Deux années se sont écoulées assez rapidement. Nuri et Bronte sont devenus bien vite meilleurs amis. Ensemble, ils ont commis les quatre cents coups. Bronte n'avait jamais parlé de cette relation avec ses parents. Autant Nuri avait présenté son ami à sa famille, mais Bronte avait peur de le dire à ses parents, pensant qu'il n'approuverait pas son amitié avec une humaine.

Malheureusement, il ne put cacher cela plus longtemps. Un jour, son père le découvrit. La discussion fut houleuse surtout en ce temps de crise avec les humains. Bronte était à bout. Sa mère tentait de calmer la dispute, mais rien ! Pris d'une rage sans nom, le jeune Bronte perdit le contrôle de ses émotions, et déclencha son talent, blessant ses parents sans le vouloir. Les deux adultes étaient inertes.

- Maman ? Papa ? murmurait le jeune homme.

Il comprit alors. Il comprit qu'il avait débloqué son talent. Il demanda l'aide au gnome qui vivait non loin et héla un médecin.

À présent, il court à travers la forêt. Les larmes aux yeux encore sous le choc. Il ne s'arrêta qu'une fois arrivé dans le coin secret, celui qu'il partageait avec Nuri. Ce n'était pas loin du village et non loin de la demeure de Bronte. Il s'effondre auprès d'un arbre. Il respire profondément essayant de se calmer. Il a mal, terriblement, mal. Sa respiration est lourde.

- Bronte ? survient la voix de Nuri. Tout va bien ?

- Non. . . Non, ne t'approche pas de moi, Nuri, je suis un monstre.

- Mais voyons Bronte, tu n'es pas un monstre, pourquoi dis tu une telle chose ?

- J'ai déclenché mon talent. Et. . . Je viens de pratiquement tuer mes parents.

Elle s'assit près de lui.

- Oh. . . Ne dis pas que tu es un monstre Bronte ce n'était qu'un accident.

Elle pose une main sur son épaule.

- Tu veux me raconter ce qu'il s'est passé ?

- Je me disputais avec mon père. . . Car il est au courant pour toi, et n'approuve pas que ma meilleure amie soit une humaine. Et je ne sais pas ce qu'il s'est passé. J'ai perdu le contrôle de mes émotions, il y a eu cette vague rouge. Ils se sont effondrés au sol. Il ne bougeait plus. Je . . . Qu'est-ce que j'ai fait.

- Bronte. Murmure -t-elle. Tu n'as rien fait de mal.

Il regarde dans le vide.

- Je ne suis pas sûr de vouloir revenir chez moi après ce qu'il s'est passé. Le conseil pourrait me faire exiler. Ou pire.

- Non, ne dis pas une telle chose. Et si c'est le cas Bronte, nous sommes ravis de t'accueillir.

- Si c'était si simple. S' ils m'exilent, je serai envoyé dans un lieu désertique qu'ils appellent terres neutres.

Le silence s'installe entre les deux jeunes gens.

- J'ai peur. Finit par dire le jeune elfe en ramenant ses jambes contre lui.

- Et c'est compréhensible. Dit Nuri. Mais je suis certaine que tu vas t'en sortir comme toujours Bronte.

- Je ne sais pas. Tout est si confus.

Ils demeurent ensemble durant de longues heures. Le soleil baisse sur l'horizon.

- Petit Lord ! S'exclame une voix gnomide.

Bronte sursaute et se redresse tout comme Nuri. Bronte cherche du regard un moyen de fuir si jamais, il n'a pas pensé à prendre son cristal de saut.

Une gnomide fit son apparition entre deux arbres.

- J'étais sûre de vous trouver ici. Mademoiselle. Salut elle poliment. Cela fait un moment que nous vous cherchions.

- Le conseil ?

- Non, bien sûr que non. Votre mère aimerait vous parler.

- Comment va-t-elle ? S'enquit le jeune homme.

- Pour le mieux, elle est encore un peu souffrante, mais tout va bien.

- Je ne veux pas les blesser davantage.

- Elle vous demande, elle s'inquiète pour vous.

Bronte semble être en conflit intérieur. La peur et la panique s'éprennent de lui. Il réussit à les dompter quelque peu, et se tourne vers Nuri qui demeurait toujours près de lui. Elle acquiesce avec assurance.

- Si tu le souhaites Bronte, je peux t'accompagner.

- Non. . . Merci Nuri. Merci pour tout.

- Ce n'est rien Bronte. Tu devrais y aller. Ta mère a besoin de toi.

Il la salua et disparut dans l'ombre avec la gnomide.