For a lonely angel | Doctor Who | Chapitre 3 | 2013 - 2014
Chapitre 3 : Il y a un début pour tout, même pour se rencontrer.
Owen s'enfonça doucement dans les profondeurs des égouts. Une odeur pestilentielle régnait partout autour de lui, il se demandait bien comment les humains pouvaient créer autant de déchets naturels. Il avait trouvé un bout de trottoir et le longeait depuis quelques minutes, tentant de regagner son vaisseau. Le seul problème est qu'il ne savait pas où aller. Les tunnels se séparaient en d'autres tunnels plus étroits. De temps en temps, des rats et des chauve-souris le frôlaient de près. Owen ne les craignaient pas, il y avait de bien plus grosses bestioles sur Ifawlie. Les pygmées, par exemple, ressemblaient à des êtres humains, excepté leurs dents longues et aiguisées et qu'ils n'avaient pas de vêtements. Ils logeaient dans la jungle, non loin des Amaziums.
Owen se souvenait parfaitement de sa première rencontre avec eux, dans la forêt sauvage, terrorisant le moindre Ifawlien osant s'y aventurer. L'extraterrestre avait été envoyé chercher du bois ce jour-là, pour la fête annuelle de Noël, où les cochons étaient égorgés. Il s'était un peu trop enfoncé dans les bois, les arbres les plus proches de la ville ayant déjà été coupés depuis longtemps. Owen restait sur ses gardes, s'attendant à tout moment à voir sortir un Amazium, aux longues griffes en forme de poignards et aux dents aiguisées. Il était armé, bien évidemment, serrant sa hache contre sa poitrine. Qu'elle ne fut donc pas sa surprise lorsqu'il se retrouva face à un petit humain, d'environ un mètre trente de haut. A sa vue, le Pygmée grandit d'environ deux mètres, dévoilant une série de dents blanches et pointues. Owen prit la fuite, terrorisé, pour regagner le village. Il n'avait rien dit à sa famille, ni à ses amis, de peur de devenir la risée de la mine.
L'Ifawlien revint douloureusement à la réalité. Il venait de perdre l'équilibre et avait fait une plongée dans l'eau des égouts. Il se releva en tirant une grimace, tentant de retirer cette boue nauséabonde qui commençait sérieusement à lui piquer les narines. Il souffla bruyamment et finit par se remettre en route. Son ventre le rappela à l'ordre. Plus le temps passait, plus il avait faim, ça commençait sérieusement à devenir insoutenable.
Dans ces tunnels obscurs, il était totalement perdu, tel le Minotaure dans son labyrinthe. Il avait l'impression de tourner en rond, s'approchant sans but des plaques d'égouts, lançant un regard à travers les trous d'aération et repartant une nouvelle fois, sans s'arrêter. Les minutes défilaient en silence, lui ne s'arrêtait plus de s'éloigner. Quand il réalisa malgré lui qu'il n'était pas seul...
En effet, dans le noir, deux pupilles malveillantes l'observaient. Cette aura maléfique, Owen l'avait vu dans l'œil Dalek, dans celui de Rassilon également. Il y avait ce sentiment, au fond de ses tripes. Ce sentiment si particulier qui unit la proie et le prédateur. Et il était la proie. A en juger par le grognement de la chose, ce n'était certainement pas humain. Il distinguait néanmoins deux bras et deux jambes dans la pénombre ambiante. L'extraterrestre était paralysé par la peur. Tous ses membres tremblaient, de la sueur dégoulinait de son front. La chose se rapprocha de lui. Ses canines brillaient dans le noir, bien plus longue que la normale. Il allait se faire déchiqueter. C'est la seule chose à quoi il arrivait encore à penser.
Il prit une grande inspiration et prit la poudre d'escampette, à l'opposé de la créature. Le monstre le suivait, guidé par l'instinct de chasse. Owen se mit à sauter de trottoir en trottoir, prenant tous les corner qu'il croisait. Il finit par retomber sur son vaisseau, à force de tourner en rond. Pas de place pour le doute, il se jeta à l'intérieur, glissant sur une bonne dizaine de mètres à l'intérieur. La porte se referma toute seule, heureusement pour lui d'ailleurs. La chose était en train de cogner dans cette dernière, envoyant ses pattes énergiquement dans la paroi blindée du vaisseau. Si même un Dalek n'avait pas pu entrer, cet humanoïde ne réussirai pas non plus. Tout du moins, il l'espérait.
L'extraterrestre resta un instant recroquevillé sur lui-même, contre la paroi du vaisseau. Il était bien là, sur le sol froid, ses jambes serrées contre lui. Il se mit à se balancer doucement d'avant en arrière, murmurant une des rares mélodies terrestres qu'il avait appris étant petit.
« Kookaburra sits on the old gum tree,
Merry merry king of the bush is he.
Laugh, Kookaburra, laugh, Kookaburra,
Gay your life must be!
Kookaburra sits in the old gum tree
Eating all the gumdrops he can see
Stop, Kookaburra, Stop, Kookaburra
Leave some there for me.
Kookaburra sits in the old gum tree,
Counting all the monkeys he can see
Stop, Kookaburra, Stop, Kookaburra,
That's no monkey, that's me. »
Owen ferma les yeux, se laissant envahir par cette sensation de bien être. Puis il s'endormit, là, dans le noir, sur le sol, ses genoux collés contre lui.
OoOoOoOoOoOoOoO
Rose enfonça sa tête dans son gros coussin bleu. Privée de sortie. Voilà ce à quoi avait conduit sa bêtise. Elle poussa un hurlement de frustration, à moitié étouffé par la profondeur du tissu rembourré. Pourquoi les parents avaient-ils toujours le dernier mot ? Elle n'était plus la gamine totalement perdue dans cette grande ville. Elle n'était même plus une gamine du tout. Elle avait dix-neuf ans maintenant. Pourquoi cherchaient-ils absolument à la protéger dans ce cas ? Elle était majeure désormais, elle avait tout de même le droit de choisir ce qu'elle avait le droit de faire ou non, sans avoir à recevoir des blâmes pour sa conduite. Elle en venait même à se demander ce qu'elle faisait encore ici. Elle dépérissait.
La brune se retourna et attrapa un bout de papier, traînant sur le bureau en marbre à côté d'elle. Elle ne préférait pas imaginer les conséquences de ce qu'elle était en train de faire. Elle prit un stylo et se mit à taper en rythme sur la feuille, avant de se décider et de griffonner quelques mots.
« Pour Moummy et Dadou.
Je pars. Je sais que vous allez tout mettre en œuvre pour me retrouver, parce que je suis toujours votre fille. Oui, mais voilà. J'ai grandi. Je suis assez grande désormais pour trouver ma propre voie. Je ne suis plus cette gamine de six ans accrochée aux pantalons de ses parents. J'ai besoin d'indépendance, de liberté, et je ne la trouverai certainement pas ici. Georges, ne le prends pas mal, je serai toujours ta grande sœur, et ce, même si je dois quitter Cardiff et le Pays de Galles. Ne cherchez pas à me retrouver, je rentrerai uniquement quand je l'aurai décidé.
Je vous aime. Votre Rosie. »
Rose posa doucement la feuille sur la couverture verte émeraude qui recouvrait son lit. Elle se dirigea ensuite vers la fenêtre et l'ouvrit. Elle balaya le sol du regard, à deux mètres cinquante sous elle. C'était amplement suffisant pour se tuer, elle n'avait plutôt pas intérêt à faire une fausse manœuvre. L'appel de la liberté était bien trop fort. Elle passa une jambe au dessus de la rambarde de la fenêtre, puis la seconde. Tout en s'agrippant à la vieille gouttière rouillée, elle passa le reste de son corps par l'espace restreint. Elle avança, cherchant appui sur les faiblesses du mur. Sauf qu'elle réalisa soudain qu'elle n'avait aucun moyen de descendre. La brune mit ses cinq sens à l'épreuve, pour trouver un moyen de s'échapper. Il y avait bien le chêne, à environ un mètre cinquante d'elle, mais elle allait devoir sauter, au risque de s'écraser comme une crêpe et de se faire très mal.
L'adolescente tendit sa main vers le vide, cherchant en vain à attraper la branche la plus proche d'elle. Trop loin, beaucoup trop loin. Si elle avait eu un bras de plus, elle aurait pu y arriver. Puisqu'elle n'avait pas le choix de toute façon... La demoiselle se plaqua contre le mur, prit de l'élan et bondit en direction de l'arbre. Elle avait réussi à l'attraper. Mais seuls ses bras la retenaient de la chute. Elle pouvait voir ses pieds, se balançant en dessous du reste désespérément. Rose se mit à se balancer, et finit par s'accrocher ses jambes à la grosse branche solide. Elle se retourna puis s'assit sur le bois. Elle se laissa finalement glisser, descendit de quelques branches et regagna la terre ferme, au prix de quelques échardes.
Elle se mit à courir, sautant par dessus la vieille barrière du fond du jardin. Elle gagna un buisson proche du parc près de chez elle, récupéra un vieux sac à dos bleu à rayures, bien usé, avant de le balancer sur son épaule. Elle se mit ensuite à courir, le plus loin possible de chez elle, toujours tout droit. Elle l'avait préparé la veille, sachant par avance qu'elle en arriverait là. Il y avait des choses de première nécessité : environ deux cents euros pour s'acheter de quoi manger, un sac de couchage usé et quatre bouteilles d'eau de deux litres, pour pouvoir se réhydrater de temps à autre.
Elle rejoignit la place Rohald Dahn vers vingt deux heures. Le soleil avait déjà disparu depuis bien longtemps, laissant place à la lune. Rose s'enfonça dans les entrailles de Cardiff, près du vieux port, où elle se laissa tomber de fatigue, sous un pont. La douce lumière des étoiles avait quelque chose de rassurant. Ainsi, elle s'enfonça dans son sac de couchage et s'endormit, disparaissant dans le royaume sombre et inquiétant des songes.
OoOoOoOoOoOoOoO
Owen ouvrit doucement les yeux. Il se demandait bien depuis combien de temps il était là, ni pourquoi d'ailleurs. Il se sentait sale, couvert de sueur. Et pourtant, il avait l'impression d'aller un peu mieux. Il y avait toujours cette horrible boule qui lui nouait l'estomac, depuis son arrivée sur cette fichue planète, qui semblait, pour la première fois depuis longtemps être partie. Il fuyait quelque chose dont il ignorait tout. L'inconnu lui faisait réellement peur. Les humains également. Officiellement, il était un lâche. Il avait fui sa famille, son pays, sa planète aussi. Dans sa tête, il n'avait fait que sauver sa propre vie. Mais le gouvernement ne garderai que l'aspect lâche, bien entendu. Et encore, s'il y avait encore un gouvernement.
Il observa l'horloge, sur le mur face à lui. Là encore, cette écriture qui consistait à faire des ronds dans des ronds le mit mal à l'aise. Néanmoins, les aiguilles indiquait quelque chose comme deux heures. Il n'avait aucune idée de la partie de la journée où il se trouvait. Cette planète tournait tellement vite. Chez Owen, une journée durait trente deux heures, ici, c'était vingt-quatre. L'Ifawlien détestait cette planète, vraiment.
Il se releva doucement, avant d'être pris d'un vertige qui le cloua quelques secondes à la console. Il avança maladroitement vers la sortie. Il fut soulagé de ne pas se retrouver de nouveau devant le monstre qui l'avait attaqué. Il prit l'échelle menant vers le monde du haut. Il faisait nuit noire, il allait pouvoir chercher à manger.
Il commença à fouiller les poubelles, cherchant désespérément quelque chose à se mettre dans le ventre. De toute évidence, elles venaient d'être vidées. Il n'y avait rien, pas même dans la poubelle de la commerçante de la place. Son escapade nocturne l'amena aux abords de la ville, près de la mer. Il passa par le dessous des ponts, pour éviter d'être repéré. Sauf qu'il tomba sur un animal bien étrange.
Ca ressemblait à un sac poubelle géant, gonflé à bloc, avec une humaine vivante à l'intérieur. L'extraterrestre, curieux, s'approcha lentement de cette nouvelle espèce. Sur le côté, la chose avait des espèces de mini-dents carrées, reliées entre elles par un petit embout rond. Owen chercha dans sa mémoire un animal de la sorte qu'il avait peut être déjà rencontré, mais, hormis le ver de terre, il ne voyait rien d'autre. Etait-ce un lombric mutant qui avait mangé à moitié cette humaine ? Owen, paniqué par le fait d'assister à un meurtre, tira sur l'embout. La chose émit un son très étrange, comme un sifflement de serpent métallique. L'humaine bougea, clignant des yeux anormalement. L'Ifawlien se colla contre le mur, terrorisé. Elle allait le voir, c'était certain. L'humaine l'observait avec des yeux ronds, à demi-curieuse, à demi-inquiète.
« Qui êtes-vous ? Demanda t-elle, sur le qui-vive.
- Euh... O... Owen Zabarika.
- Je ne vous vois pas très bien dans le noir, M. Zabarika. Approchez-vous un peu que je puisse vous voir. »
Owen s'approcha lentement, tel un lapin apeuré qui découvrait le chasseur pour la première fois. Il avait tellement envie de fuir que ses jambes en tremblaient. Mais c'était la première fois qu'une humaine lui adressait réellement la parole, plus de trente secondes c'est à dire, ce qui captivait son attention. Elle semblait spéciale. L'humaine continuait de l'observer, cette expression étrange sur le visage. Il ne s'attendait pas à la question qui allait suivre.
« Est-ce que vous êtes un alien ? »
L'Ifawlien prit un temps de réflexion. Il ne se considérait pas comme un extraterrestre. C'étaient eux, les humains, les aliens. Mais, du point de vue humain, oui, il était un extraterrestre. La jeune femme brune lui sourit gentiment, sentant son malaise.
« Je ne vais pas te faire de mal, je te le promets, dit-elle lentement.
- Est-ce que tu as peur de moi ?
- Et toi, tu as peur de moi ?
- Non.
- Alors moi non plus je n'ai pas peur de toi. Je m'appelle Rose. Rose Parker. Enchantée de te rencontrer Owen ! »
L'extraterrestre observa curieusement la main que l'humaine lui tendait. Qu'est-ce qu'il était censé faire au juste ? Il n'était pas vraiment au courant des habitudes terriennes, et là, le stress reprenait le dessus sur le reste de ses émotions. Rose éclata de rire, à la plus grande incompréhension et surprise d'Owen. Il ne comprenait pas ce son étrange. Il fit ce qu'il faisait de mieux. Il l'imita. L'humaine se stoppa, haussa un sourcil et secoua la tête en souriant.
« Les gens se serrent la main quand ils se rencontrent.
- Pourquoi ?
- Euh... Je ne sais pas, mais on le fait d'habitude. »
Owen tendit lentement sa longue main bleue à sa nouvelle amie qui se mit à la secouer comme un poirier. Elle avait les mains chaudes, contrairement à lui. Un frisson de soulagement descendit sa colonne vertebrale. Il n'avait encore jamais ressenti ça. C'était la première fois qu'il était détendu depuis qu'il était sur cette planète.
« Bien, dit Rose en lui souriant, d'où viens-tu ? De quelle planète ? C'est vraiment pas courant que je demande ça.
- Oh, de très très loin. Ifawlie. La planète s'appelle Ifawlie. Il ne doit plus en rester grand chose actuellement...
- Pourquoi ?
- Il y a eu la guerre. Une énorme guerre. Elle s'est répandue partout dans le temps et l'espace, du passé au futur... Et tout ça en quelques semaines. Tout a été détruit. Tout.
- Mais... Tu n'as pas d'amis, de famille ?
- Plus maintenant. »
Il y eut un grand silence sous le pont. Owen fixait ses pieds, gêné. En bon lâche qu'il était, il avait tout abandonné, pays, famille, planète. Il ne restait plus que lui désormais. Peut être était-il même le dernier de son espèce.
« Comment es-tu arrivé sur Terre ? »
Owen releva les yeux vers Rose. Il sourit légèrement. Son arrivée n'était pas vraiment passée inaperçue. « Une météorite passe au dessus de Cardiff », c'est ce qu'avez dit les journaux pendant deux jours.
« J'ai volé un vaisseau, à un soldat. Je n'ai jamais conduit un engin pareil. Et j'ai atterri dans les égouts.
- C'était toi la météorite ?
- Je suis tombé d'assez haut, du vortex temporel. C'est déjà pas mal de ne pas avoir atterri dans le soleil.
- Ca aurait pu arriver ?
- Qui sait... »
Owen n'avait encore jamais vu d'humains la nuit, surtout à cette heure-là. Elle semblait jeune, ce n'était certainement pas normal si elle était là. Rose devina ses pensées, son regard changea imperceptiblement.
« Pourquoi n'es-tu pas chez toi ? Demanda t-il doucement.
- Je suis partie.
- Pourquoi ?
- Pour échapper à ma famille... »
L'Ifawlien réfléchit un instant. Pourquoi avait-elle fui les personnes qu'elles aimaient ? Il faisait tout pour les retrouver, lui, par tous les moyens. Il n'arrivait définitivement pas à comprendre. Trop de différences séparaient son espèce de la sienne. Il se sentit soudain mal à l'aise et se mit à se balancer nerveusement, au bord de l'hystérie. Pourquoi lui avait-il adressé la parole ? Il était vraiment trop naïf. Faire confiance à une humaine, c'était comme faire confiance à un Seigneur du Temps, très risqué. Ces deux espèces n'étaient que mensonge et hypocrisie, les diablotins cherchant à tenter Eve avec la pomme.
Rose observait Owen de ses grands yeux bleus pâles, curieuse. Il avait changé de comportement. Il avait peur. Elle le comprenait. Enfin, plus ou moins. Les humains semblaient le rendre très nerveux. Avait-elle dit quelque chose qui l'avait blessé ? Elle posa sa main sur son épaule, le faisant sursauter violemment, puis reculer en gémissant. Il finit pourtant par se stopper, son regard azur fixé sur elle.
« Est-ce que je peux avoir confiance en toi ? demanda t-il timidement.
- Bien sûr que oui, tenta Rose.
- Alors suis-moi. »
Rose sentit quelque chose de rugueux prendre sa main. On aurait dit la langue de Pêche, sa vieille chatte rousse. Elle frissonna doucement puis se décida à avancer. Owen l'entraîna jusqu'à une plaque d'égout, où il disparut soudain. Elle hésita un court instant avant de le suivre.
« Qu'est-ce que ça fait là, ça ? dit-elle soudain, le doigt pointé vers la colonne romaine en marbre.
- C'est mon vaisseau, répondit Owen.
- Ca doit être assez étroit. »
L'Ifawlien sourit doucement et ouvrit la porte, presque invisible dans la pierre. Rose en resta coï. Ce qu'elle voyait devant elle était tout simplement impossible. Elle finit par rentrer, laissant son regard vagabonder ici et là. Elle était à la fois terrifiée, éblouie, choquée et pourtant elle se sentait absolument bien. Son corps ne répondait plus à sa tête. C'était comme dans un conte de fée, un rêve duquel elle était piégée.
« C'est plus grand à l'intérieur, finit-elle par articuler.
- On s'y habitue très vite. »
Rose s'approcha de la console et frôla les manettes du bout des doigts, sous le regard interrogateur d'Owen, qui, pour une fois, n'était pas stressé. Le grand tube en verre au centre de la pièce s'illumina soudain, comme s'il sortait d'un long songe. Toute la salle semblait avoir repris vie. Si Rose ne savait pas qu'elle était dans une machine, elle aurait pu dire que le vaisseau respirait. Un doux ronronnement s'éleva. Le vaisseau devait être en train de scanner la jeune femme. La brune regarda Owen, qui s'était installé dans un des fauteuils encerclant la console, pour avoir un meilleur point de vue sur l'humaine. Cette dernière fronça les sourcils puis se planta devant lui, mains sur les hanches.
« Pourquoi ?
- Pardon ?
- Pourquoi m'avoir amenée ici ? Pourquoi m'avoir montré tout ça ?
- Parce que je n'ai encore jamais eu personne à qui parler sur cette planète. Tu es la première humaine qui pense que je ne suis pas un monstre. Et je te remercie pour ça. Bienvenue à bord, Rose Parker, humaine de la Terre. »
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