Susan's adventures | Doctor Who | Prologue & Chapitre 1 | 2014

Un petit texte qui avait bien démarré, mais qui n'a vu que 3 chapitres. Je commençais un peu à perdre l'envie d'écrire dans l'univers de Doctor Who, ce qui explique pourquoi je diversifiais plus les personnages.

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Prologue : Une nuit mouvementée

Londres, 12 Mai 2014. La nuit est tombée depuis quelques heures déjà sur la capitale anglaise. Les derniers bars ferment leurs portes, jetant les derniers ivrognes à la rue. Partout, les lumières s'éteignent, plongeant la ville dans un silence pesant. Pourtant, tout le monde ne dort pas. Dans les jardins de Buckingham Palace, un bruit de vieux souffleur de feuilles rouillé résonne, brisant le repos des tulipes, disparaissant petit à petit sous un immense socle de statue. La statue en marbre représente un homme. Le Chevalier de Chiffrevilles de toute évidence, avec son glaive plantée dans le socle, tel un trophée. Quand on s'y approche de plus près, une ouverture se créé. Une porte s'ouvre, laissant dévoiler une touffe de cheveux bruns. Une jeune femme passe la tête par cette porte étrange, humant l'air nocturne. Elle sort, fait le tour de la statue, puis, satisfaite, se dirige à grande enjambées vers l'entrée. Deux gardes la dévisagèrent intensément tandis qu'elle passait, tête haute, entre les deux. Elle n'était pas du genre à s'enfuir par les bosquets. Elle s'appelait Susan Foreman, toute jeune Seigneur du Temps, bien plus jeune qu'un certain Docteur bien connu. Elle avait repéré des signaux étranges sur la planète favorite de son cher grand-père et avait décidé d'y mettre son grain de sel. Et oui, cette statue étrange, c'était la sienne. C'était son vaisseau, son Tardis, qu'elle surnommait tendrement Bruce.

Une fois à l'écart des regards, elle sortit un appareil triangulaire d'une des poches de son long manteau noir. Elle n'était pas très grande, les cheveux tressés. Ses yeux verts observaient le paysage alentour. La seule chose qui aurait pu sembler étrange aux yeux d'un humain normal aurait certainement été ses converses rouges pimpantes. Tout le reste de ses vêtements était dans les tons gris-noirs. Cet appareil étrange qu'elle tenait commença à émettre des bips aigus, brisant un peu plus le silence. Sur le scanner, deux points rouges clignotaient, lui rappelant qu'elle n'était pas humaine, et que, comme son grand-père, elle avait effectivement deux cœurs. Oh, mais il ne restait plus rien de la jeune Susan Foreman qui avait fui avec le Docteur, il y a de cela très longtemps. Il y avait eu David, bien sûr. Mais voilà. Lui vieillissait. Pas elle. Elle l'a laissé derrière, simplement, après une très longue conversation. Elle avait demandé une dernière faveur à son grand-père. Il lui avait offert ce Tardis et avait simplement disparu, comme d'habitude. Bientôt neuf cents années qu'elle ne l'avait pas vu. Certes, elle, le voyait, mais pas lui. De toute manière, elle s'était régénérée. Deux fois. La première fois, c'était un accident de Tardis qui s'était plutôt mal terminé. La seconde... Et bien... Elle avait vu sortir son grand-père du vortex, elle a essayé de le suivre et elle est tombée dans un univers parallèle dont elle avait eu énormément de mal à s'enfuir. Merci à ce cher Docteur qui avait refermé la faille derrière lui. Et aux Daleks qui l'ont ouvert derrière. Elle voyageait seule, enfin, plus ou moins, accompagnée par des compagnons de temps à autre, pour un ou deux voyages maximum. Après ce qui était arrivé avec son dernier compagnon régulier, elle n'était pas prête de reprendre d'humains avec elle.

Dans la nuit calme, au même moment, des lumières illuminèrent le ciel. Des vaisseaux, d'énormes vaisseaux approchaient dangereusement de la planète. L'assaut était donné, et Susan le savait. Elle était venue pour ça. Pour eux. Pour lui. Très bientôt, cette planète serait sous le feu d'un ennemi bien plus puissant que les simples armes humaines. Très bientôt, le Docteur débarquerait, et il était temps qu'ils se rencontrent de nouveau.

Sous les étoiles, Susan Foreman envoya un signal vers les étoiles, résonnant à travers la plupart des galaxies, au travers du temps et de l'espace. Un message unique et très clair :

« La mort débarque sur Terre. »

Chapitre 1 : Retrouvailles

Le Docteur était assis sur les marches, dans la salle de contrôle. Clara venait de partir pour une semaine. Il était de nouveau seul. Et ça le déprimait. Il refusait cet état de solitude extrême. Certes, quand il était avec la jeune femme, tout allait bien, il se sentait au mieux de sa forme. Et comme à chaque fois, la journée terminée, il entrait dans une profonde dépression. Il ne supportait pas la solitude. Définitivement pas. Il se mit à tourner autour de la console comme une âme en peine, perdu dans ses pensées. Même le Tardis ne semblait pas de bonne humeur. Au moindre contact, il exprimait son opposition par un puissant rugissement, qui décourageait le Docteur.

« Qu'est-ce qu'il y a ? On a fait le plein il y a deux jours ! Arrête de faire ta tête de mule et démarre ! »

Le vaisseau gronda, exprimant clairement son mécontentement. Il était vrai que le Docteur ne lui avait pas beaucoup accordé d'attention ces derniers temps. La dernière aventure avec les Cybermen s'étaient plutôt mal terminée. Notamment par la transformation d'une ville entière en cyber-ville. Une bêtise de plus de lorsqu'il est seul. Un bip retentit soudain dans la salle de contrôle. Le Docteur bondit sur son scanner et fronça les sourcils à la vue du message qui venait de s'afficher. Très peu de personnes réussissaient à passer les barrières mentales du Tardis. Et ce message en particulier lui faisait particulièrement peur.

« La mort débarque sur Terre » répéta le Docteur avant de lire les coordonnées indiquées. Il les entra rapidement et, malgré la réticence de son vaisseau, il atterrit non loin de l'adresse donnée, au cas où ce serait un piège. On n'est jamais trop prudent. Il sortit lentement de son vaisseau, ratissant les alentours du coin de l'œil, tout en remettant son nœud papillon en place. Il était à Londres, à en croire la pointe de Big Ben au loin. Et c'était bien la seule chose qui permettait de reconnaître la ville.

En effet, la rue dans laquelle il s'était posé était un véritable champ de bataille. Des voitures étaient laissées là à l'abandon, certaines les portières grandes ouvertes, certaines fumant. Des débris de diverses habitations gisaient dans la poussière, cette poussière blanche qui recouvrait tout, un peu comme de la neige. Mais ce qu'il y avait de pire, c'était cette fumée dense. Même le Docteur en souffrait. Elle lui piquait les yeux et la gorge, l'empêchant d'avancer. Il se hâta de rejoindre le lieu indiqué sur le message. En revanche, plus il avançait, plus la fumée était intenable, même pour des poumons de Seigneur du Temps. Il se mit à tousser, puis s'effondra sur le sol.

Une jeune femme sortit soudain de nulle part. Elle lui plaqua quelque chose sur le visage et... il s'endormit, tout simplement.

OoOoOoOoOoOoO

Le Docteur ouvrit doucement les yeux. Dans un premier temps, il paniqua. Il n'avait aucun souvenir d'avoir été traîné dans cet endroit. Il se mit à détailler la pièce. Il y avait des tonnes et des tonnes d'objets. Une affiche lui mit la puce à l'oreille, confirmée par la présence de pipe et de livres. Baker Street. Dans le musée consacré à Sherlock Holmes. Il était là à l'ouverture de ce musée. Si Conan Doyle avait su que son œuvre serait encore lue pendant des milliers et des milliers d'années, il ne l'aurait certainement pas cru. Le Docteur se releva. Tout tournait autour de lui. Il s'accrocha à une armoire et tituba vers le fond du musée. Des bruits de pas le firent paniquer. Il fit volte-face et chercha l'origine du bruit, détaillant chaque coin et recoin de la pièce. Une jeune femme sortit d'un couloir, visiblement surprise de le voir réveiller. Elle se mit à s'agiter nerveusement. Le Docteur n'aurait su expliquer cette drôle de boule dans l'estomac à ce moment là.

« Bonjour, Docteur, dit-elle timidement, un petit sourire aux lèvres. »

Le Seigneur du Temps fut assez surpris sur le coup, ça, c'est certain. Elle connaissait son nom. Il se mit à chercher au plus profond de sa mémoire s'il avait déjà vu cette personne mais rien ne lui revint.

« Merci de m'avoir sauvé, répondit-il, tâchant de paraître rassurant.

- Entre personne du même genre, c'est normal. On n'est déjà plus beaucoup... »

Le Docteur allait répliquer qu'il n'était pas humain, mais cette phrase pourtant toute simple eut l'effet d'une bombe à l'intérieur de lui. Comment ça du « même genre » ? Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Le Seigneur du Temps se mit à la détailler. Se pourrait-il qu'elle soit une Seigneur du Temps ? Comment est-ce qu'elle aurait survécut à la Guerre du Temps ? Elle lui en voulait ? Non, elle l'aurait déjà tué sinon. Tant de questions. Trop de questions.

« Qui êtes-vous ? demanda fermement le Docteur, sur un air qui signifiait clairement qu'il ne lâcherait pas l'affaire tant qu'il n'avait pas de réponse.

- Cherche bien, tu vas trouver.

- Il n'y a beaucoup de Seigneurs du Temps qui connaissent mon nom. Vous n'êtes pas le Maître, je l'aurais reconnu tout de suite... Et puis le Maître en femme, il se serait suicidé. Romana est morte pendant la Guerre du Temps, dans mes bras. Si vous étiez la Rani, je serais certainement déjà mort. Prudence n'aurait pas pris la peine de me faire chercher qui elle est...

- Je tâche de ne pas être vexée, grogna la jeune femme, les bras croisés sur la poitrine.

- Vous venez peut-être de mon futur ? Je voyage énormément vous savez, dans le temps et l'espace.

- Non, je viens de votre passé, ça j'en suis sûre... »

Le Docteur se gratta la tête et s'approcha d'elle. C'était une Seigneur du Temps, il en était sûr maintenant. Un immense sentiment de joie était en train de l'envahir, au point que son identité importait peu. Il en restait encore dans l'univers. Enfin... Il en restait une. C'était déjà pas mal. A eux deux, ils pourraient peut être repeuplé Gallifrey. Il secoua la tête. Non, s'il faisait ça, River débarquerait sûrement de nulle part et il passerait la nuit attaché dans un coin d'une pièce. Elle était très imaginative, River, quand il s'agissait de lui faire du mal. La jeune femme semblait perdre patience, petit à petit, sourcils froncés.

« Docteuuuuur, gronda t-elle.

- Deux minutes, je vais trouver. Je suis vieux vous savez, désolé si ma mémoire est un peu rouillée. »

D'un seul coup, il y eut un déclic dans sa tête. Il écarquilla les yeux et se laissa tomber contre le mur. Il était vraiment stupide des fois.

« Su... Susan ? murmura t-il doucement, n'en croyant pas ses yeux.

- Bonjour grand-père. »

Susan se laissa tomber à côté du Docteur. Le Seigneur du Temps la dévisagea. Ses mains tremblaient. Il posa sa main sur sa joue.

« Je... Je ne sais pas quoi dire, bafouilla le Docteur, incapable d'aligner plus de deux phrases. Tu as changée. Beaucoup.

- J'ai changé de tête, oui. Deux fois. »

Le Docteur lui lança un sourire gêné. Il ne savait pas vraiment quoi dire ou faire, il se sentait coupable et fier à la fois, perdu aussi. Et il ne savait toujours pas ce qu'il se passait à l'extérieur. Susan devina sa question et y répondit tout de suite.

« Ce n'est plus une invasion, c'est une victoire. Les humains se sont retranchés dans les égouts, les caves, les sous-sols. Torchwood et Unit ont essayé d'accueillir un maximum de personnes, mais ils manquent cruellement de place.

- Qui sont les envahisseurs ? questionna le Docteur, légèrement irrité.

- Les Sontariens. Ils sont partout et ont empoisonné l'air. On peut encore tenir parce que nous avons deux cœurs. Mais c'est mortel pour les humains. Plus de trois secondes à respirer ça et ils tombent raides morts. Un tiers de la population a été éradiquée. Et on ne peut pas rester non plus trop longtemps dehors, c'est toxique. Tu as bien vu dans quel état je t'ai récupéré... »

Le Docteur hocha la tête. Bien. Une longue journée en perspective. Mais une question titillait le Seigneur du Temps. Vraiment.

« Susan... » Il hésita un court instant avant de prendre une inspiration et de commencer à parler. « Est-ce que tu es au courant pour Gallifrey ? »

La jeune femme resta silencieuse, puis hocha doucement la tête. Le Docteur fut pris d'un immense sentiment de culpabilité et baissa la tête, n'osant plus la regarder dans les yeux. C'est vrai qu'il n'avait pas vraiment eu le temps d'expliquer son geste au Maître, au vu des évènements, mais maintenant qu'il en avait le temps, il était incapable de s'expliquer. Il sursauta légèrement en sentant la main de sa petite-fille prendre la sienne.

« Je ne t'en veux pas, dit-elle après un moment. Ils l'ont mérité. Ils étaient devenus arrogants, mauvais. Regarde comment ils nous traitaient sur la planète, juste parce que nous sommes des renégats.

- Ce n'est pas ça, Susan... Il y a eu une Guerre.

- Quoi ? demanda t-elle, surprise. Elle n'était pas au courant.

- Les Daleks ont attaqué Arcadia, c'est comme ça que tout a commencé. Ensuite, la Guerre s'est étendue sur tous les fronts, sur de nombreuses planètes. C'était l'enfer. Un enfer sans nom. Puis Arcadia est tombée. Et c'est là que j'ai rencontré deux de mes futurs moi. Et on a enfermé Gallifrey dans un univers de poche. Ils sont piégés à jamais.

- Au moins ils ne sont pas morts, c'est déjà ça. Il y en a qui ont réussi à s'échapper ?

- Le Maître.

- Comme d'habitude.

- Oui. Rassilon a essayé de revenir, mais je l'ai renvoyé. Enfin... Le Maître l'a renvoyé. Et de ma faute il est très certainement mort. »

Susan secoua la tête avant de lever les yeux en l'air.

« Quoi ? demanda le Docteur, sourcils froncés.

- Tu es en train d'avoir pitié de l'homme qui a manqué de te tuer plusieurs dizaines de fois. Tu me sidères. Vraiment.

- Comment est-ce que tu sais ça ?

- J'ai gardé un œil sur toi les neuf cent dernières années. Ca passe le temps quand on a rien à faire.

- Tu n'as pas pris de compagnons ?

- Et toi ? Elle est où ta compagne ? »

Le Docteur fronça les sourcils, voyant clairement qu'elle souhaitait éviter la question.

« Je l'ai laissée sur Terre. Elle ne vient qu'une fois par semaine. Clara. Clara Oswald. C'est son nom.

- Et cette jolie blonde avec les cheveux tout ébouriffés, c'est qui ? J'ai vu comment tu la regardais.

- Je... Euh... River. C'est ma... »

Il ne dit rien. Mauvaise idée. Il ne savait pas comment elle allait prendre le fait que quelqu'un ait remplacé sa grand-mère. Il allait lui avouer quand un cri résonna dans la rue. D'un seul homme, les deux Seigneurs du Temps se précipitèrent vers la sortie.

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