En quelques jours, Nuri s'est vite rétabli. La mère de Bronte est passée contrôler sa santé.

La jeune femme est assisse au milieu du parc sur l'herbe. Le soleil caresse sa peau blanche, le vent s'emmêle dans ses mèches ébènes. Elle demeure silencieuse en regardant dans le vide. Elle passe une main sur une de ses cicatrices.

Elle repense aux horreurs qu'elle a vécu ces derniers jours. Elle en tremble.

Elle ferme ses yeux, humant calmement l'air.

Bronte l'observe depuis la fenêtre du salon. Serrant ses bras contre lui, il a tant de peine pour elle. Il veut tant la réconforter.

Il lui laisse de l'espace, elle en a besoin.

- Crois-tu qu'elle a besoin que je l'efface ? questionne la mère de Bronte, assise dans un fauteuil. Elle but une gorgée de thé.

- Je ne pense pas que ce soit la meilleure chose à faire. Je dois trouver un moyen de la distraire. De lui faire oublier...

- Tu ne pourras pas lui faire oublier ce qui s'est passé Bronte. Cette pauvre enfant à sûrement vu ses parents se faire massacrer.

- Je suis maman. As-tu des idées pour l'occuper ?

- Je pense oui.

Le jeune homme se tourne vers sa mère et vient s'asseoir près de cette dernière.

- Je pense que de la lecture, des activités de ce genre peuvent l'aider. Pourquoi même lui apprendre notre culture?

- C'est une bonne idée.

- Je lui tiendrai compagnie quand tu auras des missions.

- Papa, va sûrement se poser des questions.

- Oh il est bien trop occupé. Tu le connais. Je vis avec un fantôme. Je ne le vois presque plus.

- Il fait toujours la tête.

- Je le crains. Répondit la jolie brune en posant sa tasse sur la table basse puis elle posa sa main sur l'épaule de ton fils.

- Mais comme je te l'ai déjà sûrement dit ça va lui passer. En attendant je dois y aller j'ai rendez vous avec une amie. Si tu as besoin de moi, tu sais où me trouver.

- Merci maman pour tout ce que tu fais.

Elle lui sourit et saute.

Bronte se redresse et appelle un petit groupe de gnome.

~~~

La nuit commence à tomber sans un bruit. Bronte s'en va retrouver sa belle toujours dehors.

Il s'assoit près d'elle et tout comme elle en silence il observe la nature.

- Tout va bien Nuri ?

Par une approbation silencieuse, elle répond.

Il sait pertinemment que c'est faux et la ramène doucement contre lui.

- Rentrons à l'intérieur, il commence à faire froid. Elle ne discute pas et le suis.

Se tenant par la main les deux jeunes gens se dirigent à l'intérieur.

- Mon Lord, tout est terminé. Déclare un gnome.

- C'est très bien, merci.

Le gnome les salue et se retire.

- Viens, j'ai quelque chose à te montrer Nuri.

Elle le regarde avec interrogation.

Il se dirige vers l'escalier. Elle reste plantée au milieu du salon. Qu'a t'il donc à montrer ? se demande t-elle.

- Tu viens ?

- Oui.

Elle le rejoint et monte. La jeune femme compta deux cent cinquante marches, pas plus, avant que Bronte ne daigne s'arrêter.

Il se tourne vers lui en souriant. Puis il ouvre la porte, indiquant à Nuri d'entrer.

Elle entre donc dans une immense bibliothèque. Elle écarquille les yeux. La jeune femme n'a jamais vu autant de merveille concentrée au même endroit. Elle tourne sur elle-même ne sachant où poser les yeux. Sur les dorures ? les fleurs ? Les bibliothèques en chêne massif qui montent jusqu'au plafond ? Les ouvrages aux couvertures de velours de toutes les couleurs. Les longs rideaux bleus brodés d'or et de cristaux ? L'odeur des vieux livres ? Le mobilier, si sophistiqué ? Le globe terrestre, représentant les continents, les mers, les océans et les confins?

Nuri passe une main sur une étagère à sa hauteur sans dire un mot. Elle sent l'aspect polis de la matière et tant travailler.

Un ouvrage attire son œil posé sur un pupitre en argent. La couverture est d'un vert étincelant, incrusté d'émeraude, d'opaline, de saphirs et d'aigue-marine. Elle passe délicatement sa main dessus, le tissu est doux. Bronte s'approche d'elle et pose une main sur son épaule.

- Il est à toi ! Comme tout ce qui est ici !

- Vraiment ? questionne-t-elle en se tournant vers lui. Il acquiesce.

Elle semble déconcertée.

- Rien ne m'avait jamais vraiment appartenu. murmure t-elle, Je ne suis pas sûre de pour accepter. . . C'est tellement.

- Bien sûr que si ! lui dit avec un large sourire.

Elle se retourne vers le livre, des larmes piquant ses yeux verts.

- Merci. . . Merci beaucoup Bronte. murmure-t-elle.

- Cela te plaît ?

- Oui . . . Beaucoup.

Il y eut un petit silence avant qu'elle ne reprenne.

- Chez moi . . . Il n'y avait qu'un livre. Ma mère me le lisait chaque soir, je le connaissais par cœur sur le bout des doigts. Elle a eu la chance d'apprendre à lire grâce à mon père. Les hommes ne veulent pas que les femmes soient éduquées. . . Sache lire, écrire, compter. Elle avait commencé à m'enseigner tout cela. . . Mais. . . Je crois avoir tout perdu. Nous n'avions pas les moyens. Dit elle comme honteuse de cette révélation.

- Tu ne sais pas lire ?

Elle hoche la tête.

- Pourtant j'aime tellement les livres. Un vieux monsieur en avait des piles et des piles dans le village comme j'aimais les admirer. Mais il ne voulait pas que je les touche, c'était ses trésors.

- Je peux t'apprendre Nuri, et t'apprendre tout ce que tu désires sur les cités perdues, maintenant que tu es là. Écrire, lire, compter, la géographie, l'histoire. Et si tu le désires je t'emmènerais voir le monde !

- Tu ferais cela pour moi ?

- Je ferais tout pour toi Nuri.

Il prend ses mains dans les siennes.

- Car je t'aime.

Il vient sécher une larme de sa belle.

- Dit moi ce que tu veux faire et j'essayerais de le faire.

Elle sourit.

- Merci.

Nuri s'approche du globe.

- Mon père me parlait d'une chose qui m'avait souvent fascinée enfant.

- Laquelle ? Demande le jeune homme en se rapprochant d'elle.

- Il me parlait de grandes étendues d'eau salée d'un bleu époustouflant magique, dans lesquelles le soleil miroitait, bordées de grèves d'or. Et le soir dans une sorte de champ voluptueux et reposant le soleil faisait place au dessus des eaux à la lune et sa couverture d'étoiles.

- Je crois savoir de quoi tu parles, et je t'emmènerais sans tarder si tu le souhaites. Dit il en posant ses mains sur ses épaules.