Chapitre Un - Un nouveau départ

Mes yeux sont lourds et peinent à s'ouvrir. Où suis-je ? Je mets quelques secondes à me rendre compte de ce qu'il se passe. Un train ? OH MERDE, LE TRAIN ! Je suis effectivement dans le train en direction de Beacon Hills mais je me suis... endormie ? Pitié, pitié faites que je n'ai pas raté mon arrêt !

« Votre attention, nous arriverons à la gare de Beacon Hills dans 5 minutes. Trois minutes d'arrêt. »

Yes, sauvée ! Comment ai-je pu m'assoupir ? C'est ma hantise de m'endormir dans les transports en commun. D'accord, je dois bien avouer que je n'ai pas tellement dormi ces derniers temps...

Mon téléphone sonne, c'est marraine.

-Allô... ?           

-Bonjour ma chérie, je te téléphone pour savoir quand ton train arrive.

-Je serais là dans moins de cinq minutes.

-D'accord, Scott t'attend sûrement déjà. C'est bon pour toi ?

-Pas de soucis Marraine, on se voit bientôt, conclu-je avant de raccrocher.

Je suis contente que ce soit Scott qui vienne me chercher. J'ai besoin de mon cousin. Même si je donnerais tout pour le retrouver dans d'autres circonstances... Mais ça va aller, n'est-ce pas ? J'ai digéré les précédents événements, rien ne pourrais être pire.

Quelques minutes plus tard, comme prévu, je vois Scott sur le quai à travers la vitre de mon wagon. Il a tellement changé. Le petit garçon avec lequel je jouais étant petite est devenu un homme. Même si on s'envoi souvent des photos et qu'on parle régulièrement, ça me fait toujours un truc de le revoir en vrai... 

Le train s'arrête, j'attrape mon énorme valise et me dirige vers la sortie du wagon. Mon cousin m'attend avec une pancarte disant « Meilleure cousine du monde ». Je ne suis pas sûre que ce soit vrai mais ça me fait tout de même sourire !

Quand il me voit, il se rue vers moi. Arrivée à sa hauteur, je lâche ma valise et le prends dans mes bras. On se sert fort, très fort. Ca me fait un bien fou d'avoir enfin une étreinte chaleureuse que je connais. Celles des infirmières se voulaient aussi réconfortantes, certes... mais ce n'est pas pareil. J'en ai les larmes aux yeux. Pourtant, je ne pensais plus cela possible vu les litres de larmes que j'ai versés ces derniers temps.

Je me détache de mon cousin pour éviter de me mettre à pleurer. Il remarque mes yeux rougis et fatigués mais fait comme s'il n'avait rien vu. Je le remercie intérieurement.

-C'est moi la « meilleure cousine du monde » ?

Il ne relève même pas et sourit à pleines dents. Il passe ensuite son bras autour de mes épaules alors qu'il attrape ma valise de l'autre.

-Je suis content de te revoir, souffle-t-il.

-Moi aussi, merci d'être venu me chercher. Et... encore merci pour tout ce que vous faites pour moi, tous les deux.

-[y/n]... arrête de nous remercier. C'est la moindre des choses qu'on puisse faire pour toi et c'est très loin de nous déranger ! dit-il en m'entrainant vers la sortie de la gare.

Après avoir mis ma valise dans le coffre nous montons dans sa voiture en direction de chez lui. Je suis contente qu'il ne me parle pas de ce qui s'est passé, à la place nous discutons de tout et de rien tout en chantant les musiques qui passent à la radio. Je lui suis vraiment reconnaissante de me redonner l'occasion de me changer les idées. Bon, c'est vrai que nous sommes loin du fou rire pour mon cas, mais ça va s'améliorer avec le temps. Je l'espère.

Arrivés chez lui, ma marraine me prend dans ses bras, je l'aime tellement cette femme. Elle a toujours été là pour moi, comme une deuxième mère.

Cette fin de journée est passée vite, incroyablement vite. Je n'ai presque pas pensé à ce qui hante ma tête depuis plusieurs mois. Incroyable mais vrai. Scott et Marraine ont tout fait pour me vider l'esprit, ils sont géniaux. Et me voilà allongée dans le lit de la chambre qu'ils ont aménagé pour moi... seule. Il est 22h et je n'ai donc plus rien pour occuper mon esprit qui recommence à s'embrumer de ces souvenirs douloureux. Les larmes montent toutes seules sans que je ne sois capable de les arrêter.

On frappe à ma porte. Je vois Marraine entrer dans la chambre avec un air désolé sur le visage.

-Je... suis désolée, je suis désolée, désolée...

J'essaie d'articuler entre mes sanglots qui deviennent de plus en plus forts. Ma gorge me brûle, tout est douloureux.

-Non, non, ce n'est rien ma chérie... je sais ce que tu traverses, tu ne dois pas être désolée, me chuchote-t-elle en me prenant dans ses bras.

-Je, je... je ne sais même plus pourquoi je pleure.

-C'est normal, c'est difficile de perdre ses parents, mais tu n'es pas toute seule. Scott et moi sommes là, nous ne te laisserons jamais tomber. On a tous les 3 perdus quelqu'un de cher. Toi ta maman, Scott sa marraine et moi mon unique sœur. On va s'entraider.

-Il nous avait déjà tout pris... et il n'a pas pu s'empêcher de prendre maman avec lui.

-Oui, ton père n'a pas été la meilleure figure paternelle possible et j'en suis désolée.

S'en suivit une longue discussion sur mes parents, leur accident, toutes ces nuits passées à l'hôpital, notre deuil encore fragile et ma future nouvelle vie à Beacon Hills. Je suis bien entourée et même si c'est dur je suis prête à me reconstruire... Je suis ici pour ça. Nous avons discuté ainsi durant deux bonnes heures, j'ai enfin pu vider mon sac et je me sens tellement plus légère. C'est la première fois que je peux en parler à cœur ouvert avec quelqu'un qui me comprend, on n'avait pas eu beaucoup de temps toutes les deux le jour de l'enterrement... Puis tout s'est enchaîné si vite qu'on n'a pas eu le choix d'attendre que je vienne vivre chez eux pour que l'on puisse parler. Juste avant de partir, Marraine me dit une dernière chose.

-Ta maman aurait voulu que nous soyons fortes. Toi en tant que fille et moi en tant que marraine. Alors rendons la fière. Je m'occuperai de toi comme de ma propre fille si tu me le permets.

Je lui souri, elle me fit un petit clin d'œil et la porte se referme derrière elle.

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