand même, sourit Martijn. On doit nourrir Coconuts, ce qui est déjà fait. Il a aussi dit, je cite, « qu'on ne devait pas traumatiser l'esprit pur et naïf de son petit chat ». Et il a bien insisté sur l'interdiction d'aller dormir dans son lit. Mais à part ces trois règles, rien de spécial.

-Il m'impressionne, rit doucement Magda. Et on passe toute la soirée ici ?

-Alors ça, ça dépend de toi. Y a plusieurs choix possibles. Soit, on va au restaurant dans lequel j'ai réservé et après on peut aller au ciné ou juste se balader ; j'ai vu qu'ils passaient des films spécialement pour aujourd'hui dans plusieurs salles. Sinon, on peut faire nos rebelles et rester ici même si j'ai réservé. J'ai acheté des trucs à manger, et après on peut regarder un film ou autre si t'as des idées. J'ai taxé des DVD à ma sœur. On peut aussi aller au resto et revenir ici après. Ou on peut manger ici et aller au ciné après. Bref, on fait comme tu veux.

-T'as vraiment tout prévu.

-J'ai essayé. Alors ?

-On peut rester ici ?

-On peut rester ici. Par contre, je veux bien que tu prépares à manger. Parce que si je me plante, on n'aura pas assez pour recommencer.

-Alors disons que ce sera mon cadeau à moi, sourit Magda en s'éloignant vers la petite cuisine. »

Elle sentit son bras être retenu par la main de Martijn.

« Embrasse-moi encore une fois, lui demanda-t-il. »





--- NDA ---

Et voilà !!

Je vous avais promis un chapitre plus long et plus mignon. Histoire que Magda arrête de pleurer deux minutes :p

La semaine prochaine sera la dernière semaine avec deux chapitres... Joie de la rentrée de septembre... Je préférais prévenir à l'avance... En tout cas, mardi y a chapitre :)

Bon dimanche à tous et  à mardi les pioupious :)

Uthopie.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top