1| Quand la vie te fait pas de cadeaux

Le nouvel an, soirée où chacun est entouré de ses amis ou de sa famille. Pour une raison des plus stupides, je ne fut pas avec mon ami Antoine.
Trois jours avant le 31, mes parents m'avaient prévenu qu'ils iraient passer le réveillon chez les parents d'Antoine mais que, - mon karma était dans le coup, j'en suis sûr - par un malheureux hasard, il se trouvait que mon ami avait décidé d'aller ce soir-là chez Arslan, un garçon que je n'affectionnais pas beaucoup et qui, malheureusement pour lui, avait hérité d'un prénom qui sonnait bizarre. En sachant cela, je sus aussitôt que si je ne me démerdais pas pour avoir quelqu'un d'autre à mes côtés, je passerais une soirée aussi pourrie que celle d'il y a trois ans, chez des gens qu'on ne connaissait même pas. Ainsi, j'avais appelé mon ami Jorik pour qu'il vienne chez moi et y passer la nuit. Échec cuisant puisqu'il devait passer la soirée avec sa famille... J'avais commencé à désespérer en me disant que je passerais mes premières minutes de la nouvelle année assis à une table de beaufs, lorsque le prénom Laëtitia est apparu sur mon portable. Je l'avais rencontré pendant mon seul voyage hors de ma petite campagne : en Auvergne, au sommet d'une montagne, entre les moutons et les chèvres bêlant à tue-tête. Sa tignasse bouclée m'avait fait penser à ces animaux partout autour de nous et je lui en avais fait la réfection. On avait sympathisé en apprenant qu'on n'habitait qu'à une heure de route d'écart. On ne s'était pas revus depuis. Étrange rencontre.

Dans tous les cas, Laetitia n'avait pas répondu. J'ai attendu pendant deux jours avant de me souvenir qu'elle était partie à l'étranger. Mon ultime espoir était parti en fumée. Pendant un moment ma mère a vainement tenté de me dire que ce 31 décembre serait une réussite. Je n'étais pas du tout convaincu - le 24 a beau être une belle soirée, le réveillon n'est jamais sympa - et elle a fini par jeter l'éponge au bout d'une minute. Elle est cool ma mère, elle me laisse tranquille tandis que mon père est sans cesse sur mon dos. On dirait qu'il me surveille. De quoi ? Ah ! ça j'aurais bien aimé savoir.

Voilà donc la raison pour laquelle je m'étais retrouvé dans ma voiture par un froid glacial, en direction de la maison de mon ami, où lui n'y serait pas. J'aurais tant aimé être autre part plutôt que là-bas...

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