L'ombre de Mondas | Doctor Who | Chapitres 4 & 5 | 2014

Chapitre 4 : Tension électrique

Le Docteur se mit à se débattre comme un diable sur sa chaise. Il ne voulait pas de cette chose. Deux soldats lui retirèrent sa veste, puis deux autres lui arrachèrent sa chemise. Il sentait ses deux cœurs bondir dans sa poitrine. Il allait tomber dans les pommes. Il le sentait. Des électrodes furent placées à l'exact emplacement de ses deux cœurs. Il n'y avait plus de doute maintenant. 

L'énorme bloc affichait déjà les battements affolés de ses cœurs. Le Docteur était totalement paniqué. Dans quelques secondes, des jets électriques seraient envoyés dans tout son corps. Il s'était déjà électrocuté une fois. Plusieurs fois d'ailleurs. Cette sensation étrange qui vous tétanise tous les muscles du corps, vous vous tendez au maximum, tout tourne autour de vous, puis, soit vous mourrez, soit vous tombez dans les pommes. On lui plaça un casque sur la tête, relié à de nombreux fils électriques, pendant de partout.

« S'il vous plaît, supplia le Seigneur du Temps. Vous... Vous n'avez pas à faire ça, je vous assure que je ne suis pas Mister Clever. Et si vous me tuez, vous êtes tous condamnés.

- C'est drôle, c'est exactement ce qu'il nous a dit, le cyberman, dit l'un des soldats. Et si vous la fermiez maintenant qu'on puisse faire notre travail tranquillement ?! »

Le Docteur tenta les yeux de chien battu. Ca marchait plutôt bien avec Clara. Mais là... Pas du tout, à en juger par le regard noir que lui renvoya le scientifique s'occupant de la machine qui allait lui envoyer l'électricité. Le Seigneur du Temps tenta alors de faire tomber le fauteuil, en lui donnant de violents coups d'épaules. Il cru un moment réussir, mais les soldats le rattrapèrent à quelques secondes de la délivrance.

« Premier test. Sept cents volts. » dit le scientifique d'une voix neutre, comme si le sort du Docteur n'était rien d'autre qu'une journée de travail comme les autres. Il appuya sur un gros bouton rouge. La décharge fit le tour des organes du Docteur. Ce n'était pas encore puissant, pour un Seigneur du Temps. Il se contenta de gémir, pour bien montrer qu'il n'était pas content. « Seconde décharge. Deux mille volts. ». L'extraterrestre blêmit. Comment pouvaient-ils passer de sept cent à deux mille aussi vite ? Cette fois-ci, en revanche, l'électricité lui tétanisa ses muscles et il se mit à hurler sous la douleur. Le scientifique soupira, puis, d'un geste blasé, raugmenta la dose.

« Troisième décharge, dix mille volts. ». Le Seigneur du Temps crut d'abord à une blague, dix mille, c'était énorme. Même pour lui. La décharge arriva en puissance. Le Docteur se mit à hurler à pleins poumons. Il avait l'impression que son cerveau et ses deux cœurs allaient exploser sous le choc, que lui-même allait exploser. Puis, d'un seul coup, il s'effondra sur sa chaise, inconscient.

Ce fut le bruit de la climatisation qui le réveilla. Il ouvrit un œil, puis le second. Il était toujours torse nu, enchaîné au mur de sa cellule. La marque des électrodes était encore clairement visible, formant deux ronds rouges sur son torse. Ses poignets également étaient rouges. En se débattant, ses liens s'étaient resserrés dessus et il en subissait les conséquences maintenant.

Et pour couronner le tout, il avait froid. Normalement, les Seigneurs du Temps peuvent supporter des températures extrêmes. Mais avec un minimum de vêtements, pas comme ça. Le Docteur se recroquevilla sur le sol, pour tenter de se réchauffer lui-même. Quelle idée de mettre la climatisation en plein mois de novembre aussi ! Il avait faim aussi. Ca faisait combien de temps qu'il n'avait pas réellement manger de toute manière ? Bien quatre jours maintenant. Il ne savait même plus à quelle date tout ce bazar l'avait amené. Ca devait bien faire deux jours maintenant qu'il était là. Enfin... C'est ce qu'il croyait.

Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. Le Docteur releva la tête, espérant que son calvaire était terminé. Mais non, les soldats se contentèrent juste de passer. Quelques minutes plus tard, il les revit, encerclant un homme qui freina brutalement devant sa cellule, malgré l'effort des militaires pour le faire bouger.

« Alors, Mister Clever, des problèmes on dirait ? » lui lança t-il tout sourire. Le Docteur sentit la colère grimpait en lui, et, d'un seul coup, se jeta contre la vitre. « On dirait que tu en as pour un joli bout de temps dans cette cellule miteuse. Amuse-toi bien. ». Le Cyberplanner lui sourit lentement, mauvais. Les soldats le tirèrent vers la sortie. Le Docteur, seul derrière la vitre de sa prison, se mit à frapper de toutes ses forces sur la vitre.

« Mais vous êtes idiots ou quoi ?! Vous n'avez pas vu son implant ?! J'ai l'air d'être un Cyberman ! Il va détruire la planète ! ». Pourquoi n'avaient-ils pas vu l'implant ? Oh, filtre à perception, bien sûr, se répondit mentalement le Docteur. Mais pourquoi l'avaient-ils libéré ? A moins qu'il ne soit déjà trop tard pour les humains ? Non, bien sûr que non. Il n'est jamais trop tard.

Et lui, avait un plan pour s'évader.

Chapitre 5 : La liberté à tout prix

Deux heures plus tard, le Docteur était toujours dans sa cellule, somnolant contre le mur. Un Seigneur du Temps qui s'ennuie était loin d'être une bonne chose, surtout pour un certain Docteur ayant, au minimum, besoin de courir une heure par jour partout. C'était le minimum. D'ailleurs, il avait perdu toute notion de temps, ce qui était le comble pour un extraterrestre pouvant le contrôler. Nerveux, il avait pris le tic de tirer sur sa chaîne, ce qui semblait passablement énerver tous ses voisins de cellules qui commençaient à s'agiter de plus en plus. Ce fut le Slitheen en face de lui qui lui hurla d'arrêter qui le fit réagir.

Il rampa contre la vitre et se mit à appeler ses voisins de cellule. Aucun ne lui prêta attention, préférant retourner à leurs pensées noires. Le Docteur finit par capituler et se retira dans le fond de sa cellule, désespéré. Si seulement Clara était là, il aurait pu avoir ne serait-ce qu'un minimum de distraction. Sans compter que son clône était dehors, et que, justement, il se pouvait qu'il s'en soit pris à Clara. Il ne le supporterait pas. Un bruit de pas se fit entendre dans le couloir. Le Docteur ne bougea pas, il devait être tard, c'était juste la patrouille de nuit. Sauf que les pas étaient bien trop... métalliques. Le Docteur, curieux, se leva juste à temps pour voir passer une dizaine de Cybermen.

« C'est pas vrai... » jura le Seigneur du Temps entre ses dents. Ils semblaient décidés, se dirigeant tous dans une direction. Et derrière eux, tranquillement, Mister Clever. Il se stoppa devant sa cellule, lui lança un regard dédaigneux, puis, contre toute attente, ouvrit sa cellule. Le Docteur ne le quitta pas du regard.

« La marche a commencé, Docteur, dit-il sur un ton presque jovial.

- Comment... Comment avez-vous survécut ? Vous avez été détruit, explosé, avec la planète.

- Ah, oui. L'explosion. Il se mit à rire. Ce n'est certainement pas grâce à vous que j'ai survécu. J'ai juste... Flotté dans l'espace. Je me suis enregistré dans chaque cybermite vous savez. Une n'a pas explosé et a juste... flotté. Après tout n'était qu'une question de temps. Je me suis écrasé sur Terre, Unit m'a ramassé. Et à partir des archives secrètes et de tous vos relevés

d'ADN fait lors de vos visites, j'ai reconstitué ce corps. Pourquoi changer. Vous en moins dans ma tête. Ma résurrection. »

Mister Clever s'installa face au Seigneur du Temps, se laissant lentement glisser contre le mur.

« Pour répondre à votre question, dit-il sournoisement, oui, les agents UNIT sont sous mon contrôle depuis le début. Oui, votre arrivée ici était un piège. Et oui, votre ADN va être envoyé dans chaque nouveau Cyberman, les rendant ainsi immortels. Et vous, vous allez rester ici, pendant des centaines de milliers d'années. Vos cellules vont créer une nouvelle Mondas, ici-même, sur Terre. Amusez-vous bien, garçons et filles, grogna t-il d'un ton sombre. Ils se réveillent. »

Satisfait, le Cyberplanner quitta la cellule et claqua violemment la porte avant de prendre la direction qu'avaient pris ses troupes quelques minutes auparavant. Le Docteur soupira doucement. Encore une nouvelle fin du monde en perspective. Et il était coincé ici, condamné à servir la cause de l'autre malade jusqu'à la fin de sa vie. Comme s'il allait se laisser faire.

Remotivé à bloc, le Docteur se leva et se dirigea d'un pas ferme vers l'autre bout de sa cellule, tirant sa chaîne au maximum. Puis il remarqua que le support accroché au mur ne semblait pas très stable. Fier de cette découverte, le Docteur sauta dessus et se mit à le tirer, encore et encore, à s'en décrocher les phalanges. Il appuya ses deux pieds contre le mur, prit de l'élan et se jeta de l'autre côté. Le support lâcha et il s'écrasa lourdement contre la vitre. La première épreuve était terminée. Il ne restait plus que la porte. Il tenta de l'enfoncer, plusieurs fois, se détruisant l'épaule plus qu'autre chose. Le Slitheen dans la cellule en face de lui était collé contre sa vitre, ce que le Docteur prit pour un encouragement.

Il eut soudain une idée. Il se jeta contre la vitre en hurlant et gémissant, imitant l'agonie. Le bruit alarma deux cybermen qui s'approchèrent de la cellule. L'un d'eux ouvrit la porte. Le Docteur était allongé sur le sol, yeux clos, sa respiration ralentie au maximum. « Pas de signes vitaux » dit l'un d'eux sur un ton métallique. « Il faut avertir le Cybercontroller. »

Les Cyberman s'éloignèrent d'un pas mécanique, laissant la porte grande ouverte. Le Docteur attendit que la porte de la section se ferme totalement pour se lever. Il ne restait plus qu'une chose à faire : créer une panique générale pour pouvoir partir tranquillement. Et rien de mieux pour ça qu'un levier qui ouvrit instantanément toutes les portes des cellules, libérant des dizaines et des dizaines d'extraterrestres dans les couloirs de UNIT. Sur ce, le Docteur entama un sprint de son côté vers la liberté.

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