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À ta recherche - Rafaël

Une femme qui doit sûrement avoir l'âge de ma mère se tenait devant moi.

Elle était plutôt pas mal fin pour une femme de son âge mais bon ma mère reste la plus belle.

Elle - Oui ?

- Euh, bonjour.. je suis venu voir Saïf Sylla, il est là ?

Elle - Oui. MARIAM APPELLE PAPA.

Je m'en doutais.

Elle - Vous êtes ?

Je la regarde et passe ma main sur ma nuque.

- ...un ami.

Elle - Oh, ça m'étonne pas *rire* Saïf à l'habitude d'avoir des amis assez jeunes.

C'est chelou surtout.

Elle - Entrez allez-y.

- Ah.. mais je pense que c'est mieux si je lui parle d'ici..

Elle - Oh non, entrez, il est dans la douche donc il prendra un peu de temps alors entrez, j'insiste.

Je soupire et elle me montre le chemin.

Elle a l'air sympa, pour le moment.

J'étais mal à l'aise, je vous jure que je regrette, j'ai peur, je stresse, j'ai les mains moites, c'est chaud.

Elle me désigne le canapé toujours avec le sourire et je me pose pour ensuite passer mes mains sur mes cuisses.

Tania - Je suis Tania, la femme de Saïf.

- Enchanté..

Tania - De même, et vous êtes ?

Je la regarde quelques secondes et au moment où j'allais parler la porte s'ouvre une fille d'à peu près mon âge peut-être un peu plus petite.

Tania - Arrête d'ouvrir la porte comme ça ! Tu vas faire tomber le cadre Mariam !

Mariam - Désolé. Il est sorti de la douche, il s'habille.

Elle me regarde et me sourit.

Mariam - Salut.

Je hoche la tête avec un sourire forcé. J'arrive pas a faire semblant quand je suis stressé. Je gère pas bien mes émotions, je suis pas un bon menteur en fait.

Moi si tu me blesses, m'énerves ou autre j'arriverai pas a te le cacher.

Tania - Vous allez boire quelque chose ?

- Oh non merci c'est gentil.

Surtout que je n'arriverai à rien avaler donc..

Tania - Je vous sens tendu *rire*, pas de mauvaise nouvelle j'espère ?

Je la regarde et passe ma main sur la nuque en rigolant nerveusement.

- N- non rien de grave.

Elle me regarde quelques secondes et penche légèrement la tête.

Tania - Ton regard me semble familier tu sais...

Putain voilà. Pourquoi j'ai du hériter des yeux de l'autre folle là.

Tania - On s'est déjà vu quelque part ?

Mariam - Et après tu lui demandes si il est tendu ? Regarde comment tu le stresses maman !

Tania insiste son regard sur moi sans répondre à sa fille.

Mariam - Oh maman ?

J'ai vu le sourire de Tania diminuer.

Aïe, elle m'a reconnu je pense.

Tania - Comment vous vous appelez ?

Je regarde le sol et me lève par stress. J'étais pas bien, je devais partir.

- Je pense que je dois y aller.

Tania - Non non s'il te plaît, dis-moi ton nom..

Ah on se tutoie maintenant coquine ?

Je la regarde. Bon on a qu'une vie :

- Rafaël.

J'ai vu qu'elle a coupé sa respiration.

Je n'ai rien su dire d'autre. Elle me regardait avec choque, surprise.. je comprenais pas.

Mariam - C'est gênant maman. Il se passe quoi là ?

Tania sort de ses rêves avant de regarder à terre pendant quelques secondes et regarder sa fille par la suite.

Tania - Monte appelez ton père. Dis lui que c'est urgent.

Mariam - Mais il a d-

Tania - VA LE LUI DIRE !

Elle a sursauté pour ensuite me regarder avec incompréhension et s'en aller.

Putain.

- Je dois y a-

Tania - Tu n'es donc pas décédé ?

Je la regarde choqué de ce qu'elle venait de dire. J'étais pas prêt.

- Pardon ?

Tania - T-.. fin ta...-

Elle pose une main sur son front et s'assied sur le fauteuil derrière elle comme si elle en pouvait plus.

Je la regarde en fronçant les sourcils et me rassied sur le canapé derrière moi.

- Qui vous a dit ça ?

Elle me regarde sans rien dire pendant quelques secondes.

Tania - ...ta mère, il y a quelques années maintenant. 2-3 ans.

Je la regarde et rigole.

C'est la première réaction que j'ai eu tellement cette histoire est incohérente. Voyant qu'elle ne rigolait pas je me suis arrêté juste après.

- Vous êtes sérieuse ?

Je fronce les sourcils une nouvelle fois.

- C'est impossible qu'elle vous ai dit ça...

Tania - C'est ce qu'elle a dit a ton père.. il était deva-

- Et ça ne vous ai pas venu en tête qu'il aurait pu mentir juste pour qu'il puisse se débarrasser définitivement de la charge qu'il avait ?

Là.. ma rage montait. M'abandonner ? J'ai accepté. Ne pas me calculer ? J'ai accepté. Mais me faire passer pour mort et faire passer ma mère pour menteuse ? Il y a des limites.

Tania - Saïf n'aurait jamais pu me faire ça.

- Saïf a abandonné son fils et la mère de son fils et tu crois qu'il ne peut pas juste te mentir ?

Je la tutoie, oui. Après c'est ma "belle-mère" non ?

Elle me regarde et ne dis rien.

J'en ai marre de ce manque de réponse.

- En vérité il avait raison Saïf. Restez des inconnus c'est vraiment pas mal comme idée.

Je me lève et au même moment je vois le monsieur en question entrer au salon.

Mon vrai père est enfin face à moi.

Après 21 ans de cette putain de vie, je vois enfin mon père.

La ressemblance est troublante.

Putain il est là.

Ce sombre fils de pute.

Il me regarde et raccroche son téléphone avant de soupirer en regardant ce dernier.

Tania - Tu m'as encore menti hun.

Saïf - *rire ironique* Et ce jour arriva..

Je le regarde et franchement j'ai rien dit parce que le seul mot qui était dans ma bouche était "batard".

Tania - Je devais m'en douter que c'était bizarre. Tu ne t'es pas déplacé pour l'enterrement, tu n'as même pas été un tantinet triste, non. Je devais m'en douter que t-

Saïf - Je ne t'ai pas menti. Je t'ai caché la vérité. Il y a une nuance.

Tania - Tu crois que c'est le moment de faire le malin là ?!

Saïf, et oui c'est Saïf et ça ne sera jamais "papa", la nie et me regarde.

- Je suis mort alors ?

Il ne dit rien mais regarde son téléphone avec un sourire nerveux. Il fout la rage.

- Pas disparu, pas abandonné mais directement mort.

Saïf - C'est plus rapide.

Il se fout de moi ?

Saïf - Tu trouves pas ?

Je le regarde quelques secondes en contractant ma mâchoire et je regarde Tania.

- Un conseil ? Divorcez.

Je regarde Saïf.

- Des ordures comme ça y'en a partout mais lui c'est exceptionnel.

Il ricane.

- Au revoir maintenant.

Je prends mon téléphone que j'avais déposé sur le canapé et vais vers la porte de du salon là où il y était.

Il m'arrête fermement par le bras. J'avoue ça m'a fait mal. Il a de la force ce batard.

Je le regarde et regarde sa main.

Saïf - Au moins je vois que ma haine est en toi.

Il me regarde.

- Je n'ai rien de toi et je n'aurais jamais rien de toi alors avant que je m'énerve : lâche mon bras.

Il ne lâche pas mon bras pour autant.

Saïf - Tu vas t'énerver ? Et tu vas me faire quoi ?

En fait, il a un sarcasme dans sa voix qui est insupportable. J'ai envie de lui mettre un coup de boule. Après tout ce qu'il m'a fait il ose encore prendre tout ça à la légère, c'est audacieux.

Saïf - Me frapper ?

Tania - Laisse le partir Saif !

Saïf - Le laissez partir ?! C'est ça que tu me demandes maintenant Tania ?! Durant des années et des années tu as demandé à ce que je renoue les liens avec "mon fils" et aujourd'hui tu veux que je le laisse partir ?!

Putain il m'a mit en guillemet.

Tania - Tu te fout ouvertement de sa gueule et c'est normal qu'il veuille partir alors maintenant laisse le partir.

Saïf - Mais à la fin tu veux quoi putain ?! Tu veux quoi ?

Tania - Que tu sois normal pour une fois de ta putain de sale vie Saïf ! Tu ne fais que mentir, tu fais d-

Saïf - C'est de ta faute à toi si je t'ai dit qu'il était mort ! Pour que t'arrête de me saouler avec cette histoire ! Alors non je t'ai pas menti, je t'ai aidé à apaiser ton cœur ! Remercie moi au lieu de bouder !

Eh, c'est comme ça il parle ?

Tania - C'est de ma faute à moi si tu fais passer ton fils comme mort ?! MA FAUTE À MOI ?!

Saïf - ET C'EST LA MIENNE ?

Tania - Mais *rire* C'EST DE TON FILS DONT ON PARLE PAS LE MIEN ! TU FAIS PASSER TON FILS POUR MORT ET C'-

Saïf - ARRÊTE DE DIRE QUE C'EST MON FILS PUTAIN !

Et il eut un silence juste après.

Même moi qui voulais prendre la défense de Tania je n'ai rien dit après ça.

Je le regarde pendant qu'il regardait sa femme.

Il tourne la tête vers moi sûrement en se rendant compte qu'il l'avait dit devant moi.

Je contracte ma mâchoire et regarde sa main pour dévier son regard noir.

- Laisse moi rentrer chez moi.

Je me détache violemment de sa main.

Je le pousse et le regarde.

- Tu as raison. Tu n'es pas mon père.

Je le regarde de haut en bas.

- Et ça se voit.

Il fait un pas vers moi comme pour me défier.

Saïf - Alors qu'est-ce tu fais là ?

Je n'ai pas peur de lui. Il peut être baraqué, tatoué ou tout ce que vous voulez : je n'ai pas peur de lui.

- Je voulais voir la pourriture de personne que tu étais. Je voulais voir la personne qui est la cause de tous mes problèmes depuis mon enfance.

Saïf - *rire* Tu ressembles à ta mère.. tous les problèmes sont remis sur mon dos comme si j'étais le créateur du mal.

Tania - Saïf.

Saïf - Tu as crée tes problèmes alors essaye de les résoudre toi-même.

Je le regarde quelques secondes. J'avais envie de le frapper mais je sais pas pourquoi. Plus par tristesse qu'autre chose.

- Et dire que j'avais hâte que ce jour arrive.

Je hoche la tête et regarde Tania.

- Merci quand même.

Elle regarde le sol et je m'en vais définitivement en bousculant Saïf.

J'ai bien claqué la porte d'entrée derrière moi.

Je suis rentré dans ma voiture que j'ai claqué aussi. Je regarde une dernière fois la porte d'entrée et je démarre ensuite.

Je devais conduire et être en mouvement sinon j'allais craquer.

Franchement j'ai pas envie de revenir sur ce qui s'est passé. C'est mieux comme ça, il n'a jamais voulu de moi et je ne sais pas pourquoi j'ai cru l'inverse durant toutes ces années.

Je suis naif, c'est la vie.

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Je ferme la porte d'entrée derrière moi et souffle.

Je sors du hall et vois ma mère sortir du salon en mettant ses boucles d'oreilles.

Maman - Bonsoir mon cœur.

Je lui fais un sourire vite fait et vais vers les escaliers.

Maman - Rafaël ?

- Pas aujourd'hui, s'il te plaît.

Je monte les escaliers et en même temps mon père les descendais.

Je le calcule pas et vais vers ma chambre sauf que monsieur m'a fortement suivi, forceur qu'il est.

Papa - Oh Rafaël !

J'enlève mon haut que je balance sur mon lit et je le regarde.

Papa - Qu'est-ce qui s'est passé ?

Ma mère apparaît au seuil de la porte aussi.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Eh bien figure toi que je suis mort il y a 2-3 ans. Je ne sais pas dans quelle circonstance, peut-être de suicide ou écrasé par un bus, j'en sais rien mais en tout cas il y a 2 ans je suis mort !

Je souris et les regarde.

Maman - Quoi ? Comment ça ?

- Il m'a pas seulement rayé de sa pauvre vie de merde, ce fils de chien m'a rayé de la terre ! Il a dit a sa femme que j'étais mort juste pour qu'il se débarrasse de la connerie qu'il a fait il y a 21 ans !

Maman - ...il a pas osé...

Mon père regarde ma mère.

- Je suis pas son fils et il me l'a dit de sa bouche. Je ne suis pas son putain de fils et franchement ? Ça me dérange pas plus que ça ! Je sais même pas pourquoi je voulais essayer d'entrer en contact avec cette merde sur pattes ! Maintenant c'est bon, j'en ai marre.

J'enlève mes chaussures que je balance contre le mur.

- J'ai qu'à vivre ma putain de vie comme d'habitude, je vais maudire tous les Saïf de la terre, je vais faire en sorte de ruiner sa vie dans ma tête et tout ira pour le mieux dans la vie de Rafaël. J'ai pas à me plaindre en vrai, j'ai tout ce dont j'ai besoin non ? J'ai tout !

Papa - ...laisse moi seul avec lui.

J'ai vu ma mère me regarder avec peine avant de sortir de ma chambre. Mon père ferme la porte derrière nous et s'appuie sur la porte.

Je met un shoot dans mon sac de sport qui était sur mon chemin.

- Il m'a abandonné et s'en est allé laissant maman toute seule et tu sais je suis tombé sur qui dans sa maison ?!

Je lui parlais sans trop lui parler. Genre je lui parlais mais j'attendais aucune réponse de sa part. Lui me regardait, appuyé sur la porte, bras croisés.

Il me laissait parler, pour une fois.

- Sa fille ! Il a une fille papa !

Et pour la première fois de ma vie je sentais des larmes monter.

- Elle a eu son père biologique et sa mère biologique ! Elle a quelque chose de plus que moi ?

J'étais troublé. J'avais un million de questions. Jr n'irais pas à dire que je suis jaloux de cette fille, non, mais on est d'accord que c'est injuste non ?

- Et moi il me rejette comme de la merde alors que tout ce que je voulais c'était de le connaître ! Je ne lui demande pas d'être un père parce que j'en ai pas besoin vu que je t'ai toi mais je voulais juste des réponses ! Et j'ai eu quoi en retour ?!

Il ne faisait que de m'écouter. Avec attention.

- RIEN ! COMME TOUJOURS RIEN ! DEPUIS 21 ANS : RIEN !

Je le regarde en ayant les poings serrés, la respiration saccadée et les larmes aux bords des yeux.

Je suis resté quelques secondes silencieux.

Et mes larmes ont coulés.

- Pourquoi il ne veut pas de moi papa, pourquoi ?

J'ai baissé la tête en mettant mes mains sur ma nuque.

Je m'assieds sur mon lit et laisse ma lèvre trembler.

- ...pourquoi ?

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After - Rafaël M.