L'ombre de Mondas | Doctor Who | Prologue & Chapitre 1 | 2014
Ce texte avait été écrit pour un forum Doctor Who qui a ensuite fermé. Je pensais l'avoir perdu, mais je viens d'en retrouver les 10 premiers chapitres dans un de mes disques durs. C'est une quasi-exclusivité du coup.
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Prologue : L'homme à la boîte bleue
Le temps est une suite de cause à effet qui se suivent, qui s'enchaînent, qui se mélange. Il y a autant de possibilités que de dangers, que de morts. Certaines choses qui sont arrivées, ne tenant qu'à un seul fil, peuvent être changées. D'autres non. Et seul un peuple, aujourd'hui disparu depuis, oh, bien longtemps, en avait conscience.
Cette race a-t-elle entièrement disparue ? demanderait vous. Et bien non. Dans un coin du vortex temporel, en orbite autour d'une planète primitive appelée la Terre, un individu de cette espèce, à l'intérieur d'une petite boîte bleue bien plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur, était perdu dans ses pensées.
Il se nommait le Docteur, dernier représentant de son espèce, le dernier des Seigneurs du Temps. Le dernier à connaître les secrets de l'univers, de l'espace et du temps. Mais à ce moment précis, notre Docteur se sentait bien seul. Clara Oswald, sa compagne de voyage, venait tout juste de rentrer chez elle, et il était de nouveau seul pour une longue semaine. Depuis près de deux heures maintenant, il était assis là, au plus profond de son esprit, plongé dans une profonde nostalgie. Trenzalore n'avait été qu'une étape. La visite de sa « tombe » l'avait pas mal remué. Ses adieux avec River l'avaient été encore plus.
Se dire qu'il ne reverrait plus jamais ce petit bout de femme, il ne pouvait se l'imaginer. Il cherchait activement un moyen de la sauver. Bien qu'il savait parfaitement que sa mort était un point fixe, et qu'il ne pouvait retourner dans sa ligne temporelle pour la sauver. Eternel paradoxe. Ce même paradoxe qui avait bien manqué de le tuer il y a à peine quelques heures. Maintenant que le mystère de Clara était résolu, il n'avait plus goût à rien faire. D'habitude, il partait dans les tréfonds de l'univers, pour résoudre cette énigme, s'attirant des ennuis, combattant des monstres. Mais pas aujourd'hui. Non, aujourd'hui, il avait vu le futur. Un futur bien sombre, qui n'annonçait vraiment rien de bon. Son futur.
Un long frisson parcourut l'échine du Docteur. Ce n'était pas tout. Il y avait lui. Celui dont il ne parlait jamais. Sa honte. Son passé. Sa vie n'était que désolation et mort, partout où il allait, et il en avait conscience. Dans ses pires cauchemars, il les revoyait très souvent. Les autres, la guerre du Temps, ceux qui l'ont quitté, celle qui le quittera un jour. Clara ne serait qu'une
victime supplémentaire, un jour ou l'autre. Son nom allongera la liste. Cette liste qui continuera à s'allonger jusqu'à la fin de ses jours.
Un bip aigu retentit soudain dans la salle de contrôle, sortant le Docteur de ses pensées noires. D'un pas lourd, il se dirigea vers son scanner, activant quelques manettes au passage. Le Tardis gronda légèrement, comme pour lui montrer qu'elle était contre son état mental. Le Seigneur du Temps savait qu'elle avait raison. De toute manière, quand il était déprimé comme il était aujourd'hui, il ne faisait que des bêtises. Il en avait eu une jolie preuve dans une autre vie, qui remontait déjà à bien longtemps. Mars. Puis le Maître. Le Seigneur du Temps victorieux. Une époque qu'il pensait révolue depuis un long moment.
Le Docteur réajusta son nœud papillon et tira son scanne d'un coup sec, trahissant ses états d'âmes actuels. Néanmoins, tout s'effaça d'un coup de sa tête à la vue du message, clignotant lentement sur l'écran. Un appel à l'aide, de toute évidence. Quelqu'un sur Terre l'appelait, lui, la tempête, le monstre. Les humains... S'ils savaient qu'il était considéré comme un faible sur sa planète natale, l'admireraient-ils toujours autant ? Il l'ignorait totalement. Ce serait quelque chose à tester.
« Bon, Docteur, se dit-il à haute voix, il est temps de te réveiller. Allez ! »
Il poussa une manette, puis une seconde, et reprit son manège habituel autour de la console du vaisseau. A toute allure, la cabine téléphonique traversa le vortex temporel, puis l'atmosphère terrienne, pour finalement se poser gracieusement sur Terre. A Londres, plus précisément. Piqué par la curiosité, le Seigneur du Temps se précipita vers la sortie.
Il se trouvait devant un bâtiment très impressionnant. Une pancarte « Interdit au public » trônait fièrement sur le grillage sous tension. Pour y avoir travaillé pendant pas mal de temps, sous une forme bien lointaine, le Docteur reconnut immédiatement l'endroit. Et il sut que s'ils l'avaient appelé, lui, le destructeur de mondes, c'est que ça devait être important. Il se dirigea vers le portail et appuya sur le bouton pour entrer.
« Bureau de UNIT. Veuillez décliner votre identité, race et rang s'il vous plaît, dit une voix féminine à travers l'appareil.
- Bonjour... Euh... Je suis le Docteur.
- Docteur qui ?
- Vous savez bien, celui que vous avez appelé. »
La porte du bâtiment s'ouvrit. Deux femmes en sortirent et se dirigèrent d'un pas assuré vers le portail. Le Docteur sourit doucement.
« Kate Stewart ! s'exclama joyeusement le Seigneur du Temps.
- Docteur ! répondit-elle. Ravi de vous voir. Nous avons besoin de vous pour élucider un mystère. Oh. Voici Osgood, dit-elle en montrant la jeune femme, visiblement éblouie par le Seigneur du Temps. C'est mon assistante sur cette affaire. C'est elle qui l'a trouvé.
- Trouvé qui ?
- Vous. »
Et bien. Cette affaire allait s'avérer bien plus compliquée que prévu de toute évidence...
Chapitre 1 : Le prisonnier
Le Docteur était perplexe. Des militaires l'encadraient durant sa traversée de la base. Il trouvait ça étrange. D'habitude, il pouvait très bien le faire seul. Kate et Osgood semblaient nerveuses, comme si ce qu'elle s'apprêtait à lui montrer était un blasphème. Et aucune des deux femmes n'avaient encore osé ouvrir la bouche.
Ils grimpèrent dans un ascenseur, qui de toute évidence descendait très bas, à en croire les étages « -150 » sur les boutons. Le Seigneur du Temps, mal à l'aise à cause du silence pesant régnant dans la pièce exigüe, ne put s'empêcher de parler.
« Qu'est-ce qu'il se passe exactement ? » demanda t-il d'une petite voix. Une dizaine de paire d'yeux se braquèrent sur lui. Il recula doucement, perturbé. Tous semblaient lui en vouloir. Il avait fait quelque chose de mal ? Il n'était pas venu sur Terre depuis... bien deux ans du point de vue des humains du XXIème siècle. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, et il détestait ne pas savoir.
L'ascenseur se stoppa enfin, et les portes s'ouvrirent. Il y avait une rangée de cellules. Les soldats sortirent les premiers. Le Docteur resta un peu en retrait, détaillant chaque cellule. A son approche, certains prisonniers se jetèrent sur la vitre. Un frisson le parcourut. Il les connaissait tous. Siluriens, Slitheens, Cyborgs... Tous étaient reliés à des tas de fils, visiblement transformés en sujet de laboratoire. Il resta un instant les yeux rivés sur une statue en pierre très très abimée, reliée à de très nombreuses chaînes, la bouche grande ouverte, les crocs sortis. Il sentit ses cœurs se soulever à cette vision. Il n'était pas près à affronter de nouveau un ange pleureur. Pas tout de suite.
« Vous n'êtes pas là pour ça, dit sèchement un militaire en le tirant violemment par le bras. Ce n'est pas pour ça qu'on vous a appelé. »
Le Docteur le regarda, surpris. Jamais encore un agent de UNIT ne l'avait traité comme ça. Kate et Osgood l'attendait, devant une porte à multiples verrous. La chose qui était à l'intérieure devait forcément être très forte. Peu de prisonniers avaient le droit à des cellules pareilles. Un militaire était en train de déverrouiller les verrous, un à un. Une trentaine de secondes plus tard, la porte s'ouvrit. Kate et Osgood entrèrent dans la salle. Le Docteur les suivit de près. Et il se stoppa net.
« C'est impossible... »
Devant lui, torse nu, enchaîné, bâillonné, relié à plusieurs dizaines de fils, une parfaite copie de lui-même. Sur le côté droit de sa figure, un implant en métal bippait dans le noir, d'une lumière bleue. Il l'avait battu. Il en était sûr. Tout du moins jusqu'à aujourd'hui. Cet homme n'était pas lui. Cet homme était Mister Clever, le Cyberplanner. Pas lui.
« Docteur, dit Kate. Vous nous expliquez ? »
Le Seigneur du Temps l'ignora. Son double le fixait intensément, mauvais. Il était dans un sale état. Il avait maigri, énormément, les fils enfoncés un peu partout lui laissaient une sensation de zombie. Il ne ressemblait plus à l'ennemi qu'il avait connu. Et oui, le Docteur exprimait clairement de la compassion pour cet individu qu'il détestait. Parce que, dans un sens, il était un Seigneur du Temps. Il se tourna vers Kate, une expression indéchiffrable dans le regard.
« Cet homme, dit-il sombrement, ce n'est pas moi. C'est un Cyberman ayant pris mon apparence.
- Oui, ça, on l'avait deviné ! s'exclama Osgood. Il a prit le contrôle de Londres ! A l'heure qu'il est, tous les habitants sont figés sur place. On a essayé de le faire parler, mais tout ce qu'il nous a sorti c'est « le programme a commencé ». Pourquoi est-ce qu'il vous ressemble ?
- Longue histoire... Je l'ai battu, il y a quelques semaines. Il avait pris mon esprit pour conduire une armée de Cybermen, dans un parc d'attraction désert. Mais la planète a explosé. Il ne peut pas avoir survécu. »
Et pourtant, il était là devant lui. Son regard moqueur le vexa. Il se moquait clairement de lui et il détestait ça. La situation semblait l'amuser. Des paroles à voix basses se fit entendre derrière le Seigneur du Temps. Il se retourna. Trois soldats avaient déjà leurs armes braquées sur lui. Le Docteur leva immédiatement les mains, ne comprenant pas ce qu'il se passait tout à coup. Il avait dit quelque chose de mal ? Les autres soldats imitèrent les autres et il se retrouva rapidement encerclé. Sans qu'il ne comprenne pourquoi, il se retrouva menotté et poussé vers la sortie. Il freina brutalement devant Kate, exigeant des explications du regard.
« Je suis désolée Docteur, dit-elle. C'est pour votre bien. Nous n'avons aucun moyen de nous assurer que vous n'êtes pas lui et qu'il n'est pas encore dans votre esprit.
- Mais enfin ! s'outragea le Seigneur du Temps. Ca se voit bien que je ne suis pas lui ! Lâchez-moi !
- Enfermez-le et faites lui passer les tests. »
Le Docteur chercha de l'aide chez Osgood, totalement désespéré. La jeune femme détourna le regard, gênée. Génial. Il était seul cette fois.
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