Chapitre 2

La journée avait été belle. Le jeune Bronte s'en était retourné chez lui où il prit un sacré savon de la part de ses parents, qui avaient passé toute la journée à le chercher à divers endroits se rendant à l'évidence qu'il ne le trouverait pas avant la tombée de la nuit.

Malgré la punition, le jeune homme avait décidé de retourner dans le village le lendemain même. Il s'était tellement amusé à observer les humains et leurs coutumes.

Alors à peine le soleil fut levé, qu'il est déjà habillé. Il descend discrètement l'escalier et sort furtivement.

- Petit Lord, vous allez vous faire tirer les oreilles. Dit un gnome en sortant d'un fourré.

- Qu'ils me tirent les oreilles, j'ai envie de découvrir le monde ! déclare t-il en courant à travers la forêt, il fait le même itinéraire que la veille.

Lorsqu'Il atteint le village tout est paisible. La musique n'est plus et la couleur a passé. Les enfants ne sont plus dehors. Voilà donc une autre facette des humains.

Un chien course un chat.

Bronte s'avance dans les ruelles, les humains vaguent à leurs occupations. Il passe devant une boulangerie, puis un tanneur. Il regarde le forgeron s'appliquer à sa tâche avec fascination. Les elfes n'utilisent guère ces méthodes pour travailler les métaux. Le plus souvent, ce sont les technopathes qui s'affairent à concevoir toutes sortes d'armes. En principe les elfes n'en n'ont pas besoin. Ils sont bien trop susceptibles de se briser.

Le garçon lève les yeux, des femmes secouent des draps et les étendent.

Il remarque un garçon de son âge s'occuper de son petit frère. Comme il aurait aimé avoir un frère ou sœur lui aussi. Quelqu'un avec qui s'amuser, faire les quatre cent coups. Le jeune homme se sent terriblement seul dans sa vie, il a quelques amis. . . Enfin si l'on peut considérer cela comme des amis.

Il parvient à un croisement, tout ce passe très vite. Quelqu'un le percute, il chute en même temps qu'une caisse de pomme. Les fruits s'éparpillent.

- Oh mon dieu, je suis désolée. Je vous ai fait mal ?

Bronte se redresse et retire la poussière de sa cape d'un revers de main, avant de poser ses yeux sur la maladroite.

- Chacun son tour. Déclare le garçon en reconnaissant la jeune fille qu'il avait percuté hier. Il lui sourit.

- Oui, je crois bien. Dit elle en souriant, je crois que nos chemin sont fait pour se croiser. Elle s'agenouille et ramasse les fruits. Bronte l'aide.

- Je ne t'ai jamais vu au village, tu viens d'arriver ?

- On peut dire cela.

- Je vois. Excuses-moi, j'ai cette livraison à accomplir, nous pouvons parler après.

- J'ai tout mon temps. Mais laisse-moi t'aider.

Le garçon prend la caisse dans ses bras, et elle le remercie, l'invitant à la suivre. Ils déposent la caisse dans une demeure non loin.

La jeune fille l'entraîne en dehors du village, les deux montent au sommet de la colline.

- Tu ne m'as pas dit ton nom. Dit elle.

- Je m'appelle Bronte. Et toi ?

- Mes parents m'ont appelé Lilura mais tout le monde m'appelle Nuri. Et je préfère qu'on m'appelle Nuri.

- D'accord, c'est très joli.

- Merci, alors, d'où viens-tu ? De quel village ?

- A vrai dire, je ne viens pas d'un village en particulier. Je me tourne vers la forêt.

- Tu viens de là-bas ?

- Oui. Je ne suis pas humain. avoue Bronte. Je suis un elfe.

- Tu ne me l'aurais pas dit, je n'aurais point deviné !

- Cela se voit tant que ça.

Elle hoche la tête en signe d'approbation.

- Vraiment ? insiste t-il.

- Ta démarche, tes manières, tes habits. Ce n'est pas un humain qui les aurait enfin si peut être les seigneurs, le prince et le roi ! s'esclaffe-t-elle.

- Je n'avais jamais rencontré d'humain avant hier. Vos coutumes sont étranges.

- Pas autant que les vôtres. Dit-elle en s'asseyant dans l'herbe.

- C'est vrai. Je dois bien l'avouer. Il s'assit près d'elle.

- Soyons amis ! propose-t-elle.

Il la regarde avec de grands yeux alors qu'elle lui sourit. Jamais on ne lui avait sorti cela en à peine quelques minutes.

- Oui, soyons amis.

- J'ai tant à apprendre sur les elfes ! Vous êtes fascinants !

- On est pas si incroyables que cela.

- C'est toi qui le dit ! Avec toutes vos inventions ! Oh et vos pouvoirs !

- Ce sont des talents.

- Quel est le tien ?

- Je n'en ai pas pour le moment. Je ne l'ai pas encore débloqué. Dit il en baissant les yeux.

Bronte a peur de décevoir ses parents, eux qui sont télépathe et souffleur.

- Je vois.

Il porte son regard vers le château qui se dressait fièrement.

- Tu y es déjà allé Nuri ?

- Où ?

- Au château ?

- Oh non, ce n'est pas pour les manants comme moi. Le seigneur est peut être bon envers nous, mais il préfère nous voir dans notre petit village à s'occuper des cochons, des poules et des vaches. Il nous méprise en secret comme tous les grands. Les gens du village ne le voient pas comme cela. Pourtant cet homme n'est qu' illusion.

- Parfois, j'entends parler de lui dans la forêt.

- Ah oui ?

- Hum. La forêt a des oreilles et colporte les rumeurs en son sein.

- C'est drôle, cela ne marche jamais dans le sens inverse.

- Il faut simplement savoir tendre l'oreille.

Les deux jeunes gens s'éprennent de leurs discussions et ne virent point le temps passer. Le soleil fut vite couchant. Et se séparant, ils se promirent de se revoir tantôt, ici sur la colline à leurs heures perdues. 

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