Chapitre 18.2 - Festival des Lumières
Chapitre Dix-Huitième - Partie II
Magda se regarda dans le miroir de la cabine d'essayage de la cinquième boutique qu'elles faisaient. Elle réussit à se contorsionner pour apercevoir son dos.
« Magda ! Sors de la cabine. Faut que je prenne une photo pour Garance. »
Magda ouvrit le rideau et se présenta devant Marie avec une robe noire bustier qui descendait jusqu'à mi-cuisse. La robe était aussi agrémentée d'un découpé en V.
« Elle est jolie. Mais elle ne me va pas du tout. Regarde mes jambes, c'est moche.
-Non, mais elles seront mieux épilées, tes jambes. T'inquiètes.
-Sans blague ?, ironisa Magda. Non mais c'est pas possible, mes jambes sont trop grosses. C'est moche.
-Garance a dit non donc fin du problème, informa Marie en regardant son téléphone. Essaye la rose.
-Laquelle ? Sérieux, je déteste faire les magasins.
-Dis-toi, qu'après on va aller chercher des chaussures: t'aime bien aller acheter des chaussures. Celle-ci, dit Marie en lui tendant une robe rose.
-Elle est moche.
-Magda...
-Ah non, mais j'enfile pas ça, moi. J'aime pas le rose et puis... Regarde, ma grand-mère pourrait la mettre, celle-ci.
-Ok... Alors essaye la noire.
-Je l'ai déjà sur moi la noire.
-Non. L'autre noire. La longue, là.
-Elle est bleue marine.
-Chipote pas.»
Magda attrapa la longue robe noire que lui désignait Marie. Elle laissa échapper un long soupir et re-rentra dans la cabine. Elle changea sa robe et ressortit de la cabine. Marie la regarda et prit une photo pour Garance.
« Je pense qu'on tient quelque chose, là. T'es jolie comme ça. Et Garance dit que... la couleur est pas la bonne. »
Magda ferma les yeux de désespoir.
Bon, il ne reste que la blanche. Après, promis, on arrête, et tu prends celle-ci si ça va pas.
-Ok. »
Magda pris la dernière robe qu'il restait à essayer, et fit l'échange de tenue le plus rapidement possible.
« Alors ?, demanda Magda en tirant le rideau. »
Marie pris la photo immédiatement à la sortie de Magda de la cabine. Elle l'envoya de suite à Garance puis prit enfin le temps de regarder la tenue de son amie. Elle portait une longue robe bustier blanche qui descendait jusqu'à ses pieds. Cette robe type romaine avait une ceinture qui passait juste sous sa poitrine et son tissu flottant masquait les rondeurs qu'elle voulait cacher tout en mettant en avant les quelques formes qu'elle assumait.
« Magda... T'es superbe.
-Tu trouves ?, demanda Magda douteuse.
-Oui, regarde-toi dans le miroir. T'es belle. Tu devrais vraiment oser porter des robes plus souvent. Ose porter des trucs qui te mettent en valeur parce que je te jure que t'es belle. »
Magda ne répondit pas et se regarda encore une fois dans le miroir.
« Je la prends, alors ?
-Oui. Bien sûr que tu la prends. Même Garance valide, la rassura Marie en lui montrant son écran de téléphone. Elle rajoute même qu'il va craquer direct. »
Magda secoua de la tête de gauche à droite alors que Marie riait.
« Je lui réponds que c'est juste un ami ?
-C'est ça. »
X+X+X+X+X
Après avoir acheté la robe et avoir trouvé des chaussures, les deux amies étaient rentrées chez Maxima. Elles avaient pris une petite collation avant de descendre dans la chambre de Magdalena.
Pendant les Skype qu'elle faisait avec Magda, Marie avait remarqué que son amie n'avait pas osé personnaliser sa chambre avec quelques photos ou quelques cadres. Alors elle avait décidé de prendre les devants et de ramener tout ce qu'il fallait pour décorer la chambre.
« Je t'ai ramené une guirlande lumineuse. J'ai toujours trouvé que ce que tu avais fait à l'appartement c'était trop beau. Tu sais, accrocher des photos sur une guirlande. Et puis je t'ai aussi apporté toutes les photos qu'on avait récupérées avec Julie mais qu'on n'a pas mises dans l'album qu'on t'a fait. Je te préviens il y a aussi des vieilles photos, au début, on voulait te faire un album qui reprenait toute ta vie alors on avait demandé à tes frères et tes parents. Mais y en avais trop alors on s'est juste focalisé sur trois années. Là par contre, j'ai tout.
-Marie, c'est trop gentil. Et tu veux les mettre où ?
-Au dessus de ton lit, c'est pas mal, non ? T'en penses quoi ?
-Ouais, bonne idée. »
Les deux filles déplacèrent le lit et entreprirent d'accrocher la guirlande au mur. Une fois cette première étape de réalisée, elles étalèrent toutes les photos sur le sol pour choisir celles qui allaient être accrochées grâce à de petites épingles à linge en bois. Marie s'assit en tailleur sur le lit alors que Magdalena préféra s'assoir à même le sol. Dans tout ce que Marie avait réussi à collecter, elle retrouva de vieilles photos d'elle et ses frères quand ils habitaient encore à New York, il y avait aussi la photo qu'avait prise sa mère lors de son premier jour d'école avec son uniforme. Magda se souvient qu'elle était très fière de porter cet uniforme, après tout, ses frères avaient porté le même et elle savait qu'elle était la dernière de la famille à avoir le droit de le mettre. Il y avait des photos de ses amis new yorkais dont elle n'avait plus de nouvelles aujourd'hui, mais ces photos lui rappelaient tout de même de bons souvenirs. Il y avait des photos de sa première année en France avec Charlie. Pour Magda cette année avait d'abord été l'année d'un déchirement, c'était la première fois qu'elle était aussi éloignée de ses deux frères aînées, mais cela lui avait permis de véritablement se rapprocher de Charlie. C'est lors de cette année que Charlie était devenu son Charlie. Il y avait des photos de soirées entières passées sur la plage en face de la maison de ses parents, avec tous ses amis lycéens. Ils avaient pris l'habitude d'allumer un feu, malgré l'interdiction, pour pouvoir veiller encore plus longtemps. Il y avait des photos de ses trois années d'internat et donc de toute la famille de coeur qu'elle s'était créée là-bas. Il y avait des photos de Marie, de Julie, de Clarisse, de Garance, et de tous ses amis plus ou moins proches. Magda avait remarqué que Marie avait bien fait attention à ne mettre aucune photo où aurait pu apparaitre Augustin et elle appréciait l'attention.
« Pourquoi tu souris ?
-Parce que c'est trop mignon ce que vous avez fait. Parce que j'ai de la chance de vous avoir toutes les quatre. Parce que... C'est la première fois où je peux repenser à Augustin sans me mettre en colère ou avoir envie de pleurer. »
Marie regarda son amie en souriant. Elle finit par lui tendre la dernière photo du paquet.
« Tiens, je t'ai imprimé ça tout à l'heure. »
Marie lui tendit une photo. Elle avait dû la prendre la veille pendant leur petite promenade nocturne sur les canaux. C'était une photo de Martijn et elle. Sur le cliché, Magda regardait les décorations qui passaient au-dessus d'eux, la tête posée sur l'épaule de Martijn. Martijn, lui, avait passé son bras autour des épaules de la jeune fille. Il regardait l'objectif en faisant une petite grimace dont il avait le secret. En regardant la photo, Magda sourit encore plus.
« Tu sais Magda, tu devrais le laisser venir.
-Qui ?
-Martijn. Tu devrais le laisser venir vers toi. Je pense qu'il est temps que tu laisses enfin quelqu'un s'approcher de toi. Et je pense aussi que Martijn peut être ce quelqu'un.
-Mais même si je voulais... Marie... Tu l'as vu ?
-Oui. Je l'ai vu. Et il est canon, rit la jeune femme.
-Justement ! Marie... Regarde moi.
-Magda, je te regarde et tu es belle. Je te jure.
-Arrête... Je pense surtout que je suis pas assez...
-Parfaite ?, la coupa Marie. Tu penses que tu n'es pas assez parfaite pour lui ? Mais Magda tu n'es pas parfaite. Et tu veux que je te dise ? Il n'est pas parfait non plus. Même si pour l'instant tu t'en rends pas compte. Ce que tu dois comprendre c'est que la question n'est pas de savoir si vous êtes parfaits. La question c'est de savoir si vous êtes parfaits l'un pour l'autre. Toute la question est là.
-Mais je ne sais pas si on est parfaits, fit Magda d'une petite voix. Et encore moins si on l'est l'un pour l'autre.
-Moi non plus, rit Marie. Tu sais Magda, toi, tu as toujours été la plus douée pour savoir qui devait finir avec qui à la fin de l'histoire. Regarde, sans toi, je ne serais surement pas avec Bastien, aujourd'hui. Tu es la seule qui m'a soutenue que je devais lui laisser sa chance, même si ça paraissait complètement déraisonnable. Et ce que j'aimerais, Magda, c'est que, pour une fois, tu te laisses être aussi être déraisonnable et déraisonnée pour toi que tu peux l'être pour les autres.
-Et si je me plantais ? S'il partait ? Si je souffrais ? Encore.
-Alors Clarisse et moi, on prendrait le premier train pour venir personnellement lui crever les deux yeux. Et je peux te dire qu'il perdrait beaucoup en charme, ton hollandais.
-T'es bête, sourit doucement Magdalena.
-Magda, je ne peux pas t'assurer que tu vas être heureuse jusqu'au mot « fin ». C'est vrai. J'aimerais pouvoir te l'assurer parce que tu le mérites. Mais je ne peux pas. Le seul moyen que je connaisse pour répondre à tes questions c'est d'essayer. Tente le coup. Au pire des cas, on te rattrapera. Mais sincèrement, vu comment il te regarde, je suis à peu près certaine que tu ne prends pas trop de risques en essayant. »
Magda regarda son amie sans vraiment savoir quoi penser de ce que venait de lui dire Marie. Elle savait qu'elle avait raison en lui disant qu'il était temps qu'elle accepte que quelqu'un s'approche d'elle de cette manière. Mais elle ne savait pas si elle était prête à ça ; et puis elle ne savait pas si elle voulait que ce quelqu'un soit Martijn. Magda jeta un dernier regard à la photo qu'elle avait dans les mains et, après une petite minute de réflexion, elle la posa sur la pile des photos qui étaient à accrocher sur la guirlande.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top