For a lonely angel | Doctor Who | Chapitre 6 | 2013 - 2014

Dernier chapitre pour ce texte avant qu'il ne soit enterré prématurément. Un jour, peut-être que j'en ferai un vrai roman. J'ai fait la paix avec ce texte depuis le temps. L'idée de base était bonne en plus, c'est dommage. Mais c'est comme ça.

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Chapitre 6 : Le monstre sous le lit

« Journal d'Owen Zabarika, Jour 25.

Tout se passe pour le mieux. Le premier contact s'est plutôt bien passé. Il y a encore quelques petits problèmes de communication entre nos deux espèces, mais ce ne sont que des broutilles. Mon appel de détresse n'a pas abouti. Je pense qu'il n'y a plus rien sur Ifawlie désormais. Que de la cendre, des corps s'empilant dans les fossés. La mort est une notion bien incertaine. J'avoue que je ne sais plus vraiment où j'en suis. Rose m'aide à m'adapter, mais je reste l'extraterrestre coincé sur Terre, abandonné par son espèce. J'aide comme je peux à la maison, en bricolant des choses. Je me cache quand il y a des invités. Moins il y a de personnes au courant, mieux c'est. J'espère que la situation va s'arranger.

Fin de transmission. »

Owen reposa le vieux dictaphone sur sa table de chevet. Harold lui avait prêté pour qu'il puisse tenir son journal. Bientôt un mois qu'il était coincé sur Terre. Rose et Georges étaient à l'école, Owen s'ennuyait. Pourquoi les enfants devaient-ils aller travailler toute la journée ? Le jeune Ifawlien avait vraiment du mal à suivre le rythme terrien, avec ses journées trop courtes et ses nuits trop longues. Au moins, il avait à manger et de quoi se laver, ça lui suffisait amplement. Il n'avait pas trouvé la force de retourner à son vaisseau depuis son arrivée, malgré les encouragements de Rose à le faire. Il n'était pas sorti tout court de toute manière. Cette maison, c'était son seul repère. Owen lança un regard vers l'horloge. Seize heures. Plus que quarante minutes et Georges rentrerait. Pour Rose, c'était dans deux heures. La maison allait enfin redevenir vivante.

Marie-Suzanne toqua à la porte. Elle rentra. Owen lui sourit. Il l'aimait bien. Elle était toujours à le surprotéger. Elle lui rappelait beaucoup sa propre mère. Etrangement, les adultes s'étaient rapidement habitués à sa présence. Il faisait parti de la famille désormais.

« Je t'ai entendu parler, ça va ?

- Oui, répondit l'Ifawlien. Je faisais le résumé de la journée.

- Je vais faire les courses. Je reviens dans vingt minutes. Pas de bêtises.

- Pas de soucis. »

Elle referma la porte, le laissant seul. Quelques minutes plus tard, la porte d'entrée s'ouvrit. Owen sourit. Enfin un peu d'action. Il sortit de la chambre et se plaça en haut des escaliers. Le visage souriant de Georges ne tarda pas à apparaître. Le garçon lança son sac contre le mur et grimpa les marches pour se jeter dans ses bras. Owen le souleva du sol et le fit tournoyer dans les airs.

« J'ai eu mon bulletin. J'ai une bonne moyenne, Maman va être fière de moi.

- J'ai jamais été bon à l'école moi. Tu en as, de la chance.

- Tu viens ? Maman a laissé des gaufres en bas. »

Owen hocha la tête et suivit Georges dans la cuisine. Il découvrait les spécialités culinaires terriennes petit à petit. Il mangeait mieux que sur sa propre planète, et surtout en quantité. La mère de Georges lui avait dit qu'il était trop maigre et qu'il avait beau être un extraterrestre, il fallait qu'il se nourrisse. Donc elle n'hésitait pas sur les doses de nourriture journalières. Owen croqua dans sa gaufre, couverte de nappage chocolat, cette chose qu'il aimait tant. Bientôt, il en eut partout sur la figure, comme sur sa combinaison. Elle était encore bonne à laver. Soudain, Georges lui adressa la parole.

« Dis, Owen, tu as peur des monstres ? »

La question surprit Owen. Les seuls monstres qu'il connaissait étaient les Daleks et les Seigneurs du Temps. Et toutes les créatures abritant la jungle de sa planète natale. Le reste... Ce n'était que des histoires pour faire peur aux enfants.

« Non. Et toi ?

- Oui. Je crois qu'il y en a un sous mon lit. Je ne l'ai pas dit à Papa, il va se moquer de moi. Mais la nuit, j'entends des grognements étranges. Et quand je vais voir, il n'y a rien.

- Tu veux que j'aille voir ? »

Georges hocha la tête. Owen était vaguement amusé. Mais un pressentiment lui dit que ça n'allait pas se passer comme prévu. Sa petite sœur avait peur du monstre sous le lit aussi, sur Ifawlie. Elle dormait presque tout le temps avec lui. L'extraterrestre se leva, suivi de Georges. Ils grimpèrent dans la chambre du garçon. Owen attrapa la lampe torche et s'aplatit sur le sol. Il braqua la lumière vers l'endroit des frayeurs. Il n'y avait rien, bien évidemment. L'Ifawlien explora donc le dessous de lit avant de sourire. Une peluche était coincée entre le matelas et les planches, et, dès qu'Owen la frôla, émit un grognement censé être celui d'un lion. Victorieux, il ressortit, la peluche à la main.

« C'est ça, ton monstre. »

La porte d'entrée s'ouvrit soudain violemment. L'Ifawlien courut vers les escaliers. Il vit cet homme, au long manteau bleu, le scanner noatricien dans les mains. Les chasseurs d'extraterrestres comme Owen les avaient surnommés.

« A l'étage, dit-il. Les pulsions sont plus fortes. »

Owen attrapa la main de Georges et le fit s'asseoir dans l'armoire.

« Ne bouge pas d'ici, ne fais pas de bruit. »

L'Ifawlien ferma la porte et courut se cacher sous le lit, espérant qu'ils ne le trouvent pas. Ils entrèrent dans la pièce. La peluche retint leur attention. Bien sûr, Owen l'avait touché, donc elle émettait des pulsions elle aussi. L'homme au manteau bleu sortit son arme et tira dessus, faisant hurler Georges de terreur. Il ouvrit la porte du placard et pris la fuite. Owen le suivit, provoquant un mouvement de panique dans le groupe des chasseurs. Il attrapa Georges en descendant les escaliers et sortit de la maison. Il fallait disparaître, et vite. Guidé par l'instinct de survie, Owen plongea dans une bouche d'égout. Le vaisseau, il devait retrouver le vaisseau. Il sema rapidement ses poursuivants, il courrait bien plus vite. Il tomba sur la colonne en marbre au bout d'un couloir. Il rentra à l'intérieur, sans se préoccuper de la cabine téléphonique bleue juste à côté. Il claqua la porte derrière lui. Il déposa Georges sur le sol.

« Qui êtes-vous ? demanda une voix. »

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Rose venait de sortir du lycée. Elle avait encore deux dissertations qui s'ajoutaient à la longue liste des choses qu'elle devait encore faire avant d'aller se coucher. La première d'entre elle était d'aller parler à Owen, l'Ifawlien devait sortir un peu, pour s'aérer. Après le trajet en bus, elle rentra chez elle. Sauf que la porte était ouverte. Elle rentra timidement, inquiète.

« Owen ? chuchota t-elle, pour attirer l'attention de l'extraterrestre. »

Elle passa le rez-de-chaussé en revue, puis l'étage. Personne. Georges et Owen s'étaient volatilisés. Paniquée, elle se mot à chercher des indices. Et le premier très réconfortant qu'elle trouva fut cette balle, à l'intérieur de la peluche de Georges, qu'elle lui avait offerte pendant son séjour à l'hôpital. D'accord. Maintenant elle paniquait. Elle attrapa le téléphone et tapa rapidement le téléphone de son père.

« Papa ? On a un problème. Owen et Georges ont disparu, et il y a un impact de balle dans sa chambre. Je sais pas quoi faire...

- Reste calme. Ne tente rien de dangereux, j'arrive tout de suite. »

Des bruits de pas dans l'escalier la fit trembler. Un homme apparut dans la chambre, en manteau, pointant son arme sur elle. Rose recula contre le mur, apeurée.

« Qui êtes-vous ?! hurla t-elle à l'attention de l'inconnu. Qu'est-ce que vous avez fait à mon frère ?!

- Du calme. Capitaine Jack Harkness. Tu dégages des ondes étranges. Tu as vu un alien récemment ? »

Elle réfléchissait à toute vitesse. S'il demandait ça, c'était qu'Owen et Georges avaient fui. Et ils ne pouvaient être qu'à un seul endroit, là où il se sentait encore en sécurité, son vaisseau. Elle attrapa la lampe de chevet et la lança sur l'homme, avant de profiter de la diversion pour lui passer entre les jambes et courir. Tant pis pour son père, il était assez grand pour se débrouiller tout seul. La jeune femme remonta la place, puis disparut sous le pont où elle avait rencontré Owen. Elle descendit rapidement dans les égouts et retrouva le vaisseau... A côté d'une cabine téléphonique bleue. Elle s'engouffra dans la colonne en marbre.

« Georges ! Owen ! »

Son frère et l'Ifawlien se retournèrent. Owen prit Rose dans ses bras. Un autre homme était présent. Il était grand, maigre et portait un nœud papillon assez ridicule. Sa veste en tweed lui donnait un air de professeur d'histoire, mais la couleur de cette dernière, mauve, indiquait qu'il était bien plus étrange qu'il n'y paraît.

« Vous êtes qui vous ? demanda t-elle, sur la défensive.

- Le Docteur, répondit l'inconnu.

- Docteur qui ?

- Juste le Docteur.

- Owen, il y a des hommes qui te recherchent, ils sont venus à la maison. On va devoir rester cachés ici. »

Le dit Docteur parut soudain intéressé. Il tourna autour de la console et se mit à manipuler quelques boutons, sous le regard méfiant de l'Ifawlien, qui commençait sérieusement à avoir un pressentiment.

« Vous savez conduire ce vaisseau ? demanda t-il.

- Oui. C'est un Tardis. »

Ce mot fit frémir Owen, qui réalisa soudain ce qu'il avait face à lui. Il se colla soudain contre la paroi en gémissant. Il pleurait comme un enfant. Rose accourut près de lui et le pris dans ses bras. Le Docteur semblait mal à l'aise lui aussi.

« Owen, dit doucement Rose. Qu'est-ce qu'il y a ?

- C'est un Seigneur du Temps !

- Quoi ? Les salopards qui ont détruit ton espèce ? »

Owen hocha doucement la tête, l'air grave. Le Seigneur du Temps avait froncé les sourcils. Rose lâcha son ami, attrapa le Docteur par le col et le plaqua sur la console.

« Pourquoi vous avez fait ça ?!

- Je... Je ne sais même pas de quoi il parle ! se défendit le Docteur. Owen, raconte-moi ce qu'il se passe au moins, parce que là, je suis totalement perdu ! »

L'Ifawlien se calma et s'assis contre la paroi. Il souffla et commença son récit.

« La Guerre du temps. Voilà ce qu'il s'est passé. Notre planète s'est retrouvée prise entre deux feux. Les Daleks, ils ont tué tout le monde, ils les ont largués dans l'espace. J'ai eu peur. J'ai fui. Et j'ai volé ce vaisseau à un Seigneur du Temps. Les soi-disant défenseurs de l'univers sont passé derrière et ont achevé les survivants, soi-disant pour avoir coopérer avec la race ennemie. Il ne reste plus rien là-bas. J'ai perdu toute ma famille.

- Moi aussi, expliqua le Docteur. J'ai combattu sur Ifawlie. C'était un carnage. J'ai pas pu atteindre le Capitole, mon cher némésis m'a sauté à la gorge pour me tuer... Je suis vraiment désolé pour ce qui est arrivé. Mais tous les Seigneurs du Temps ne sont pas comme ça. Koscheii était mauvais, moi, non. J'ai mis fin à la guerre. »

Owen tilta soudain. Les journaux. Koscheii avait prévu de tuer Thêta. Il avait survécu alors. Et lui ? Et s'il découvrait qu'il avait son vaisseau.

« Vous êtes lui, pas vrai ? demanda Owen. Le Thêta dans les journaux de celui qui habitait là avant.

- Comment tu sais ça ?

- Koscheii... Il voulait vous tuer. Ses journaux sont remplis de plans pour vous éliminer. Je croyais... Je croyais que vous étiez un monstre. »

Le Docteur se mit à rire. Avant de se stopper. Il n'avait pas tort dans un sens. Il avait tué, il avait envoyé Koscheii à une mort certaine. Rose aida Owen à se relever.

« C'était qui, ces gens qui vous poursuivent ? demanda le Docteur. Je peux aider.

- Il y en a un qui s'est présenté comme « Capitaine Jack Harkness », répondit Rose. Oh mon dieu ! Papa, il doit être fou d'inquiétude ! Je l'ai appelé, il a dit qu'il allait rentrer !

- C'est quoi ton prénom, demanda le Docteur.

- Rose. Rose Parker.

- Rose ? J'avais une amie qui s'appelait Rose, il y a... très longtemps.

- Qu'est-ce qu'elle est devenue ?

- Elle vit dans un autre monde. Avec un double de moi-même. »

Le Docteur resta un instant songeur avant de chasser ses mauvaises pensées d'un mouvement de tête.

« Allez, je vous ramène chez vous. »

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