Chapitre 20.1 - Soirée de Noël

Chapitre Vingtième - Partie I

« Donc pas même un tout petit bisou ? Rien.

-Rien. Je vous l'avais dit, répondit Magda en rangeant ses affaires dans son sac.

-D'un autre côté, t'avais un peu bu. Je suis sûre que c'est pas le genre de mec à profiter de ça. Niels, lui, en aurait profité pour t'embrasser ; mais pas Martijn, lança Erda en regardant son ami.

-Moi ? Mais j'ai jamais fait ça !

-Jamais ?

-Ok. Peut être une fois. Et je l'ai juste embrassée, qu'on soit bien d'accord. De plus, j'avais bu moi aussi et elle n'était pas totalement contre l'idée non plus. Me faites pas passer pour n'importe qui.

-Fais moins le con en soirée, et ça ira mieux. Tu verras. Bref, Magda.

-Oui ?

-Vous vous revoyez quand ?

-Jeudi, j'imagine. J'en sais rien. Ma vie n'est pas entièrement prévue de A à Z.

-Ouais enfin samedi tu repars en France alors ça serait bien d'accélérer un peu. Tu vois ce que je veux dire ?

-Oui. Et c'est non. Marie m'a dit à peu près la même chose donc je vais te répondre un peu près la même chose. Il ne se passera rien avant Noël pour la simple et bonne raison que rien ne doit se passer.

-Tu rigoles ? Moi, je te laisse pas monter dans l'avion si ça n'a pas avancé.

-Tu m'énerves Erda. Je te jure, répondit Magda en accélérant le pas dans l'allée de la fac pour distancer ses amis. »

    Erda s'apprêtait à la suivre quand Rika la retint par le bras.

« Laisse-la tranquille.

-Mais...

-Pas de mais, Erda. Il faut que tu les laisses faire. Je sais que tu veux bien faire, mais je te jure: laisse les tranquille. Ça arrivera quand ça devra arriver. C'est tout.

-Si on les laisse faire, ça n'avancera jamais.

-Erda, à chaque fois que tu te mêles des histoires que ne te regardent pas du tout, au final, ça se passe mal. Alors je te jure, laisse tomber. Je veux pas que tu bousilles quoi que ce soit avec Magda. Je sais pas trop ce qui s'est passée dans sa vie avant, mais si elle en parle si peu c'est que ça a dû la faire souffrir et il est hors de question qu'elle souffre encore ici. Alors tu la laisses tranquille avec ça. »

X+X+X+X+X

De MARTIJN:

Halloooo ! :)

De MAGDA:

Salut.

De MARTIJN:

Ça va pas ?

De MAGDA:

Comment tu fais pour toujours savoir ?

De MARTIJN:

Je te surveille. Tout le temps.

Je te l'accorde, ce dernier message pouvait faire peur.

En vérité, c'est le point après salut qui t'a trahi et puis d'habitude tu mets un petit smiley et pas là.

De MAGDA:

C'est juste Erda qui m'a pris la tête

Ne débarque pas chez moi, ça va passer.

De MARTIJN:

Super parce que là, je suis trop bien au fond de mon lit. Donc je comptais pas braver le froid pour toi. Désolé :p

Tu rentres en France pour Noël, j'imagine ?

De MAGDA:

Ouais je pars samedi, dans l'après-midi. Max m'a proposé de déjeuner avec elle et ses enfants le 24. Donc je serai juste pour le dîner chez mes parents.

De MARTIJN:

Rien de prévu le vendredi ?

De MAGDA:

Nope, à part ma valise à faire. Pourquoi ?

De MARTIJN:
Comme ma sœur est chez une copine, j'ai négocié avec mes parents pour avoir la maison et je fais une petite soirée. Juste avec quelques amis comme Louis et Jan, enfin des gens que tu connais.
Tu veux venir ?

De MAGDA:
C'est que j'ai vraiment pas commencé ma valise...

De MARTIJN:

Tu peux la faire la veille. Allez s'il te plait, dis oui.
Y aura Jan et Hannah et Louis et Sarah (une fille qu'il drague depuis quatre ans au moins).

Tu peux pas me laisser seul à tenir la chandelle.

De MAGDA:

On sera juste nous six ?

De MARTIJN:

Non, y aura une ou deux autres personnes mais ils ne resteront pas dormir.

De MAGDA:

En fait ce qui te stress c'est le lendemain matin ;)

De MARTIJN:

Exactement. S'il te plait, Magda...

De MAGDA:

Je suis certaine que t'es en train de faire une petite tête de chien battu

De MARTIJN:

Ouais mais comme tu me vois pas, je suis pas sûr que ça serve à quelque chose...

Viens, y aura des pizzas.

De MAGDA:

Ok, si y a des pizzas, je viens :)

X+X+X+X+X

« Magda ! Il y a quelqu'un pour toi !, cria Maxima »

    Magda cria un « J'arrive » et monta rapidement au rez-de-chaussée pour trouver Louis qui l'attendait dans l'entrée.

« On n'avait pas dit six heures trente ?

-Si. Et là il est six heures quarante-trois pour être précis.

-Sérieux ?! Oh non ! Mais je suis pas prête du tout, j'ai pas eu le temps de finir ma valise... Ma robe veut pas rentrer. Enfin, si elle rentre, la valise ferme pas.

-Tu veux que je t'aide à la fermer ?

-T'as des techniques spécifiques ?

-Quand j'ai été en internat, j'ai développé des techniques surprenantes, tu vas voir. »

    Magda se mit à rire et invita Louis à la suivre. Ils descendirent l'escalier pour se retrouver dans la chambre de Magda. La valise était au beau milieu de la pièce, la robe qu'elle avait portée au gala la semaine précédente était posée sur le lit.

« Le but c'est de mettre ça sans la chiffer, dit Magda en désignant la robe, dans cette valise.

-T'en a vraiment besoin ?

-Ouais, je vais la mettre à Noël.

-Et tu veux pas en ramener une autre ?

-Bah j'en ai qu'une autre et je peux pas mettre ça à Noël. Si je la mets je vais avoir le droit à des remarques du genre « Magdalena, cette robe n'est pas très appropriée pour Noël. Tu aurais pu, tu aurais dû, faire un effort. »

-C'est ta mère que tu viens d'imiter ?

-Ma grand-mère. Mais c'est pareil. Bon, tu m'aides ? »

    Louis attrapa la robe et commença à la plier.

« Mais la plie pas comme ça ! J'ai dis sans la chiffer.

-Mais elle est déjà chiffée.

-Non c'est dans le tissu ça.

-Mais personne verra la différence. Magda, on a déjà presqu'une vingt minutes de retard. Donc fais pas chier et laisse moi plier cette robe. »

    Magda ne céda pas et obligea Louis à accepter son aide pour plier la robe. Ils réussirent à la faire rentrer dans la valise. Louis rabattit un bout de la valise et demanda à Magda de s'assoir dessus, pendant qu'il fermait la fermeture éclair.

« Martijn m'a dit qu'il y aura une de tes copines ce soir.

-Il t'a parlé de Sarah ?

-Rapidement, sourit Magda.

-Il est sérieux...

-Il m'a aussi dit qu'elle restait dormir comme nous.

-Ouais, mais bon... Je crois que c'est un peu mort et que je m'accroche pour pas grand chose. Mais c'est pas grave, j'arrive pas à lâcher l'affaire. Bon, Magda, j'ai l'honneur de te dire que ta valise est fermée. On est parti ?

-Euh... Louis ?

-Non... Non. Non !

-Je crois que mon pull est dans la valise..., dit Magda en se retenant de rire.

-Putain Magda ! »

X+X+X+X+X

    Dans la voiture de Louis, Magda regarda passer le paysage urbain par la fenêtre. Elle se rendit soudainement compte qu'elle n'était encore jamais allée chez Martijn. Elle avait toujours imaginé qu'il habitait dans le centre d'Amsterdam comme elle. Aussi avait-elle été assez surprise quand Louis avait sorti ses clefs de voiture et encore plus quand il avait pris la direction du sud de la ville. Ils étaient arrivés dans une sorte de quartier résidentiel où toutes les maisons en briques rouges se ressemblaient. Louis s'engagea dans la première rue à gauche et se gara devant la première maison de la rue. Celle qui faisait l'angle. Louis et Magda descendirent de la voiture et se dirigèrent vers la porte d'entrée en passant par une petite allée de graviers.

« Hé Louis ? Respire. T'es en apnée depuis que t'es sorti de la voiture.

-Je respire. Je sais même pas pourquoi je suis stressé comme ça. »

    Magda lui adressa un léger sourire rassurant et frappa à la porte d'entrée. Ce fut Jan qui leur ouvrit la porte.

« Une heure de retard.

-La dernière fois c'était deux heures, dit une jeune femme brune qui était assise dans le canapé que Magda ne reconnut pas.

-Je suis désolée, s'excusa Magda en entrant dans la maison

-Mais c'est pas de ta faute, rajouta Jan. On dit ça pour le blond qui se planque derrière toi. Oui, toi, là-bas.

-Moi ? Moi, je trouve que je suis assez à l'heure, dit Louis en enlevant ses chaussures. Martijn, tu trouves pas que je suis à l'heure ? »

    Martijn arriva de la cuisine avec un plat dans les mains. Il jeta un regard de sa montre.

« Une heure ? Ça va. On a vu pire.

-Ça c'est mon ami. Un vrai ami, dit Louis en passant son bras autour des épaules de Martijn qui riait.

-Bah ton ami te demande de mettre ça sur la table pendant qu'il va chercher des bouteilles.

-T'as besoin d'aide ?, demanda Magda qui ne savait pas trop quoi faire de ses deux mains.

-Ah ouais, je veux bien, dit Martijn en repartant vers la cuisine. Ha, et pour ceux qui ne la connaissent pas, je vous présente Magdalena. Et Magda, la brune dans le canapé c'est Sarah ; à côté c'est Staas et celui qui a déjà commencé à piquer dans les plats c'est Sam, tu l'as déjà vu mais je sais pas si tu te souviens de lui. »

    Magda leur adressa un petit signe de la main en souriant et suivit Martijn qui était déjà reparti dans la cuisine.

« T'es sûr que ça ne dérange pas que je sois là ? J'ai l'impression de m'imposer.

-Magda. Arrête de te poser des questions, ok ?, lui dit gentiment Martijn. On s'en fiche de savoir si ça les dérange, parce que moi j'avais envie que tu sois là. Et c'est tout. D'accord ?

-D'accord.

-Et en plus ça ne les dérange pas. Je te jure. Allez, viens. »

    Martijn avait eu raison, à partir du moment où Magda avait arrêté de se poser des questions, tout s'était très bien passé. Ils avaient commandé des pizzas, s'étaient installés dans le salon juste pour discuter assis autour de la table basse du salon. Certains s'étaient installés sur le canapé, d'autres sur des poufs qui avaient sûrement été posés là pour l'occasion ; Louis avait préféré le fauteuil qui faisait dos à la fenêtre, Magda s'était installée à même le sol et Martijn avait décidé de prendre place à côté d'elle. La jeune française ne savait pas à quel moment Louis avait commencé à sortir des photos dossiers d'abord sur Martijn, puis sur tous les autres. Mais elle savait qu'à ce moment-là, elle était assez contente de ne connaitre personne.

« Non, mais Magda, tu ne peux pas t'en sortir en te moquant de nous sans qu'on ait de photo de toi.

-Mais j'en ai pas là.

-C'est pas grave je vais demander à Marie. Elle doit en avoir, non ?, questionna Louis en sortant son téléphone.

-T'as son numéro ?

-Non. Mais je peux lui envoyer un message sur Facebook. Alors... Marie... La voilà. »

    Louis tapota sur son écran de téléphone puis son visage se fendit d'un énorme sourire au bout de quelques secondes.

« Ne me dis pas qu'elle t'as envoyé une photo...

-Elle m'a envoyé une photo. Mais t'es toute mignonne tu dois avoir quatre ans grand max.

-Mais elle peut pas dormir, à cette heure-ci ? Il est deux heures du mat' quoi ! »

    Le téléphone de Louis passa de mains en mains pour arriver dans celle de Martijn à côté de Magda.

« Oh non... mais regarde le palmier que j'ai sur la tête. C'est juste horrible. Je suis sûre que c'est mon frère qui m'avait coiffée ce jour-là. Il a pas de talent là-dedans...

-Mais non... En vrai, ça va, la rassura Martijn.

-Tu rigoles ? En vrai, ça va pas du tout ! Et puis regarde cette veste en patchwork, elle est horrible. On dirait une toile de Mondrian faite par un enfant de cinq ans. Non, mais supprime cette photo, dit Magda en avançant sa main vers le téléphone.

-Non, non, non. Celle-ci je la garde, répondit Martijn en envoyant la photo sur son téléphone.

-Arrête ! Fais pas ça !

-Trop tard.

-Je suis hyper déçue de toi, Martijn.

-Vu toute les photos que tu viens de voir et que t'as gardé de moi ; on peut peut-être dire qu'on est quitte.

-Mmh.

-Oh allez Magda, boude pas, rit Jan en face d'elle.

-Je boude pas, répondit-elle fermement en avalant une bouchée de sa part de pizza. »

    Martijn lui donna un petit coup d'épaule en riant.

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