Bonus 11.2 - The Comet's Sunrise

The Comet's Sunrise - Partie II

Romy était avec Magda, Louis et Hannah devant le restaurant que Staas avait choisi. Ils attendaient qu'Hannah finisse sa cigarette.

« Et toi Romy ? C'était comment hier soir ? demanda Louis en quittant enfin du regard la fille assise à la terrasse du restaurant et qui le fixait depuis qu'ils étaient arrivés.

-Comment ça ?

-Après la soirée, ça s'est passé comment ?

-Bah je suis rentrée chez moi.

-C'est ça oui, rit le seul homme du petit groupe, accompagnée de Magda.

-Quoi ?!

-Oh ça va Romy ! reprit Magda toujours en riant. Si tu crois qu'on vous voit pas filer à l'anglaise à chaque soirée...

-Je vois pas de quoi vous parlez, répondit Romy en souriant et en évitant le regard amusé de ses amis. Dîtes vous trouvez pas qu'il fait un peu froid ? Moi, je trouve qu'il fait froid... Je vais rentrer du coup.

-Romy ! Reviens ! Tu nous as pas raconté ! Romy ! s'écria Louis alors que la silhouette de le jeune femme s'estompait déjà derrière la vitre de la porte d'entrée. Elle est pas drôle. »

Le repas s'était plutôt bien passé. Comme d'habitude, ils avaient beaucoup rit. Romy avait beaucoup ri, même si Louis était un peu agaçant avec ses petites remarques sur elle et Kenneth. Et ça lui avait fait du bien. En effet, un peu plus tôt dans la journée, ses parents lui avaient donné rendez-vous dans un café pour lui annoncer leur séparation. Alors autant dire que ça avait pas mal secoué Romy, même si ça ne l'avait pas plus surprise que cela. Elle avait tout de même décidé de ne pas changer ses plans. Elle avait été à son dîner prévu avec ses amis. Ils avaient quitté l'établissement vers onze heures du soir. Chacun était rentré tranquillement chez soi. Ce n'est qu'une fois dans son appartement qu'elle se mit à pleurer ; parce que merde, ses parents allaient divorcer et ça la rendait triste malgré tout ce qu'elle pouvait se dire pour se convaincre d'autre chose.

Sans vraiment réfléchir, elle avait appelé Kenneth. Il avait répondu au bout d'une unique sonnerie ; malgré l'heure plus que tardive. Elle avait demandé si elle pouvait venir chez lui. Il avait dit oui sans même connaître le pourquoi du comment. Alors Romy repartit de son appartement pour aller dans l'appartement vide de Kenneth. Elle avait presque couru trouver le réconfort dont elle avait besoin dans ses bras. Lui, il l'avait accueillie sans poser la moindre question. Ça avait fait un bien fou à Romy.

Mais le lendemain... Le lendemain matin, il y avait quelque chose de changé. Il ne la regardait plus pareil et elle non plus. Ils se regardaient comme s'ils ne s'étaient jamais vus. Comme si cette nuit avait été la nuit de leur découverte.

« J'ai été surpris que tu m'appelles, confia Kenneth alors qu'ils étaient encore allongés dans l'unique lit de l'appartement.

-Je suis aussi surprise d'avoir pensé à toi, avoua Romy en chassant une de ses mèches rousses derrière son épaule. Et peut-être même encore plus que tu m'aies permis de venir ici.

-Je tiens à toi. »

C'était quatre petits mots qui à la fois ne voulaient rien dire et en même temps voulaient tout dire. C'était des petits mots qui avaient un poil effrayés Romy et puis elle s'était dit qu'au final, on peut bien tenir à quelqu'un sans être amoureux de cette personne, n'est-ce pas ? Il n'y a rien de mal à ça. Rien du tout.

« En tout cas, je suis désolée si...

-T'as pas à l'être, coupa Kenneth en se levant. Y a pas de soucis. Je te prépare un café ?

-Je veux bien. Merci. »

X+X+X+X+X

Très rapidement Romy avait pu rendre la pareille à Kenneth. C'était en plein milieu du mois de janvier ; Romy s'en souvenait bien, c'était le 18 janvier pour être précis. Facile de s'en rappeler: c'était en plein milieu de la tempête. Il y avait des vents à plus de cent quarante kilomètres heures dehors, personne ne sortait et Romy trouvait que les arbres penchaient dangereusement vers son immeuble. Et alors qu'elle s'était réfugiée au beau milieu de son appartement, le plus loin possible des fenêtres, elle avait reçu un message de Kenneth. Un message qui, en gros, lui racontait la fin d'une amitié datant du bac à sable. Le genre d'amitié qu'on est certain d'emmener avec nous dans la tombe. Mais celle de Kenneth s'était arrêtée et il en était malade. Sauf qu'avec le vent qui soufflait dehors, il était impossible pour lui de venir chez elle et il était impossible pour elle d'aller chez lui. Alors elle avait assuré l'assistance psychologique par textos tant que les télécommunications fonctionnaient encore. Heureusement, elles avaient fonctionné toute la nuit. Et puis le week-end suivant, c'était elle qu'un patron de bar avait appelé parce que Kenneth avait bu la bière de trop et qu'il fallait venir le chercher: il n'était décidément pas en état de remonter sur son vélo. Et puis le vendredi qui avait suivi, c'était encore Romy qui était resté avec lui alors qu'il s'expliquait avec l'ami en question au téléphone.

Elle l'avait aidé. Et le pire dans cette histoire, c'est qu'il l'avait laissée faire.

Pendant ces jours-là, Romy avait enfin pris conscience qu'ils étaient un peu abîmé tout les deux, parce que jusqu'ici, elle se le cachait plutôt bien ; mais là, tout devenait soudainement plus réel, voir impossible à cacher, même à leurs yeux. Elle comprenait beaucoup de choses sur lui, et lui la découvrait comme encore personne n'en avait eut le droit.

X+X+X+X+X

Puis finit par arriver ce qui devait arriver. Ils avaient commencé à partir en même temps des soirées. Ils se parlaient non-stop que ça soit sur Facebook, sur Snapchat, sur Twitter, ou par messages. Ils se promettaient à chaque nouveau début de semaine qu'ils se verraient moins les sept prochains jours, parce que son départ approchait de plus en plus dangereusement et qu'aucun des deux ne voulait une coupure brutale qui faisait mal. Et puis au final, ils se voyaient six nuits sur sept. Ça ne marchait pas ces promesses à deux balles.

Mais bon, vu que Kenneth partait chez les Kiwis dans trois mois, ils ne risquaient pas grand chose à s'attacher, non ? Cette histoire aurait une fin. Qu'ils le veuillent ou non. Alors à quoi bon s'embarrasser de règles qu'ils n'arrivent pas, et ne voulaient pas vraiment, suivre. Autant se laisser aller, arrêter leur ridicule check hebdomadaire de « Tout va bien, on ne s'attache pas ». Ils avaient commencé à se voir sans que leurs vêtements ne finissent par couvrir le plancher de l'appartement qui les cachait pour la nuit. Ils se voyaient juste pour se faire un câlin, juste pour manger ensemble, juste boire un café, ou... Ou juste pour se voir.

Romy avait toujours dans sa tête la petite voix des débuts, celle qui ressemblait étonnamment à la voix de Magda, qui criait quelque chose comme: « Je pensais que tu ne voulais pas être en couple ? ». Ce à quoi Romy répondait avec pragmatisme: « Oui. Mais dans quelques semaines, c'est terminé ! ». Du coup, aucune raison de ne pas passer la Saint-Valentin ensemble, hein ? Non. Aucune.

Mais au fond, tout ça n'avait pas de grande importance. Non. Parce que la comète approchait. Inéluctablement. Ce qui obligeait, ou permettait à, Romy et Kenneth de vivre chacun des moindre petits instants pleinement.

X+X+X+X+X

Tout avait été vécu pleinement. Tous les trois derniers mois. Et même leur dernière soirée ; qui avait été à l'image de leur histoire expresse: forte et surtout insouciante. Parce que jusqu'à cette soirée, ils arrivaient à mettre la réalité à la porte. C'était comme si savoir que leur comète frapperait ce 10 avril, les autorisait à n'en avoir rien à faire de s'écrire des lettres niaises, de se faire des playlist avec les plus belles chansons d'amour d'Adele, Beyonce et Alicia Keys réunies, de vivre leur vie comme deux héros d'une comédie romantique sans happy end.

Mais Kenneth avait fini par ouvrir la porte. Le matin après leur dernière nuit. Il s'était levé le premier, comme d'habitude. Romy était restée encore un peu, le nez enfouit dans l'oreiller de celui qui partirait à l'autre bout du monde dans moins de cinq heures maintenant. Elle ne cherchait qu'à inscrire son odeur dans sa mémoire, cette odeur qui allait s'effacer avec le temps et l'absence. Elle avait fini par se lever, une fois persuadée que chaque effluves qui composait cette fragrance était gravée de façon indélébile quelque part dans son esprit. Elle était allée dans la cuisine où Kenneth l'attendait. Ou peut-être pas. Romy ne savait pas. Elle savait juste qu'il était là, de l'autre côté du comptoir de la cuisine, une tasse dans les mains et le regard larmoyant dans le vide. Elle n'était pas bien sûre qu'il veuille la voir. Peut-être préférait-il rester seul.

Kenneth avait fini par quitter le vide des yeux. Il avait fait un imperceptible signe vers Romy. Un signe qui lui demandait de venir de son côté du comptoir. Elle avait été. Il l'avait prise dans ses bras. Ils avaient pleuré. Et ça y est. La comète s'approchait dangereusement de leur planète.

X+X+X+X+X

Romy n'avait pas voulu aller à l'aéroport avec Kenneth. Elle préférait leurs adieux sur le pavé d'un trottoir d'Amsterdam. Des adieux avec beaucoup de pleurs. Des adieux qui démontraient enfin à Romy que non, elle n'en avait pas rien à faire. Parce qu'elle venait de vivre un truc vraiment parfait. Alors ces pleurs, c'était en partie parce que voir quelque chose de parfait se terminer, c'est assez triste et pas plaisant du tout. C'est un peu comme la récréation quand on est enfant: on n'a pas envie que ça se termine alors on pleure en espérant secrètement que ça change quelque chose. Mais ça ne change rien. Et puis dans les larmes de Romy, sur ce trottoir d'Amsterdam, il y avait aussi un peu de joie. La joie de ces quatre mois parfaits ; ces quatre mois où ils s'étaient apportés tellement de choses.

Le taxi avait fini par arriver. Alors Kenneth avait vraiment dû finir par y aller. Il l'avait embrassée et s'était engouffré dans la voiture sans un mot. Le fait qu'il n'ait rien dit était un détail que Romy avait retenu parce qu'elle était le genre de personne qui avait toujours eu besoin qu'on lui prouve son affection par (a+b) ; mais là, elle n'en avait pas eu besoin. Au contraire, ça aurait presque été de trop. Parce qu'avec Kenneth, elle le savait. Elle était emplie de certitudes qu'elle n'avait encore jamais eues auparavant. Mais ses certitudes ne lui permettaient pas d'oublier que la comète venait d'entrer dans leur stratosphère.

X+X+X+X+X

Au final il lui avait dit, toutes ces petites choses. Pas avec des mots. Mais avec un appel. Juste avant de monter dans l'avion pour Auckland. Romy ne se souvient pas de ce qu'ils s'étaient dit parce que ce n'était pas le plus important dans cet appel. Non. Le plus important, c'était que Kenneth avait eu envie de le faire à ce moment-là. Ce simple fait disait tout ce que Romy voulait entendre à ce moment-là.

Donc Romy savait. Elle savait depuis le début d'ailleurs. Elle le savait et pourtant ça ne changeait rien. Ils s'aimaient mais il devait partir. C'était comme ça.

La comète venait de percuter leur Terre.

X+X+X+X+X

Le générique de Deep Impact défilait sur l'écran de télévision. Et Romy venait de comprendre pas mal de chose sur les quatre derniers mois de son existence.

Romy venait de comprendre que cette histoire n'aurait sûrement pas été aussi belle sans la comète qui arriverait définitivement sur leur Terre. Sans elle, ils ne se seraient pas permis la moitié de ce qu'ils s'étaient permis. Parce que le compte à rebours qui avait commencé avant même qu'ils ne se rencontrent, les avait obligés à briser toutes les barrières qu'ils se fixaient d'eux même. Ils étaient deux personnes qui ne voulaient pas tomber amoureuses, ni s'attacher l'une à l'autre. Alors oui, ils avaient eu l'air un peu con à s'enlacer sur un trottoir, devant un taxi comme si la Terre allait véritablement cesser de tourner, mais au moins, ils avaient eu le courage de vivre ce qu'ils avaient à vivre.

Romy savait aussi que rien n'était terminé pour elle. Elle n'était pas guérie. Elle serait incapable de construire un truc durable avec son prochain match Tinder, bien sûr. Et puis de toute façon, c'est pas comme si elle en avait envie. Mais elle venait de se prouver que tout n'était pas mort. Qu'il restait une toute petite lueur, une petite étincelle qu'elle avait su trouver au bon moment et grâce à Kenneth.

Alors oui. Oui, Kenneth est actuellement de l'autre côté de la Terre ; et tout ce qu'ils avaient s'était envolé en même temps que son Airbus. Mais l'autre côté de la Terre, ce n'est « que » dix-huit milles et quelques kilomètres ; c'est pas non plus des dizaines d'années lumières. Alors Romy ne désespérait pas de peut-être le recroiser un jour et peut-être trouver une planète pour eux, une planète menacée par aucune comète.




--- NDA ---

Salut les pioupious !!! 🐣❤️


J'en pouvais plus. J'ai envie de vous écrire cette NDA depuis... un an quasiment (oui, c'est long. Je sais. Croyez-moi. Je sais.). Bref, maintenant que je suis en train de l'écrire je vais faire trainer un peu le truc...


Vous avez pensez quoi de ce bonus ? Moi, je l'aime bien. Et j'espère que vous aimez bien Romy parce que vous allez la revoir ;)

J'espère aussi que tout ces bonus vous ont plus (même si on peut s'accorder, je pense, sur le fait que certains sont plus réussit que d'autres... Des préférés ?).

Vous lisez, actuellement, la 100ème partie de Café & Bicyclette. Oui. 100 parties qu'on se suit. C'est fou non ? Je trouve ça fou. Et ce qui est encore plus fou, c'est que c'est pas fini. Un peu comme chez SFR. Parce que... MARDI, je posterais le premier chapitre de L'Etoile A Gauche De La Lune. Voilà !! Je suis super impatiente d'avoir vos premiers commentaire sur ce deuxième tome qui m'a donné un plus de fil à retordre que le premier, mais je suis assez satisfaite du résultat. En réalité je ne l'ai pas totalement finit mais j'ai suffisamment de chapitres d'avance pour vous assurer que vous n'attendrez pas que mon inspiration revienne. ;)  


Alors je vous souhaite un super week-end et on se retrouve mardi !!! 


Je vous aime jusqu'à l'étoile à gauche de la Lune,


Uthopie. ❤️🐥🌙

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