46. Sortir de l'innocence

Précédemment : Aaron rend visite à Livie à l'hôpital. Il vrille lorsqu'il voit ses hématomes et se mets à tous les embrasser. Il s'excuse et elle lui pardonne. Livie s'endort, le lendemain Kane parle au docteur qui lui apprend que Livie attendais un bébé qu'elle a perdu. Il est sous le choc et promet de se venger.

Livie

Je pouvais apercevoir la residence, au travers des vitres de la Bentley. Rien ne semblait avoir bougé depuis la dernière fois que j'y avais mis les pieds. Nous passions la sécurité du grande portail en fer et nous garions directement dans l'allée principale, se frayant un chemin à travers les majestueux Acacias du jardin.
J'étais un peu stressée. Revoir tout ce petit monde... Allaient-ils m'en vouloir ?

A ma grande surprise, Aaron s'empressa de faire le tour de la voiture pour ouvrir la porte côté passager.

- Coin coin, mimais-je en sortant tranquillement du véhicule.

- Vaffanculo, grognait-il dans sa barbe en claquant la porte.

J'éclatais soudainement de rire, fière d'avoir pu le taquiner. Il esquissait à son tour un sourire en coin.
Nous nous dirigions directement vers la porte d'entrée, et je stoppais net la main d'Aaron qui s'apprêtait à ouvrir la porte. Il me fixe, l'air dubitatif.

- J'ai juste besoin d'une minute pour- bafouillais-je

- Je suis avec toi. Me rassurait-il

Il s'arrêta un moment, et prit ma main dans la sienne. Tandis que son regard sombre et ténébreux continuait de me fixer, je sentis ma lèvre trembler de désir. Une forte chaleur s'imprégnait de moi, faisant chauffer mes joues, tandis que mon coeur s'accélérait lorsqu'Aaron se pencha vers moi.
Nous n'étions plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je pouvais sentir son souffle sur mon visage, et mon cœur continuait de s'emballer. Alors je fermais mes yeux.
Les secondes passaient et j'attendais inlassablement se baiser. Ce premier baiser depuis nos retrouvailles. Puis je sentis son souffle s'éloigner de nouveau et recouvrait les yeux au même instant.
Il détournait le regard, tandis que c'était à mon tour de le fixer, dans l'incompréhension la plus totale.

Je lui ai laissé ma virginité, pendant un instant où il me semblait lui appartenir. Mais au regard des récents événements, je suppose qu'il a changé d'avis.
Je fini par lâcher le regard, indiquant à Aaron que j'étais prête à entrer.

Nous pénétrons dans l'immense demeure, que j'étais très heureuse de retrouver.
A peine le pas de la porte dépassé, un comité d'accueil m'attendais à bras ouverts. Durant un instant, j'oubliais le malaise qui s'était installé entre Aaron et moi. Je j'étais un regard discret dans sa direction. Lui en revanche, semblait toujours désorienté.

A peine j'eus le temps de poser mon sac à terre que Bella me saute dans les bras.

- Bienvenu dans cette maison de dingue ! S'ecria-t-elle

Il est vrai que cette maison était loin d'être petite et modeste. Chaque meuble coûtait un prix exorbitant.

- Quoi de neuf les tourtereaux, lance Garrett en s'approchant de moi.

- La ferme Garrett, lançait Aaron depuis le pas de la porte.

- Il s'est levé du pied gauche ce matin ? Me questionne Garrett en rigolant

- Il est fatigué je suppose, il a passé ces derniers jours sur le fauteuil de ma chambre d'hôpital, chuchotais-je fièrement.

Au même moment, Isaac s'approche pour me saluer en me prenant dans ses bras.

- Bon retour à la casa, je suis content de te voir.

- Tu m'a manqué aussi, rétorquais-je pudiquement.

- Excusez-moi messieurs, j'aimerai récupérer ma meilleure amie. S'exclamait Bella.

Je vis le haut de son crâne se frayer un chemin à travers les corps de ces criminels imposants. Ces criminels qui soit dit en passant, ne sont rien d'autre que ma famille depuis un long moment.
Bella attrapa brusquement mon épaule, geste qui me fis perdre l'équilibre.
Alors que je m'attendais à ce que le sol me recueillisse, je fus surprise d'atterrir dans les bras d'Aaron, qui se trouvait plus loin derrière moi il y a à peine deux minutes.

- Tu peux pas faire plus attention Bella, crachait Aaron.

- Ce n'est rien, conclus-je

Bella se retirait immédiatement, honteuse de ce petit incident.

- Bella, att- commençais-je alors qu'elle s'éloignait confuse.

- Je pense que tu as besoin de repos, suggérait Aaron de manière forcée.

Au même instant, Garrett courut la rattraper. Qu'est ce qu'il se trame entre ces deux là ?
Alors je suivais Aaron jusqu'à l'étage afin qu'il m'installe dans ma chambre, et chacun retournais à ses occupations.

Je pris mon courage à demain, et tentais de le confronter pendant que vous allions pénétrer dans la chambre.

- Tu sais elle n'a pas fait exprès, pourquoi il faut toujours que tu m'oblige à-

Je me stoppais net.

- Je ne serais pas trop disponible, je me suis dit que ça te ferai plaisir d'avoir un peu de compagnie. Changeait-il de sujet, d'un ton neutre.

Un petit chaton se trémoussait sur les draps du lit, essayant de sauter sur les plis qu'il causait.

- Comment il s'appelle, demandais-je

- Appelle le comme tu veux, répondit dit lassé en passant le pas de la porte, son sac à la main.

- Tu ne dors pas ici ? Le questionnais-je

- Comme je t'ai expliqué, je serai très occupé.

Il répondu d'un air plus que non-chalant avant de s'éloigner.
Je suppose donc que la réponse est non...
Je soupirais. J'en ai plus qu'assez de ses sauts d'humeur incessant. Un coup il me dévoile presque ses sentiments ensuite il me déteste puis il s'inquiète et maintenant il s'en fiche.
Cette situation semblait me causer un peu de chagrin, pourtant n'importe qui aurait pu prévoir la situation.

*Miaou* *Miaou*

Tout de suite, ce petit cadeau qui se frottait à mes jambes, faisait fondre mon coeur.
Je le pris dans mes bras.
C'était un siamois avec des yeux perçants comme l'océan. Il est magnifique !
Lorsque je défaisait le noeud autour de son cou, un petit morceau de papier tombait au sol.
Il était inscrit :

« Pour que tu ne te sente jamais seule mon ange »

Est ce que la colère que je ressentais à son égard s'était estompée ? Oui
Est ce que je lui en voulait toujours ? Comment pourrais-je !

Je regardais de nouveau en direction du chaton, pour le câliner un peu.

- Comment est ce que je vais t'appeler toi ? Le questionnais-je

Il me fixait avec de grands yeux ronds.
Je m'assis pour réfléchir un instant.

- Charly ?

Aucune réaction. Ça n'avait pas l'air de lui plaire.

- Caleb, comme dans mon film préféré !

*Miaou* ronronnait-il en se frottant à moi.

- Je suppose que ça te plaît, répondis-je à son miaulement tout en le prenant dans mes bras.

- Hello Caleb ! S'écriait Bella en entrant dans la pièce sans frapper

Elle s'approchait de nous, et apposait à son tour quelques caresse sur le crâne de mon nouveau chaton.

- Alors tu vas pouvoir lui confier tous tes secrets mais j'espère que tu m'oubliera pas quand même !

- Non je n'oserai pas, lui répondis-je ironiquement.

Elle se mit à faire la moue pour rigoler.
D'un ton tout de suite plus sérieux, je commençais à la questionner :

- Alors Garrett et toi... suggérais-je

- Je sais pas, on verra bien.

- Tu sais Garrett à toujours batifoler à droite à gauche, mais je pense qu'il t'aime bien.

- Tu penses ?

- Oui c'est aller très vite entre vous et il t'a amené ici.

- J'ai peut être insisté pour rester auprès de ma meilleure amie.

- Bella tu as conscience de ce dans quoi tu t'embarques ?

- Tu dramatises toujours tout. Livie amuse toi un peu !

Je levais les yeux au ciel. Elle a toujours été si imprévisible. Ça ne m'étonne pas. Ce que je regrette, c'est que sa vie soit mise en danger par ma faute. Parce que si elle est là, c'est pour moi.

Au même moment, une sonnerie retentit et elle sortit de la pièce pour décrocher son téléphone.

- Nous voilà que toi et moi Caleb.

Il vint se frotter une seconde fois à moi. Comme c'est adorable.
Je passais une bonne heure à lui raconter chaque détail de ma vie. Comment tout a commencé, pourquoi j'ai atterris au Mexique. Je sentais que du lien se créait entre nous. Et Aaron m'avait sûrement offert ce petit chat, pour que je ne me sente plus seule ici.

Je m'assoupis un instant et me réveillait aux alentours de neuf heures. La maison semblait si calme pour une heure pareil. En général, il y avait toujours du bruit et un tas de monde dans la cuisine.

J'enfilais un pyjama lambda que je sortis de mes affaires, puis je partis à la recherche d'Aaron. Je ne l'avais même pas remercier en personne pour Caleb. Je voulais aussi lui présenter son nouveau petit nom.

Je déambulais dans les couloirs à sa recherche. Il n'était ni dans sa chambre, ni dans son bureau. Lorsque j'ouvrais une énième porte, précisément celle de la salle où se trouvait le grand billard et l'écran de cinéma, je n'en cris pas mes yeux.

Garrett et Bella, sur le canapé du fond complètement nu, à califourchon l'un sur l'autre.
Je me figeai quelques secondes et nous nous regardions tous en cœur.
Je refermais rapidement la porte, aussi vite que je réalisais la situation.

- Je suis navré pour votre intimité, criais-je honteuse.

J'aimerai pouvoir oublier les dernières minutes de ce que je viens de voir.

Après avoir fouillé la maison de fond en comble, il ne restait qu'un seul endroit dans lequel je n'avais pas encore mis les pieds.
Le sous-sol. Moi qui connaissait si bien celui de notre ancienne maison, j'ignorais totalement ce qui se trouvait aujourd'hui sous mes pieds.
En réalité, Aaron m'avait défendu de m'y rendre. Mais je suppose qu'il ne peut être que la.

J'hésitais un instant avant de descendre les marches lugubres puis je me décidais. Qu'est ce que je pourrais bien trouver la dessous de si dramatique.

Je poussais la lourde porte du sous-sol qui s'ouvrait dans un bruit assourdissant.

Des lors que je l'eus franchis, un spectacle atroce s'offrait devant mes yeux.

Kane se tenait la, dans l'ombre, couvert de sang. La seule lumière provenait d'une lampe au plafond et éclairait juste le corps de Sergio mutilé et encore vivant.
La pièce raisonnait tellement, que les cris stridents de ce qui me semblaient être sa soeur raisonnaient à travers l'ensemble du sous-sol.

Je me figeai. Qui étais-tu Aaron Kane ? Quel est cette facette de ta personnalité que je rencontrais à peine ?
J'avais vu bon nombre de tes réactions, mais jamais je ne t'avais perçu avec cette aura démoniaque autour de toi.

Il se tournait enfin vers moi, l'air mécontent, le regard perçant, comme si il s'apprêtait à me faire subir la même chose.
A mesure qu'il s'approchait de moi, je pouvais voir l'ampleur de son chef d'œuvre, qui avait taché chaque parcelle de ses vêtements.

- Je t'avais demandé de rester en haut il me semble. Me dit-Aaron.

Je déglutis. Le ton indigeste qu'il employait me retournais l'estomac, tandis que l'odeur nauséabonde de la torture emplit mes poumons.

De ses mains tachées de sang il relevait mon menton, me forçant à lui faire face.

Je reculais tandis que mon dos percutait les murs froids et humides de cet abominable endroit.

- Bienvenu dans mon paradis, mon ange. Me dit-il en passant sa main ensanglantée sur ma joue.

L'odeur du métal me rendit nauséeuse.
Chaque mot qu'il prononçait me faisait tressaillir. Il semblait comme possédé, animé par la soif de vengeance et de sang qui coulait dans ses veines.
Je n'osais pas prononcer un seul mot.
Sergio, lui qui n'avait plus rien à perdre, n'hésitait pas une seule seconde en s'adressant à moi :

- Tu aurais plus en sécurité sous mon plancher puttana.

- La ferme ! Hurlait Aaron.

Alors il s'éloignait de moi un instant et attrapait violemment les poignets enchaînés de la jeune dame, assise à terre au fond de la pièce.

- Non Aaron, je t'en prie ! M'écriais-je timidement.

Il se retournait brusquement vers moi, ne lâchant pas ses pauvres poignets endommagés par les chaînes. Alors je continuais.

- Pas les innocents. tu m'as promis tu te rappelle ?

Je m'approchais d'elle lentement et lui demandait son prénom.

- Carmen, me répondit-elle terrorisée.

Il hésitait un instant avant de se faire couper par une nouvelle intervention provocatrice de Sergio.

- Tu es beaucoup trop bonne pour lui, il finira par te faire bien pire que moi. Déglutissait-il en rigolant à sa propre phrase.

Je pouvais lire, dans le regard d'Aaron, une fureur incomparable à tout ce que j'avais pu voir précédemment. Bien loin de la fois où il m'a récupéré à la fête d'Horace, bien pire que la fois où il m'a presque battu à mort.

- Sta' zitto ! S'exclamait-il de nouveau.

Cette colère la, elle était destructrice. Elle anéantirait n'importe qui sur son passage. Mais bien au delà de ça, je pouvais lire de la douleur. Une douleur immense et je savais au fond de moi qu'elle me concernait. Même si il ne l'avouera jamais, ses remords à mon égard avait pris le dessus depuis bien longtemps. Mais sa colère ne changera pas ce qui a été écrit.

Alors je vais abréger sa colère. Je me retournais vers la table sur laquelle Aaron avait posé toute sortes d'objets de torture et me munissait d'un grand couteau de cuisine.
La vue de sang me fit déglutir, mais je ne flanchais pas.

- Fait le, m'encourageais Sergio.

- Non ! Hurlait Aaron.

Il se précipitait vers moi mais c'était trop tard. J'enfonçais la lame tranchante en plein milieu de la poitrine de Sergio avec une étonnante habileté, telle une professionnelle. Puis je le retirais d'un coup sec, le laissant se vider de son sang. Ses derniers mots retentirent en moi :

- Tu es...comme lui... Puta-

Je pris quelques secondes à réaliser ce que j'avais fait. Tuer Sergio après ce qu'il m'a fait m'avait procuré un bien fou. Mêmes les remords d'avoir tué un homme m'envahirent aussitôt que je pouvais ressentir les cris de douleur de sa sœur.

- Mon Dieu, qu'est ce que - réalisais-je en laissant tomber le couteau à terre

Mes larmes se mirent à glisser le long de mes joues, et je restais planté la, devant l'horreur du meurtre que je venais de commettre.
Mes genoux percutèrent rapidement le sol, mon corps me lâchant sous le poids des événements.

D'un instinct vif, Aaron se précipitait pour me réceptionner dans le creux de ses bras. Je le regardais tristement, ne sachant plus par où commencer.

- C'est fini maintenant. Tout va bien. Tout va bien. Répétait-il en séchant mes larmes.

A sa réaction, je compris qu'il avait vécu plus d'une fois ce cauchemar.
Je me blottis dans ses bras, qui formaient un cocon autour de moi, comme si plus rien ne pouvait m'atteindre à présent. L'apaisement de sa chaleur me gagnait, bien que je me remémorais en boucle ce qu'il venait de se produire.

- Je ne voulais pas que tu aie à subir ça, c'est pourquoi je voulais t'éloigner d'ici. Me dit-il d'un ton calme.

Sa fureur avait entièrement disparu. Il était redevenu le Aaron prêt à tout pour veiller sur moi. Le Aaron calme et sûr de lui que je connaissais. Celui qui prenait les choses en main efficacement.

- J'ai tué un-

- Tu as fait ce que tu devais faire mio angelo, dit-il en me serrant plus fort dans ses bras.

- Je suis un monstre ! M'exclamais-je

- Tu n'es rien de tout ça, tu n'es pas comme moi.

Je m'agrippais plus fermement à lui. Un long silence embaumait la pièce, laissant entendre les pleurs de détresse de Carmen.

Au même instant, Isaac entrait à son tour et ne manquait pas de présenter son étonnement sur son visage.

- Relâche la au milieu de nulle part, dit-il en indiquant Carmen d'un signe de tête. Je m'occupe de Livie.

- Inteso (compris) acquiesça-t-il

Les bras forts et puissants d'Aaron se glissèrent sous mon dos et dans le creux de mes genoux pour pouvoir me soulever.

- Je vais t'éloigner d'ici, chuchotait-il dans sa barbe.

Je reposais le poids de ma tête sur son torse et me laissait porter comme si plus rien n'avait d'importance à présent.

—————————————————
Hello 👋🏼

Nouveau dimanche -> nouveau chapitre !
Je suis super régulière en ce moment dans mes écritures et donc dans mes posts, je vous sens aussi super actifs et ça me fait grave plaisir.

Aussi j'aimerai partager une idée avec vous : Une nouvelle histoire ça vous tente ?
J'ai envie de me diversifier, toujours en dark / new romance mais avec une nouvelle intrigue et de nouveaux personnages :)
Vous en pensez quoi ?
Bien entendu, je continuerai Caduti !

Prenez soin de vous,

Xoxo. D

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top