Chaos
Alors j'ai regardé autour de moi, tout était noir, la chambre plongée dans l'obscurité totale.
Pourtant j'y ai vu des choses.
J'y ai vu mes pensées, mes songes et philosophies.
Je me suis demandé si puisque le noir complet rendait les choses matérielles invisibles, le blanc total aurait le même effet. Comment voir une assiette blanche sur une table toute aussi blanche dans une pièce immaculée de la même manière, le tout enveloppé d'une lumière uniforme et constante ? Cela rend fou les plus sains d'esprit -si tant est que telle personne existe. Alors, alors vais-je perdre mon semblant de raison à fixer le plafond noir dans salle sombre trop longtemps ?
Je me sens perdue en ce moment, donc je me désoriente de mon plein gré car il faut être perdu pour chercher son chemin.
Le sifflement strident, assourdissant dans mes oreilles perdure et je souffre en silence de ne plus pouvoir créer, mes mains tremblent et ma tête brûle, les formes et les couleurs s'emmêlent tandis que les bruits s'étouffent. Est-ce que c'est comme ça la mort ? Cet état traîne et empire depuis quelques temps. Alors je me perd pour trouver un chemin. Qu'il mène à ma perte ou à ma guérison, il aura été le bon choix car celui de la fin, qu'elle soit comique ou tragique.
Nous sommes confinés pour une raison, qu'on soit seul ou non, on ne sera jamais libre, on ne peut que restreindre ou agrandir notre cage. Mais cette restriction est là pour une raison. Nous ne pouvons ni n'osons connaître le véritable chaos qu'entraine la véritable liberté. Nous chamboulons régulièrement notre cage en profitant de l'espace qu'il nous reste. Seul le côté noir du créateur, qu'il soit artiste, poète ou autre, s'approche de la liberté, du chaos, dans une petite pièce noire sans couleur sans rien, dans ce qui parait être le plus restreint. Car ici, il est dans l'abysse, on ne peut détruire ce qui n'existe pas. Alors l'artiste, soudainement existe et dés lors dans le vide, le chaos, seule conscience, seule présence, il peut se détruire.
Le Big-Bang ne fut pas une explosion mais un accès soudain à la liberté, et lentement tout l'univers s'étend vers le chaos. Et comme le Bigbang notre monde disparaîtra non pas dans un boom mais dans un murmure. Tout comme le reste de l'univers, lorsque l'homme commence à exister, il commence à mourir, un murmure face au silence.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top