Chapitre 20.2 - Soirée de Noël

Chapitre Vingtième - Partie II

Sam et Staas étaient les seuls qui ne restaient pas pour la nuit chez les Gelderman. Ils partirent peu de temps après l'épisode de la photo d'enfance de Magdalena. Après le départ, il fallait encore installer les différents matelas.

« On met un matelas dans ta chambre, il y a les deux places dans la chambre d'amis, on peut y rajouter un matelas et puis il y'a le lit de ta soeur, comptait Louis sur ses doigts. Ça fait... un, deux, et deux qui font quatre, plus un et un. Six ! J'ai toujours su que j'aurai dû aller en maths.

-Ma chambre c'est pas possible. J'ai des peintures sur le sol et j'ai juste réussi à faire un chemin entre mon bureau, mon lit et la porte. Donc laisse tomber. Et Suzanne a été très claire: personne dans son lit.

-Marty... Je suis fatigué alors fais un effort, putain. Et puis à quoi ça sert que ta mère t'ai installé un atelier si tu mets tes peintures dans ta chambre ?

-C'est comme ça. Et le lit que t'as prévu de mettre dans ma chambre, on le met dans la chambre de Suzanne on rajoute un matelas avec et c'est réglé, dit Martijn en tapant dans ses mains et en s'extirpant du canapé. Allez, au boulot. »

A eux six, tout fut mis en place en quelque minutes. Ils avaient convenus que Magda et Sarah dormiraient dans la chambre de Suzanne, tandis que les trois autres seraient dans la chambre d'ami. Une fois son matelas en place, Magda se dirigea vers la salle de bain où Sarah se brossait déjà les dents.

« Oh... Excuse-moi. Je vais attendre que tu aies fini.

-Tu peux te brosser les dents, ça me dérange pas, articula grossièrement Sarah avec sa brosse à dent dans la bouche.

-Merci, lui sourit Magda. »

Magda sortit de sa pochette de quoi se brosser les dents, son démaquillant et du coton. Elle commença par ses dents avant de s'occuper de son visage. Il régnait un silence de plomb dans la salle de bain. Elle se sentait observée par Sarah et n'était pas très à l'aise avec la hollandaise. Elle commençait à regretter de ne pas avoir plus insisté pour dormir dans la même pièce que Louis. Alors qu'elle s'apprêtait à dire quelques mots pour briser ce silence gênant, elle entendit la voix de Martijn dans le couloir.

« Magda, tu préfères quel oreiller ? Le gros tout mou ou le fin pas confortable ? »

Magda se tourna vers la porte de la salle de bain pour trouver Martijn avec un oreiller dans chaque main. Mais ce que regardait Magda ce n'était pas les oreillers, c'était Martijn. Il était torse-nu avec un simple jogging qui tombait sur ses hanches. Elle n'aurait jamais parié que Martijn était le genre de garçon à faire de la musculation et d'ailleurs, elle ne savait pas s'il en faisait, mais ce qu'elle savait à présent c'est que Martijn était légèrement musclé ; et ça lui plaisait pas mal.

« Magda ? Lequel ?

-Hein ? Euh... à droite. Non à gauche. Enfin je m'en fiche.

-Sûre ?

-Bah le plus épais, ça sera très bien.

-A droite donc. Je vais le mettre sur ton lit. »

Magda ne répondit pas et acquiesça simplement de la tête. Une fois qu'elle ne vit plus Martijn elle retourna près de la vasque. Sarah était toujours là.

« Tu ne devrais pas trop espérer de Martijn. Il t'aime bien, mais tu n'es pas trop son genre de fille, si tu vois ce que je veux dire.

-Euh, non. Désolée, je vois pas.

-Bah... Il sort pas avec les filles dans ton genre.

-Ça veut dire quoi les filles dans mon genre ?

-Arrête. Tu vois très bien ce que je veux dire.

-Euh... Non. Non, pas tellement.

-Martijn, il sort pas avec les grosses. C'est plus clair comme ça ?

-Ouais. C'est très clair comme ça, répondit la française en récupérant sa pochette et retournant dans la chambre de Suzanne. »

Une fois dans la chambre, elle s'installa dans son sac de couchage et resta dans le noir à attendre que Sarah rentre elle aussi dans la chambre. Toute seule dans le noir, son audition s'était décuplée: elle pouvait entendre ce qui se passait à l'extérieur de la pièce. Elle entendit des voix et des rires, elle reconnut le rire de Sarah, d'Hannah et Martijn. Puis quelques minutes plus tard, la porte de la chambre s'ouvrit et Sarah se glissa à son tour dans le sac de couchage. Magda était bien incapable de dire combien de temps elles restèrent ainsi dans le noir, mais au bout d'un moment, n'arrivant pas à trouver le sommeil, elle attrapa son téléphone et commença à se perdre sur les réseaux sociaux. Sur Instagram, elle tomba sur des photos de ses amis français. Ces photos dataient du soir même, visiblement Bastien et Pierre avaient, eux aussi, organisé une soirée pour les vacances. Elle tomba sur des photos de Marie et Bastien, des photos de Clarisse, Garance et Pierre, une vidéo de Mathis qui s'était mis en tête d'aller faire un bain de minuit. Ces vidéos et photos laissaient Magda dans un sentiment mitigé, elle était heureuse de les voir ainsi, et pressée de les retrouver d'ici quelques jours. Sa soirée aussi s'était extraordinairement bien passée. Extraordinairement jusqu'à la remarque de Sarah. Magda essuya rapidement une larme sur sa joue: il était hors de question qu'elle pleure pour cette conne. Elle repassait pour la énième fois la vidéo de Mathis courant vers l'eau avec Bastien et Pierre lui courant après pour l'en empêcher, quand elle reçut un message:

De MARTIJN:

Tu dors ?

De MAGDA:

Non.

De MARTIJN:

Moi non plus

De MAGDA:

Je vois ça ;p

De MARTIJN:

On se retrouve dans le salon ?

De MAGDA:

J'arrive.


Magda s'extirpa de son sac de couchage en essayant de ne pas trop faire de bruit. Elle ne savait même pas pourquoi elle faisait un effort. Elle sortit sans trop de difficulté et descendit les escaliers pour aller dans le salon. Quand elle arriva Martijn était déjà là, assis dans le canapé.

« T'as pas froid comme ça ?, demanda Magda en voyant son torse toujours dénudé.

-Non, ça va. »

Magda prit place à côté de Martijn, en jetant un léger coup d'œil à ce qu'il regardait sur Facebook. Il finit par verrouiller son téléphone et le posa sur l'accoudoir du canapé.

« Bon, Magda, commença Martijn avec sa tête appuyée contre le mur et les yeux fermés.

-Oui ?

-Vérité ou vérité ?

-Vraiment ?

-J'attends.

-Et bah, vérité je pense.

-Très bon choix. Alors... Est-ce qu'un jour tu me parleras de ton ex ?

-Tu commences fort.

-Je demande pas de m'en parler ce soir. Mais, juste, un jour. J'ai bien compris qu'il t'avait fait beaucoup de mal et je pense que je peux comprendre que tu n'aies pas envie d'en parler avec tout le monde. Mais j'aimerais quand même que tu m'en parles, à moi. J'aimerais que tu me fasses confiance, même si j'ai l'impression que tu ne la donnes pas facilement, ta confiance. Bref, j'aimerais qu'à moi, tu me racontes.

-Martijn... C'est pas que je te fais pas confiance, c'est que... »

Martijn tourna soudainement la tête vers la jeune française. Ses yeux étaient grands ouverts et son regard coupa Magdalena dans sa phrase.

« Tu me fais pleinement confiance ? Dis moi: « Martijn, je te fais confiance. ». »

Magda commença à ouvrir les lèvres mais aucun son ne sorti de sa bouche, à l'exception d'un « Je suis désolée. » au bout de quelques secondes.

« C'est pas grave, je t'en veux pas. Je t'en veux pas parce que je suis sûr que ce n'est pas de ta faute si tu es comme ça. Mais, Magda, est-ce qu'un jour tu m'en parleras ?

-Oui, dit-elle sans hésitation pour une fois.

-Très bien. Alors à toi.

-Vérité ou vérité ?

-Et bien, je dirais vérité.

-C'est qui Sarah ?

-Euh... bah c'est la fille qui dort dans la chambre de ma soeur.

-Non, je veux dire, c'est qui Sarah pour toi ?

-Elle était dans ma classe, il y a quatre ou cinq ans et puis on s'est bien entendu et c'est devenu une amie.

-C'est ton ex ?

-Normalement c'est une question à la fois, rit Martijn.

-Réponds-moi, répliqua sèchement Magdalena. C'est ton ex ?

-Non. Louis est à fond sur elle depuis le premier jour quasiment. Alors sûrement pas, non. Et puis de toute façon, elle a un copain.

-Tu la trouves belle ?

-Elle est jolie, oui. Comme toi. Enfin vous êtes pas pareil, mais tu es belle aussi. C'est quoi le soucis ? Elle t'a dit quelque chose ?

-Non. »

Martijn regarda attentivement Magda. Il savait qu'elle lui mentait, mais il savait aussi qu'elle ne lâcherait pas le morceau.

« Je sais pas ce qu'elle t'a dit. Mais ne fais pas forcément attention. Ça peut être une vraie connasse avec les gens qu'elle connait pas, mais je te jure qu'elle vaut la peine d'être connue. Et si elle t'a fait une remarque sur ton physique, l'écoute pas. Je sais qu'elle attaque souvent les gens là-dessus. »

Pour la première fois, Magda tourna la tête vers Martijn.

« Magda, je vois bien que t'es pas très à l'aise avec ton corps. Je l'ai surtout remarqué vendredi dernier. Tu avais cette robe qui t'allait superbement bien et pourtant tu n'étais pas à l'aise, on aurait dit que tu avais honte que les gens te regardent habillée comme ça, comme si tu avais peur que les gens te remarquent et fassent des commentaires. Au début je pensais que tu n'étais pas à l'aise qu'on te voit avec moi, mais j'ai fini par comprendre que tu n'étais pas à l'aise qu'on te voit, toi. Mais... Magda, fais-moi plaisir et regarde-toi. Regarde-toi vraiment. Y a pas de quoi te cacher.

-Je suis pas un canon de beauté. Je suis trop grosse et...

-C'est ce qu'elle t'a dit ? Je te jure, l'écoute pas. Tu te fais du mal pour rien. C'est pas parce que tu ne rentres pas dans toutes les normes débiles de la mode que tu n'es pas belle. Et puis, je pense que tu es la seule à pouvoir porter aussi bien un tee-shirt Superman trois fois trop grand pour toi et visiblement déformé à force d'être lavé. »

Cette dernière remarque fit sourire Magda.

« Je suis désolé, si ce que t'a dit Sarah a gâché ta soirée.

-Merci, murmura Magda. Ça a juste assombri la fin mais ne t'en fais pas.

-Sûre ?

-Oui.

-Bon, à moi alors. Vérité ou vérité ?

-Vérité.

-Super ! Dis-moi un truc au quel tu as déjà pensé et que tu n'as jamais dit à personne. Ou juste à une personne.

-C'est difficile comme question.

-Dis moi le premier truc qui te vient à l'esprit.

-Un jour, je me suis dit que je ne retomberais jamais amoureuse.

-T'as un sérieux manque de confiance en toi, quand même.

-Te moque pas...

-Je me moque pas de toi. Je constate juste. Et dis moi, ça a changé ?

-Oui.

-Ah ! On progresse, c'est bien ça. Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

-Je t'ai rencontré, répondit Magda dans un chuchotement en espérant que Martijn ne l'entende pas.

-A toi, répondit-il simplement après quelques secondes passées en silence et sans regarder Magda.

-Vérité ou vérité ?

-Vérité.

-Est-ce que tu m'as déjà menti ?

-Oui.

-Quoi ?!

-Une seule fois. Quand je t'ai dit que je m'étais fait ma cicatrice sur le front en me battant avec un alligator. C'était pas vrai. »

En entendant cette réponse, Magdalena explosa de rire.

« Chut ! Tu vas réveiller les autres, sourit Martijn. Tu veux la vraie histoire ?

-Vas-y, rit toujours Magda.

-Alors, c'était à Pâques et mon père avait caché des œufs dans le jardin. Ma sœur était toute petite, je me souviens que ma mère la tenait par la main pour qu'elle cherche aussi, je dirais que je devais avoir quatre ou cinq ans. Bref. Je cherchais des œufs dans le jardin, et grâce à mes talents indéniables de chercheur hors pair j'avais réussi à en trouver plein. Du coup j'étais trop fier et j'ai voulu aller dans la salle à manger où y avait mon père et mes grands-parents pour leur montrer. J'ai couru et je me suis lamentablement étalé sur les marches de la terrasse.

-Beaucoup moins glorieux.

-Ouais, je trouve aussi.

-C'est dommage, moi j'aimais bien ton histoire d'alligator. Tant pis, je ferais sans.

-Je suis pardonné ?

-Oui, rit Magda. T'es pardonné. Vas-y, à toi.

-Action ou vérité ?

-Y a un piège ?

-Je sais pas.

-Action. Non, véri... »

Magda fut coupée par des lèvres qui se posèrent sur les siennes. D'abord surprise, il lui fallut un petit temps avant de laisser ses lèvres accompagner celles de Martijn. Elle sentit la main de ce dernier se glisser dans sa nuque, accrochant au passage quelques uns de ses cheveux blonds et approfondissant ainsi leur baiser. L'autre main de Martijn alla se poser dans le creux de ses reins, sous son tee-shirt. Elle laissa ses bras entourer le cou du jeune homme et ses doigts se perdre dans ses cheveux. Leur baiser durait, durait et Magda aurai aimé qu'il ne se termine jamais. Les lèvres de Martijn finirent pourtant par quitter les siennes mais ce n'était que pour tracer un chemin jusqu'à son cou qu'il continuait d'embrasser.

« Martijn..., gémit Magdalena. Arrête... On est dans le canapé de tes parents... On peut p... »

Martijn arrêta soudainement ses baisers et se redressa pour plonger son regard dans celui de Magdalena. La jeune femme était à peu près certaine qu'à ce moment-là, elle aurait pu se noyer dans ses yeux bleus. Elle remarqua ses lèvres rougies par leur baiser, sa respiration accélérée et la façon dont il la regardait. On ne l'avait pas regardée de cette façon depuis longtemps. A vrai dire, personne ne l'avait jamais regardée de cette façon.

« Viens. »

Sans attendre de réponse, Martijn saisi la main de Magda et la guida à l'étage.





--- NDA ---

Alors ? Chapitre 20 assez long, je vous l'accorde ^^ Mais ça valait le coup non ? ^^

Je voulais aussi vous remercier pour les vues qui augmente de jour en jour. Vraiment merci beaucoup !!! Ça me fait énormément plaisir et ça me pousse à continuer l'écriture. N'hésitez jamais à donner votre avis c'est important pour moi de savoir ce que vous pensez de mon travail. Encore merci...

... et puis comme promis, on se retrouve dimanche pour le chapitre 21 (en deux parties, lui aussi :) )

Bisous les amis et à dimanche !!!! :D

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top