Happy family reunion | Sherlock BBC | Chapitres 5 & 6 | 2015
Chapitre 5 : Brise-Tonnerre
Le lendemain, Sherlock se réveilla à l'aube. Il neigeait aujourd'hui et ça ne l'enchantait guère de sortir par ce temps, mais la curiosité était bien trop forte. Il prit son petit-déjeuner tout seul, puis attrapa son long manteau bleu, l'enfila et sortit, prenant le soin de laisser un « Sorti - SH » sur la table, pour ne pas inquiéter ses idiots de géniteurs qui seraient capable d'appeler Scotland Yard alors qu'il se baladait tranquillement. Il n'avait pas encore totalement digérer le fait qu'ils voulaient qu'il aille habiter chez Mycroft. Cette idée était tellement absurde. Les deux frères s'entreturaient en deux jours maximum. Plutôt mourir que de partager ne serait-ce qu'une heure son espace vital avec celui de son frère. Surtout qu'il était l'opposé l'un de l'autre. Mycroft se levait à cinq heures du matin, Sherlock à dix heures. Enfin... Dix heures quand il mettait son réveil, sinon ça pouvait facilement atteindre les quinze heures. Il ferma doucement la porte et frissonna face à la température glaciale.
Llawendoch était un petit village, à la limite de l'Angletterre et du Pays de Galles, ce qui avait pour conséquence un mélange des deux cultures assez intéressant. Hormis en cas de match de football, qui déchiraient généralement la ville en deux camps, tout était généralement calme. Le manoir de la famille Holmes dominait largement le paysage, de par sa position, en haut d'une grosse butte. Il appartenait à la famille depuis des décennies, mais personne n'avait encore pensé à le rénover, ce qui lui valait une petite réputation de maison hantée.
Il n'y avait pas grand chose d'autre à vrai dire. Une école, une église et une petite épicerie, entourées d'une petite centaine de maisons, construites un peu partout, dans à peu près toutes les positions, jamais deux parallèles, donnant à la ville une certaine originalité. Tout le monde connaissait tout le monde ici et...
« Mais c'est le petit Sherlock Holmes ! »
Sherlock leva les yeux en l'air, en reconnaissant la voix plus que très agaçante de sa professeur de fin d'école maternelle. Elle avait beaucoup vieilli, mais il était toujours resté son préféré, il n'avait, d'ailleurs, jamais compris comment. Le détective s'obligea à sourire alors que la vieille dame le prenait déjà dans ses bras, avant de l'embrasser partout sur le visage, le dégoûtant profondément. Il ne disait rien, parce qu'elle était importante pour le village. Et qu'un scandale serait malvenu dans ce lieu si paisible. Mais il n'en pensait pas moins.
« Ca fait longtemps que je ne t'ai pas vu !
- En effet Mme Kerangal. Une bonne dizaine d'années.
- Je t'ai vu dans les journaux, dit-elle sur un ton un peu colérique. Ils disaient que tu étais mort ! Mais tes parents m'ont dit que tu ne l'étais pas, donc j'ai gardé le secret. Mais June l'a entendu et...
- Merci. Mais j'ai du travail.
- Oh, bien sûr. Un petite amoureuse qui attend au bistrot du coin. Janine en avait un qu'elle cachait au grenier de l'épicerie.
- Non, je ne suis pas...
- Un amoureux peut-être ? Comment il s'appelle déjà ? Le petit blondinet grassouillé qu'on voit toujours avec toi sur les photos. J'ai son nom sur les journaux...
- John Watson. Et non. Nous... Nous ne pas en couple. Il est marié. Où est-ce que vous allez chercher tout ça. Je... »
Elle venait de le serrer de nouveau dans ses bras, en gazouillant. Sherlock devint aussi raide qu'une planche de bois.
« Je suis ravi pour toi Sherlock. Mes amitiés à tes parents. »
Et elle le laissa là, totalement immobile, les yeux dans le vague. Ce n'était pas prévu ça, il aurait dû le déduire. Il rouillait. Sherlock secoua la tête et repris sa route. Il fut stoppé par quelques personnes, dont quelques touristes et paparazzis qui voulaient une photo. Tout cela ne l'avança pas beaucoup dans ses recherches. Fatigué, il finit par entrer dans une église, en voyant la boulangère lui faire de grands signes au loin. Un peu de calme. De quoi lui faire le plus grand bien. Et puis, c'est souvent dans les églises qu'on cache les choses précieuses. Sherlock n'avait jamais rien compris à la religion. C'était tout ce qu'il y avait de plus illogique et irrationnel jamais inventé. Ses parents l'avaient forcé à étudier dessus pourtant. Il s'était fait renvoyer après deux semaines pour avoir blasphémer. Dix fois de suite. Il l'avait fait exprès, pour faire enrager son professeur.
Lorsqu'il entra, la première erreur qu'il fit fut d'attirer l'attention sur lui. Il avait oublié que le dimanche, une majorité de personnes, surtout des vieux, allaient encore prier, et il se trouve que faire tomber la moitié des chandeliers dans un bruit de vaisselle cassée avait comme qui dirait déranger les fidèles. Il y eut un grand silence embarassé, puis le prêtre reprit la prière, laissant le détective vadrouiller dans son établissement, en le surveillant d'un sale oeil, en particulier quand Sherlock plongea sa main dans la toge du Christ, pour vérifier qu'il n'y avait rien à l'intérieur. L'église se vida vingt minutes plus tard, puis le prêtre, légèrement irrité, finit par aborder le sociopathe.
« Puis-je vous aider mon enfant ?
- Non. Sauf si vous voulez parler de vos problèmes homosexuels.
- Quoi ?! Je... Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.
- Je cherche un diamant. Brise-Tonnerre. »
Le prêtre eut un mouvement de recul, soudainement nerveux. Il se mit à se balançer d'une jambe à l'autre, visiblement perturbé. Sherlock fut immédiatement alerté par son malaise. Il avait bien fait d'entrer dans cette église en fin de compte. Il était à deux doigts d'abandonner.
« Quelqu'un est déjà passé le prendre, pas vrai ? »
Le prêtre hocha timidement la tête, puis sembla se détendre.
« Il vous a menacé ? Demanda Sherlock, dont l'âme du détective prenait le dessus. Vous pouvez le décrire ?
- Il a dit que si je parle, il me trouvera et me tuera. Je ne peux pas vous aider M. Holmes, je suis désolé.
- Je comprends. Prenez des vacances, loin d'ici. Allez à Londres et demander à parler à Gregory Lestrade, à Scotland Yard. Il vous mettra sous couverture judiciaire. Dites lui que vous venez de ma part. »
Sherlock tourna les talons, nerveux. Il n'y avait qu'une personne qui connaissait l'emplacement de ce foutu diamant. Stamford Holmes.
Chapitre 6 : Prise de conscience
Mycroft se réveilla deux heures après le départ de Sherlock, contorsionné dans son lit devenu bien trop petit pour lui. Il était resté éveillé une bonne partie de la nuit, réfléchissant à ce qu'il se passerait quand Stamford serait de retour, mais aussi aux propos de Sherlock la veille. Il avait beau tenter de se persuader que le diamant n'était qu'une légende sans intérêt, il n'y arrivait pas. Quelque chose dans les propos de son petit frère lui disait qu'il y avait vraiment un problème dans cette ville, et que, effectivement, la cause pouvait être le diamant. Et si c'était le cas, les problèmes ne faisaient que commencer.
Il descendit les escaliers la tête pleine de pensées parasites. Son coeur rata un battement lorsque le Politicien constata l'absence de Sherlock. Sachant qu'il n'était pas dans son environnement, qu'il n'avait pas dormi de la nuit -Mycroft l'avait entendu parler tout seul dans son lit, c'est d'ailleurs ce qui l'avait endormi, lui – il était évident que son petit frère devait être déjà réveillé. Les parents dormaient encore, il suffisait d'écouter les ronflements qui émanaient de leur chambre pour en avoir la confirmation. Le regard du roux fut attiré par un post-it jaune fluo, accroché précipitemment sur une bouteille de jus d'orange à la couleur suspecte. Mycroft lut silencieusement le « Sorti - SH » avant de soupirer. Il avait été chercher des indices sur son saleté de diamant finalement.
Soulagé par le fait qu'il ne courrait probablement aucun danger pour le moment, Mycroft attaqua le petit-déjeuner, qu'il trouvait fade. Et il s'avéra quelques secondes plus tard qu'il n'avait pas faim. Il s'inquiétait malgré lui pour son frère. Comme toujours.
*********
Sherlock attendait, assis sur une chaise devant le bureau du directeur, un joli cocard de couleur violacée sur l'oeil droit. Ses parents avaient été convoqués, et ne devaient certainement plus tarder à arriver maintenant. Qu'est-ce qu'il avait fait ? Oh. Il s'était simplement battu avec un idiot qui lui avait pris son sac « juste pour l'embêter », avait-il dit au directeur, au moment de « s'excuser ». Le seul hic, c'est que Sherlock l'avait frappé pendant presque vingt minutes, les professeurs n'arrivant pas à séparer les deux garçons. Le deuxième était, par ailleurs, à l'hôpital, avec suspicion de nez et côtes cassées. Et le pire, c'était que le jeune Holmes n'avait absolument aucun remord. Pour lui, c'était totalement normal, il l'avait mérité, et c'est tout. Pour sa professeure, c'était les signes de l'influence de Stamford sur lui. Son grand frère avait une réputation dans l'établissement, quand il était petit, celle d'un garçon bagarreur et chercheur de noises à toute personne qui tentait de l'empêcher de faire quelque chose. Cela incluait les élèves et les professeurs. Mme Kerangal avait peur de voir Sherlock, pour qui elle avait énormément d'affection du fait de ses capacités mentales, devenir comme son grand frère, une brute sans coeur.
Ce ne fut pas juste les parents, mais la famille Holmes au complet qui débarqua dans le hall d'entrée. Mycroft et Stamford étaient là. Logique, puisqu'ils venaient simplement de terminer les cours, et donc les parents les avaient amenés avec eux. Le directeur de l'école vint serrer la main des parents, puis les invita à entrer dans le bureau, laissant les trois frères à l'extérieur. Stamford, musique à fond dans les oreilles, s'étala immédiatement sur les chaises, donnant « accidentellement » un coup de pied à Sherlock en passant. Mycroft se contentait de fixer Sherlock d'un air sévère, de toute sa hauteur. Le cadet n'osait même plus lever les yeux, il savait parfaitement qu'il l'avait déçu, pas besoin d'en rajouter. L'adolescent s'accroupit près de son petit frère, l'obligeant à le regarder tout de même, en lui soulevant le menton.
« Sherlock... Qu'est-ce que tu as fait ? »
Le garçon ne répondit pas. Il détourna immédiatement le regard.
« Sherlock, insista Mycroft, d'un ton ferme.
- J'ai rien fait, finit par confier Sherlock, c'est lui qui m'a provoqué.
- Et donc tu l'as frappé.
- Oui. »
Mycroft soupira, puis s'assis sur la chaise qui séparait Stamford de Sherlock. Il effleura son cocard du bout des doigts, ce qui eut pour réaction immédiate le départ du brun, qui sortit dans la cour de récréation. Stamford, qui n'avait pas raté une miette de la scène, sourit hypocritement à Mycroft. Il retira un écouteur, un peu trop jovial au goût du roux.
« Oooooooh. Le fifils chéri boude ?
- Ferme-la Stam'.
- Il s'éloigne ces temps-ci, non ? C'est qu'il devient rebelle en grandissant. »
Le roux se crispa sur sa chaise, puis se leva, sans un regard pour son grand frère. Il partit rejoindre Sherlock dans la cour. Le cadet sembla choqué de le voir, et cacha tout de suite quelque chose derrière son dos. Le roux lui lança un réprobateur, et le brun bouclé sortit honteusement une cigarette qu'il cachait depuis quelques secondes, avec un regard noir.
« Sherlock... Lâche ça, tu es trop jeune pour fumer.
- M'en fiche. Ca te regarde pas.
- Bien sûr que si enfin. Je suis ton frère, c'est mon rôle de m'inquiéter pour toi. Arrête de faire ta tête de mule et obéis. »
Le garçon jeta l'objet au sol et l'écrasa sous sa semelle, au moment même où la porte s'ouvrait, laissant apparaître le directeur.
« Tu peux venir Sherlock ?"
Le brun lança un regard inquiet à son grand frère, qui lui souffla un « Courage » alors que tous trois rentraient dans l'établissement.
*********
Sherlock déboula dans le salon, une pile de papiers dans les bras, qu'il étala sur la table de la cuisine. Mycroft, encore à moitié réveillé, une tasse de thé dans la main, lui lança un regard surpris. Ce n'était pas dans son habitude de travailler dans un lieu « public ». Le détective ne sembla prendre conscience de sa présence qu'après quelques secondes, mais il ne s'en soucia pas d'avantage.
« Sherlock, qu'est-ce que tu fais ?
- Travail.
- Tu es encore sur le diamant ?
- Il a disparu.
- Quoi ?! »
Le détective fit un geste de la main, pour lui signifier qu'il n'avait pas le temps d'expliquer. Il était déjà concentré sur un plan de la ville, et notait les possibles endroits où Brise-Tonnerre pouvait être, puisque, pour lui, il était évident qu'il était encore dans la ville, vu la quantité de neige qui tombait actuellement. Personne ne pouvait quitter le village pour le moment, et c'était très bien comme ça. La situation était tout à l'avantage de Sherlock. Il avait quelques heures pour trouver le coupable, et récupérer le « joyeau de la famille ». Etonnamment, il commençait à apprécier cette affaire, il l'appréciera vraiment quand il aura le diamant dans les mains. Mycroft attrapa un des plans, perplexe.
« Tu as une idée de qui a fait ça ? Demanda le Politicien, cherchant lui aussi un coupable pour le coup.
- Stamford.
- Sherlock... Tout ne peut pas être de la faute de Stamford. Il n'est même pas en ville, il n'arrive que demain.
- Je fais ça plus souvent que toi, Mycroft. Fais moi un peu confiance, je sais que j'ai raison. Et je suis sûr que tu le sais aussi, si tu es aussi intelligent que tu le prétends. »
Le politicien roula des yeux derrière lui.
« Qu'est-ce que je peux faire pour aider ? » finit-il par demander.
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