Chapitre Sept - Une et même plusieurs rencontres à glacer le sang

Le match à déjà commencé depuis un moment. Et j'ai bien fait de prendre une veste au final, vu le temps qu'il fait. Sur le terrain se trouve un mec... MAIS UN MEC ! Il est super grand et carrément super large. On ne parle même pas d'une armoire à glace ici mais d'un frigo américain version XXL. Il a déjà mis deux mecs à terre et ils ne sont franchement pas très beaux à voir. Comme pour arranger les choses, je vois bien que Marraine sert de plus en plus fort ses cuisses. Elle s'inquiète pour son petit garçon, ce qui est normal. Mais comment lui faire comprendre que c'est le seul sur le terrain qui ne risque rien... ?

-C'est votre fils ? lâche un garçon que je connais à peine et qui vient tout juste d'arriver.

-Non pour l'instant le mien est encore sur le terrain, pendant que je suis ici à regretter qu'il n'ait pas continué le tennis.

-En même temps il était si nul au tennis, dis-je en rigolant.

Marraine rit aussi en se remémorant sûrement quelques souvenirs de cette époque... Puis elle se tourne vers le garçon à sa gauche.

-Tu prépares l'album de fin d'année ?

-Non, je prends juste quelques photos.

-Seulement du match ou d'autres choses ?

-Tout ce qui attire mon regard.

J'allonge mon dos pour essayer de voir ce qu'il regarde sur son appareil. C'est alors que j'aperçois la tête d'Alisson en gros plan. Je ne peux pas être sûre de moi mais... ce genre de chose ne m'inspire pas grande confiance. Le garçon part. J'espère sincèrement que ce n'est qu'une photo au milieu de beaucoup d'autres... Marraine se tourne vers moi et me lance un regard qui veut clairement dire qu'elle pense la même chose que moi.

Le mec maintenant bien loin, je me concentre à nouveau sur le match et sur ma mission de surveillance. J'ai pu voir Alisson donner les clés à Stiles et ce dernier partir en direction de l'école. Tout devrait bien se passer.

-Il vous manque encore un joueur ! crie l'arbitre.

Je tends alors l'oreille pour entendre ce qu'il se dit là-bas.

-Où est Stilinski ? OÙ EST STILINSKI ? s'impatiente le coach. Toi là-haut ! Oui toi, tu sais jouer à lacrosse ?

Il parle à Boyd. Je n'avais même pas remarqué que lui et Erika étaient présents.

-Unh unh. Dereck va pas aimer, dit cette dernière.

-Ouais, mais moi si.

Il se lève en enlève sa veste pendant que Coach s'exclame de joie. Sauf qu'il ne devrait pas. Aucun des deux en réalité. Ce match s'annonce encore plus mal que prévu ! Mais ce n'est apparemment pas fini puisque je vois Erika se lever et se diriger vers le bâtiment principal de l'école. Oh non, Stiles. Je ne peux pas le laisser seul face à elle encore une fois. Sauf que je ne peux pas partir comme ça et laisser Mélissa sans une excuse valable. Je suis déjà allée aux toilettes il y a dix minutes... ça ne tiendra pas la route.

Tout le monde se lève d'un coup, je ne comprends pas tout de suite ce qu'il se passe... Puis je vois Le frigo américain XXL à terre devant Boyd. Oh non, non, non. Il n'a vraiment rien dans la tête celui-là.

-Plus ils sont lourds et gros... Plus ils sont lourds et... GROS, OUAIS !

Dereck. Va. Me. Tuer. J'étais censée garder un œil sur eux ! Oh putain mais aaaaaah... Qu'est-ce que je suis dois faire maintenant ?

Le match reprend, tous les joueurs sont en place. Scott essaye de raisonner Boyd mais se fait rembarrer par ce dernier. Juste après, je ne sais comment mon cousin finit par avoir la balle et cours vers les cages. ET IL MARQUE ! ...et un joueur de l'équipe adverse lui fonce dedans. Le craquement de sa jambe résonne sans aucun doute dans les oreilles des personnes présentes ! Sans perdre plus de temps je m'élance sur le terrain pour voir comment il va, Marraine sur les talons. J'écarte tout le monde. Alisson est déjà auprès de lui.

-Scott ! dis-je. Oh... ta jambe, ce n'est pas beau à voir.

-C'est pas vrai... je crois qu'elle est cassée.

-Pas pour longtemps, lâche-t-il.

Sa copine et moi l'aidons à se relever.

-Non, ne bouge pas !

-Scott ! crie Mélissa.

-Ca va, c'est bon ! Je vais bien, tout va bien.

-J'aurais pourtant juré avoir entendu très nettement l'os se briser d'où j'étais, continue sa mère.

-Et moi je l'ai senti ! s'exclame le coach.

Mon cousin continue d'essayer de rassurer tout le monde comme il le peut. C'est clairement tout un sport de faire croire aux autres que sa jambe s'est ressoudée en quelques secondes après le bruit qu'elle a fait.

-On y va, dit Alisson en essayant d'éloigner son grand-père de la scène.

-Attends. J'ai encore une question à lui poser.

Tous les trois nous déglutissons difficilement. Mais le vieux demande simplement à Scott s'il souhaite venir manger chez eux. Alors que j'étais sûre qu'il allait refuser, il accepte. Et avec un grand sourire aux lèvres en plus !

En quelques minutes la fin du match est déclarée et tout le monde se dissipe. Je m'apprête à suivre Mélissa pour rentrer quand soudainement je me souviens de Stiles et d'Erika. Je l'ai oublié ! Avec tout ce qui s'est passé ça m'est sorti de la tête. Je me tourne dans tous les sens en espérant en voir un des deux mais rien. Ils ne sont pas là. Et je ne peux pas rentrer à la maison sans savoir si mon meilleur ami va bien.

-Marraine, j'ai oublié quelque chose dans mon casier et je dois absolument voir Stiles avant demain c'est important. Je lui demanderai de me ramener, vas travailler tranquillement.

Elle accepte très facilement. Je lui dépose un bisou sur la joue et cours vers l'école. La porte principale est encore ouverte. Les couloirs sont plongés dans le noir et par réflexe je sors mes griffes. En premier lieu je me dirige vers le bureau de notre cher Principal, où devrait se trouver le jeune homme. Il n'y a personne. Je sors de là, toujours aucun bruit. Honnêtement je ne vais pas passer des heures à chercher quelqu'un dans cette école si au final il n'est pas là. Je décide donc de sortir sur le parking afin de vérifier si la voiture de mon ami est encore là. Et effectivement on ne peut pas la rater... il ne reste que sa fameuse jeep bleue. Je n'ai pas le choix de retourner à l'intérieur.

Malgré le fait que mes sens de loup sont éveillés je n'entends rien d'inhabituel dans le bâtiment. J'arpente les couloirs essayant de sentir l'odeur de Stiles ou même d'Erika mais n'ayant pas une bonne mémoire olfactive, je ne peux rien faire.

J'ai l'impression de prendre une éternité pour faire le tour de cette foutue école. Mes griffes sont toujours sorties car j'entends de plus en plus de petits bruits au loin alors que je me rapproche du gymnase.

-AAAH !

Je viens de sursauter car mon téléphone sonne. Alors que je m'apprête à raccrocher je vois que c'est justement Stiles.

-[y/n] ! On est dans le gymnase ! Dans les piscines viens vite !

Sans que je n'aie le temps de rajouter quelque chose il a déjà raccroché. Je me mets alors à courir aussi vite que je le peux. En arrivant je vois Erika à terre alors que j'avance prudemment dans la grande pièce.

-ATTENTION ! hurle mon ami.

Je me retourne et vois le fameux lézard dont Stiles parlait l'autre jour... juste deux mètres derrière moi. Le seul réflexe que j'ai est de courir en direction de Stiles mais la bête est plus rapide que moi.

-IL A PEUR DE L'EAU, SAUTE !

Sans réfléchir je saute rejoindre Stiles... et Dereck ? Ma tête à peine sortie de l'eau, mon ami me demande de l'aider à porter Dereck qui est paralysé. Je le prends donc totalement pour soulager Stiles et nous maintient tous les deux à la surface. Aucun de nous trois ne parlent... on cherche la créature des yeux.

Quand tout à coup, un grognement sourd se fait entendre. Scott ! Les deux bêtes se battent, mon cousin est envoyé contre un mur mais revient assez vite à lui. J'aimerais sortir de l'eau et pouvoir l'aider mais Stiles n'est plus capable de soutenir Dereck. Je ne peux donc pas bouger. Nous regardons tous les trois Scott revenir vers le lézard. Il a attrapé un bout du miroir contre lequel il a été projeté quelques secondes auparavant. Le reptile se fige tout à coup, il fixe le bout de verre. Il monte ensuite sur le mur derrière Scott sans même le regarder et prend la fuite par le toit au-dessus de nous. C'est à n'y rien comprendre.

Je sors alors Dereck de la piscine d'un coup vif dès que j'arrive vers le bord. On ne sait pas quoi dire... nous sommes toujours sur nos gardes au cas où il reviendrait.

Quelques minutes plus tard nous nous retrouvons dehors à découvrir le bestiaire de papy Argent qui se trouvait en fait dans une simple clé USB accrochée à ses clés DEPUIS LE DÉBUT. Quelle perte de temps et d'énergie... Stiles, Scott et moi sommes donc penchés sur l'ordinateur de ce dernier qui se trouve sur le capot de sa voiture.

-C'est quoi ce charabia ?

-Et maintenant comment on va faire pour trouver ce que c'est ?

-C'est un kanima, déclare Dereck dans notre dos, suivit d'Erika.

-Tu le savais depuis longtemps ? demandons Stiles et moi à l'unisson.

Nous nous retournons l'un vers l'autre, un sourire aux lèvres.

-Non, seulement quand il a été troublé par son reflet.

-Il ne sait pas ce qu'il est, souffle Scott.

-Ni qui il est, continue le plus âgé.

La suite de la conversation nous a seulement appris que c'est un métamorphe, comme nous. Voire même... une abomination.

-Dereck ! réplique mon cousin alors que ce dernier s'en allait. Il faut qu'on s'unisse contre cette créature et peut-être même en parler aux Argent.

-Tu leur fais confiance ?

-Personne ne fait confiance à personne, c'est bien ça le problème ! Pendant qu'on est là à s'engueuler pour savoir qui est dans quel camp cette bête effrayante plus forte et plus rapide que nous tue des gens. Et pour l'instant on ne sait toujours rien sur elle !

-Je sais une chose. Quand je la trouverai, je la tuerai, conclu l'alpha.

-Dereck ! Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « plus forte et plus rapide que nous » ?

Malgré ma dernière phrase il continue d'avancer vers sa voiture, suivit d'Erika.

Notre ami humain nous déclare qu'il va rentrer avant que son père ne lance des battues pour le retrouver. Scott et moi partons donc ensemble pour récupérer sa maman à l'hôpital.

Sur le trajet la musique résonne fort et nous chantons à tue-tête. J'aime cette façon qu'a Scott de se changer les idées rapidement. Mais pour ma part, la soirée ne sort pas de ma tête. J'ai la certitude que les yeux jaunes de ce fameux kanima ne s'évaporeront jamais de ma mémoire.

Arrivés sur le parking de l'hôpital, mon cousin sort de la voiture. Mais il s'arrête dans son élan. Je me baisse pour voir ce qu'il se passe. C'est Gérard, il tient un poignard enfoncé dans l'abdomen de Scott.

-Tu ne bouges pas. Même si je peux presque sentir autour de la lame les tissus qui essayent déjà de cicatriser, on ne peut jamais savoir avec un bêta.

Scott est en train de saigner abondamment. Mais encore une fois, je ne peux pas intervenir. Il n'est sûrement pas venu seul, puis je suis presque sûre qu'il ne m'a pas vu et ne sais même pas qui je suis. Donc même si je pouvais faire quelque chose il ne serait pas malin d'intervenir. D'autant plus qu'il va devoir le lâcher, il ne peut pas le tuer ici !

-Et puis il serait sans doute dommage de gâcher un tableau aussi émouvant. Le gentil et affectueux grand-père qui embrasse son petit-fils préféré...

Le vieux rapproche son visage de celui de Scott. Je peux tout de même entendre ce qu'il lui dit, ça a du bon le surnaturel parfois.

-Après avoir entendu les bonnes nouvelles des médecins.

Des frissons parcourent tout mon dos. Il recule d'un pas, toujours le couteau dans le corps du plus jeune.

-Tu vois Scott, je suis capable de jouer au gentil grand-père un peu gaga, qui aime cuisiner, raconter des histoires, le charmant petit papy très affectueux. Alors crois-moi, je peux être beaucoup plus convaincant que toi dans le rôle de l'adolescent épeuré, au cœur brisé. Tu m'entends ?

-Oui... souffle-t-il.

-Parfait. Maintenant, je vais te demander un service un de ces jours et tu vas me le rendre. Parce que sinon ce couteau finira planté dans son ventre...

Le vieux, Scott et moi nous tournons tous les trois vers la porte en verre par laquelle nous pouvons voir Mélissa.

-Scott, si tu veux mon avis, je crois sincèrement qu'il est toujours préférable de tout faire pour éviter que des événements regrettables arrivent à des gens bien. Tu n'es pas d'accord ?

-Si...

Et il retire enfin le couteau de son ventre.

-Salut toi ! lâche Marraine à son fils, ce qui me fait sursauter.

Ce dernier lui répond, toujours en soufflant.

-Tu vas bien ? demande-t-elle, tout de suite concernée.

-Oui il va bien, pas de souci. Tiens, passe devant, dis-je en sortant de la voiture et en ouvrant la portière arrière pour m'y engouffrer.

Si je savais conduire j'aurais bien inventé une excuse pour pouvoir l'aider mais je suis UNE NOUVELLE FOIS impuissante. Je me demande vraiment à quoi je sers ici...

Juste avant de passer la tête dans l'arrière de la voiture, je regarde derrière moi. Je n'aurais jamais dû. Gérard Argent s'est lui aussi retourné à ce moment précis. Il m'a vu. Tout ce qu'il trouve à faire est de me sourire et façon démoniaque et de continuer son chemin. Merde.

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N'hésite pas à me dire ce que tu en penses ! :) La suite devrait arriver...

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