The Comet's Sunrise

Romy avait appelé sa mère parce qu'elle n'avait pas envie de passer la soirée toute seule et en même temps, elle n'avait pas vraiment envie de voir ses amis. Donc Romy avait appelé sa maman. Elles s'étaient toutes les deux installées devant Netflix pour regarder un bon vieux film catastrophe. Elles s'étaient arrêtées sur Deep Impact. Un vieux film de la fin des années 90, un truc qui était sorti alors que Romy n'avait que quatre ans, à peine. Mais ça lui avait plu parce qu'il y avait Morgan Freeman, en président américain bien entendu ; et Romy aimait beaucoup Monsieur Freeman.

En gros dans le film, il y a une comète qui file droit sur notre très chère planète bleue ce qui va entrainer l'anéantissement de la race humaine. Autrement dit, c'est un remake de l'histoire des dinosaures mais avec l'humanité dans le rôle des dinosaures. Et ce soir-là, dans le canapé de sa mère, Romy vit dans ce film une véritable métaphore de sa propre vie.

Pour bien comprendre la réflexion de Romy, il faut savoir que dans ce film tout le monde sait, un an à l'avance, que la comète va venir percuter la Terre. Et du coup, pendant cette année, le monde entier se prépare au pire tout en essayant de détruire la dite comète avant qu'elle n'atteigne la stratosphère. Ce que Romy avait retenu du film, c'est le fait que la comète va atteindre la Terre à une date bien précise ; dès le début du film, on sait quand est-ce que ça va se terminer.

Et là, Romy s'était rendue compte que sa comète à elle, elle était déjà tombée dans sa vie. Ça avait commencé par une toute petite pluie de cailloux qui avaient pris feu, le matin de leur dernière nuit. La comète entière était entrée dans la stratosphère, quand elle l'avait vu partir vers l'aéroport dans son taxi noir. Et elle avait percutée la surface le mercredi quand Romy avait enfin compris qu'il était parti. Ça y était. Kenneth était parti.

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Rika avait vu une publicité sur des cours de cuisine pour célibataires, et tout naturellement, elle avait proposé à Romy de venir avec elle là-bas. Parce qu'en soi, ça lui disait bien d'essayer, mais en même temps hors de question d'aller à ce genre de truc toute seule. Romy avait trouvé ça drôle comme idée alors bien sûr, elle avait dit oui. C'est comme ça, qu'en ce lundi soir elles s'étaient toutes les deux retrouvées dans ce tout petit restaurant d'Amsterdam pour faire de la cuisine et en même temps tenter de rencontrer l'amour. Romy avait été mise en duo avec un garçon qui, il ne fallait pas mentir, lui plaisait beaucoup. Et elle n'avait pas mis énormément de temps à comprendre qu'elle lui plaisait aussi beaucoup.

" Et alors Kenneth... Pourquoi tu es là ? demanda Romy en s'appliquant à verser la farine petit à petit dans son saladier.

-Comme toi, j'imagine.

-Oui. Non mais comment t'en es arrivé à des cours de cuisine pour trouver l'amour ?

-Oh... Et bien... Disons que je sors de quelques... Désillusions sentimentales... Et qu'en venant ici, même si je ne trouve pas quelqu'un pour finir la soirée, au moins j'aurai de quoi manger au dîner. Et toi ? Comment en es-tu venue aux cours de cuisine ?

-Ah non mais moi, j'accompagne une amie, en fait.

-La blonde qui te lance des regards d'appel à l'aide depuis tout à l'heure ?

-Oui. Exactement, répondit Romy en souriant.

-Je vois. Je vois. Mais du coup... tu ne cherches pas l'amour.

-Ça fait un moment que je n'ai plus vraiment envie de croire en l'amour. Donc le chercher...

-Tu ne trouveras donc pas lourd que je t'invite à prendre un verre après ce cours ? »

Romy n'avait pas trouvé ça lourd du tout. Puis un verre et quelque shoot plus tard, ils s'étaient retrouvés ensemble dans le même lit, nus et à bout de souffle. Ça avait été simple et plutôt rapide, ce qui n'était habituellement pas du genre de Romy mais ce qui lui plaisait grandement ce soir. Kenneth ne croyait plus en l'amour. Romy ne voulait plus croire en l'amour. Tous les deux ne voulaient pas s'engager. Ça partait bien.

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« Romy ! s'énerva Magdalena. Lâche ton téléphone ! Tu vas nous faire chavirer avec tes conneries !

-Oui. Pardon, s'excusa Romy en jetant son téléphone dans un des pots étanches qui contenaient toutes leurs affaires puis exécuta les ordres de Magda sans broncher. »

Ce n'est qu'une fois que tout était en ordre sur leur petit speed que les filles s'autorisèrent enfin à se poser. Magda à côté de la barre, le stick dans les mains ; Romy à côté des pots étanches d'où elle avait déjà sorti son téléphone.

« C'est qui ?

-Qui ?

-A qui tu parles depuis qu'on est partie.

-Ah... Oh... Pff... Personne.

-Romy. Si on chavire, je veux au moins savoir à cause de qui.

-C'est un mec.

-Un mec ? Je savais pas que tu cherchais quelqu'un.

-Je cherche pas ! Je l'ai rencontré au cours de cuisine où j'ai été avec Rika, hier.

-Et vous pouvez déjà plus vous quitter ? sourit Magda.

-Tu sais... Quand on se plait aussi vite, et aussi fort..., répondit Romy en riant. Il m'a envoyé un message, je suis sûre qu'il n'avait même pas encore passé la porte de l'immeuble.

-Et tu lui as répondu.

-Bah oui. Ecoute... C'était surprenant mais je suis pas contre l'idée de le revoir et lui non plus. Parce que cette nuit c'était... C'était chouette.

-C'était chouette, répéta Magda en riant de plus belle. Et vous vous dîtes quoi d'autre ?

-Des trucs... Un peu... Chauds. Tu vois ?

-Non... Pas trop, mentit Magda en prenant le téléphone de Romy. Fais voir que je me fasse une idée.

-Mais c'est du sexe sans sentiments. Parce que je le connais ton regard là pendant que tu lis des messages qui sont clairement assez perso. Zéro sentiment.

-Oui. Bien sûr.

-Oui, oui. Je t'assure.

-Romy... T'écris pas à ton plan cul que tu manques de ses, je cite, cheveux en bataille, yeux bleus lagon et mains baladeuses. Fin de citation.

-J'écris bien ce que je veux à mon plan cul, okay ? Parce que c'est mon plan cul à moi. Et ramènes nous à la plage au lieu de raconter des bêtises, ordonna Romy en tendant le bras en direction de la terre ferme qu'elles distinguaient à peine. »

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Kenneth devait passer les fêtes avec sa famille du coup, Romy s'était bêtement dit qu'ils ne se reverraient pas ces prochains jours. Sauf que Kenneth n'avait pas vu les choses de cette façon. Deux jours après leur soirée avec l'option « sans-vêtements », il était passé le soir chez Romy. Complètement à l'improviste. Et Romy le jurait, leurs bouches s'étaient attirés comme deux aimants alors que leurs doigts s'occupaient de s'assurer que le terrain n'avait pas changé en quarante-huit heures. Et pendant que les mains de Kenneth s'occupaient d'ouvrir la robe de Romy, apparut alors à l'esprit de cette dernière une petite pensée qui avait un peu la voix de Magda ; une pensée qui disait que c'était pas comme ça qu'ils allaient éviter l'attachement réciproque. D'autant plus que Kenneth partait s'installer à l'autre bout du monde dans quatre petits mois, donc clairement, l'attachement ce n'était pas une bonne idée. Mais bon, quand Kenneth s'était mis à poser ses lèvres dans son cou, Romy avait balayé d'un revers de main toutes ses pensées qui n'étaient pas d'actualité.

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La petite voix que Romy avait fait taire le deuxième soir était revenue ; elle était même revenue plusieurs fois. Elle l'entendait surtout quand elle allait chez Kenneth ; dans son petit appartement d'Amsterdam qui se vidait à vue d'œil, alors que sa cave se remplissait rapidement de cartons à peine scotchés ; où les papiers administratifs s'entassaient de plus en plus sur le comptoir de la cuisine ; où le sol se retrouvait inévitablement couvert de leurs vêtements.

Un jour, Romy était venue aider Kenneth à continuer de remplir ses cartons, et lors de cette journée, ils avaient eu la même discussion qu'ils avaient toutes les semaines. Cette fois-ci, c'était autour du repas turc qu'ils s'étaient fait livrer un peu plus tôt.

« Mais Kenneth... On n'est pas en couple, hein ?

-Nan !

-Ok. Et... Ça te va comme ça ?

-Oui. C'est nickel.

-Ok. Mais... Tu trouves pas qu'on se voit un peu trop pour... Pour être... Enfin tu vois...

-Non. Je trouve... C'est bien.

-Ouais. Moi aussi. Je trouve que c'est bien. Et juste comme ça...

-Ouais ?

-Tu voudrais le savoir si je voyais quelqu'un d'autre ou pas ?

-J'en sais rien. Tu vois quelqu'un d'autre ?

-Non ! Non. Je... Je vois personne.

-Ok. »

Romy ne savait pas vraiment si ces conversations étaient hypocrites ou non, mais en tout cas elles étaient nécessaires. Comme un petit check-up hebdomadaire. Quoi qu'à bien y réfléchir, Romy ne pensait pas que ces conversations étaient vraiment hypocrites. Parce qu'au fond, aucun des deux ne voulait de cette relation. Parce qu'elle leur faisait peur: la seule chose qu'elle pouvait leur promettre c'était de la tristesse à la fin. Alors bien sûr que le mot « couple » leur faisait un peu peur. Donc ces conversations hebdomadaires les rassuraient mutuellement, et ils étaient assez fiers d'avoir trouvé une petite combine qui semblait plutôt bien marcher. Et puis parfois, ils se sentaient un peu comme des espions à tenter de convaincre tout le monde, et en particulier eux même, qu'entre eux, il n'y avait rien de sérieux. Encore plus quand ils allaient en soirée, qu'ils partaient chacun avec quelques minutes d'écart tout en s'étant mis d'accord sur chez qui ils se retrouveraient après.

--- NDA ---

Salut les pioupious !! 🐣❤️

J'espère que vous allez bien ! 

Moi, j'ai eu mes résultats cette après-midi et j'ai quelques rattrapages... (un peu plus que prévu pour être précise), donc c'est pas la grande joie... Je poste cette première partie en espérant voir vos petits commentaires pour me remonter le moral et me gonfler à bloc pour les deux nouvelles semaines de révision qui arrivent ;) 

Du coup, c'est bien une première partie 😏 Ce qui signifie qu'il va y avoir une deuxième partie, qui sera un peu plus longue. Je vous la publie vendredi ! Avec une petite surprise 😉😘❤️

Je vous aime très très fort, 

Je vous remercie d'être encore là,

Je vous remercie de porter toujours autant d'attention à Magda et Martijn,

Je souhaite la bienvenue aux petits nouveaux (je vous vois même quand vous laissez pas de commentaires 😏😶), 

Des bisous intelligents pour les révisions,

Uthopie ❤️🐥