Chapitre 18.1 - Festival des Lumières

Chapitre Dix-Huitième - Partie I

Des six personnes présentes, Marie fut la première à descendre de la péniche qui les avait tous conduit sur les canaux au cours de la soirée.

« Je sais pas qui a eu l'idée, mais c'était magnifique. Merci.

-Dans deux secondes, elle nous dit qu'elle aurait dû emmener Bastien, murmura Magda à l'oreille de Martijn.

-J'aurai dû emmener Bastien. Il aurait adoré !, dit Marie avec un tel enthousiasme qu'elle manqua les petits rires de Martijn et Magda.

-C'était joli, admit Louis. Mais les trucs suspendus au-dessus des canaux je persiste à dire que c'était des tapis. Des tapis avec des trous, mais des tapis quand même.

-Ça représentait les costumes traditionnels, Louis. C'était pas des tapis, expliqua pour la quatrième fois Hannah.

-Exactement, renchérit Jan.

-Toi, tu dis ça parce que tu veux pas d'ennuis avec ta copine, rit Louis. Martijn, tu me soutiens ?

-C'était des tapis, confirma ce dernier.

-Tapis ou pas. C'était splendide et...

-Marie. On a compris, la coupa Magda.

-Bon on fait quoi maintenant ?, demanda Louis.

-Moi je voudrais bien rentrer. Je suis quand même venue ici pour travailler et je voudrais me lever tôt demain matin.

-Très sérieuse. Bravo Marie. Sinon, qui veut sortir en boîte ? »

Jan et Hannah levèrent la main. Martijn regarda Magda qui était à côté de lui.

« Je vais rentrer avec Marie, moi.

-Je pense que je vais rentrer aussi.

-Non. Martijn, tu viens avec nous, assura Louis.

-Mais...

-Pas de « mais ». Tu viens. Tu me laisses pas tout seul avec eux, dit Louis en désignant Jan et Hannah.

-Vas-y, l'encouragea Magda. T'en as envie.

-Ok. Je viens, capitula Martijn. Mais je reste pas trop longtemps.

-Tu dis toujours ça au début. Mais on sait comment ça fini... »

Louis s'éloignait déjà alors que les trois autres hollandais saluaient les deux françaises. Ces dernières repartaient en direction de Keizersgracht quand Magda entendit la voix de Martijn l'interpeler. Elle se retourna alors que le jeune homme arrivait en courant vers elle.

« J'ai complètement oublié de te demander... Pour le gala... Est-ce que ça te dérangerait que je dépose mon costume chez toi dans la semaine ? On sera en atelier ce vendredi-là et je veux pas le tâcher. Je te demande à l'avance parce que si tu peux pas je peux trouver une autre solution.

-Non, y a pas de soucis. Tu pourras le déposer.

-Je pourrais me changer chez toi aussi ?

-Oui. Oui, bien sûr. Pas de problème, rajouta-t-elle en français.

-J'aurais jamais dû te dire ça..., dit-il en souriant.

-Marty !, cria Louis de l'autre bout de la rue. Arrête de draguer ! Viens !

-Je... J'y vais du coup... Parce qu'ils m'attendent et...

-Fais ça, ouais.

-Ok. Bon... bah... Salut les filles. »

Marie lui adressa un petit signe de la main en souriant alors que Martijn repartait vers ses amis. Magda le regarda s'éloigner avant de sentir son bras être tiré vers l'arrière. Marie s'accrocha à son amie en entremêlant leur bras et elles commencèrent à marcher.

« Non mais Martijn, c'est juste un ami, commença Marie en imitant la voix de Magdalena.

-Commence pas.

-Et, là, il a rougi.

-Pas du tout.

-Si, si. Il a rougi et c'était tout mignon.

-Arrête Marie.

-Vous ne vous êtes pas lâchés de toute la soirée. Au resto, il a même discrètement demandé à Louis de changer de place pour être à côté de toi.

-N'importe quoi.

-Si, si. Et puis sur la péniche, vous êtes montés les premiers puis vous vous êtes tranquillement assis sur la banquette du fond. Et à partir de là, on ne vous a plus entendus. Vous ne nous calculiez même pas. En vrai, vous auriez pu prendre une autre péniche pour vous deux ça aurait été pareil.

-Bien sûr que si on vous calculait, comme tu dis. Et on ne disait rien parce que c'était beau, on profitait.

-Qu'est-ce qui était beau ? Lui ou les lumières ?

-Marie !

-Et c'est quoi cette histoire de gala ?

-C'est rien.

-Magda !, fit Marie en tirant sur le bras de son amie. Raconte. Je vais pas te lâcher et je te rappelle qu'on partage la même chambre alors crache le morceau maintenant.

-Y a un gala de Noël à son école.

-Et ?

-Et c'est tout.

-Magda...

-On y va peut-être ensemble.

-Il te l'a demandé ?

-Non, je me suis invitée toute seule, répondit Magda en levant les yeux aux ciels.

-Ok. Il te l'a demandé donc. Et en plus t'as dit oui. Mais à part ça, c'est juste un ami.

-C'est jute un ami, répéta Magda avec assurance. »

Marie tourna la tête vers son amie, avec la lumière des quelques lampadaires du bord des canaux elle pouvait voir son sourire. Elle sourit, elle aussi avant de poser un baiser bruyant sur la joue de son amie en riant.

X+X+X+X+X

« Magda ?, chuchota Marie

-Mmmh...

-Tu dors ?

-Tu m'as réveillée..., grogna Magda dans son oreiller.

-Ah désolée... Bon, bah rendors-toi. C'est pas grave.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je pensais juste... T'as une robe pour le gala ?

-T'es sérieuse là ? Tu pensais à ça ? A trois heures du mat' ?

-T'en as une ?, demanda Marie en ignorant son amie.

-Oui.

-C'est celle à pois ?

-Oui.

-Mais tu vas pas y aller avec ça, alors que lui aura un costume et qu'il sera super beau et tout. C'est pas possible, ça. Non, non, non.

-C'est normal qu'à trois heures du mat' tu parles comme Garance ?

-Oui. Demain on va t'acheter une robe.

-Je croyais que demain tu refaisais la déco de ma chambre.

-Après. D'abord on va t'acheter un truc décent.

-Marie... rendors-toi. Je te jure. »

X+X+X+X+X

Magda n'était pas encore très bien réveillée. Elle avait porté sa tasse de café sous son nez, en espérant que l'odeur de la caféine allait suffire à la réveiller. Mais c'était pas gagné. Elle entendit une chaise être tirée devant elle. Elle ouvrit un œil et vit Marie qui prenait place à la table de la cuisine.

« Hallo !

-Inspire plus le H, sinon ça veut rien dire.

-Ok... Bonjour, à toi aussi Magdalena, répondit Marie en attrapant un tartine dans le grille pain. Alors ce matin je bosse et toi aussi, parce que on n'a pas beaucoup travaillé cette semaine. Et après manger on peut y aller.

-Aller où ?

-Acheter ta robe. Et on rentre pas trop tard comme ça on a le temps d'afficher les photos que je t'ai ramenées. C'est trop impersonnel ta chambre comme ça.

-Mais t'étais sérieuse avec ton histoire de robe ?

-Bien sûr que j'étais sérieuse ! Tu vas pas y aller avec cette robe que tu sors d'habitude pour nos soirées à la plage.

-Ça te dérange pas que je la mette pendant ces soirées là.

-Oui mais pendant ces soirées là, on se fiche de comment tu es habillée. Alors que là, non.

-Mais on n'a pas Garance pour choisir la robe. C'est toujours Garance qui choisi mes robes.

-Je lui enverrai des photos. Allez Magda, fais un petit effort s'il te plait. Si tu veux concrétiser avant Noël, il faut que tu fasses des efforts.

-Mais y a rien à concrétiser avant Noël.

-Magdalena Valencourt, écoutez moi bien attentivement, fit Marie en posant sa tartine sur la table et en regardant Magda droit dans les yeux. Si avant ton retour en France pour Noël, tu ne l'as pas, ne serait-ce qu'embrasser, je te remets dans le premier train pour Amsterdam.

-Il sera pas là, il part au ski pendant les vacances de Noël.

-Tu m'as très bien comprise. Parce que j'arrive pas à croire que vous vous tourniez autour comme ça depuis des mois. Donc cet après-midi, on t'achète une robe et c'est non négociable. »

Marie conclut sa phrase en arrachant littéralement un bout de sa tartine avec ses dents. Magda la regarda avec de grands yeux. C'était vraiment Marie qui venait de lui parler comme ça ?

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