Chapitre Vingt-Troisième

Quand Magda avait ouvert les yeux, Charlie était déjà levé, ce qui la ravit au plus haut point car elle put faire ce qu'elle préférait faire le matin dans son lit, à savoir, l'étoile de mer. Elle dut rester vingt bonnes minutes ainsi dans son lit à écouter les vagues se casser contre les rochers et le silence qui régnait dans la maison, avant de se lever, poussée par les grondements de son ventre. Elle attrapa son sweat qui trainait sur sa commode et descendit, en trainant des pieds, à la cuisine où elle trouva Primaël et Camille qui finissaient de prendre leur petit déjeuner. N'étant pas encore totalement réveillée, elle les salua avec un geste de la main puis se dirigea vers le frigo.

« Le lait est ici, fit Primaël en secouant la bouteille.

-Il me faut un café.

-C'est pour ça que t'as ouvert le frigo ?

-Hé ! Je suis pas encore bien réveillée alors laisse-moi tranquille, grogna Magdalena. »

    Elle entendit les rires de Camille et Primaël mais elle préféra les ignorer. A la place elle alla vers la cafetière se préparer son café, une fois coulé, elle y rajouta un peu de miel et prit place face à Camille.

« Tiens, ça c'est du pain, t'as de la confiture, du beurre, du beurre de cacahouète ou du Nutella pour aller avec. T'as aussi des yaourts et de la compote. Ça va aller ?

-Oui. Merci, Camille. Et juste, qui mange du beurre de cacahouète dans cette maison ? Je croyais qu'on était tous d'accord pour dire que c'est immonde.

-Annabeth.

-Ah ouais... Possible. Et il est où Charlie ?

-Je suis là !, cria une voix sans que Magda sache d'où elle venait.

-J'ai pas ouvert les yeux encore. C'est où là ?

-Salle à manger. Tu sais que tu m'as tapé cette nuit ?

-Tu sais que je bouge la nuit.

-Ouais mais quand même..., se plaignit Charlie.

-Evitez de vous prendre la tête dès le matin, s'il vous plait.

-Ouais désolée. »

    Magda saisit une baguette et entreprit de commencer son petit déjeuner. Elle avala quelques tartines et une compote puis se cala au fond de sa chaise, sa tasse de café fumante dans les mains. Elle attendait de se réveiller et pour l'instant, ça ne venait pas.

« Dis Magda ?, fit la voix de Charlie dans l'autre pièce.

-Mmmh ?

-Ça se prononce comment J et N à suivre en néerlandais ?

-Le J comme un Y. Pourquoi ?

-Euh... C'est qui... Martijn ? »

    Avec cette phrase, Charlie avait réussi à faire ce que le café peinait à faire. Il avait réussi à réveiller Magda en quelques secondes. Devant elle, elle vit Camille sourire ; et à côté d'elle c'est son frère qui souriait.

« C'est le Dieu de ton téléphone ?, murmura Camille à l'attention de Magda.

-C'est un ami, se contenta-t-elle de répondre.

-Un très bon ami ?, continua Charlie en arrivant dans la cuisine avec la tablette familiale.

-On peut dire ça... Ouais...

-Le genre d'ami qui t'envoie des petits cœurs par message dès qu'il se lève ?

-De quoi tu parles ?

-T'as oublié de déconnecter ton compte Facebook quand tu as utilisé la tablette. Et j'ai pu ainsi voir que Martijn t'avait envoyé un message ce matin. Un message avec un petit cœur.

-Charlie... T'es pas cool... T'aurais pas dû lire.

-Elle a raison, t'aurais pas dû lire, confirma Primaël

-Je suis pas là pour être cool. Et bien sûr que je devais lire. Imagine que notre sœur était en communication avec un tueur en série. Alors c'est qui ?

-C'est pas un tueur en série. C'est un ami avec qui je m'entends bien.

-Rien de plus ?

-Non.

-Menteuse.

-Bon là tu m'emmerdes Charlie ! Donne-moi cette tablette.

-Non.

-Charlie, t'es chiant !

-Pourquoi tu t'énerves ?

-Mais c'est toi qui m'énerves ! Déconnecte toi de mon compte et arrête de me faire chier dès le matin !

-Déconnecte toi, Charles, lui conseilla Camille. »

    Charlie obtempéra et reposa la tablette sur la table de cuisine.

« C'était pas la peine de t'énerver, je posais juste une question.

-Ouais. C'est ça. Bon, je vais prendre ma douche, lança Magda en quittant la cuisine.

-T'as pas fini ton café !

-Il est trop chaud, dit-elle en montant les escaliers.

-T'étais obligé de faire chier ton monde dès le matin ?, demanda Primaël en regardant Charlie.

-Mais quoi ?! Je m'intéresse à sa vie.

-Non. T'es juste relou.

-Mais attends, t'as vu comment elle s'est énervée ? Clairement, c'est pas juste un ami.

-Et alors ? Laisse-la vivre sa vie. Elle n'a plus autant besoin de toi, Charlie.

-Et si elle tombait sur un mec du même genre qu'Augustin ?

-Et bien, comme Augustin, on ne ferra rien. Et si un jour elle a besoin, on sera là. C'est tout ce qu'il y aura à faire. Mais fais lui confiance un peu, c'est une fille intelligente, elle ne se fera pas avoir deux fois. Tu verras. »

X+X+X+X+X

    Magda ne savait pas pourquoi elle s'était autant énervée contre Charlie. Elle savait qu'il n'y avait pas de quoi, elle savait que Charlie n'avait pas vu ce qu'il y avait de mal et que ce n'était pas méchant de sa part. Mais voilà, elle s'était énervée. Actuellement, elle était assise sur la moquette, au pied de son lit, elle attrapa son téléphone pour mettre de la musique afin de sa calmer. Elle appuya sur la musique en aléatoire, son téléphone mis en route In The Name Of Love, mais la version acoustique, celle qu'elle préférait. Elle ferma les yeux et écouta simplement la musique ; soudainement la voix de Bebe Rexha fut coupée par la sonnerie de son téléphone, l'avertissant ainsi d'un message.

De DIEU:

T'as vu mon message sur Facebook ?

De MAGDA:

Mon frère.

De DIEU:

Hein ???

De MAGDA:

Mon frère à vu le message mais pas moi.

De DIEU:

Il a dû me prendre pour un taré avec mon bonnet Télétubbies...

    Intriguée, Magda cliqua sur le logo de l'application correspondante afin de voir elle-même la  photo dont parlait Martijn.

De MAGDA:

Il a surtout vu les cœurs du message d'après, ce qui m'a valu un interrogatoire.

C'est quoi ce bonnet ?

De DIEU:

C'est un des cadeaux pour ma petite cousine. Il me va bien, non ? Je voulais lui piquer.

De MAGDA:

Par comparaison, tes lunettes te vont mieux xD

De DIEU:

C'est ce qu'on m'a dit. Mais les deux ensemble, c'était magnifique !

Et t'as répondu quoi à l'interrogatoire de ton frère ?

De MAGDA:

Ne te balade pas avec le bonnet et les lunettes quand tu seras au ski.

Bah rien.

De DIEU:

Comment ça rien ? Tu ne lui as pas dit qu'on était ensemble ?

De MAGDA:

On est ensemble ?

De DIEU:

...

De MAGDA:

C'est pas ce que je voulais dire, mais... On ne se l'est pas dit clairement et... Je savais pas trop.

De DIEU:

Tu ne savais pas quoi ?

De MAGDA:

Ce que tu voulais.

Ce qu'on était.

Ce que je voulais.

De DIEU:

Personnellement, je sais exactement ce que je veux.

De MAGDA:

Je ne sais pas si je suis prête pour une relation et toutes les obligations que ça engendre.

De DIEU:

D'aaaaaaccord.

Magda ? Tu sais que tu as une vision assez personnelle du couple ? Il ne doit pas y avoir d'obligation entre nous. Je ne veux pas qu'il y ait d'obligation entre nous. Jamais. Je veux que rien ne change, mise à part le fait que maintenant, je peux t'embrasser quand je veux.

J'aime bien cette dernière partie.

De MAGDA:

Je suis sérieuse Martijn.

De DIEU:

Moi aussi. Je suis très sérieux.

Tu ne sais pas ce que je veux donc je te le dis: je veux qu'on soit ensemble Magda. Je veux que tu sois ma copine, ma petite-amie, ma bien-aimé, ma meuf,... Faut que je trouve d'autres mots ? Ou est-ce que tu as saisi l'idée du truc ?

De MAGDA:

Je crois que j'ai saisi l'idée du truc :)

De DIEU:

Donc on a aussi la réponse à ce qu'on est, non ?

De MAGDA:

Je crois oui.

De DIEU:

Pourquoi tu ne veux pas l'écrire ?

De MAGDA:

Bah, si, pourquoi ?

De DIEU:

Bah vas-y. Ecris-le :)

T'en met du temps pour écrire 4 mots...

De MAGDA:

On est en couple ?

De DIEU:

Pas tout à fait...
Magda. On est en couple. Pas de point d'interrogation. Je veux que tu sois sûre de ça.
Et quant à ce que toi tu veux, je ne peux pas le savoir à ta place. Mais Magda, je t'assure que rien ne va changer entre nous. Je veux garder tout pareil. Ne t'en fais pas pour ça, d'accord ?

De MAGDA:

D'accord

Merci Marty :)

De DIEU:

Je sais pas pourquoi, mais de rien :)

De MAGDA:

Merci de toujours trouver quoi me dire <3

    Au même moment, quelqu'un toqua à la porte de la chambre de Magda, et la tête de Charlie apparut dans l'embrasure.

« Je peux récupérer le chargeur de mon téléphone ?

-Oui, oui. Vas-y.

-Merci.

-Et Charlie ?, demanda Magda alors que son frère se penchait pour débrancher son chargeur.

-Ouais ?

-C'est mon copain. Martijn. C'est mon copain.

-Donc faut que je m'entraine à prononcer son prénom, parce que I-J-N à suivre c'est compliqué quand même.

-T'es con.

-T'es sûre qu'il manque pas de voyelle ?, demanda Charlie en sortant de la pièce. Ça simplifierait le truc.

-Oui, je suis sûre !, répondit Magda en souriant. »

X+X+X+X+X

« Fais voir ton billet, demanda Suzanne à son frère.

-Je suis siège 36E.

-Moi, je suis 35E...

-T'as besoin d'être à côté de moi pour une heure trente d'avion ? Tu m'aime à ce point ?

-Tu m'as dit que t'avais des films sur ton ordinateur. Si je suis devant, je pourrais pas voir... Tu crois que je pourrais demander à changer ?

-Tu pourras demander et tu verras bien.

-Qu'est-ce qui te met d'aussi bonne humeur ?

-Notre Noël était cool, c'est les vacances, on part au ski. Ça fait plein de bonne raison d'être de bonne humeur.

-Y a que ça ? Parce que le fait que notre avion ait une demi-heure de retard et qu'on se casse le dos dans ces sièges depuis des heures, que si on va au ski, ça veut aussi dire qu'il va faire froid, je trouve que ça fait aussi de bonnes raisons d'être de mauvaise humeur.

-Tu dis ça parce que t'as pas beaucoup dormi et du coup tu vois tout en noir.

-Mouais..., répondit Suzanne en laissant tomber sa tête sur l'épaule de son frère. Je crois que je vais dormir là.

-Je vais chercher un café pour votre mère, vous voulez quelque chose à boire ?, demanda  soudainement Gregor, leur père.

-Non, merci, répondit Martijn.

-Moi, je veux bien un chocolat chaud, s'il te plait.

-Je te ramène ça.

-C'est qui Magda ?, demanda Suzanne à son frère alors que le téléphone de ce dernier venait de s'illuminer.

-C'est ma copine, répondit Martijn en souriant.

-C'est la blonde qui était là samedi et que t'as embrassé devant la porte ?

-T'as cru que j'embrassais toutes les filles qui passaient ou quoi ?

-Je demandais confirmation parce que...

-Parce que ?

-Parce que c'est pas trop ton style.

-Mais c'est quoi votre problème avec mon style. Louis m'a dit la même chose.

-Pour une fois que Louis ne dit pas un truc débile. Ce que je voulais dire c'est que... bah que... euh... physiquement parlant... bah, elle a des formes quoi. Et je pensais pas que ça pouvait te plaire, comme genre de fille.

-C'est complètement con ce que tu dis. Vous pensez vraiment que je suis le genre de mec à m'arrêter que sur le physique.

-On peut pas dire que toutes tes ex descendaient d'Einstein. Donc oui, je pensais que tu étais ce genre de mec. Mais après si t'es bien avec elle, c'est cool.

-Exactement. Et la prochaine fois si c'est parler pour rien dire, bah ferme-la. C'est mieux.

-Marty... Le prend pas mal... Je disais pas ça méchamment. »

    Martijn ne répondit pas à sa sœur et se contenta d'augmenter le son de sa musique dans son casque.

--- NDA ---

Bon pas le chapitre dont je suis le plus fière, je vais pas vous mentir. Mais c'est un peu un chapitre de transition. On va pas tarder à entrer dans la troisième partie de l'histoire, un peu plus tournée vers Magda et son passé.

Je vous en dit pas plus, faudrait pas que je gaffe ^^

Pour la version de "In The Name Of Love" que Magda écoute dans sa chambre, si vous voulez la trouver taper "In The Name Of Love BBC" sur YouTube, c'est la première vidéo. J'adore tellement la voix de Bebe Rexha que je pourrais n'écouter que ça toute ma vie... ^^

Plein de bisous mes petits lecteurs adorés et à mardi !! :)

Je vous aime.

Uthopie.