Chapitre 15.1 - Petit Chat
Chapitre Quinzième - Partie I
« Magda ? T'aurais pas un mouchoir ?, demanda Erda en rangeant ses affaires dans son sac.
-Si, si, regarde dans mon sac. La poche de droite à l'intérieur. »
Erda se pencha dans le sac de son amie en reniflant encore une fois.
«J'avais rien en me levant mais là c'est la catastrophe... Je suis sûre que c'est allergique, mais d'un autre côté y a pas de chat dans l'amphi donc je vois pas d'où ça peut venir.
-C'est vrai que c'est étrange, confirma Magda. »
Erda se moucha bruyamment ce qui fit retourner les quelques personnes assises devant-elles.
« Désolée...
-C'est vrai que tu pourrais être plus discrète quand même, se moqua gentiment Niels.
-Oh ça va hein... Hé ! Mais c'est quoi tous ces poils sur toi ?,
-Où ça ?, demanda Niels en frottant son pull.
-Bah partout !
-Ah oui, ça c'est à cause de ma petite sœur.
-C'est ta petite sœur qui perd ses poils ?, demanda Rika qui arrivait dans la conversation.
-Mais non ! Non, c'est le chat qu'elle nous a ramené hier.
-Ah mais c'est de ta faute !, s'exclama Erda. Je serais à côté de toi, je t'étriperais !
-Heureusement que Magda est là alors, répondit Niels en passant son bras autour des épaules de sa voisine. Non mais en fait, elle a trouvé un chaton sous le préau de son école et comme il était abandonné et vraiment tout mignon, bah elle l'a mis dans son sac et elle est revenue avec à la maison. Vous auriez vu la tête de mon père, j'ai bien cru qu'il ne s'en remettrait pas, le pauvre.
-Vous allez pas le garder quand même ? Parce que sinon... Tu vois le siège là-bas ?, demanda Erda en désignant l'autre bout de l'amphithéâtre. Et bien ça sera ta nouvelle place.
-Non, ma mère est en train de convaincre ma sœur de le laisser dans un refuge. Enfin elle lui a dit que si demain, y avait personne pour le garder, on le laissait dans un refuge.
-Ouais mais ta sœur va tellement pleurer que ta mère va céder et que vous allez le garder.
-Ah non, non, non. On le garde pas ce truc. Moi j'ai pas eu de chien quand j'en voulais un à son âge. Elle aura pas de chat. C'est tout. J'ai hyper mal vécu ce refus.
-Pauvre Niels...
-Donc faut que vous trouviez quelqu'un.
-Ouais bah si vous trouvez quelqu'un, vous, je suis preneur.
-Pendant le déjeuner, je vais faire tout mon répertoire. Parce que tant que moi amie avec toi, toi pas avoir chat. »
Pendant toute la conversation entre Niels et Erda, Magda riait silencieusement.
« Et toi aussi tu pourrais demander à des gens ?, demanda Niels à sa voisine.
-Ou je pourrais le garder. J'avais un chat avec ma coloc' l'année dernière, il était trop chou.
-Non Magda. Pas de chat cette année, l'avertit Erda en soufflant encore une fois dans son mouchoir.
-Mais je connais pas assez de monde.
-Pourquoi tu demandes pas à ton artiste ?
-C'est qui ton artiste ?, demanda Niels.
-Tu connais pas.
-Il pourrait prendre ce chat ? Si c'est oui, ce mec est mon héros.
-Non, il pourra pas.
-T'en sais rien, ça. Allez demande-lui !
-Mais...
-Allez, rends-moi ce petit service...
-Je passe ma vie à te rendre des services, Niels.
-C'est parce que tu es merveilleuse, gentille, adorable, belle, blonde, polie et...
-Ok. Je lui demanderais, capitula Magda.
-A quel adjectif tu as cédé ? »
Magda leva les yeux au ciel en souriant mais sans répondre à Niels.
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Cela faisait une heure que Magda s'était installée à la même table que d'habitude, elle avait sorti ses cours en attendant Martijn dans ce café comme tous les jeudis. Elle était pressée qu'il arrive, déjà parce qu'elle n'avait plus de café et que le jeune hollandais lui faisait toujours découvrir de nouveaux cafés meilleurs les uns que les autres, et aussi parce que Niels l'avait tannée pour savoir qui était « son artiste », et ça avait mis Magdalena de mauvaise humeur. Elle en avait marre que personne ne la laisse avoir son jardin secret. Elle savait que voir Martijn allait la calmer et peut-être même lui redonner le sourire. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait terriblement envie de le voir. La jeune française commençait à s'impatienter sérieusement. Elle se demandait même si Martijn allait venir, après tout ils ne s'étaient jamais dit clairement qu'ils se retrouveraient sur cette même table tous les jeudis. Peut-être qu'aujourd'hui Martijn ne voulait pas la voir.
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« Louis, la prochaine fois je te jure que tu prends ton vélo. T'es beaucoup trop lourd: on avance pas, se plaignit Martijn en appuyant une nouvelle fois de toutes ses forces sur les pédales.
-Mais mon pneu était à plat !
-Et bah balade toi avec une roue de secours. Parce que là j'en peux plus. En plus on va être en retard. Tu veux pas envoyer un message à Magda ?
-J'ai pas son numéro et je sais pas où est ton téléphone. Dis toi qu'elle t'attend ça va te faire pédaler plus vite. En plus faut que je fasse pipi.
-Tu veux qu'on s'arrête ?
-Non si on s'arrête, je suis sûr qu'on ne repart pas.
-Et prend mon téléphone, il est dans ma poche.
-Ça va elle peut bien attendre dix minutes, ta petite française, rit Louis derrière son ami.
-Arrêtes ! Quand je lui ai pas répondu la semaine dernière, elle m'a fait une petite scène c'était trop mignon.
-Toi, tu as trouvé qu'une fille qui te faisait une scène était mignonne ? Toi ? Martijn Gelderman ?
-Bah oui. Avec Magda, j'ai trouvé ça mignon.
-T'es à fond sur cette fille. Tu peux me le dire maintenant. Pourtant c'est pas trop ton genre.
-Alors déjà, je ne suis pas à fond sur elle: c'est juste une amie avec qui j'aime bien passer du temps. C'est d'ailleurs parce que je ne suis pas à fond sur elle que j'ai trouvé ça mignon. Et puis c'est quoi mon genre au juste ? Ça m'intéresse, parce que moi même je suis pas au courant.
-Ton genre physiquement, c'est le genre mannequin. Grande, mince, genre taille trente-six grand max, des cheveux qu'elles passent leur temps à secouer et ça sent le shampooing. A ça il faut rajouter que la plupart du temps tes ex passaient leur temps à te regarder avec un sourire un peu niais, à rire à tes blagues pas toujours très drôles,... En fait, tes ex étaient toujours trop parfaites et ça faisait peur, tu vois ce que je veux dire ? Et c'est pas tellement Magda, ça.
-Magda est belle, enfin je crois. Mais, t'as aimé aucune de mes ex ou quoi ?
-Si, si, elles étaient toutes sympas. Sauf une. Mais passons. Je suis pas en train de dire que Magda est pas belle. Elle est jolie, mais c'est pas trop, voire pas du tout, la description que je viens de te faire. Elle est pas super grande, elle est pas très mince non plus, ses cheveux sont attachés comme si elle ne voulait pas qu'on les voit et je ne me souviens pas qu'à la soirée qu'on ait fait avec elle, elle est passée son temps à te regarder et... Et pourquoi t'as pas tourné ? C'était à droite.
-Merde ! Mais c'est de ta faute ! Tu me raconte des conneries et ça me perturbe.
-Ça te perturbe parce que tu sais que c'est pas des conneries, rit Louis.
-Arrête Louis. Je te jure. Je l'aime bien mais c'est juste une amie. »
Martijn arrêta enfin son vélo devant le café. A peine avait-il fini de l'attacher que Louis partait déjà dans le café.
« Ouais, si tu le dis. Bon, je vous retrouve au troisième ! Faut vraiment que j'aille aux toilettes là. »
Martijn rentra lui aussi dans le café et, comme à son habitude, il alla acheter des boissons pour Magdalena et lui. Louis n'aurait qu'à se débrouiller.
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Magda avait le regard perdu dans le tableau accroché sur le mur en face d'elle, quand elle sentit une bonne odeur de café arriver derrière elle.
« Un cappucinno XL pour la jolie blonde de la table du fond. J'ai remarqué que t'avais bien aimé celui-ci, la dernière fois. »
Magda sursauta en entendant la voix de Martijn aussi proche d'elle.
« Tu m'as fait peur.
-Désolé, répondit Martijn en souriant. Comment tu vas ?
-Ça peut aller. J'ai juste des amis qui m'ont un peu saoulée toute la journée, repris Magda devant l'air interrogateur de Martijn face à elle.
-Ah, bon bah je te le dis tout de suite: j'ai amené Louis qui risque d'en rajouter une couche. Mais c'est pas prévu qu'il reste très longtemps, t'inquiète pas. T'es sûre qu'il n'y a que la...»
C'est à ce moment-là que Louis fit son apparition dans le dos de Magdalena, coupant la parole à Martijn.
« Salut Magda ! Et toi, j'étais sûr que t'allais pas me prendre de café.
-Tu m'as énervé sur le vélo.
-Salut Louis. C'est quoi cette histoire de vélo ?
-Un de mes pneus était à plat, informa Louis. Du coup, Martijn a gentiment accepté de me transporter sur son porte bagage pour pas que je reste seul à la fac en attendant Jan. Mais il m'a dit qu'il avait un rendez-vous.
-J'ai pas dit rendez-vous. Et j'ai pas accepté: il s'est invité tout seul. Enfin, c'est pour ça qu'on est en retard. Bon et pourquoi ils t'ont autant énervée à la fac ?
-C'est juste Niels qui...
-Niels ?
-Son copain.
-Martijn ! C'est pas mon copain ! »
Devant elle, Magda vit les deux garçons commencer à rire.
« Excuse nous... On arrête. Niels donc.
-Niels qui essaye de refourguer un chat à tout le monde. En fait, sa petite sœur en a ramené un chez eux et ils ne veulent pas le garder. Du coup, il a demandé à tout le monde de voir s'ils ne connaissaient pas quelqu'un qui voudrait d'un chat. Sauf que moi à part mes amis de la fac je connais personne.
-Si, tu nous connais nous, fit remarquer Louis.
-Certes, mais pas sûre que vous vouliez d'un chat qui perd ses poils, tu vois ? Enfin il a vraiment été lourd toute la journée et Erda aussi parce qu'ils n'ont trouvé personne. C'était insupportable.
-Tu veux qu'on sorte ce soir ? Ça va te remonter le moral.
-Depuis quand tu sors le jeudi soir ?, demanda Louis à Martijn.
-Ça va je suis déjà sorti avec vous un jeudi... Alors ?
-C'est gentil mais j'ai du boulot à finir ce soir, répondit Magda en souriant.
-Je comprends. Pas de problème.
-Mais vous allez en faire quoi du chat, du coup ?, finit par demander Louis.
-J'en sais rien. Pourquoi ? Tu le veux ?
-Je suis en train de me dire que depuis que Bibi est parti, je pourrais prendre un animal. Ça m'évitera de me sentir seul dans mon appartement.
-Son canari, articula Martijn devant l'air d'incompréhension de Magda à l'évocation de Bibi. Mais Louis, la dernière fois que t'as parlé de reprendre un animal tu voulais un poisson rouge...
-Mais un chat c'est bien aussi non ? C'est mignon un chat. Et tu pourrais t'en occuper quand je rentre à Groningue chez mes parents, non ?
-Moi ?, fit Martijn
-Ou quelqu'un d'autre. T'as raison, te confier un animal c'est peut-être pas une super idée... Magda ?
-Moi, je suis en France pendant les vacances. Pas possible.
-Ah ouais... Je demanderais à Suzanne. Elle est gentille ta sœur.
-C'est pas le premier mot qui me vient à l'esprit. Mais sûrement, oui.
-Super. T'as le numéro de ton pote ? Je lui prends son chat.
-Attends ? Mais t'es sérieux depuis tout à l'heure ?, demanda Magda stupéfaite.
-On ne peut plus sérieux, répondit Louis. T'as son numéro ? »
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