after four.
TykenaProduction.©
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À ta recherche - Rafaël
Ameya - T'es au courant qu'à un moment de ma vie je vais me marier ?
Je la regarde et elle aussi.
Je la regarde de haut en bas et re-regarde la route.
Ameya - Donc quand je vais présenter mon copain et qu'on va dire qu'on a fait 7-8 ans en couple faudra même paaaaaas commencer à faire les choqués.
Je m'arrête au feu rouge et la regarde.
- Moi je vais te dire sérieux : que tu sois en couple maintenant j'en ai rien à foutre, totalement. Tout ce que j'ai pas envie de savoir c'est de le savoir justement.
Ameya - Pourquoi ?
- Sinon ta vie sera un calvaire, je vais te faire du chantage pour tout et pour rien. Si tu fais pas ce que je veux, je vais le dire à papa.
Elle rigole et je souris en la voyant rire.
Ameya - T'es vraiment le pire.
- Dis le à Amir, lui c'est ton bff et il va rien dire mais moi ? Waaah.
Ameya - Je peux vraiment compter sur personne dans cette maison.
- Surtout pas sur moi.
Je la regarde pendant qu'elle regardait face à elle.
- T'as vraiment un copain ou c'était un prank ?
Ameya - *rire* Prank. Je veux me concentrer sur mes cours maintenant. Bientôt le bac.
Je la regarde bouche bée.
Ameya - Quoi ?
- T'as un meeeec !
Ameya - T'es sourds ?
- "Je veux me concentrer sur mes cours" : c'est une phrase de charo ça. T'es un charo Ameya ?! À ton âge ?!
Ameya - *fou rire*
- Rigole, attends qu'on arrive à la maison.
En parlant de maison.
J'ouvre le portail avec la télécommande et y pénètre.
Ameya - Papa est déjà là ?
Sa voiture était déjà là.
- Eh mais ton père c'est un menteeeeur !
Je me gare et sors de ma voiture.
Je salue le chauffeur de mon père de loin et monte les marches.
J'ouvre la porte d'entrée et entends mon père crier sur Ilies. Je roule des yeux et vais au salon.
Ilies était assis sur le canapé comme un gosse avec les bras croisés et une mine boudeuse. Mon père tournait en rond devant lui en lui faisant la morale.
Papa - Boude vas-y, boude, aujourd'hui t'as pas le choix !
Ameya - Mais orh ?
Je fais le tour et regarde Ilies.
La manière à laquelle je voulais rire, wah.
- Il a fait quoi ?
Papa - 5 jours qu'il sort pas, 5 ! Je lui dis d'aller chercher son frère et mate comment il boude.
Ameya - *rire* Tu boudes Ilies ?
Il répond pas et j'ai camouflé mon rire.
Papa - Va mettre tes chaussures et tu sors !
Ilies - Mais il est que 13h40 et il termine à 15h-16h, j'ai le temps !
Papa - J'en ai rien à foutre, tu sors. Va te promener, va nourrir les pigeons au parc, je m'en fou.
Ilies - Mais pap-
Mon père se tourne vers moi en soufflant.
- Gros vas-y. Il va s'énerver pour rien. En plus c'est son anniversaire fait lui plaisir nan ?
Ilies râle et se lève en sautillant.
Papa - Saute plus haut j'ai pas vu.
Ilies sautille encore.
Papa - Tu sautes encore une fois sous mon toit et je t'enferme dehors à vie.
Ilies le regarde mal et s'en va en prenant le fixe.
Papa - Pourquoi tu prends le fixe ?
Ilies - Je vais appeler le bureau de maman, inch'Allah je tombe sur sa secrétaire, je vais commencer à pleurer et je vais te descendre comme ça elle croira que je suis un enfant battu.
Ameya - *rire* Mais toi t'es comment ?
Papa - Va pleurer, va.
Et il part en tapant des pieds.
Ameya fait un bisou à mon père et s'éclipse à la cuisine.
- Tu fais quoi là ?
Papa - On est quel jour Rafaël ?
- Je sais que tu termines tôt mais tu pouvais très bien aller chercher Ameya !
Il me regarde et souffle d'exaspération.
Papa - Tu sais très bien qu'Ameya déteste quand le chauffeur vient la chercher.
- Ah oui.
Ameya déteste ça. Elle ne veut pas paraître comme la petite "fille de riche" en rentrant avec un chauffeur, etc.
J'avoue qu'elle a été la plus "impacté" par l'aisance de la famille, elle a toujours eu ce qu'elle voulait et en plus comme c'est une fille à papa : imaginez le tableau. Mais elle n'a jamais voulu être différente des autres, jamais. Elle n'aime pas en faire trop.
C'est d'ailleurs grâce à elle que l'école privée a été éliminée de la tête de mes parents. Elle se sentait si mal avec toutes ces règles, ces formalités, etc. Et mes parents voyaient bien qu'elle n'allait pas bien alors gros changement et hop : école publique.
Mon père a eu peur au début mais qu'est-ce qu'il ne fera pas pour ses enfants ?
Papa - Bon !
Je sors de mes pensées et le regarde.
Papa - Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui pour que tu ne puisses pas aller chercher Amir ?
Je passe ma main sur ma nuque.
- J- je vais- fin.. je compte aller voir Saïf.
Papa - Oh.. Saïf..
- Mh.. en espérant que cette fois-ci.. ça se passe bien.
Papa - Et si ça ne se passe pas bien ?
Il me regarde et s'assied sur le canapé.
- ...je pense que je vais lâcher l'affaire ?
Il me regarde quelques secondes et tapote la place à côté de lui.
Je m'assieds et enlevant ma casquette
Papa - Tu n'as pas envie de lâcher l'affaire hein ?
- Pas avant de l'avoir vu.
Papa - Tu as au moins pris un truc de moi.
- *rire* Arrête.. j'ai pris beaucoup de chose de toi.
Il sourit et regarde ses mains.
Papa - Tu as tellement grandi, wah. J'ai l'impression que c'était hier que tu as commencé à délirer..
Je souris. Il dit toujours "délirer" pour signifier quand j'ai su la "grande nouvelle".
Papa - Tu devais avoir 5-6 ans quand tu t'es rendu compte que quelque chose n'allait pas chez nous. Ouais tu avais 5 ans.. 5 ans et demi.
Je le regarde et lui continue à regarder ses mains.
Papa - C'était l'anniversaire d'Ilies, on avait fait une fête comme d'habitude mais toi tu te mettais à part.. c'est comme si quelque chose t'embêtait et je le voyais depuis un bon bout de temps.
Je regarde sa bague à l'annulaire qu'il touchait.
Papa - Déjà quand Ilies et toi alliez à l'école ensemble on vous faisait la remarque de la couleur de peau différente, de ta non-ressemblance avec moi *rire* mais toi t'en avais totalement rien à foutre, wah jamais vu un gosse qui s'en battait totalement les couilles.
Je souris. Après j'étais inconscient hein.
Papa - Mais plus tu grandissais et plus les remarques te dérangeait de plus en plus. Et le jour de l'anniversaire d'Ilies, c'était le jour de trop pour toi.
Il sourit mais pas d'un sourire joviale.
Papa - Je t'ai pris dans mes bras, dans la cuisine et je t'ai demandé ce qui n'allait pas. Tu sais tu m'as répondu quoi ?
Il m'a regardé.
Papa - "Papa c'est vrai que t'es pas mon papa ?"
Son sourire a lentement disparu.
Papa - Jusqu'à maintenant, je n'ai jamais eu de pire jour que celui-là. J'étais mal. J'ai pas dormi cette nuit-là parce que...- j'avais l'impression que le fait que tu grandisses allait t'arracher a moi.
Je regarde mes mains, je voulais lui demander ce qu'il m'avait répondu parce que moi j'ai aucun souvenir.
Papa - Je t'ai regardé sans savoir quoi te dire. Je savais pas quoi te dire *rire* j'étais pas préparé à ça. Je savais que ce jour-là devait arriver.. mais pas de sitôt.
- Tu m'as laissé sans réponse ?
Il me regarde et hoche la tête négativement.
Papa - Non. Je t'ai répondu et je t'ai dis que quoi que les gens disent toi tu resteras pour toujours mon fils.
Je le regarde et il hausse les épaules.
Papa - Tu étais encore petit et tu gobais ce qu'on te disait alors tu n'y as pas douté. Et puis tu as, malheureusement, grandis... un jour ton école m'appelle parce que tu t'es battu à l'école avec 2-3 gars. Tu devais avoir quoi.. 9 ans ?
Ah oui, ça je me rappelle. Je me rappellerai tous les jours.
Je regarde mes mains.
- 10 ans. Ils me disaient que t'étais pas mon père parce qu'on a pas la même peau, que t'étais un rebeu et pas moi et que c'était pas normal. *rire* C'est pour des conneries quand j'y pense.
Papa - C'était peut-être des conneries mais qui t'ont affectés.
Je hoche la tête positivement.
Papa - Tu disais pas un seul mot dans la voiture, t'étais énervé a en mourir. Tu voulais même pas me parler *rire* là j'ai compris que ta nervosité venait de moi. J'étais content qu'une chose à moi soit en toi.
Je le regarde et rigole. Lui tout ce qu'il veut c'est que je lui ressemble.
Papa - On est arrivé à la maison, ta mère était là, j'ai essayé de te parler avec elle et tu as éclaté.
Je me rappelle encore de ce jour parce que je pense que c'est le jour où j'ai le plus souffert. C'est ce jour-là où on m'a tout dit et j'étais trop mal. J'étais encore petit et on me balance ça comme ça.. imaginez l'impact.
Papa - Tu as pleuré et tu as crié. On t'avais même pas encore dit la vérité que tu as commencé à pleurer parce que t'en avais marre de subir ça tous les jours. Je te jure que je voulais me tirer une balle.
- Pourquoi ?
Papa - Parce que je ne l'ai pas vu venir. Je me sentais mal. J'avais l'impression de t'avoir abandonné parce que je n'avais pas vu que tu étais mal.
- Je me rappelle que quand tu me l'as dis, je suis plus parti à l'école pendant un moment.
Papa - Ouais.. tu es resté à la maison durant 1 ou 2 semaines. Je suis resté avec toi parce que je ne me sentais pas d'aller travailler si mon fils à moi est mal moralement... mais malgré ça tu n'osais pas me regarder dans les yeux.
Je le regarde et lui aussi.
Papa - Je sais pas pourquoi mais t'osais pas me regarder dans les yeux, j'essayais de te faire parler mais rien, tu ne parlais qu'à ta mère et encore tu lui disais 2-3 mots et c'est tout.
- J'avais l'impression que tu m'avais trahi alors que... alors que non. Tu as fais le travail à la place d'un autre alors que tu n'étais pas du tout obligé.
Papa - ...
- Papa même si demain ça va "s'arranger" avec l'autre.. tu seras toujours mon père.
Il me regarde.
- Je n'arrêterais jamais de te considérer comme mon père, je n'enlèverai jamais mon nom de famille et je ne nierai jamais le fait que toi tu sois mon vrai père malgré tout.
Papa - Même si tu sais que je suis le faux ?
- *rire* Ouais même si je sais que t'es le faux. T'es mon père.
Il sourit et pose sa main sur ma nuque.
Papa - Et toi mon fils.
- Ouais, malheureusement.
Il rigole et moi aussi.
Ilies - PAPA T'ES DANS LA MERDE !
On se retourne.
Ilies - J'ai appelé maman et ce soir elle te fracasse.
Papa - Si tu savais mon fils, si tu savaaaais !
Je rigole et me lève en regardant ma montre.
- Je vais me préparer.
__
Je tournais en rond dans ma chambre. J'étais déjà habillé et tout mais le stress était tellement fort que wah.
Je regarde ma montre et vois qu'il était 16 heures. De base je devais être dehors depuis 1 heure maintenant.
Je m'assieds sur le lit et souffle.
Ange - Fais ça étape par étape. Commence déjà par sortir et d'aller devant chez lui, et de là tu verras non ?
Je regarde mes mains : putain je tremble de stress.
Je me lève et ouvre la fenêtre.
Putaaaaain.
Je souffle une dernière fois et ferme les yeux.
Démon - C'est bon c'est pas ton mariage aussi.
Toi je te met en silencieux direct.
J'ouvre les yeux et regarde pour la millième fois ma montre. Je prends mes clés et sors de ma chambre.
J'entendais la voix de ma mère, elle venait d'arriver je crois.
Je descends les escaliers et vais au salon.
- Bonjour mama.
Maman - Bonjour mon cœur, tu sors ?
Je hoche la tête et passe ma main sur ma nuque.
Elle me regarde et penche la tête avant de s'approcher de moi.
Maman - Tu sembles nerveux.
- Je vais..- chez l'autre là : Saïf.
Maman - Oh..
Elle ne dit rien pendant quelques secondes avant de caresser ma joue.
Maman - Bonne chance ?
- J'en aurais besoin.
Maman - Si il est violent tu hésites pas et tu l'assommes.
Je rigole et lui fais un bisou sur la joue.
- A plus tard.
Je vais vers la porte.
Maman - Fais attention à toi, le monde est rempli de méchant !
Je la regarde. J'ai quel âge gros ?
Maman - *sourire* Je t'aime.
Je roule des yeux et sors de la maison.
__
J'ai pris une trentaine de minutes avant d'arriver devant chez lui.
Et je suis garé devant chez lui depuis maintenant 30 minutes. C'était une petite maison mitoyenne, maison de ville normale quoi.
Mon père aurait insulté la maison de tous les noms, me demandez pas pourquoi.
Je stressais. Je regardais la maison de ma voiture et je ne savais pas quoi faire.
J'hésitais encore. J'avais peur de fou.
Je sais pas. J'avais une appréhension les gars.. c'était dingue.
Fin.. c'est pas tous les jours que ça arrive non ?
Je regarde mon volant et souffle.
Mon téléphone vibre. Un message de Yassin me demandant des nouvelles.
Je l'appelle par la suite :
Yassin - Tu t'es dégonflé hun ?
Je ricane en regardant mon volant.
- C'est peut-être pas encore le bon moment.
Yassin - Il n'y aura jamais de bon moment gros. Tu pourras jamais savoir quand sera le bon moment.
Je souffle et ferme les yeux en basculant ma tête en arrière.
Yassin - Sonne. Fais-toi passer pour un huissier, j'sais pas.
- *rire* Un huissier ? Sérieux ?
Yassin - Bah ouais.
- Frère je suis en jogging, durag et tu veux je sois huissier ?
Yassin - Tu dis t'es un stagiaire.
- Yassin fait pas chier.
Yassin - Mais prends un rôle j'sais pas.
- Ca sers à rien. Je lui ressemble de ouf. Il ouvre la porte il va croire qu'il y a un miroir devant lui.
Yassin - T'es vraiment chiant. Tente ta chance ! Peut-être c'est même pas lui qui va ouvrir !
Je tourne la tête vers le maison et soupire.
- Bon j'y vais, je te rappelle.
Yassin - Bonne chance.
- Tu me portes l'œil.
Yassin - Mauvaise chance ?
- Faut jamais annuler un "bonne chance" putain !
Yassin - Eh vas-y toi.
bip, bip.
J'enlève la clé du contact et sors de la voiture.
Je ferme la portière et ferme les yeux pendant quelques secondes.
Démon - Ca va être cool putain.
Je traverse la rue et vais devant sa porte.
Je regarde la sonnette et souffle.
- *chuchote* Putain c'est une grosse bêtise Rafaël..
Et je sonne.
Mon cœur battait d'une vitesse folle. Je vais faire un putain d'infarctus.
A l'entente des pas j'ai retenu ma respiration et j'ai fermé les yeux.
Que j'ai réouvert une fois que la porte s'est ouverte..
_
After - Rafaël M.
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