Chapitre 29.1 - Saint-Valentin

Chapitre Vingt-Neuvième - Partie I

    Jan, Louis et Martijn s'étaient installés dans le salon de l'appartement de Louis. Ils avaient prévu de sortir en ville, mais le mauvais temps avait contrecarré leurs plans. Alors ils étaient restés à l'intérieur et avaient allumé la PS4. Ils s'apprêtaient à commencer leur troisième match FIFA de la journée, Louis et Martijn jouant ensemble alors que Jan faisait bande à part. Louis avait fini par avoir pitié des résultats désolants de ce dernier et avait proposé de changer les équipes.

« Jan... T'es sur que tu ne veux pas faire équipe avec l'un de nous. Parce que le score fait plus penser à un set de tennis loupé, qu'à un match de foot.

-Moi, je veux bien jouer avec lui, fit Martijn. »

    Louis se réjouit du choix de Martijn, car il était beaucoup trop mauvais joueur pour faire équipe avec Jan. Alors qu'ils étaient au beau milieu de la deuxième mi-temps et que Louis perdait le match, Jan s'exclama:

« Pause !

-Pourquoi tu cris, toujours « pause » quand je m'apprête à marquer un but ?, demanda Louis quelque peu énervé.

-C'est Hannah, faut que je décroche.

-Mais je crois que plus canard que lui, on fait pas. Marty, joue !

-Si tu joues et que finalement on perd..., menaça Jan.

-T'inquiète. Le prend pas mal mais j'ai besoin de personne pour le battre, sourit Martijn.

-T'es beaucoup trop confiant Gelderman. Ça va te perdre »

    Trois buts de Martijn plus tard, Louis finit par lui demander, du bout des lèvres, de mettre le jeu en pause.

« Tu veux une bière ?, demanda l'hôte à son invité.

-Ouais. Vas-y. »

    Après avoir pris les deux bouteilles de verre dans le frigo, Louis revint vers le canapé où il se laissa tomber à côté de son ami.

« Alors, comment ça va avec Magda ?

-Ça va.

-Ça va bien ou ça va pas bien ?

-Tu sais que ta curiosité pourrait devenir gênante, rit Martijn.

-Je m'assure juste que toi, tu vas bien, se justifia Louis.

-Alors, je te rassure: je vais bien. Très bien même, conclut Martijn avec un petit sourire sur le visage.

-J'en conclu que tu as suivi les conseils avisés de Sam et que vous avez parlé.

-Oui. J'ai fait ça.

-Et elle t'a expliqué le pourquoi ?

-Oui. »

    Martijn ne rajouta rien et porta le goulot de la bouteille à sa bouche ; Louis l'imita et les deux amis restèrent un moment en silence, côte à côte, en attendant Jan qui ne revenait pas.

« Elle m'a parlé de son ex, finit par dire Martijn.

-Ah... Jamais bon ça. Et alors ?

-Et alors je te jure que, si un jour, je croise ce fils de pute...

-Houla... Il est passé où monsieur Paix-Dans-Le-Monde ?

-Il s'est barré. Loin. Très loin. Mais je suis sérieux Louis. Je crois que... En fait je sais même pas comment je réagirais tellement il me dégoute. Mais à part l'évocation de ce connard, reprit Martijn après quelques secondes de silence. Tout va magnifiquement bien entre nous.

-Entre qui et qui ?, demanda Jan en revenant dans le salon.

-Entre Magda et moi, sourit Martijn. C'est bon ? On peut reprendre ? »

    Jan se réinstalla, lui aussi, dans le canapé et la partie reprit.

« Et toi, Louis ? T'en es où avec Sarah ?

-T'es obligé de parler d'elle quand vous approchez de mon but ? Sérieux !, s'énerva Louis. Je suis sûr que vous faites exprès pour me déconcentrer !

-Ça n'avance pas donc..., conclut Jan.

-Ça fait quatre ans que ça n'avance pas. Louis, tu crois pas que tu devrais peut-être passer à autre chose ?

-C'est facile à dire mais moins facile à faire. Et puis, surtout, j'en n'ai pas envie. Je crois que je préfère aimer en silence pour l'instant. Et vous verrez que, quand son mec va la larguer, elle va se rendre compte que je suis là et que je suis le mec qui lui faut.

-C'est ça ton plan ? Attendre qu'elle le quitte ? Ou que lui la quitte.

-Oui. Oui, c'est ça mon plan. Et ça va finir par marcher, vous allez voir. Pour l'instant je suis le pote sympa.

-Mais t'as jamais essayé d'aller voir d'autres filles ? Peut-être que tu arriverais à l'oublier.

-Il s'est tapé tous les modèles de l'école, informa Martijn.

-Quels modèles ?

-Pour nos cours de dessins, y a des gars et surtout des filles qui viennent poser. Il se les est toutes tapées.

-Pas toutes !, se défendit Louis. La vieille de cinquante ans qui était passé l'année dernière, je ne me la suis pas tapée.

-Peut-être quelques exceptions mais tu vois le principe ?

-Je vois, oui, rit Jan. Pourquoi tu ne nous en...

-Parce que je ne m'appelle ni Jan, ni Martijn, et qu'avec elles, c'est juste pour le sexe. Et puis vous me faites chier ! Vous pouviez pas me laisser gagner ?

-Il serait pas un peu mauvais joueur ?

-A peine, rit Martijn alors que la partie se terminait. Mais Jan a raison, y en a peut-être une avec qui t'aurais pu essayer un truc, non ?

-Non. Et puis moi, je suis bien comme ça. Parce que moi, la semaine prochaine, j'ai pas de Saint-Valentin à préparer et je m'en porte très bien ! Je vais me mettre devant le match de foot et ça va être une super soirée.

-Avec pizza et bière ?, demanda Jan.

-Exactement.

-Tu sais que t'es qu'un gros beauf ?

-Stop !, s'exclama soudain Martijn. La Saint-Valentin, c'est la semaine prochaine ?

-Oui.

-J'en connais un qui a oublié, se moqua Louis. Mais t'inquiète, je suis sûre que Magda n'est pas le genre de fille à vouloir fêter ça.

-Tu ne crois même pas à ce que tu viens de dire, soupira Martijn. Je suis dans la merde.

-Je veux pas t'enfoncer encore plus, mais, si tu foires votre première Saint-Valentin, elle va te le rappeler dès qu'elle le pourra. Après, je veux pas te mettre la pression, hein.

-Tu le stresses là, Jan. Après, il va avoir des idées de merdes.

-Non, mais je vais réfléchir et je vais trouver une idée. Une bonne idée. Ça va aller, se rassura Martijn. Il me reste une semaine.

-Au pire, t'as qu'à lui écrire une chanson. T'avais fait ça à une fille... comment elle s'appelait ? La rousse là... Tu sais, personne l'aimait à l'école...

-Emna ?

-Emna ! Exactement !

-Louis... On avait huit ans... Donc, non. Non. Je ne vais pas écrire de chanson à Magda comme je l'avais fait pour Emna quand on avait huit ans. C'est ridicule. Et si t'as d'autres idées de merde, garde-les pour toi. Merci.

-Moi, je veux juste t'aider.

-Je t'appellerais si j'ai besoin d'aide. T'inquiètes. Et dis à ton chat t'arrêter de bouffer mes lacets avant que je le passe par la fenêtre. Ça fait cinq fois depuis que je suis arrivé, et je me suis toujours demandé si les chats retombaient sur leurs pattes, même lancés du quatrième étage. »

X+X+X+X+X

    Magda et Erda étaient chacune sur leur vélo. Elles roulaient tranquillement vers le centre-ville pour rentrer chez elles. C'était la fin de l'après-midi et le soleil commençait déjà à tomber sur la ville.

« Tu vois Martijn ce soir ?

-Non, ce soir je vais au théâtre avec Max.

-Voir quoi ?

-Je sais pas. J'ai pas regardé, dit Magda. Mais je suis sûr que ça va être cool.

-J'espère pour toi, sinon, ça va être très long, rit Erda. Et j'imagine que tu vois ton petit Marty demain ?

-Aucune idée.

-Bah Magda...

-Quoi ?

-Demain, c'est la Saint-Valentin. Vous avez rien de prévu ? T'as rien prévu ?

-J'ai complètement oublié, avoua Magda. Je suis tellement occupé par les oraux que j'y ai pas pensé du tout... Je suis nulle...

-Mais non, je comprends. C'est vrai que ces oraux sont importants pour toi. Je suis certaine que Martijn ne t'en voudras pas, la rassura Erda. Et puis s'il ne t'as pas dit de réserver ta soirée, si ça se trouve il a oublié aussi. Tu ne m'avais pas dit qu'il avait un examen cette semaine ?

-Il aidait Louis pour ses rattrapages. Mais c'était juste aujourd'hui.

-Bah voilà, il a été super occupé aussi. Vous n'aurez qu'à faire ça un autre jour.

-Non, mais ça craint là..., se plaignit Magda en descendant de son vélo devant chez elle.

-Oh allez, Magda, relativise, c'est pas très grave. Ça peut arriver.

-Il va me détester.

-Alors ça c'est peu probable, rit Erda devant la mine de son amie. Et si vraiment, tu veux avoir un truc pour lui, il te reste une petite soirée pour trouver une idée.

-Ouais, je vais chercher. A demain ?, demanda Magda en embrassant Erda.

-A demain ! »

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