Défouloir

Minuit. Je me tourne et retourne dans mon lit avec mes pensées qui défilent à la vitesse de l'éclair, comme d'habitude quoi.
Et je sais pas pourquoi mais je continue à faire des plans pour le lendemain, alors que je sais bien que je les suivrait pas.

Comme à chaque fois je dormirais pas la nuit et me réveillerait tard la matinée, avec l'envie de rien, comme un monstre de vide dans l'estomac.

Et je m'en voudrais parce qu'encore une fois tous ces projets et tout cet avenir supposé être si sûr et doré pour "une fille comme moi" bah ça tombe à l'eau à cause des filles comme moi.
Pff tu te rends compte ?! J'ai même pensé a me mettre au fitness demain ! Haha ce que je suis naïve à minuit en train de tourner dans mon lit en cherchant le sommeil.

00.15. J'ai réfléchi (oui ça m'arrive parfois...) et je me dit que ce que tous ces gens qui réussissent leurs petits projets du lendemain ont une chose en commun : des gens qui les accompagnent. Et moi, bah... J'en ai pas. -Woah c'est triste ce truc hein ? Surtout misérable. J'ai pas cet esprit de compétition amicale qui me pousse a apprendre telle langue plus vite ou a faire 100 pompes...

En fait je t'ai pas toi.

1h. J'ai juste besoin d'un petit quelqu'un qui me ferait redécouvrir mon quotidien chaque matin. M'obligeant à me lever, à manger et à faire quelque chose putain.

Mais bon moi jsuis dans mon lit a écouter ces groupes que je t'ai fait découvrir, à me souvenir de ces noms de guitarres et de basses que tu m'avais appris -d'ailleurs j'ai toujours un peu de mal avec tes blagues de bassiste, faudra que tu m'explique.

1h30. J'ai faim. Mais j'irai pas manger, de toute façon y'a rien bouffer. J'ai pris deux -ou peut être trois- aspirines pour faire taire mon crâne à la place.

2h15. Hé oui je dors toujours pas, je vais passer au Xanax histoire de me mettre bien. Je te spamme par les moyens que j'ai -et qui sont pas nombreux. Toi, tu réponds plus. C'est de moins en moins souvent que tu répond j'ai l'impression... Et c'est un peu bête parce que, on s'aime nous.

Je t'aime, moi.

Tu te souviens au début, comment t'avais besoin de moi ? Et comment je me réfugiait chez toi ? Comment je t'ai recollé les morceaux et comment tu m'a empêcher de me fracasser ?
C'est plus pareil maintenant..

Et je sais que c'est pas de ta faute mais bordel, tu me manques et c'est un peu bête parce que moi je te manque pas.

Je vois pas comment je pourrais te manquer quand t'es parti, complètement défoncé et qu'après une semaine tu me rappelle depuis l'aéroport.

Pff... tu te rend compte qu'après deux ans tu te casses sans prévenir laissant l'image d'un sans-cœur défoncé par l'alcool et l'émotion ?! Celle d'un type merveilleux qui se laisse emporter par sa rage parce que j'ai jeté ses péchés mignons. Alors que t'avais fait pareil avec moi quelques jours avant !
2h40. Et tout est tellement de ta faute en fait, tu dis avoir voulu me protéger ? C'est juste comme si tu m'avais mis des genouillères avant de me pousser de la plus haute tour du monde.

3h. J'ai la tête qui tourne, le coeur en flammes et des rhinocéros dans le ventre.
Toi, t'es bien, t'es beau, dégourdi et entouré. Moi, je suis une poupée chiffonnée nourrie au hard rock et aux nouilles réchauffées. Une poupée fragile oubliée sur l'étagère du dessus.

Tu sais ce genre de poupée prometteuse qui brille a son arrivée. Qui arrive au sommet, sur cette dernière étagère, sans trop se rendre compte la gourde, que plus personne la voit tout le monde préfère l'oublier et acheter le petit soldat qui a survécu à mille péripéties !

Et c'est une fois qu'elle est rongée par le monstre du vide dans le ventre qu'elle se rend compte qu'elle est seule et inutile, sans enfant pour jouer avec.
Alors elle tente le tout pour le tout,

Et elle saute.

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