Un très joyeux Noël
Joyeux Noël, Belfeder!
Les autres, faites gaffe, y'a un peu de lime. Pour un ship même pas canon en plus, je me désespère. Je suis même pas sûre d'assumer.
Les cloches sonnaient de très bon matin aujourd'hui, l'Église catholique de Necrima s'emballant à tel point que même les créationnistes pourtant fermement contre l'interprétation chrétienne de la création du monde ne pouvaient pas oublier qu'aujourd'hui était célébrée la naissance du Christ.
Noël était une fête rarement célébrée au sein des confréries, souvent toutes croyantes au mythe d'Abdias Ier, dont la célébration imposée était la Semaine Génésiaque, qui avait lieu fin juin, toujours durant l'anniversaire de Baku, et dont la manière de la fêter s'éloignait quelque peu de la joyeuse fête remplie de cadeaux : En effet, pour célébrer la Genèse d'Hindiale par le Premier des Rois Prophètes, cette semaine était une semaine de partage, et les cadeaux étaient donnés non pas en famille mais à des étrangers seuls dans la rue, des sans domicile fixe ou des pauvres mal nourris, maîtrisant mal la Création. Lina et Hydra, deux prêtresses du Créateur, veillaient fermement à ce que cet aspect de la tradition soit respecté, quitte à entraîner leurs meilleurs regards tueurs à chaque fois que Baku ou Cali s'approchaient d'elles avec un cadeau. Mais voilà, plusieurs terriens avaient la nostalgie de Noël et Seiji et Kage avaient convaincu Lina de célébrer la fête en question en tant que rituel familial et non tradition religieuse.
On en était donc là, soupira Asura en réajustant son bonnet de Noël qui avait glissé sur son front. Avec la maison envahie de rouge et de blanc, des guirlandes dans tous les coins et un sapin chargé de cadeaux qui trônait au centre du grand hall. Tous les autres avaient fait un effort pour se revêtir dans l'esprit de Noël, aujourd'hui : Lina lui avait d'ailleurs montré avec enthousiasme sa tenue tout juste révélatrice de lutine la veille, riant sur l'effet qu'elle prévoyait de faire sur son mari. Après tout, c'était Noël, elle avait bien le droit à son petit cadeau, elle aussi.
La démoniste était bien d'accord avec cette logique. C'est pourquoi elle avait décidé de se revêtir tel le personnage emblématique de la Mère Noël, mais une mère Noël dans sa trentaine, avec la mini jupe rouge bordée de fausse fourrure blanche, le crop top orné de flocons et les bijoux en argent. Des bas résille de sa couleur fétiche et des hauts talons de forme très classique en velours bordeaux venaient parachever le tout, lui donnant dix centimètres de plus.
La jeune femme s'enroula dans son écharpe de coton blanc avant d'arranger sa longue chevelure écarlate. Sans aucun doute, elle était la représentation la plus fidèle possible du personnage fictif qu'elle avait choisi. Mais était-il seulement fictif? Après tout, dans le multivers, tout était possible...
Un violent coup à la porte interrompit les réflexions de la démoniste, et elle se tourna vers le battant qui s'ouvrit dans un grincement avant qu'elle n'ait eu le temps de dire un seul mot. La tête encapuchonnée de Lina surgit de l'entrebâillement, un immense sourire sur les lèvres et les joues rouges d'excitation. Sans doute l'idée de ses cadeaux.
« – Asura! Dépêche toi, les garçons organisent un petit concert!
– Oh, pitié, Lina, souffla l'intéressée, si c'est une chanson de Noël ce sera sans moi. Ma tolérance à Jingle Bells a atteint ses limites. »
La métamorphe pouffa, avant d'ouvrir complètement la porte et de la traîner dehors.
« – Eh bien heureusement que ce n'est pas une chanson de Noël parce que je sens que tu n'as pas envie de louper ça. Allez, viens! »
Se soustrayant à la poigne de fer de son amie, la sous-chef réajusta de nouveau son bonnet et suivit Lina avec un soupir, en en profitant pour détailler sa tenue. La brunette avait eu la main très sûre dans le choix du vêtement : Une longue tunique rouge et verte qui moulait ses muscles à la perfection, commençant en bustier et se finissant à la mi-cuisse, avec des bas en dentelle rouge et quelques bijoux. Rien de provocateur en apparence, mais sur le corps maigre de la jeune femme, la simple tunique était moulante à un point obscène, de quoi rendre attirant même ses côtes à l'air. Baku allait adorer, pouffa pour elle-même la plus âgée des deux. Il avait un gros faible pour ce genre d'habillement ou tout était simplement suggéré.
Dans le salon où elles venaient de déboucher, la chose la plus remarquable était l'estrade vide, avec les quelques chaises devant. Niall se tenait dans un coin et faisait un rapide croquis de l'installation, tandis que plus loin Phoebe et Kami, respectivement un renne et un elfe, réajustaient leurs costumes en discutant avec animation. Plus loin, Cali se tenait tout contre Hydra, discutant avec animation en hezurien, ce qui semblait ravir la princesse déchue. Sa fiancée se contentait de sourire en passant les mains dans les longs cheveux blancs de celle qu'elle aimait, répondant à chaque injonction par une longue phrase alambiquée qui même pour Asura, ayant quelques notions de base, était incompréhensibles. La démoniste put néanmoins saisir quelques mots dans le champ lexical des fêtes. Sans doute Cali parlait-elle des traditions de son pays natal, pour lequel elle éprouvait toujours énormément d'affection.
Lina sourit en voyant qu'à part Niall, Garm et Makhai, aucun garçon n'était présent sur le lieu de la fête. Leur présence était indiscernable, quel que soit le sens utilisé, ce qui fit hausser un sourcil à Asura. Qu'est ce que pouvaient bien fabriquer Baku, Mairù, Al et Cyno alors qu'eux mêmes avaient organisé ce petit évènement? S'asseyant sur une chaise en compagnie d'Eale qui venait de rentrer, la sous-chef se prit le menton entre les mains. En combinant leurs talents musicaux respectifs, nous avions, la flûte traversière de Mairù, le piano pour Baku, la guitare pour Cyno et la batterie pour Al. Rien de très facilement combinable, et encore moins de chansons connues.
« – Ils ont prévu de jouer quoi les garçons? » Sourit Lina avec un entrain évident, les mains remplies de pop-corn.
« – Zombie, je crois. De Bad Wolves, un groupe terrien. Tu connais? »
Le sourire de Lina s'élargit devant la réponse de sa sœur.
« – Et comment, j'ai toujours adoré cette chanson. Ils ont intérêt à lui rendre justice sinon je les tabasse, et pas de quartier pour les mauvaises notes!
– Même Mairù? Rit une Asura amusée. Tu crois sincèrement qu'il se laissera faire?
– Surtout lui, nom d'un résidu d'égout, surtout lui! Et j'espère pour son instinct de survie qu'il stresse, l'animal! »
Les filles se mirent à rire, contentes de ce moment entre elles, tandis que Niall leur jetait son crayon pour les faire taire avec un petit cri de protestation qui se voulait crédible, mais qui avec sa voix d'adolescent pas encore mué le faisait passer pour une adorable chose mignonne. Ce qui fit s'esclaffer encore davantage les trois Blackheart présentes sur les lieux. Même Makhai, habituellement partisan du benjamin de la fratrie, se pliait en deux sur sa chaise sous le regard réprobateur de Garm.
Les rires cessèrent lorsque Baku sortit d'une pièce attenante et se jeta d'un geste souple sur l'estrade, avant de se placer devant le piano avec un petit sourire et de s'échauffer les doigts. Al ne tarda pas à le suivre sur l'estrade pour prendre sa position derrière la batterie, tandis que Cyno, une guitare rutilante accrochée au côté, se plaçait sur l'arrière de la scène. Il ne manquait plus à la joyeuse scène que Mairù, qui manquait cruellement à l'appel pour la jeune démoniste.
Celle-ci se pencha vers Lina avec une expression surprise, une question lui brûlant les lèvres.
« – Où est Mairù? Et puis, comment tu peux jouer de la flûte sur un morceau de rock comme Zombie?
– Surprise, sourit Lina. Tu vas bien voir. »
Les premières notes de piano émises par le doigté de Baku retentirent à l'instant même, faisant se détourner le regard de sa femme qui fixa la scène avec un grand sourire. Et Asura devait tout de même bien reconnaître qu'il jouait bien. Son point fort avait toujours été les musiques lentes et le classique, comme la Sonate au Clair de Lune, premier mouvement. Le piano lent de Zombie n'était donc pas tellement un défi pour lui.
Non, sa surprise fut surtout lorsqu'elle vit Mairù sauter sur l'estrade sans s'être fait repérer le moins du monde, habillé normalement, avec pour seule fantaisie représentant l'esprit de Noël le bout de guirlande rouge qui lui retenait ses longs cheveux turquoise et l'écharpe bordeaux qui détonait sur son style habituellement froid. Ce fut de l'entendre entonner d'une voix claire les premières paroles de la chanson, en parfaite harmonie avec son frère au piano et le tempo marqué à la batterie d'Al, sans qu'il n'émette une seule fausse note. Ce fut de le voir s'installer négligemment sur le sommet de l'imposant instrument dont Baku tirait sa partie de la chanson, et de le voir vriller son regard bleu-vert empli de douceur droit sur elle.
Lina, surprenant du coin de l'œil ses paupières qui s'ouvraient sous la stupéfaction, laissa échapper un petit pouffement et lui saisit la main, en chuchotant « allô Asura, ici la Terre, vous me recevez? » Mais même les paroles de Lina ne suffirent pas à l'arracher à la contemplation du visage de son cadet, de l'homme qu'elle aimait, tellement transporté par sa chanson que ses traits étaient débarrassés de toute trace des émotions négatives qui l'habitaient.
Elle resta là, à le fixer durant tout le temps que durait la chanson, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte, savourant la beauté de l'ensemble tout autant que celle de son petit ami, guidé par la musique. Les commentaires des autres filles sur la qualité de jeu des trois autres musiciens ne lui parvenaient que de très loin, tant son esprit était centré sur celui des quatre qui comptait le plus à ses yeux. Au diable Al et son tempo de retard, Cyno et son talent pour transformer des fausses notes en improvisation, Baku et sa manière de caresser les touches de son piano. Elle ne voyait plus que Mairù, assis négligemment sur l'instrument, chantant de toute la force de son corps comme jamais elle ne l'avait entendu chanter. Et, aussi loin qu'elle se souvenait, c'était la première fois qu'il se servait de sa voix. Jusque là ses récitals se composaient de morceaux à la flûte traversière ou de mélodies sifflotées à son oreille pour l'aider à s'endormir. Jamais elle n'avait entendu se lever sa voix grave pour autre chose que cracher des insultes ou employer un sarcasme qu'il partageait avec Lina. Et le changement lui plaisait agréablement.
Elle était encore dans sa transe alors que les dernières notes, un accord marqué par Baku, s'évanouissaient dans l'air ambiant. Plus loin Phoebe avait branché une autre ambiance musicale, ayant cette fois opté pour un groupe azilien d'un style musical bien particulier, l'ashkilii, qui plaisait particulièrement à Lina car il mélangeait instruments de classique peu communs et guitare électrique dans un style s'apparentant à du pop-rock. Mais ça, elle ne le remarqua que lorsqu'on lui tapa sur l'épaule, et que sa rêverie s'interrompit devant le visage amusé de Mairù qui la fixait avec affection.
« – Je chante si bien que ça mon ange? Tu m'avais l'air captivée...
– Pourquoi nier l'évidence? Soupira la jeune femme. Je suppose que tu m'invites à danser? »
Le scientifique sourit et posa une main dans son dos avec délicatesse pour l'aider à se relever. Une fois de nouveau obligé de lever les yeux pour pouvoir observer son visage, il rit. Sa main, toujours au creux des reins de la démoniste, ne bougea pas d'un pouce.
« – On t'a dit que tu étais magnifique dans cette tenue de Noël?
– Personne n'en a eu l'occasion. »
Les coins de ses lèvres s'étirèrent encore davantage alors que sa main se resserrait sur le tissu, griffant légèrement la peau d'Asura sous le vêtement. Ce dont elle ne se plaignait pas.
« – Parfait. Je voulais être le premier à faire la remarque. »
Et, sur ces mots, il se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser. La démoniste se laissa faire, ravie de retrouver la sensation de leurs corps pressés l'un contre l'autre et le goût de ses lèvres, qu'elle pouvait sentir alors qu'il approfondissait doucement le baiser. La deuxième main du jeune homme, la droite, se glissa dans ses cheveux pour masser délicatement son crâne, et la jeune femme put goûter à son haleine alors qu'il soupirait de plaisir, sentant ses bras s'enrouler autour de ses épaules.
Asura ne tarda pas à interrompre le baiser, mais sans se dégager de l'étreinte, et le couple se déplaça lentement sur le parquet du hall dans un slow pas du tout en raccord avec le rythme de la musique actuelle. Plus loin, Baku, qui faisait tournoyer Lina dans les airs, bien en rythme, lui, grinça des dents avec ironie en voyant l'expression béate de son frère. La soirée promettait pour lui et ses pauvres oreilles, et si Lina n'avait pas été si magnifiquement sexy dans sa tunique il se serait volontiers plaint auprès de son aîné. Mais les choses étant ce qu'elles sont, il était évident que Mairù ne serait pas le seul à passer une bonne soirée.
La journée passa comme un éclair au rythme des danses et des divers repas préparés par, une fois n'est pas coutume, Makhai. Ce dernier était loin d'atteindre le niveau de Baku ou d'Asura, mais l'abaissement de la qualité de la cuisine fut totalement occultée par l'ouverture des fameux cadeaux de Noël. Même Baku, critique culinaire extrêmement sévère, cessa de marmonner des commentaires lorsqu'un paquet vert et argent révéla devant ses yeux ébahis et ceux, tout fiers, de Lina, la collection complète des Agatha Christie, édition de luxe, spécialement récupérée sur Terre par la jeune femme. De son côté, Asura écarquillait les yeux devant le nouveau chevalet bordé d'or et les peintures à l'huile d'époque que lui avait offertes le maître de la magie pendu à son cou, incapable de se détacher pour aller ouvrir ses propres cadeaux.
Bientôt ne resta plus au pied du sapin que les cadeaux offerts à Mairù, qui une fois n'est pas coutume ne s'y intéressait pas le moins du monde. Il était tard, le soleil descendait dans le ciel et la plupart des gens avaient quitté la pièce. Les réserves d'alcool avaient bien baissé, elles aussi. Tout le monde, y compris la sous-chef prise d'une soudaine envie de s'amuser, avait bu plus que de raison et, même si elle avait été suffisamment lucide pour noter les départs de chaque couple vers leur chambre respective, sa barrière de dignité avait fait place à un léger brouillard d'euphorie et la présence de Mairù à deux centimètres de sa peau commençait à éveiller en elle des pensées peu adaptées à tous les publics...
Ils étaient seuls dans la pièce lorsque le scientifique s'était détaché d'elle pour aller déballer ses cadeaux, le visage illuminé comme celui d'un enfant à chaque nouvelle découverte. Ses yeux brillaient d'un émerveillement des plus innocents et il était tellement content que ses mains tremblaient, sous le regard affectueux d'Asura qui oublia quelques instants l'aspect érotique de sa rêverie. Le sol fut bientôt jonché de débris de papier, et Mairù se détourna de ses cadeaux lorsqu'il eut fini de jouer avec ses alambics de poche, un énorme sourire aux lèvres, pour se jeter dans les bras de sa compagne et se caler dans son cou. Celle-ci pouffa.
« – Tu ne peux vraiment pas rester détaché de moi cinq minutes, pas vrai sale gosse?
– Nan! Rit le sale gosse en question. Et puis ose me dire que t'es pas contente de m'avoir là. »
Un soupir amusé s'échappa d'entre les lèvres de la jeune femme, effleurant la peau meurtrie de son cadet avec douceur. Ce dernier réagit au contact du déplacement d'air avec un empressement dont on pouvait s'attendre de lui. En se collant encore plus contre le torse de sa bien-aimée, une main descendant lentement jusqu'au bas de son dos, cherchant à se glisser sous la minijupe qui séparait, au grand désarroi de la jeune femme de plus en plus titillée, leurs corps.
En temps normal elle lui aurait demandé ce qu'il fabriquait, ou aurait ôté sa main de la zone sensible qu'il prenait plaisir à caresser. Une attitude plus sage. Mais pas ce soir. Ce soir, c'était Noël, elle avait bu, et le désirait plus que jamais.
Elle eut juste le temps de sentir son sceau se dessiner sous ses doigts, sur le torse du jeune maître, avant que ses perceptions ne soient limitées à ses doigts qui avaient changé de côté et ses lèvres dans son cou, alors qu'il plantait ses dents dans la portion de peau sensible avec un petit rire. Inutile de dire quoi que ce soit de plus. Chacun avait senti le désir de l'autre, et cinq secondes plus tard le décor qui les entourait n'était plus le salon recouvert de papiers et de cotillons, mais leur lit conjugal qui n'avait jamais semblé si confortable.
La voix rauque de Mairù l'arracha aux promesses qu'elle se faisait pour cette nuit alors que ce dernier avait stoppé sa main au dessus de son entrejambe, le visage toujours dans son cou, alors qu'elle dénouait le morceau de guirlande dans ses cheveux d'une main, et, de l'autre, faisait glisser sa blouse sur ses épaules.
« – Je peux? »
La jeune femme sourit et lui marmonna à l'oreille un assentiment empli de désir. Il pouffa. Décidément, la nuit s'annonçait bien.
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Ouh, là par contre j'étais inspirée dis donc....
*sent qu'elle va se faire tuer par les hardcore shippers du AsuNru et s'enfuit*
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