18. Une putain d'erreur

Précédemment : Aaron avait prolongé le baiser. Livie a pu en apprendre plus sur la famille d'Aaron mais celui ci regrettai vite le baiser. Ils se disputèrent et Aaron attrapait violemment Livie par la gorge tout en la maintenant dans le vide. Elle semblait avoir réouvert des blessures qu'il n'était pas prêt d'affronter. Il finit par la lâcher et Livie se décidait finalement à sauter d'elle même. Aaron la retient.

⚠️ Violence, Dépression, Auto-mutilation
🎶 Solitude - Felsmann & Tiley Reinterpretation

Livie

Depuis le dernier incident en date, je n'avais pas revu Aaron alors que nous nous tenions dans la même demeure. J'avais repris mon ancienne chambre. Je n'avais pas eu de nouvelles de Garrett ni d'Isaac. D'après Aaron ils étaient partis régler des affaires hors du pays. Mais j'avais surpris une discussion téléphonique entre Aaron et un certain Tito. D'après ce que j'ai pu entendre, ils seraient partis surveiller Nicholas. Il faut croire qu'être un fantôme dans la maison s'avère avoir quelques avantages.

Depuis quelques jours, j'entendais aussi du bruit en provenance du bureau d'Aaron. Bureau duquel il n'était pas sorti depuis que nous étions rentrés de l'hôtel. Je n'osais pas aller voir. De peur qu'il s'en prenne à nouveau à moi. Mais je m'inquiétais. Le bruit avait cessé depuis ce matin. Et il avait repris de plus belle en début d'après-midi.
J'entendais des objets se briser au sol, je l'entendais crier mais je n'arrivais pas à discerner ses paroles. J'étais bloquée dans cette maison avec un mafieux psychopathe comme voisin de chambre et sans personne pour me venir en aide.
Aaron avait envoyé Alma en congés pendant quelques temps. Il est vrai qu'elle avait besoin de se reposer. Nous étions donc juste lui et moi. Autant dire que je n'étais pas tellement rassurée d'être bloquée dans cette maison avec monsieur le bipolaire en question.

J'entendais la porte de son bureau s'ouvrir et ses pas se rapprochaient.

Faites qu'il n'ouvre pas.

Faites qu'il n'ouvre pas.

Faites qu'il n'ouvre pas.

Il frappait doucement à la porte. Mais je ne répondais rien. Je voulais lui faire comprendre que cette fois il ne m'aurait pas comme ça.

- Livie ? M'appelait Aaron.

Sa voix semblait brisée. Il avait l'air à bout de souffle. Qu'avait-il pu faire dans son bureau ?

- Je... Tu pourrais cuisiner pour moi ? Je ne sais pas comment m'y prendre. Demandait-il d'une faible voix semblable à celle d'un enfant.

Alors il ne savait pas cuisiner. Mais quelle genre d'éducation avait-il reçu ? Il savait tenir parfaitement une arme pour ôter des vies mais faire cuire des malheureuses pâtes il n'y arrivait pas. À cet instant, je sentais mon ventre gronder de faim. Je vais le faire. Seulement parce que j'ai aussi faim que lui.
Dans sa voix, j'entendais l'appel à l'aide d'un enfant. Un enfant qui avait bien grandi, mais qui était tout autant perdu qu'avant.

J'attendais qu'il se renferme dans sa planque pour enfin sortir de mon antre. Je descendais les escaliers et commençais à cuisiner. Le bruit avait cessé. Je ne savais pas si il fallait que je m'inquiète ou si je devais me sentir rassuré.

Je frappais à sa porte, son plateau repas dans les mains. Aucune réponse. Je me permis d'ouvrir.

En entrant dans la pièce, je ne vis personne à première vue. Pourtant la pièce complètement plongée dans le noir était sans dessus dessous. Je me dirigeai vers le bureau avec difficulté pour poser le plateau et je me retournais.
Il été là, assis par terre juste sous la fenêtre, tremblant, les mains sur ses oreilles. La pièce été plongée dans le noir. La seule lumière provenait de l'entre-bâillement des rideaux devant lesquels il se tenait.
Je m'approchais un peu plus de lui, il semblait faire une crise de panique. C'était la première fois que je le voyais dans cet état. Il été tout le contraire de l'homme fort et démuni d'émotions que j'avais l'habitude de voir. À cet instant, il me semblait vulnérable. Je devais l'aider. J'en ressentais le besoin. Mon coeur me criait de l'aider. Alors je m'agenouillais devant lui et le pris dans mes bras.

- C'est à cause de moi, elle est... morte... à cause de moi.

Il répétait cette phrase en boucle. Bien plus qu'une simple crise de panique, il paraissait carrément en état de choc. Était-il en train d'halluciner ?

- Personne ne va mourir, calme toi tout va bien. Essayais-je de le rassurer sans succès. Je suis là mon ange, regarde moi.

Mon ange. Ce surnom qu'il aimait tant utiliser le rappellerait sans doute à lui mais sans succès. Les pièces s'assemblaient une à une dans mon esprit. La mort de sa mère semblait l'avoir complètement traumatisée. Mais vu son état actuel, je ne souhaitais pas prendre le risque de reporter le débat en sachant la réaction qu'il avait eu quelques jours plus tôt lorsque j'avais tenté d'aborder le sujet sur le toit.

- S'il te plaît... ne la tue pas. Continuait-il de délirer.

Il semblait halluciner. Je pris quelques secondes pour regarder ce qui m'entourait. De la poudre blanche était éparpillée partout sur son bureau. Il venait réellement de se droguer.
Je ne connaissais pas les effets de cette merde sur le corps humain. J'étais sure d'une chose, j'avais envie de l'aider du mieux que je pouvais.
Déformation professionnelle oblige sans doute.
Je savais gérer une crise de panique, mais sous l'emprise de cette chose, c'était moins sûr. Je dois avouer qu'à l'école d'infirmière, on ne nous avait pas formé à ça. Il va falloir que je me débrouille comme je peux.

- Combien tu en a pris ? Le questionnais-je dans l'espoir d'obtenir une vague réponse.

Je prenais son visage en coupe entre mes doigts et aperçu ses yeux. Ils étaient complètement rouges et ses pupilles étaient dilatées. D'après moi, il avait du s'enfiler une dose conséquente de cette merde pour se retrouver dans un tel état.

- Respire avec moi, dis-je en imitant une forte respiration dans l'espoir qu'il me suive.

Rien y fait. Il se laissait presque tomber au sol, m'emportant dans sa chute. Je voyais la mort en lui. Mais c'était différent de la fois où je l'ai rencontré. C'est différent parce que je n'ai plus peur. Je ressens au contraire cette alchimie qui me trouble, qui m'attire auprès de lui sans même en connaître la raison.
Je pourrais tellement partir d'ici et le laisser ainsi après tout ce qu'il s'était passé. Mais je ne pouvais pas m'y résoudre.

En essayant de le relever, j'aperçus du sang sur mes mains. Il ne venait pas de moi. J'inspectais d'un peu plus près le corps d'Aaron. Il s'était blessé au thorax. Ça ne nécessitait pas de points de suture, mais je devais rapidement désinfecter la plaie avant qu'elle s'infecte.

- Reste avec moi, dis-je en tapotant sa joue délicatement. S'il te plaît, j'ai besoin de toi.

- Besoin de moi ? Grommelait-il en faisant la moue tel un enfant.

Il avait l'air de capter quelques trucs malgré tout.
Chaque parole qu'il prononçait difficilement était comme une larme qui transperçait mon petit coeur. Je refusais de le laisser dans cet état. Son passé me glaçait le sang alors même que je n'en connaissais pas les faits.

Je me relevais et commençais à le soulever. Je n'y arrivais pas. Je l'attrapais sous les bras et tirais son imposante carrure jusqu'à la salle de bain. Je l'installais dans la douche à l'italienne et allumait l'eau froide.
Il n'avait pas l'air de bouger. Pourtant l'eau continuait son chemin passant de ses cheveux à son torse pour venir s'écraser contre le sol en pierre de la douche. L'eau se colorait quelque peu en rouge, à cause de la plaie qu'il s'était faite. Je commençais aussi à paniquer, et les larmes me montaient aux yeux.

- Tout est de ma faute, me dis-je a moi même en m'apitoyant sur mon sort. C'est moi qui lui ai rappelé tout ça en le plongeant dans une colère noire.

Il avait tellement de fois pris soin de moi. Hier encore, il m'avait protégé de moi-même. De ma propre crise qu'il avait certes provoqué, mais à laquelle il avait mis fin. Alors je devais faire le bien en retour, je devais le sortir de cet état de trance.

- Toi non plus tu n'as pas le droit de me quitter, affirmais-je en tentant une dernière fois de le ramener à lui.

Peut être qu'en agissant comme lui, ça le rappèlerai. J'avais vu juste. C'était le cas, il reprit peu à peu ses esprits.
J'enfouis sa tête entre mes bras frêles. J'étais heureuse qu'il soit de retour. Le soulagement pris entière possession de mon corps à cet instant.

Nous restions un moment dans cette position, puis je l'aidais à se redresser pour pouvoir le soigner. Il restait assis dans la douche pendant que je réunissais le matériel de soin nécessaire.

Je commençais à désinfecter sa plaie. Il grimaçait à cause de l'alcool qui devait sans doute brûler sa peau. J'avais l'impression de revivre la scène de notre rencontre. Enfin cette fois-ci l'atmosphère paraissait plus douce, moins lourde qu'à notre rencontre. Mais son corps athlétique qui ressortais à travers son T-shirt mouillé me faisait toujours autant d'effets.
Je profitais de ce moment pour aborder le baiser. Nous n'en avions pas reparlé depuis que ça s'était produit, j'avais besoin de savoir où nous en étions.

- Aaron ? Demandais-je timidement.

Il hocha la tête pour m'indiquer qu'il m'écoutait. Il semblait avoir recouvré ses esprits malgré son état de fatigue qui se voyait décuplé à cause de la drogue.

- Je voulais savoir par rapport à ce qu'il s'est passé l'autre soir, tu sais le baiser.

Un long silence prit place dans la pièce.
Je terminais de le soigner et appliquait le large pansement contre sa plaie.
A peine j'eu terminé, qu'il s'écartait de moi. Me repoussant instantanément. Je ne compris pas de suite jusqu'à ce qu'il prenne la parole.

- Ce baiser c'était une putain d'erreur Livie, rien de plus.

Ce baiser qu'il avait pris plaisir à continuer n'était qu'une putain d'erreur ?
Une putain d'erreur Aaron, c'est ainsi que tu me vois.
Mon coeur se brise en mille morceau à l'entente de cette phrase. Je ne voulais pas en savoir plus. La seule chose que je retenais à cet instant, c'est qu'il prenait un malin plaisir à se jouer de moi. Je n'appréciais pas du tout ce geste.
Je me repassais la totalité de ses paroles.

« Promets-moi que tu resteras ici tant que tu seras en danger »

« Je veux que tu saches que jamais je ne te toucherai sans ta permission »

« Ne te fais pas d'idées, je ne baise qu'avec des prostituées. Je préfère les femmes qui ont de l'expérience »

« Ne t'avise plus jamais de me quitter »

« Ce baiser c'était une putain d'erreur Livie, rien de plus »

Ses phrases s'assemblaient unes à unes dans ma tête. J'y voyais de moins en moins clair. Elles n'avaient aucune cohérence entres-elles. Il fallait que je prenne du recul, que je reste seule un moment. Lorsque je relevais la tête, je réalisais d'ailleurs qu'Aaron avait déjà quitté la pièce. Et je fondais de nouveau en larmes par sa faute au beau milieu de sa salle de bain.

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Hello ! Comment ça va ?

Moi ça va SU-PER !
Petit apparté : On est à J-1 du Dark Lover Fest, j'ai juste vraiment trop hâte !
J'espère qu'on sera nombreux à aller à cette premier édition parce que vraiment les filles ont tout donné pour ce festival. Je serai aussi à la
Soirée 🫶🏼

Anyways, je sais qu'en ce moment beaucoup se sentent perdu dans l'histoire du fait qu'Aaron est complètement désorienté et que Livie se laisse faire. J'aimerai juste rappeler qu'au travers du personnage d'Aaron je dénonce beaucoup de comportements que je ne cautionne pas spécialement mais qui font parti du personnage. C'est quelqu'un d'indécis, d'impulsif et de complètement détestable mais c'est aussi ce qui fait son charme.
Je sais que vous finirez par l'apprécier tôt ou tard 😉
C'est un peu le principe du syndrome de Stockholm dont on ne parle pas assez souvent lorsqu'il est question de sentiments venant du personnage toxique, et c'est ce que j'essaie de mettre en avant même si cela est très compliqué.

Je vous souhaite bonne lecture, on se retrouve vite ! ❤️

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