#9 Une vérité, un mensonge et du pamplemousse
Notre trajet fut animé. J'avais très vite remarqué que Colin évitait tout contact physique avec moi : il avait rapidement défait ma prise sur son poignet, et faisait en sorte de conserver une bonne distance. J'avais bien essayé de me rapprocher de lui, mais immédiatement il s'était écarté de nouveau. Nous avions tourné en rond un long moment avant que Emilio et Léanne ne nous demandent d'arrêter de leur tourner autour. Je m'étais exécuté en riant, prenant évidemment tout cela pour un jeu. Mais lorsque j'avais remarqué que le visage de Colin ne s'était pas défroncé, j'avais été saisi par le doute. Et s'il avait été plus affecté qu'il ne l'avait montré ? J'étais peut-être allé trop vite en concluant qu'il se fichait du baiser. J'étais le seul à pouvoir prendre ce genre de choses à la légère, après tout ! Et si ça avait été son premier baiser ?
J'espérais que non, j'aurais voulu qu'il le fasse dans les conditions qu'il fallait... D'un autre côté, je ressentais un plaisir mauvais à l'idée d'être celui qui avait volé ce moment si important dans sa vie. Là encore, rien n'était sûr pourtant, Colin pouvait tout aussi bien être un homme à femmes... Non, c'était impossible n'est-ce pas ?
Je fermai les yeux quelques secondes pour chasser ces pensées étranges, puis jetai un coup d'œil aux deux derniers membres de l'équipe. Je les avais observés tous les deux : ils ne s'étaient pas parlé depuis que nous étions partis, mais n'avaient pourtant pas l'air de se détester. Léanne semblait juste indifférente, alors qu'Emilio n'arrêtait pas de la regarder du coin de l'œil. Je me demandais s'ils se connaissaient depuis longtemps. C'était sans doute le cas, étant donné qu'ils se parlaient très naturellement au lycée.
Et puis j'avais observé Colin, évidemment. Ses yeux résolument fixés loin devant. Ses mains enfoncées dans les poches de son jean. Les manches repliées de sa chemise. Il était impassible comme prévu, et ça m'attristait un peu. J'aimerais pouvoir connaître son train de pensées, comprendre comment il réfléchissait, mais Colin était la personne la plus secrète que j'avais pu rencontrer jusqu'ici.
Je ricanai silencieusement. « Il ne restera pas aussi secret très longtemps ».
Nous avions fini par arriver chez moi après une vingtaine de minutes de marche. La porte était ouverte, ce qui signifiait que Keith était déjà rentré du travail. Je fis passer mes trois invités avant moi pour pouvoir refermer la porte ensuite et souris en entendant mon beau-père arriver.
« Isaak ! Je ne savais qu'on avait des invités ? lança-t-il en haussant les sourcils. Je lui offris un sourire d'excuse.
— Ça s'est improvisé, désolé, répondis-je, on ne fera pas de bruit et on commandera des pizzas. »
Keith croisa ses bras, faussement sévère. Je savais très bien qu'en réalité, il trépignait de joie. Je n'étais pas très ouvert sur ma vie de lycéen avec lui malgré tous ses efforts pour remplir son rôle de père, et il n'avait que très peu eu l'occasion de rencontrer mes amis. Je ne m'étais jamais senti suffisamment proche de qui que ce soit pour vouloir les présenter, mais cette année était différente.
« Tu me les présentes ? demanda-t-il finalement et je souris, incapable de lui refuser ça.
— Keith, je te présente Léanne et Colin, fis-je en les désignant tour à tour. Tu connais déjà Emilio.
— Enchanté de vous connaître, répondit-il. Oui Emilio, ça faisait longtemps ! Je ne savais pas que vous vous parliez encore tous les deux, lui adressa-t-il en souriant poliment.
— J'appellerais plutôt ça une amitié par défaut », lança Emilio en se frottant la nuque.
Mon beau-père éclata de rire et je fis semblant de frapper l'épaule de mon ami alors qu'il ricanait. Finalement Keith daigna adresser la parole aux deux petits nouveaux qui se terraient dans un coin. Je laissai donc Léanne et Colin aux bons soins de mon beau-père et trottinai jusqu'à ma chambre pour y déposer mon sac. Emilio, qui m'avait suivi, siffla en voyant la pièce.
« C'est moi ou ton bordel s'intensifie chaque année ? commenta-t-il.
Je lui jetai un regard mauvais et envoyai ma veste sur mon lit, retirant dans le même temps mes chaussures. Emilio ricana à nouveau et s'installa sur mon lit comme si la chambre lui appartenait. C'était exactement à cause de cette attitude que je ne l'invitais jamais.
En repartant chercher Léanne et Colin, je dérangeai le trio en pleine discussion animée sur un obscur groupe de vieux rock. Enfin, Colin avait plus l'air d'être coincé entre deux passionnés qu'autre chose aussi j'interrompis mon beau-père et Léanne dans leur débat enflammé.
« On y va ? »
Colin ne se fit pas prier et partit dans la direction que j'indiquai alors que Léanne s'éternisa. Je lui offris un regard insistant et elle claqua la langue sur son palais en me suivant finalement.
« Excuse-moi si ton père a de bons goûts musicaux, lâcha-t-elle en grognant, et je soupirai.
— Il est trop vieux pour toi Léanne...
— Eh ! »
Elle s'indigna et son coude atterrit dans mes côtes me forçant à me plier en deux de douleur. Théâtralement, je lâchai un râle et tombai à terre, une main sur mes côtes, l'autre sur mon front. Malheureusement mon petit cinéma ne trompa personne dans la chambre et j'abandonnai rapidement, me redressant en souriant.
« Bon puisqu'on est ici pour la soirée, qu'est-ce que vous voulez faire ? demandai-je. Non Colin, pas de questions pour toi, j'ajoutai en le voyant venir gros comme une maison.
— Tu nous invites, mais tu ne sais pas quoi faire ? s'étonna Emilio. Léanne se racla la gorge.
— Il vous a invité à cause de moi les gars, désolée, mais je ne voulais pas rentrer à la maison, expliqua-t-elle, gênée.
— Pourquoi tu ne voulais pas rentrer ? demanda à nouveau Emilio. Je le trouvais très curieux pour un playboy insensible. Léanne fit la moue et croisa ses bras sous sa poitrine.
— Ça ne vous regarde pas, déclara-t-elle. Emilio râla, mais je me contentai de sourire en coin.
— Je crois que je viens d'avoir une idée de jeu... Mais pour y jouer, il nous faut de l'alcool ! » déclarai-je.
Trois paires d'yeux ébahis se tournèrent vers moi. Même Colin ne pouvait s'empêcher d'être expressif, et j'éclatai de rire.
« — T'es sérieux ? ! lâcha Léanne, tu te rappelles qu'on a cours demain ? !
— Je plaisantais, c'était une blague ! me défendis-je. Une fois tout le monde calmé, je frottai l'arrière de mon crâne. Ne me dites pas que vous n'avez jamais bu d'alcool de votre vie ? »
Devant leurs mines effarées, je tirai mes propres conclusions... Pourtant quelque chose clochait. Pour Colin, c'était évident, Léanne ça passait encore, mais Emilio ? Il était invité à toutes les soirées inimaginables.
« Emilio ! Tu n'as jamais bu d'alcool de ta vie ? Je suis certain de t'avoir déjà vu boire une bière, l'accusai-je en plissant les yeux.
— Très bien, j'avoue tout, j'en bois à l'occasion... Mais ça n'empêche pas que je m'en passerai bien ce soir, soupira-t-il.
— C'est embêtant, on en a besoin pour mon jeu... Ah ! Attendez-moi je reviens. »
Je me levai précipitamment et quittai la pièce pour rejoindre la cuisine. J'ouvris le frigo et fouillai dedans pour retrouver une brique de jus qui traînait ici depuis trop longtemps. Je vérifiai quand même la date de péremption, puis la pris avec moi.
« Voilà ce qu'on boira ! déclarai-je en posant la brique au milieu du cercle qu'on formait.
— Du jus de pamplemousse ? s'étonna Léanne en lisant sur la brique.
— Le jus de pamplemousse le plus amer qui existe, tellement amer que même mon beau-père n'a pas pu le boire, et pourtant il adore ça ! »
Ça ne parut pas leur plaire, mais c'était cela le but. Je ne cherchais pas une boisson qu'ils apprécieraient, mais au contraire, une boisson qui les ferait vomir.
« Et c'est quoi ton jeu ? » demanda Colin, et je ne fus pas certain d'avoir bien entendu. Je n'étais pas le seul à être surpris puisque les deux autres se tournèrent vers lui également. Il eut un mouvement de recul, les sourcils haussés, l'air de dire « un problème ? ».
« On va jouer à..., je laissais un instant de suspens, Action ou Vérité !
— Quoi ? ! Toute cette histoire pour le jeu le plus joué de la planète ? ! s'écria Léanne, visiblement déçue. Je fis la moue, pourtant persuadé que ce jeu était parfait ce soir.
— C'est le jeu que de nouveaux amis doivent faire pour apprendre à se connaître ! On choisit « action » ou « vérité » et si on aime pas le gage ou la question, on boit un verre de jus de pamplemousse amer ! tentai-je de défendre.
Ils n'avaient pas l'air très convaincus, alors je sortis ma dernière carte. Mon visage se transforma en celui d'un pauvre petit chiot battu et je me rapprochai.
« S'il vous plaît... J'ai toujours rêvé de jouer à ce jeu avec mes amis... », les suppliai-je.
Léanne fut la première à craquer, et Emilio la suivit bien qu'il ne s'était pas laissé prendre au jeu du tout. Après tout, il me connaissait bien, moi et mes techniques. Colin fut contraint de suivre la majorité et on s'installa sur le sol, avec chacun un verre en plastique que j'avais ramené de la cuisine devant soi, et la brique de jus de pamplemousse prête à servir.
« Qui commence ? » Demanda Emilio. Je me penchai pour récupérer une bouteille d'eau qui traînait et la posai au milieu, puis la fis tourner. Elle désigna Emilio en premier et je ricanai.
« Emilio ! Action ou Vérité ?
— Action... » répondit-il en passant sa main dans ses cheveux.
Je me mis à réfléchir pour l'action la plus ridicule qui soit, mais ce fut Léanne qui eut une idée en première.
« Aboie à la fin de chacune de tes phrases jusqu'à ce que ce soit à nouveau ton tour ! déclara-t-elle fièrement. J'éclatai de rire et Emilio fronça les sourcils.
— C'est idiot comme action », se défendit-il, et pourtant il ne but pas.
Je lançai la bouteille à nouveau, et ce fut au tour de Léanne. Sans même me laisser parler elle choisit « Vérité », sans doute inquiète des idées que je pouvais avoir. Je fis la moue, faussement déçu, alors qu'en réalité...
« Comment s'écrit ton prénom ? Je l'ai déjà vu écrit avec un accent... »
La question eut l'air de la surprendre, pourtant j'étais réellement curieux.
« « L », « e » avec un accent aigu, « a », « n », « n », « e ». C'est un prénom français donc il a un accent même si l'anglais ne les utilise pas. »
Je formai un « o » avec mes lèvres, surpris, puis lui souris. Probablement avait-elle des origines françaises.
« Isaak, Action ou Vérité ? me demanda Léanne quand la bouteille me désigna.
— Hmmm... Vérité !
— Pourquoi tu ne vis qu'avec ton beau-père ? »
J'étais surpris de sa question, mais Keith avait dû le lui dire quand ils avaient fait connaissance.
« Eh bien, c'est parce que...
Mais je ne finis pas ma phrase et avalai mon verre de jus en grimaçant. Léanne fit la moue, déçue, et je lui souris.
« Tu pourrais répondre ! Je suis vraiment curieuse...
— C'est le jeu ! Si je ne veux pas répondre, je bois cette horreur... À qui le tour ? »
Cette fois, ce fut au tour d'Emilio. Il put enfin cesser d'aboyer bien qu'il se soit gardé de beaucoup parler. Ce trouillard décida cette fois de choisir « Vérité » et une question me vint naturellement à l'esprit.
« Qu'est-ce que tu penses de Léanne ? »
Cette question les prit de court, autant Emilio que Léanne. Je la vis rougir et baisser les yeux alors que mon ami s'étouffait avec une boisson qu'il n'avait pas bue.
« P-Pourquoi tu me demandes ça Isaak ? bredouilla-t-il, son regard passant de Léanne à moi rapidement. J'haussais les épaules.
— Vous avez l'air de vous connaître plus qu'on ne le pense alors... Je me posais la question !
— On se connaît depuis le collège oui. C'est... une amie. »
Je la vis. Je la vis, cette minuscule étincelle de déception dans les yeux de la jeune fille. Deux solutions : soit Emilio mentait, soit ils ne se voyaient pas du tout de la même façon...
« Colin ! À ton tour ! » s'exclama rapidement Léanne après avoir fait tourner la bouteille.
Colin sembla sortir de sa rêverie et il sursauta, perdu pendant une demi-seconde. Puis il marmonna un « Vérité » peu convaincu, et ce fut tout ce qu'il me fallait. Je vérifiai la situation : Colin était assis en tailleur, le dos contre le lit, ce même lit collé contre le mur. À l'opposé de ce mur, ma porte, fermée. Je me trouvais entre Colin et sa voie de sortie. Parfait.
Sans crier gare, je me rapprochai de lui en marchant à quatre pattes. Il commença à remuer, mais je me dépêchai d'atteindre son oreille pour lui chuchoter : « tu as pensé quoi du baiser ? » avant de reculer rapidement. Il sembla court-circuiter quelques secondes, puis j'eus le bonheur d'assister à nouveau à ces rougeurs qui recouvraient son visage.
« Qu'est-ce que tu as demandé ? » s'interrogea Emilio, mais je ne répondis rien, le regard fixé sur Colin.
Finalement, après de longues secondes où il eut effectivement l'air de débattre de ses options de fuite, mon obsession but d'une traite son verre, s'en resservit un deuxième pour le boire lui aussi. Si je n'avais pas été aussi joueur, ce double refus aurait pu me briser le cœur, mais je me contentai de rire.
« J'en ai assez. »
J'arrêtai immédiatement de rire et, en le voyant se relever pour partir me jetai sur le côté pour l'attraper au moment où il me contournait. Je m'agrippai à sa jambe, mais il réussit quand même à me traîner sur quelques centimètres. J'entendais à peine l'éclat de rire de Léanne derrière moi.
« Colin s'il te plaît reste ! Je suis désolé, je suis désolé ! Je le ferais plus, reviens t'asseoir... »
En dernier recours je me pelotonnai contre sa jambe. Il était hors de question que Colin s'en aille maintenant, après tous mes efforts pour le dérider un peu. Il se passa de longues et interminables minutes avant que le jeune homme ne soupire bruyamment et n'abandonne, retournant à sa place. Je me gardai bien de fêter ma victoire et lui offris simplement un sourire gêné.
« Et si on commandait les pizzas ? On pourra toujours continuer de jouer en les mangeant », proposa Emilio, son ventre manifestant un petit peu trop sa faim.
Nous commandâmes deux pizzas par téléphone, et vingt minutes après elle furent livrées. Le jeu continua pendant que l'on mangeait et même Colin s'efforça de participer, rendant la partie beaucoup plus amusante. Pourtant, les questions n'étaient pas assez... intimes à mon goût. J'adorais percer des secrets à jour, et il fallait pour ça grimper de niveau.
Alors que Emilio réalisait son gage, c'est-à-dire chatouiller Léanne, je remarquai quelque chose qui s'avéra être exactement ce que je recherchais : un indice. Mais Léanne n'était pas ma priorité, et si cette dernière croyait s'en sortir aussi facilement, elle se faisait des illusions. À nouveau ce fut mon tour, et cette fois Colin me posa sa question alors que nous avions décidé de ne faire que des « vérités », par fatigue.
« Est-ce que tu fais exprès d'agir comme un idiot ? »
Oh. Je ne m'étais pas attendue à ça. Mais là encore, c'était de ma faute : c'était moi qui l'avais attiré ici en lui promettant de répondre à ses questions. Mais je n'avais pas pensé au fait que nous n'étions pas seuls : j'aurai peut-être accepté d'être honnête avec lui, seulement, devant Léanne et Emilio ? Je n'en étais pas bien sûr.
« Je... Je répondrai si tu acceptes de répondre à ma question ensuite, tentai-je de négocier. Emilio claqua la langue contre son palais, clairement en désaccord et je le fusillai du regard.
— Tu ne joues pas dans les règles Isaak... Bois ou réponds. Enfin je trouve que Colin mérite un peu plus d'honnêteté de ta part... Vu comment tu le traites.
— Comment ça, « comment je le traite » ? Je le traite très bien ! Pourquoi tu te ligues contre moi ? me défendai-je, vexé.
— Du calme Isaak, intervint Léanne, tu dois bien reconnaître que de nous quatre tu es celui qui est le moins honnête... Ce n'est pas grave si tu ne réponds pas, nous avons tous nos petits secrets.
Je la fixai quelques secondes. Ils cherchaient de l'honnêteté ? Alors pourquoi Emilio continuait-il de maintenir cette image de playboy alors qu'il n'avait rien d'un garçon populaire ? Pourquoi Léanne ne disait-elle pas clairement pourquoi elle nous adressait la parole alors qu'elle nous avait ignorés pendant longtemps ? Je n'étais pas aussi stupide : je ne voyais pas pourquoi elle nous parlerait si elle avait encore son groupe de pimbêches. Léanne était la plus louche ici. Et Colin... Colin. J'avais tant envie de m'énerver contre lui, mais je n'y parvenais pas. En fait, j'aurais voulu être furieux contre eux tous, eux et leurs secrets.
Mais en avais-je réellement le droit ? Un secret était fait pour être caché. Avais-je le droit de m'énerver contre ceux qui ne voulaient pas le dévoiler ?
« Très bien. Je vais répondre à cette question idiote. Non, je ne fais pas exprès. On m'a diagnostiqué un trouble de l'attention, de l'impulsivité, une incapacité à raisonner correctement. Je frôle le syndrome d'Asperger, les médecins disent que c'est un miracle, que je suis un « autiste raté ». Ah ! Quel genre d'insulte c'est, ça ? Tu vois Colin, t'es un génie raté, et moi, je suis un attardé raté. Tu seras toujours confondu pour un génie, moi pour un autiste. C'est la vie. »
Je ne le remarquai pas, mais mes mains tremblaient terriblement sur le sol. Mon souffle était haché, mon front couvert de sueur. Je m'étais emporté sans plus pouvoir me retenir. Ça faisait beaucoup trop en une fois, je le savais. Maintenant, ils ne parlaient plus. J'avais dû leur faire peur, ils ne s'attendaient pas à ça, hein ? Mais la partie n'était pas encore terminée, j'étais cette fois bel et bien en colère.
« — Maintenant Léanne dis-moi. Ces traces sur tes poignets, ça serait pas de la scarification par hasard ? »
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J'espère que vous aurez aimé ce chapitre autant que j'aurai aimé l'écrire ! ♥
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